Pour résumer :
S'affranchir de notre environnement social, c'est dissocier son intellect des pressions et croyances sociales. C'est commencer à penser par soi-même et pour soi-même.
On retrouve alors, dans la couche "au-dessous", nos émotions. Les intégrer c'est les accepter, les ressentir, puis poser les enjeux : quelles relations ont été nourrissantes ? Quelles relations ont été toxiques ? Quelles sont les émotions bloquées que je dois libérer ? Quelles sont mes "affaires en cours" encore en suspens ? (autrement dit : ai-je quelque chose d'important à dire à quelqu'un ?)
S'affranchir ainsi de nos émotions bloquées, les EXprimer pour qu'elles cessent de s'IMprimer, nous donne l'accès à la couche en dessous : notre instinct. Il se manifeste par une montée obscure et orageuse qui semble menacer notre petit ego et notre petit monde. Notre Ombre enchaînée va, telle le redoutable Taï Lung de Kung Fu Panda, se libérer et semer un certain effroi. Beaucoup font tout pour ré-enchaîner leur énergie brute, par peur. D'autres lâchent prise et assistent à l'ébranlement, voient les poutres solides de leur psychisme tenir le choc, et les poutres branlantes s'effondrer. La peur s'infiltre comme l'eau, mais celui qui a la force de sa confiance dans le processus va en être un simple spectateur et non s'en rendre victime.
L'illusion sociale se craquèle, et l'on comprend alors pourquoi dans le I-Ching le trigramme "chen", le tonnerre, est appelé "l'éveilleur".
Les structures précaires et limitantes de notre psychisme sont ainsi balayées, notre énergie de vie (appelée "via" en grec, qui donnera le terme "violence" ensuite) va suivre nos structures fortes et expansives et ainsi les vivifier. C'est ainsi que notre énergie instinctuelle remonte à notre conscience.
Elle se colore en passant par le champ émotionnel, et chacune de nos émotions résonne alors de son message propre. Nous ne pouvons plus esquiver dès lors l'envie, la joie, la colère, la tristesse ou la peur. Un partenariat d'authenticité avec nous-mêmes vient d'être signé. Nos relations sont le reflet de notre état interne, la vanité devient une souffrance car nous ne pouvons plus assumer de nous trahir. Nous ne pouvons plus accepter l'humiliation. Nous ne pouvons plus accepter les flatteries qui corrompent la conscience de soi. Les mondanités sont perçues pour ce qu'elles sont : une forme d'agitation mentale et de dissimulation. De l'énergie refoulée et brimée.
Nous ne refoulons ni ne brimons plus la nôtre... Elle remonte dans le champ de l'intellect et vient féconder l'Esprit. Nos rêves sont parfois puissants et limpides malgré leurs formes abstraites, notre intuition se développe et les faits lui donnent raison. Nous savons lorsque notre mental veut nous faire mentir, mais l'Esprit en nous est éveillé et reste le gardien bienveillant. Nous nous surprenons à penser, dire ou faire des choses étranges qui sonnent curieusement juste dans telle ou telle situation. Notre
intention se projette de manière directe et claire dans notre réalité.
Nous nous voyons devenir accro à la vérité, à la joie et à l'amour. Car nous voyons que chacun mène à l'autre. Et que cette triade nous mène toujours plus loin dans notre désir d'évoluer, de toujours créer une version plus grandiose et plus magnifique de nous-mêmes. Nous voyons à quel point nous sommes ce que nous faisons aux autres. Et ce que nous partageons avec eux. Nous voyons surtout que la meilleure manière d'obtenir quelque chose est de le donner à un autre. Nous créons VRAIMENT notre réalité !!
Puis tout dans notre réalité semble vouloir nous démontrer le contraire, mais nos énergies instinctuelles, émotionnelles et intellectuelles au service de l'Esprit nous portent jusqu'à bien des réalisations.
La vanité fait son retour : "vois comme tu réussis, quel homme tu es devenu !" Les femmes mouillent à notre passage et se donnent avec facilité. Les portes du business s'ouvrent aussi facilement. L'ego revient en force et tente de rafler le tapis...
Mais notre énergie diminue, notre esprit s'embrouille et nos émotions se taisent à nouveau...
Deviendrions-nous possédés par nos propres créations ?
Celles-ci nous apparaissent ternes, la fête est devenue une routine... Comme Conan qui, libéré de la roue, se retrouve à nouveau enchaîné sur l'arbre mort = symbole de la mort de l'Esprit.
Fin d'un cycle.
Une petite, toute petite voix, qui n'était plus perçue depuis longtemps revient alors nous titiller : "n'as-tu rien oublié en route ?" Alors nous cherchons, cherchons, remuons notre conscience, notre mémoire, nos relations... Puis l'éveilleur apparaît à nouveau sous une forme quelconque (dans le film Conan le Barbare, il s'agit de son compagnon archer car les flèches représentent les messages des dieux dans la mythologie.)
Mais cette fois il ne s'agit plus d'un ébranlement, mais d'un simple réveil. L'Esprit réveille l'esprit endormi, ce qui est toujours symbolisé par une mort et une renaissance (ou résurrection.)
Un nouveau cycle du processus d'ascension commence...
"Lorsque le disciple est prêt, le Maître apparaît."
(dicton Zen)
Note : Conan le Barbare, Kung Fu Panda, comme beaucoup de succès, parcourent les arcanes de notre mythologie universelle. Prêtez attention à ces histoires qui éveillent l'Esprit, l'énergie en nous. Laissez-les agir en vous car ce sont de puissants storytelling
