Probleme de concentration/motivation/rigueur/méthode & co

Note : 8

le 14.12.2011 par Fonk

12 réponses / Dernière par Marshall Ombre le 16.09.2012, 17h55

Le taf, on y passe 8h par jour minimum, et c'est loin d'être facile tous les jours. Ce forum est là pour échanger autour de tous les sujets en lien avec votre vie professionnelle.
Moi aussi je peux rejoindre votre club ! (un an après le lancement du sujet, vous prenez encore ?) J'ai les mêmes caractéristiques (bonne élève sans trop travailler, prépa avec un brutal changement de rythme, IEP étant déconnectée et peu assidue et presque un redoublement en première année, préparation des concours (avec d'énormes difficultés cognitives) et boulot dans la fonction publique).

J'ai fini mes études il y a deux ans. Pour diverses raisons, je vais faire un deuxième master cette année. Dans le cadre de mon travail, ce problème de rigueur et de concentration est encore présent. Je ne voudrais pas démoraliser quiconque mais tout ne s'arrange pas avec l'âge (là je prépare des concours et c'est encore le même cirque). Ceci dit, j'ai quand même assez de recul pour limiter les dégâts, je connais les leviers à activer pour gagner en efficacité et en rigueur (qui marchent sur moi en tout cas).

1) Ne pas avoir le choix : c'est fou tout ce qu'on peu ingurgiter quand on n'a pas le choix au dernier moment quand on doit rendre un papier, devoir, présentation pour le chef. Exemple mon mémoire : j'avais à peu près un an et demi pour le faire et je l'ai fait en trois semaines et je l'ai envoyé à 23h50 le dernier jour (on avait jusqu'à 23h59). Et j'ai eu 15 et d'excellentes appréciations. Donc c'est une peu dingue mais me créer des sortes d'obligations contractuelles quand elles ne sont pas posées par mes supérieurs ou par un tiers, me permet de me discipliner. Par exemple, je traîne un polycop d'économie dans mon sac, je lis un paragraphe mais sans me concentrée donc à la fin du paragraphe, je n'ai toujours pas avancé et je dois le relire, etc. jusqu'à ce que je me dise "ça me gonfle, je le remets dans le sac on verra plus tard". Et je me pointe en cours sans l'avoir lu. Si par contre je dis à quelqu'un d'un air très sérieux "on peut se voir demain à midi précises pour faire un point sur le polycop toi tu me résumes celui de socio et moi celui d'éco", et bien je garantis que le lendemain (à 11h55 !) on va avoir une lecture hyper efficace du polycop !

2) Garder une activité sportive. Pour mon cas la différence entre les périodes où je fais du sport et celle où je suis sédentaire est très nette au niveau de la concentration et de la régulation du sommeil (car moi aussi j'ai du mal à me coucher tôt). Dans les périodes de vrai stress je combine sport et parfois somnifères (mais c'est pas top) de façon à m'endormir absolument à 22h30. Si c'est plus souple, sport + lecture dans le lit (je n'ai jamais compris comment les gens pouvaient s'endormir avec la télé) suffisent pour un bon dodo. Et d'autres activités avant de dormir peuvent vous aider à être plus concentré. Dans mes rêvasseries qui polluaient mon apprentissage, il y avait pas mal de fantasmes. Curieusement moins fréquents quand j'étais avec quelqu'un...

3) S'amuser à créer des fils pour "s'arrimer aux cours". Oui, je sais, c'est bizarre : ce que j'appelle un fil c'est imaginer des liens entre des éléments d'un cours où de plusieurs cours qu'on pourrait établir au cours d'un débat ou d'un oral où on se ferait les questions et les réponses. Lorsqu'on s'arrime à un élément d'un cours et qu'on le relie à un autre, on en vient à mieux se concentrer sur les sujets connexes qui enrichissent la "discussion imaginaire". Par exemple : cours sur le droit constitutionnel, question sur les collectivités et le préfet chargé du contrôle de légalité, décentralisation, etc. plus tard dans le cours il est question de hiérarchie des normes et de la place des traités, etc. Plus tard, cours de droit de l'UE où il est question de l'applicabilité directe, les collectivités doivent appliquer le droit européen même en l'absence de transposition de l'Etat. Plus tard, cours de droit des affaires où il est question des collectivités qui subventionnent les entreprises locales, distorsion de concurrence, infraction au droit de l'UE. Le fil d'une discussion avec votre ami imaginaire pourrait être "les collectivités sont soi-disant sous la responsabilité du préfet mais en fait elles font un peu la loi, ce qui est contraire à la hiérarchie des normes, principes constitutionnels" "Pourquoi" répond votre ami imaginaire. "Parce qu'elles ont obligation d'appliquer le droit européen même en l'absence de transposition [...] Et elles ne sont pas bien contrôlées [...] c'est un peu la foire pour les subventions locales [...]". Vous avez arrimé à un même fil des points épars dans plusieurs cours et aux prochains cours, vous chercherez à en créer de nouveau ou à étayer un déjà existant, donc être plus attentifs. Cela va dans le sens d'une sélection des informations qu'on va garder. Bien sûr il faut assister aux cours d'amphi pour cela... Je regrette tellement toutes ces matinées restée au lit alors qu'assister au cours m'aurait fait gagner du temps.

4) Il faut se convaincre qu'on aime ces matières, qu'on aime apprendre (même celles qui sont l'œuvre d'un conférencier/prof soporifique) et qu'on est brillant dans chacune d'elle et qu'on va faire un show au terme duquel tout le monde en sera convaincu ! Pour cela, il faut y aller avec la pêche, un trieur bien rangé, avoir bien rangé ses classeurs, tout son matériel opérationnel et surtout se dire que si le prof est nul, heureusement qu'il y a nous pour faire de ce cours une mémorable séance de maïeutique. J'avais un cours assommant au possible, l'intervenant n'était pas pédagogue pour un sou et la matière assez difficile. Et bien c'est un des cours que j'ai le mieux pris où je réussissais le plus à me concentrer car je posais des questions fines, polémiques, je bousculais un peu l'intervenant (intellectuellement bien sûr :)). Pour faire ces interventions pertinentes (et qui en mettaient plein la vue aux collègues !) il fallait que je sois hyper concentrée (cf 1) ne pas avoir le choix), sinon c'était le ridicule, le troll bashing. C'était épuisant mais efficace.

5) Bien choisir son endroit. Ce qui fonctionne le mieux pour moi, c'est un endroit calme mais avec un contrôle social qui m'empêche de bayer aux corneilles. Exemple une BU silencieuse sans ordi devant moi (NB pour canaliser les 'tics internet' écrire sur un carnet les trucs à voir et ne pas vous connecter et couper votre séquence, pour les définitions, utiliser un dictionnaire bref éviter de parasiter votre séance avec internet car c'est trop tentant de papillonner) avec des personnes qui bossent réellement (évitez de vous mettre dans des salles avec des gens qui bossent en groupe ou des gens à draguer). Il y a une sorte d'émulation studieuse. Ma productivité a beaucoup baissé au boulot depuis que je suis seule dans mon bureau... Personne ne peut me voir rêvasser en regardant par la fenêtre. Alors je le fais.

6) La technique Pomodoro marche très bien sur moi. Sauf qu'elle devient oppressante au bout d'un moment. Alors avec parcimonie et surtout des objectifs modestes au début et de vraies pauses qui respectent le temps imparti !

Pour conclure, je dirais que même si c'est limite parfois, on finit par s'en sortir. On gagne en maturité avec les stages et les expériences diverses (par exemple si dans le cadre perso ou associatif on vous fait confiance pour du conseil juridique voire pour faire un procès ou si on vous confie des responsabilités et que votre chef est quelqu'un de très exigent, que votre travail est à destination du préfet, d'un élu local ou d'un ministre). Il ne faut pas trop s'angoisser et se focaliser sur ce qui ne va pas. Ca empêche de prendre du plaisir or prendre du plaisir à apprendre, à vivre des expériences stimulantes, je n'ai pas encore trouvé mieux pour booster la concentration et l'envie de bien faire/rigueur.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 07.02.13, 21h32 par minamimoto
Juste un petit conseil, qui n'a rien avoir avec la capacité de travail, mais sur la manière d'apprendre les cours de droits.

J'ai fait fac de droit et j'ai toujours été surpris d'entendre les gens dire qu'il fallait une mémoire d'éléphant et qu'ils n'auraient jamais réussi à apprendre tous ces bouquins par coeur. J'ai encore plus été surpris de constater que certain les apprenaient par coeur!!! Résultat, ils prenaient généralement des boites...

Un conseil, n'apprends rien par coeur, c'est le meilleur moyen de l'oublier dès que tu fermes le bouquin!!
Moi, ce que j'ai fait et qui a très bien marché, c'est que j'ai toujours reformulé ce qu'on me disait pour assimiler le système logique du concept...en gros, lorsque tu comprends, tu n'as plus besoin d'apprendre....
Alors tu peux reformuler directement en cours, mais c'est souvent impossible car tu n'as pas la vue d'ensemble du système que l'on te livre progressivement. Le plus simple, c'est de ficher (reformuler en fait, mes fiches faisaient la même taille que mes cours...) quand l'examen approche, mais pas la veille. Ca te prend environ le même temps que les heures de cours. A choisir ne va pas en cours et fiche plutôt le cours des autres ou le poly du prof....

Quand tu as préparé tes fiches, les derniers jours avant l'examen et que tu les reprends et ben tu t'appercois que tu as tout oublié!!! En fait tu as joué avec beaucoup trop de concepts et dans des matières très différentes pour pouvoir t'en souvenir...
Mais quand tu commences la lecture de tes fiches, tu t'appercois aussi qu'il te suffit de lire le titre pour que toute la logique du concept te saute aux yeux. En 1 heure, tu maîtrises à nouveau l'ensemble du cours....

Le commentaire d'arrêt est l'exercice le plus facile lorsque tu adoptes cette méthode d'apprentissage, car ce que l'on va te demander (si tu exceptes la méthode imposée de présentation de ton commentaire) c'est l'exception logique et ses conséquences de la décision dans le système logique existant et ca devrait te sauter aux yeux....

Bon courage
sur le n'apprends rien par cœur, je voudrais nuancer. Certains en font trop de ce côté-là. Dire qu'il faut une mémoire d'éléphant est exagéré. Mais dans les dissertations et les concours, le correcteur s'attend à une combinaison de hauteur de vue et de précision qui passe par (selon le niveau) la capacité à citer à bon escient les auteurs et les œuvres, la jurisprudence importante, les articles et loi clé voire les traités. Je suis passée à côté de l'admissibilité de deux points à un concours. J'ai demandé mes copies et sur celle de droit public, le correcteur a écrit "très bonne copie, bonne connaissance du sujet, mais manque de références (jurisprudence)". Bref, c'est académique, vieux jeu à l'heure des disques durs à x Go mais on teste aussi l'aptitude à mémoriser, et se montrer négligent sur ce point peut coûter cher.
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