La femme aussi
Une soirée entre potes. Beaucoup d'alcool comme toujours. Fin de soirée, les gens partent petit à petit, tard après le dernier RER, et comme souvent, je reste dormir sur place.
Un couple d'étrangers squatteurs arrivent au moment où tout le monde part. Le gars occupe la salle de bain, et en attendant mon tour, je discute avec la fille.
C'est une HB8.5 avec un très beau visage et de jolies formes, je l'ai déjà rencontrée, jamais gamé parcequ'elle me semblait cruche (ou par flemme, comme vous voulez).
Elle me fluff, je suis bourré comme un coing, je réponds sans trop réfléchir parceque j'ai surtout envie de me pieuter, en comptant sur mon sourire pour camoufler mon relatif désintérêt.
Elle commence à se rappeler de moi, comme quoi avant j'étais barbu, que ça me change totalement le visage, blabla. Puis elle me demande ce que je fais dans la vie (
je lui avais déjà dit mais elle a oublié), et quels sont mes projets (
putain, elle est en train de hooker ou quoi? Et l'autre qui traine à se laver, je vais jamais y arriver). Enfin, je finis par accéder à la fucking salle de bains et par me coucher. Aaaaahhhhh...
Le lendemain matin, petite gueule de bois. J'ai vraiment pas faim, et la matinée est bien entamée. En sortant de la piaule, au radar, je tombe sur elle. Evidemment je check son cul: elle porte une jupe fine qui moule ses putains de formes, elle a vraiment un bon cul. Moi j'ai la tête dans le mien, je lui dis bonjour, elle me propose un café que je refuse mais j'en profite pour fluffer un peu.
Je m'aperçois à son regard que le mien est sexué. Evidemment, c'est le matin et je suis encore dans le coltard: le pire moment pour croiser une bonnasse (ou le meilleur, en fait) mais elle ne semble pas s'en formaliser. Je parle doucement, et à chaque phrase, baisse imperceptiblement la voix, sans trop me rendre compte. Et elle fait pareil, joueuse (
putain, elle est autant en forme qu'hier soir). A la fin on chuchote dans l'appart encore endormi, mais avec des regards et des sourires calibrés au millimétre, et qui vont faire naître, imperceptiblement, une tension sexuelle, discrète mais incontestable.
Elle et son mec repartent à l'étranger demain, elle revient en fin d'année. Je lui souhaite simplement bon voyage. On se sourit à travers la fenêtre quand je sors. Elle qui m'avait semblé complètement indifférente la première fois que je l'avais rencontré...
J'ai pas pris son numéro ni même son facebook parceque trop la tête dans le cul, et qu'au départ, dans ma tête, j'en avais rien à foutre. Mais peu importe: elle m'a donné l'information dont j'avais besoin pour ne pas douter qu'on se reverra. Et quelquepart, je sais que je suis censé m'en contenter.
Après 24 heures de réflexion:

quand on veut jouer l'ignorance active (avec les HB très HB, par exemple), le meilleur moyen de faire semblant de s'en branler, c'est de s'en branler pour de bon. Ou du moins, de s'en convaincre.

quand on a pas de sexual anxiety, l'état de régression du lendemain de cuite est un bon state, en fait. Trop cassé pour mater comme un chien, et pas assez pour ne pas mater du tout.
S'en branler et gamer au radar, ça correspond bien à mon niveau d'énergie actuel. Opener des sets dans les bars, ça me casse les couilles. Mais ça là, ça me fait gagner ma journée

j'adore ces petits moments de LFG, et ces HB avec leur manière de dire que "
s'il y a une partie émergée de l'iceberg, ben c'est qu'il y a un iceberg, coco".
Ma dernière LTR adorait ma façon de lui caresser les seins, parceque "
tu joues toujours sur la limite entre la caresse tendre et le pelotage sexuel". Une sorte de calinage sexuel, quoi. Un peu comme en montagne, quand on est sur la ligne de crête, mais qu'on marche quand même toujours sur le même versant, 30cm à coté de la crête, parcequ'on ne peut pas réellement marcher dessus au sens littéral.
La montagne t'oblige à choisir. La femme aussi.