J'avoue que j'aurais dû faire un peu plus d'effort quand à la présentation de mon post.
La plupart de vos remarques sont judicieuses.
Je pense en effet qu'il n'est pas question de virer l'intellect, mais de se le ré approprier. C'est pas exactement "il faut vivre uniquement en suivant ses hormones" que j'ai voulu dire. Désolé pour le double-sens, j'avoue que les choses n'étaient pas forcément claires, même pour moi.
C'est une sensation physique de liberté extrème, qui survient lorsqu'on se recentre de plus en plus sur soi, qu'on commence à penser à partir de soi, et à agir à partir de soi. C'est difficilement traduisible en mots.
Karimus a écrit :C'est le genre de proposition qui s'autocontredit.
Si j'ai cité Einstein, c'était justement pour montrer qu'on peut dire des trucs sensés, même s'ils sont pas justes si tu restes dans le domaine de l'intellect pur. Les mots sont des outils, juste des outils. C'est plus utile de les reléguer au rang d'outils et de se dire "Ok, voilà ce qu'il a dit, mais quelle compréhension voulait il véhiculer à travers ces mots ?". D'ailleurs, ça me rappelle les paroles d'un vieux sage

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Icecold a écrit :Il n'y a pas eu de grandes réalisation sans efforts dirigés par l'intellect, l'instinct et les émotions. Enlève un des quatre composants et vlan, les résultats ne sont plus aussi bon.
Electrik a écrit :Oui mais les idées, on les prend chez les autres la plupart du temps. On ne crée jamais rien à 100%. D'ailleurs toi-même, tu prends tes idées chez Nietzche. Puisque tu ériges ses idées en référence, tu en fais ton cadre moral. Ton cadre moral, c'est d'essayer de sortir de la morale... D'ailleurs Nietzche est souvent cité sur ce forum, et puis il est très à la mode, donc il est fort probable que tu aies été influencé par cela. D'autres ont dit que Nietzche était une référence, du coup tu l'as lu, et tu dis aussi que c'est une référence...
Oui, et alors ? Lire Nietzsche ne m'a pas poussé à ériger une autorité en moi disant "Maintenant, tu DOIS faire toujours tout ce que tu veux, tu DOIS être un immoraliste". Lire Nietzsche m'a influencé, oui, j'ai essayé de comprendre ce qu'il voulait dire. Mais je pense qu'il y a une différence entre l'influence et l'autorité. Je vais y revenir.
Electrik a écrit :Si tu les comprends, ça veut dire que tu les appliques sans qu'on te donne de coups de bâtons. Mais c'est toujours une règle, sauf que tu l'intériorises pour l'appliquer tout seul. Mais à la base, c'est toujours la société qui te l'a apprise, sauf que maintenant, tu l'as fait tienne.
Le problème, c'est que les règles de la société ne sont pas ABSOLUMENT TOUJOURS justifiées. Si tu me dis "Je ne dois pas tuer mon voisin", je suis d'accord, et je peux expliquer pourquoi. Si tu me dis "Un PDG de multinationale a toujours plus de valeur que les autres", déjà je le suis beaucoup moins, et je pourrais t'expliquer pourquoi aussi.
D'où l'intérêt de prendre beaucoup, beaucoup, beaucoup de recul vis à vis de toute forme d'autorité. C'est ce qui va faire la différence entre la règle (i.e. "Je DOIS avoir un bon taf parce que c'est mieux LOL. Si je finis balayeur ça veut dire que je suis un gros nul.") et l'influence (i.e. "Voyons pourquoi qu'est ce que ça va m'apporter d'avoir un bon job ? Hmm je pourrais probablement mieux subvenir à mes besoin donc c'est beaucoup plus profitable").
Electrik a écrit :Mais effectivement, la morale, point trop n'en faut, et il faut pas qu'elle nous handicape. De plus, il est bon de parfois la remettre en question, et d'appliquer les principes qu'on approuve soi-même, plutôt que de les appliquer par mimétisme.
Comme l'a dit okapi "les règles sociales font partie de la réalité sociale, tout simplement." Il faut savoir se les approprier et jouer avec...
Tout à fait. Ce ne sont, au mieux, que des influences et, au pire, des outils. Cependant, le problème est (selon moi) que il y a une croyance profonde ancrée en nous, qui dit que "La morale est l'absolue vérité, il faut la suivre à tout prix". En tout cas, c'est, et ce fut le cas pour moi, et je peux voir que ça l'est pour beaucoup d'autres. Se libérer de cette autorité, la reléguer au rang d'influence, est une énorme bouffée d'air frais.
baktan a écrit :
Blackangel a écrit :
Parce qu’il n’existe vraiment aucune valeur absolue. Si vous comprenez ça, alors vous être le maître du monde.
Ah bon ?
Si vous comprenez ça, il me semble plutôt que vous avez grimpé un échelon dans la science des constats stériles.
Est-ce que ça va modifier notre façon de vivre ?
Est-ce qu'on est mieux armés face à la vie quand on a compris ça ?
Dans l'univers de l'homme social, il existe des valeurs.
À mon sens elles sont toutes liées (plus ou moins directement) à la survie.
Quand tu le comprends, tu ne te sens plus jugé par tes actes, parce que tu comprends que les actes n'ont pas de rapport avec l'être. Tu vois uniquement les relations de cause à effet, et tu comprends que ta validité ou pas en tant qu'être humain n'a pas grand chose à foutre là dedans. Tu arrives à des constats du genre: "Ok, si la fille que je vais aborder me jette, ça veut simplement dire que je vais devoir en aborder une autre avant de fclose" au lieu de: "Si cette fille me jette ça veut dire que quelque chose cloche profondément chez moi"
Pour prendre un autre exemple, une croyance répandue (et d'ailleurs pas mal retransmise sur ce forum ^^) est que "dans la vie, il faut avoir une vie sociale très étendue". Ça a eut un effet largement pervers sur moi. Il m'arrive de m'isoler plusieurs jours à la suite, je ressens pas forcément le besoin d'être constamment entouré. Ces journées ont parfois été douloureuses, parce que j'avais l'impression de "pas faire ce qu'il faut", j'avais l'impression que c'était un devoir pour moi que de sortir aborder les gens. Mais il n'y a pas de valeur absolue. Rien n'augmente ou ne diminue la valeur d'un être. La seule vérité, c'est que si j'ai envie de parler à des gens au moment M, je sors, si j'en ai pas envie, je sors pas. La morale ne fait plus autorité. Je suis libre.
En tout cas, merci pour vos remarques, qui m'ont permis d'approfondir et de mettre en ordre mes pensées.