Peut-être juste que ça donnera le temps d'y réfléchir, avant de reprendre la lecture d'un pavé (un peu trop?) bien fourni. Mais bon, c'est de la petite cuisine rédactionnelle...Constant99 a écrit :Oui enfin c'est pas en détachant les syllabes que ce sera plus convainquant, hein...Terrigan a écrit : C'est pour ça qu'on vous dit que c'est une erreur fondamentale d'avoir une vision déprimante de quelque chose d'aussi multiforme que la vie professionnelle. C'est une erreur fondamentale.
fon-da-men-tale. Mesurez bien le sens de ce mot.
Plus intéressant, et merci d'avoir souligné une éventuelle contradiction:
Parce que c'est idiot d'avoir peur de la routine. la routine existe partout, même pour les mode de travail les plus passionnants et les plus indépendants. Par exemple, même l'entrepreneur qui délègue un maximum est bien obligé régulièrement de mettre son nez dans le secrétariat et la comptabilité (ou toute autre corvée). Le musicien fait ses gammes, le sportif fait ses pompes, et on commence tous notre journée avec une routine (douche, petit dej', brossage de dents, habillage...). Je ne peux pas expliquer la vie en intégral, il faut faire des choix. ici mon choix c'est de démontrer que c'est crispant et contreproductif d'avoir peur de la routine.Constant99 a écrit :Je t'avouerais n'avoir pas bien compris le reste de ton message qui gagnerait, je pense, à être plus synthétique. J'en tire l'impression que tu le mets en garde contre ce que, justement, il craint: s'enfoncer dans une petite vie routinière de merde et ne pas se bouger le cul. Alors pourquoi lui dire qu'il a tort d'avoir peur ?
On a tous une vision du monde professionnel avant-même de se jeter dans la vie active. On fait nos choix à partir de cette vision et plusieurs années plus tard on est d'accord ou pas d'accord avec ce qu'on pensait à ce moment de jeunesse et d'inexpérience. Mais au moins entre temps on a fait du chemin. Apparemment ça s'est bien passé pour toi, tant mieux. Là où je te rejoins c'est que ça peut bien se passer, ou mal, en raison de plein d'évènements, d'une chaîne de causes-conséquences difficile à anticiper.Constant99 a écrit :Pour ma part, c'est justement ma vision déprimante de la vie d'employé en entreprise qui m'a motivé à me bouger le cul pour faire autre chose. L'idée de devoir faire avec, et m'arranger pour avoir un bon salaire de sorte à pouvoir consacrer mon temps libre à des choses intéressantes me révulse. Et ça a conditionné l'ensemble de mon parcours. Si à la sortie du lycée je m'étais dit "je vais d'abord décrocher un CDI qui paye et on verra ensuite", je serais probablement aujourd'hui programmeur dans une banque ou technicien réseau. C'est parce que je trouvais cette idée déprimante que j'ai essayé de trouver autre chose qui me convenait mieux. Est-ce que c'était une erreur fon-da-men-tale ?
Et donc si je conseille à Iskandar de ne pas avoir peur du monde de l'entreprise, ce n'est pas pour faire de lui un employé modèle ou un cadre supérieur aux dents longues. C'est sa vie et il peut la vivre selon plein de trajectoires.
MAIS: la peur que ce soit l'horreur et d'être blasé, ça peut carrément empêcher de faire le moindre chemin. Alors oui si ça motive à démarrer directement en dehors du monde de l'entreprise, ça peut le faire. Et au contraire si il faut passer pour un temps par le monde de l'entreprise ça peut le faire aussi. Le tout à adapter selon le cursus et le projet professionnel de chacun...
Je dirais encore que si à la sortie du lycée tu t'étais dit "je vais d'abord décrocher un CDI qui paye et on verra ensuite", ça aurait été une expérience de départ et ensuite tu aurais pu rectifier le tir. A te lire on a l'impression que le fait de se compromettre au seuil de la vie active est un pêché qui t'aurait enfermé pour le reste de ta vie, qui nous enferme tous pour le reste de notre vie, dans la prison du monde de l'entreprise. Tu imagines la croyance limitante que ça peut mettre dans la tête d'un étudiant?
Arrivé à ce stade, je peux te renvoyer la balle en te disant que démarrer dans l'entreprise n'est pas une erreur fon-da-men-tale.
"Ce n'est pas parce qu'une vision est déprimante qu'on va se vautrer dans la médiocrité". Ok, mais pour l'instant Iskandar a l'air démotivé et flippé de la life. J'ai donc choisi de démystifier le monde de l'entreprise pour le détendre, après si il n'est vraiment pas fait pour ça il trouvera une autre voie. Tant qu'il a la pèche pour se bouger...Constant99 a écrit :J'ai l'impression que ce qui choque dans cette expression de "vision déprimante", c'est que ça va à l'encontre de l'idée à la mode de « winner » et l'esprit d'entreprenariat. Or, pourtant, la plupart des petits entrepreneurs que je connais le sont parce qu'ils avaient une vision déprimante du fait d'être l'employé de quelqu'un d'autre, et que ça les a poussés à se bouger le cul pour monter une boîte et être leur propre patron. Ce n'est pas parce qu'une vision est déprimante qu'on va se vautrer dans la médiocrité, c'est au contraire potentiellement un moteur. Pour prendre ton exemple de gamins qui meurent de faim, oui ça me déprime, mais ça ne me pousse pas à faire la grève de la faim en guise de protestation, ça m'encourage juste à partager une (ridiculement petite) part de mon revenu avec des ONG.

100% d'accord. C'est une autre face de la médaille tout à fait pertinente. C'était un peu ce que j'avais en tête quand je parlais de taekwondo.Constant99 a écrit :À l'opposée du conseil: trouve toi un job et ensuite on verra, moi je conseillerais: fais des trucs qui t'intéressent, et tu trouveras bien un moyen de gagner ta vie avec. Bon, sauf si tu veux être poète, faut pas déconner non plus.
Tiens, je vais finir avec le bon vieux verbe fourre-tout des gens qui font la morale: "assumer" (pouark! Bon, essayons d'en faire quelque-chose...)
--> Si tu bosses en entreprise, assume, ça te mènera toujours quelque part
--> Si tu bosses en dehors de l'entreprise, assume, ça te mènera quelque part aussi!
On est bons là?