Je fail et j'aime ça.

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le 09.03.2013 par Loyd

6 réponses / Dernière par Loyd le 23.03.2013, 12h04

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Avril 2012. Ici, à Lille, le temps est capricieux. L'été approche mais seulement quelques rayons de soleil daignent voir le jour. Tant pis pour la météo, de toute façon ma tête est ailleurs. Les concours, c'est dans un mois. Le stress est à son maximum, et rien de mieux pour se donner bonne conscience que d'aller à la BU. Et d'y aller avec des potes tant qu'à faire. Plus on est de fous, plus on travaille. Sérieusement.

La BU, c'est typiquement le genre d'endroit où tu arrives avec les meilleures intentions du monde pour au bout de 3h tourner ton crayon et finir en proie avec tes instincts primaires : Tu manges et tu mattes ce qui bouge. Ou celles qui bougent pas, au choix. Aujourd'hui, honneur aux dames, je travaille avec mon amie Sophie, qui me fait part de ses envies plutôt...surprenantes :
S : Finalement, j'aimerais bien voir ce que ça fait d'aborder un garçon quand on est une fille, ça peut être fun...
L : Laisse moi finir mon exo, on fait une pause et on va te repérer un beau brun.


Rendez-vous pris. On en rigole, on en parle entre potes. Je sens le stress la gagner, la pression monte. Peut être un peu trop. Surement même. Et vint alors la pause. Et c'est tout naturellement qu'elle se dégonfle.
S : J'ose pas...
L : Petite nature
Pote : C'est pas grave, Loyd va aller prendre le numéro d'une jolie demoiselle, il fait trop le malin.
L : J'ai des concours dans un mois vous savez.
S : Ramène nous le numéro de la jolie blonde là bas et on te fais à manger ce soir.
L : Vous me prenez par les sentiments là...
Un air studieux renforcé par des Ray Ban, de longs cheveux (blonds, évidemment), une robe noire presque stricte, mais une certaine sympathie qui se dégage malgré tout de ce visage enfantin. Je crois que c'est à peu près tout ce dont je me souviens à l'heure actuelle. Bon, il est vrai qu'elle est mignonne. Mais elle ne m'intéresse pas plus que ça. Mais j'ai faim, et manger quotidiennement des pâtes commence sérieusement à me les briser. (Note : Si une fille lit ce journal, ne fuis pas, je sais faire la cuisine, je suis juste particulièrement flemmard, fin de la parenthèse).

Ce que personne ne sait, c'est que mon année va basculer à ce moment là. Je suis encore en plein OI de mon ex, et plutot en période d'hibernation totale. Alors s'amuser un coup, surtout à cette période de l'année, c'est jamais de trop. Je le referais si c'était à refaire, sans modifier aucun détail. Ou plutôt deux. Celui de ne pas avoir couché avec elle quand j'en ai eu l'occasion, et celui de ne pas m'être flagellé pour ne pas l'avoir fait. Retour au présent.

J'arrive à sa table, je m'assois en face. Elle lève la tête, me dévisage, ce que je fais également. Le décor s'obscurcit, la bulle intime s'est érigée. Place et Acte. Ils veulent un numéro, alors on va faire au plus pressé. Et au plus honnête.
M : Bonjour, dans le cadre d'un sondage sur les personnes étudiants à la BU, j'aimerais te poser quelques questions, tu m'accordes deux minutes ? (Sourire)
E : Vas-y :)
Un canned stuff débile, mais énorme. Tu prends un papier, tu mets nom, prenom, une question à la con, et numéro. Tu la laisses remplir, tout en la regardant, et en guettant l'instant fatidique ou son poignet va marquer un temps d'arrêt. Ca c'est la théorie. Mais la réalité, c'est que Maman lui a dit de ne jamais donner son nom à un inconnu, et Papa de ne pas donner son numéro aux garçons. Et comme je suis un garçon inconnu, c'est simple, elle écrit rien et elle rigole. Alors j'enchaîne.
M : Ah oui mince, c'est vrai qu'on ne donne pas son numéro aux inconnus comme ça. J'ai oublié de me présenter. Moi c'est Loyd, j'ai 20 ans et je suis en prépa. Et toi ?
E : Je ne peux pas non plus te donner mon prénom :D, mais j'ai 19 ans et je suis en fac de blabla
M : Impolie. Je vois que tu fais bien genre de travailler. Tu déballes tout le sac pour lire la même feuille pendant 2h.
E : (eclate de rire), dit le mec qui vient m'aborder à la BU !
M : Je suis en pause. Et je viens apporter un peu d'espoir aux gens qui s'ennuient. Mais toi t'es pas sérieuse, tu devrais même pas me laisser te parler, et encore moins sourire comme ça
Psychologie inversée, elle sourit encore plus. La discussion se poursuit tranquillement, les gens commencent à nous regarder bizarrement. Je dois même la reprendre parce qu'elle rigole trop fort. Merde, onn est à la BU quoi, c'est pas posssible. Ceci étant, j'ai un défi à honorer et un ventre à remplir. Personnellement je ne saurais jamais si j'aurais pu obtenir son numéro par la voie directe, mais là je vous avouerais que l'appât du gain m'a fait faire une chose pas très noble.
M : Bon, en fait je t'explique...(je lui raconte le défi)
M : Comme je doute que tu fasses bien la cuisine, mets un faux numéro. On s'en fout, l'important c'est qu'il y ait des chiffres.
E : Tricheur. :)
M : Tu oses ? Bon bah mets ton vrai Facebook alors.
E : ...
M : Ah, c'est le deal, j'y peux rien moi...
E : :D Bon d'accord, mais tu m'embêtes pas !
M : J'ai une tête à t'embêter ?
E : C'est vrai...
M : Enchanté Suzie. Ma pause est terminée, bonne journée :)
Je rigole doucement. Tu viens de réveiller toute la BU, mais derrière c'est moi qui vais faire lourd sur facebook. Soit. Je reviens vers mes amis en essayant de bomber le torse, l'occasion de me rendre compte qu'il faudra que je me remette au sport après la prépa. Je me contenterais du micro sourire fier et rageur.
Pote : Alors t'as son numéro ?
M : J'ai même son facebook.
Quel escroc. Même pas honte.
Le lendemain je rajoute Suzie. Photo de profil avec un mec, dont elle a l'air bien proche. Statut "En couple", au cas où ça n'aurait pas été assez évident. De toute façon j'ai eu mon repas, et pour tout vous avouer elle ne me motivait pas tant que ça. Mais je la rajoute quand même.

Une semaine passe. Le stress des concours a repris ses droits et Suzie appartient au lointain passé. J'ai pas envie de perdre mon temps avec une fille en couple et j'ai encore trop de scrupules à la draguer. J'ai ce petit côté un peu naïf, innocent. Il m'a déja joué des tours, mais j'ai abandonné l'idée de m'en départir. Je ne croyais pas si bien dire.

Tout d'un coup sur Faceboook, Suzie me parle.
S : Alors comme ça tu m'ajoutes et tu ne me parles même pas ? :)
M : C'est pas ce que je fais là ?
S : T'es un malin toi.
M : Haha t'as vu ça. Sinon comment tu vas ?
Et la discussion commence. On va parler comme ça toute la soirée. Bis repetita deux jours plus tard. Le détachement que provoque chez moi sa situation conjugale me rend plutôt confiant. Et le fait qu'elle ne constitue pas un "coup de coeur" également. J'ai pas l'impression de draguer ostensiblement, même si j'ai relu nos conversations 6 mois plus tard et force était de constater que le climat de séduction était bel et bien présent.
Plutôt que de la numcloser, je vais m'auto-numcloser. Elle me teste, encore et toujours. J'aime ça.
M : Tiens voilà mon numéro, tu en auras bientôt besoin ;)
E : Tu crois ?
M : J'en suis sur ;)


Dans la famille des réponses génériques, après le traditionnel "Ca va ? Oui et toi ?" Je pense que celle ci arrive en bonne position. "Tu veux quoi ? Je te veux toi" n'est pas mal non plus. J'ai vraiment vu trop de films.
E : J'ai peut être pas forcément envie que tu aies mon numéro aussi :)
M : Bah tu prends le portable de ta soeur pour m'envoyer des messages :)
E : Et si j'ai pas de soeur ?
M : Et bien ta mère alors :D
E : :D
[...]
M : Au fond, je suis sur que t'as déjà noté le numéro
E : Faux !
M : Tu mens ! :D
E : Non c'est vrai ! Bon je t'avoue c'est parce que j'ai pas de quoi écrire...
Haha. Ca avance bon train. Mais elle m'annonce d'ores et déjà qu'elle sera absente pendant deux semaines car elle doit aller voir son copain. Mais je t'en prie.

Mais un soir, avant même la fin de ce délai théorique, mon portable vibre. Numéro inconnu.
S : Devine qui c'est ? :)
Et c'est comme ça qu'on va commencer à s'envoyer des messages quotidiennement. Jusque tard. Jusqu'à notre premier rendez vous. Je la connais alors depuis 3 semaines.
Pas de dialogue à relater. On a mangé au restaurant, puis on a fait un tour en ville. Elle était belle comme je l'avais vu pour la première fois, et un style qui ne me laissait pas indifférent.
Il n'y avait pas de drague à proprement parler, mais le contexte rend forcément toute chose ambigüe. Elle me dira plus tard qu'elle n'avait jamais pensé à plus que de l'amitié jusqu'au jour où je l'ai embrassée. On ne ment jamais mieux qu'à soi même.

C'est moi qui ait du mettre un terme à ce rendez vous. Parce qu'elle voulait que je l'accompagne faire les courses, et que j'avais un train à prendre. En théorie, je vais quitter la ville dans un mois, rendre mon appart, donc ça aurait du être la première et la dernière fois que je la voyais. Mais nos conversations répétées vont en décider autrement.

Je me demande de plus en plus ce qu'elle attend de moi. Ca y'est, je lorgne tout doucement vers cette frontière où le naturel est banni et les prises de têtes sont légions. Mentalement, je résiste. Encore une fois, je ne suis pas trop impliqué émotionnellement. Et puis de toute façon, elle a un copain. Et puis, elle est jolie, mais elle est trop maigre. Les femmes, je les préfère avec plus de formes. Donc everything is okay, il y a pas moyen. La première vague vient de passer.
S : C'est vraiment dommage qu'on ne puisse plus se voir...
M : En fait, je suis encore là jusque fin Mai
S : Ah ouais ? :)
Ouais. Avec mes potes, on a décidé de rester et de rentrer plus tard chez Papa Maman. Ca c'est la version officielle. En vérité, moi je voulais rester chez Papa Maman. Mais l'idée de ne plus jamais revoir cette fille a clairement fait pencher la balance.

Rendez vous pris pour la semaine prochaine. Chez moi, on avait projeté de regarder un film. Elle a toujours son copain. Sa faisait deux ans qu'elle était avec. Il habitait Paris. Un détail que j'ai glâné au détour d'une conversation, tout comme vous apprenez par hasard combien votre interlocuteur a de frères et soeurs.

Et je commence à paniquer. Je sens ma confiance s'effriter petit à petit. En façade, le masque ne tombe pas. Mais derrière, mon visage se dérobe. Je suis juste un ami qui la distrait durant l'absence de son copain ? Ou quelque chose de plus sérieux ?

En fait, je suis une grande gueule. J'assume, je branche la fille avec des airs de serial choppeur, mais quand vient le "money time", le moment de tuer le match que j'ai marqué de mon empreinte, je m'évapore tout aussi rapidement. Je ne vous cacherais pas que c'est la raison pour laquelle j'écris ce journal. Et si je reviens à des faits qui se sont déroulés il y a presqu'un an, c'est parce qu'elle a joué un rôle prépondérant dans ce que je suis aujourd'hui. Que j'écrive sans honte à quel point j'ai pu merder, et qu'accessoirement, qu'on me donne des coup de pieds au culs. Vous devez vous demander "Pourquoi tant de haine ?", Et bien on y revient.

J'ai peur. On se voit dans deux heures, mon appart est rangé, prêt à l'accueillir. Mais je me trouve des excuses. Trop tard.
M : Mon appart est pas très rangé, ça te dérange pas qu'on aille boire un verre en ville ?
S : Si ça me dérange :)
Et bim. Dans ta face.
M : Je te dis quand tu peux passer
Une heure plus tard, elle arrive. On se claque dans le lit, on se cale un film. Le kiff du moment me fait oublier mon appréhension. Elle peut pas venir et repartir indemne. Vous connaissez la peur de l'échec ? Moi je vous dis que la peur de la honte lui est nettement supérieure. Va raconter à tes amis que cette fille avec laquelle tout les feux étaient au vert est passée chez toi et tu n'as rien fait ? Non ma puce, je ne crois pas que le futur soit écrit mais il est des cas ou au vu des circonstances, certaines choses sont obligées de se passer. Par respect pour la nature. Kino escalation, regards langoureux, kiss close.

Et puis c'est tout.

Bonjour, je cherche le rayon croyances limitantes. Vous savez où je pourrais remettre l'article "Il n'est pas possible de coucher une fille maquée lorsqu'elle vient chez soi pour la première fois" s'il vous plaît ? Je ne pense pas qu'il soit pour moi, merci.

Car c'est clairement ce que je me suis dit. Le soir même, alors que je pensais qu'elle était en proie au remords, voila qu'elle m'envoie :
S : J'ai plus qu'adoré cette aprem :D
J'étais chez mes potes. Leur seule envie, c'était de me passer des capotes et que je la réinvite chez moi le soir même, histoire de conclure ce que je n'avais pas fait.
M : Arrêtez les gars...on s'est vus qu'une fois.
La vérité, c'est que j'avais peur. Et personnellement, je pensais que mes potes étaient dans un petit délire où ils pensaient que j'allais pouvoir la tringler dès le premier soir. Mais le seul mec dans un délire aujourd'hui, c'était moi. Deux mois plus tard, Suzie m'enverra le message suivant :
S : Ce jour là, si j'étais restée chez toi...je ne sais pas ce qui ce serait passé...
.

Deep in your ass mothafuckaaaaaa .
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] La suite, vite ! le 09.03.13, 19h35 par Raven
  • [0] Sympa :) le 09.03.13, 23h41 par tibdeconne
  • [0] A lire le 10.03.13, 08h57 par Levi
  • [0] Lol le 10.03.13, 13h15 par Cellar Door
Yo' !

VDM, t'as raté une occasion, mais c'est pas la mort.

Sinon, cool ton Journal.
Mec, je me demande si tu mérites une sodomie à sec ou avec vaseline.


Sache que le fait que la fille a un mec ne veut rien dire en soi.
Il y a plusieurs cas de figures: la fille qui se met en couple simplement parce qu'elle ne supporte pas d'être seule.
La fille qui aime son mec et qui ne veut pas le tromper.
La fille qui est dans un couple qui bat de l'aile, qui va probablement s'arrêter bientôt, mais elle-même ne le sait pas encore.
Peut-être que son couple bat de l'aile, peut-être qu'elle a envie de s'amuser un peu, on n'en sait rien. Mais ce qui est sûr c'est que le fait qu'elle soit en couple ne doit pas être un frein.

Le mec tu le connais pas, c'est pas ton pote, il habite à Paris, toi je sais pas où. Le fait d'être en couple avait pas l'air de la gêner. Elle te faisait des avances on ne peut plus clair.
Tu risquais quoi?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] 100% d'accord le 10.03.13, 12h09 par Snow
  • [0] Mdr !! le 10.03.13, 23h08 par TheMista
C'est rageant de laisser passer une si belle opportunité. C'est vrai que les meufs casés c'est souvent source de pensées limitantes mais avec l'expérience tu apprends à t'en foutre. Surtout que comme le dit Tibdeconne t'étais sans doute en face d'un couple qui battait de l'aile sans compter que tu l'avais KC. Bref, ça doit te servir de leçon pour ne plus reproduire ce genre d'erreurs ;)

Une meuf que t'as KC, qui te plaît et qui vient chez toi, casée ou pas tu as au moins le devoir d'essayer de te la faire ! Tant pis si ça foire, au moins t'auras essayé.

Ton journal est cool sinon et jolie approche.
Merci pour vos réponses les gars.
Tib, effectivement je risquais rien, et je pense que c’était plus par peur lié à une grosse perte de confiance en moi à ce moment là qu’un réel remords pour son copain. Mais forcément, on préfère se dire le contraire. Histoire d’égo. C’est d’autant plus dommage que j’avais rondement bien mené l’affaire jusque là.

Comme tu l’as dit Aristophane, avec le temps j’ai appris à m’en détacher. De toute façon, parler n’engage en rien, et s’il se trouve qu’une fille apparemment casée se met à flirter avec moi, et bien ma foi je poursuis le dialogue sans véritable scrupule. Et si ce n’est pas moi, de toute évidence ça sera un autre. Alors tant qu’à faire…

On reprend.

Ca aura duré presque dix mois avec Suzie. En réalité, trois mois d’été à plein régime, et le reste du temps entrecoupé par des silences radios. Peu de temps après notre premier baiser, j’avais du rendre mon appart et retourner sur Lille, et la distance était venu s’intercaler entre nous. 1h de train au trop, ce qui n’était pas de trop pour que l’on puisse se voir, et c’est ce que l’on fit plusieurs fois. Toujours en public. Toujours avec cette intention verbale chez elle de passer un moment « amical ». Moi j’acquiesçais sans rien dire, tout en sachant pertinemment comment ça allait se finir. Et ça finissait toujours pareil.

Trois mois au cours desquels elle passait des jours entiers avec son copain pour m’avouer le soir en cachette qu’elle avait beaucoup pensé à moi. Qu’elle lui disait s’être endormie pour justifier le fait qu’elle ne répondait plus à ses messages et cacher qu’elle était au téléphone avec moi. Je ne me souviens pas de tout ce qu’elle a pu me dire, mais pour son copain y’avait vraiment de quoi en devenir livide. Et le pire, c’est qu’à l’heure où je vous en parle, elle est toujours avec.

De mon côté, je savais que c’était impossible. Dès Septembre, je quittais Lille pour rejoindre le sud de la France. A quoi bon commencer une nouvelle vie loin de tout avec une histoire bancale qu’on traîne derrière soi ? Je savais qu’elle n’allait pas quitter quelqu’un qui habite à 200km et avec lequel elle était depuis plus de deux ans pour quelqu’un qui était 4 fois plus éloigné. Question de confort, plus que d’amour véritable.

Cette barrière physique, avec du recul, était probablement pour elle un des moteurs de notre relation. Elle savait qu’elle ne pouvait pas plus le tromper qu’elle ne l’avait déjà fait. Des mots ne sont que des mots après tout. D’ailleurs, selon elle, elle ne l’avait jamais trompé. Elle m’avait juste embrassé. A raison c’est vrai, mais facile tout de même. J’aurais du couché avec elle au moment où j’avais encore mon appart, histoire d’entendre ce qu’elle aurait encore à dire après. Ca aurait pu être marrant.

Elle n’en parlait à personne, ni à ses plus proches amies, s’empêchant par là d’être jugée, et surtout de se remettre en question. Et si il y a peut être une seule chose dont j’ai pu lui en vouloir tout au long de notre « relation », c’est d’avoir fermé les yeux sur ce qu’elle ressentait vraiment, pour ne pas avoir à passer par la douloureuse étape d’auto-questionnement. Elle se disait toujours amoureuse. Quant à comment elle était avec moi, elle n’était pas en mesure d’expliquer pourquoi.

Il n’empêche que c’était tout de même super cool. Génial même je dirais. Voyez-vous, j’étais comme qui dirait en manque d’attention, et en recevoir quotidiennement, même de la part d’une fille qui n’est pas votre copine, et bien ça fait vraiment du bien. On était très complices, on parlait de tout, de rien (Encore une phrase générique), tantôt cons, tantôt sérieux, tantôt tristes, tantôt joyeux. On dit parfois qu’on apprend souvent à se connaître soi-même auprès d’autrui, et bien moi qui me posait énormément de questions sur moi-même (j’y reviendrais plus tard), sur si ma personnalité un tantinet con, moqueur et ouverte n’était pas un frein à mon épanouissement auprès des femmes, fut rassuré. Le « Devenez-vous-même » ne m’a jamais paru autant signifiant. Comme le disait si bien Olfff, dans la vie il n’y a pas que James Bond, et jouer un rôle, en plus de ne pas faire augmenter votre tableau de statistiques, heu de chasse , vous fait terriblement vous sentir…bizarre. Dans la peau d’un autre. Mais avec elle, je me sentais moi. Elle m’a rendu meilleur, je n’hésite pas à l’accorder et j’ai encore moins hésité à le lui dire.

Merci Suzie.
Entre temps,(c'est-à-dire pendant mon histoire avec Suzie) je n’ai pas chômé non plus. Il y a d’abord eu Adèle. Une fille que j’avais DG, il y a plus de 3 ans. Mon premier je crois. J’étais tout fier à l’époque. Une brune aux magnifiques yeux verts, et de magnifiques petits seins. Ca a toujours été spécial entre nous, mais longtemps il ne s’est rien passé, LTR de mon côté oblige. Et puis le célibat retrouvé, les débats se sont animés, les esprits se sont échauffés, les corps se sont rapprochés, et les langues se sont…liées ? Oui voilà, on va dire ça comme ça.

Pour autant je n’ai jamais eu vraiment envie de me mettre en couple avec. Je l’adore, j’ai été souvent là pour elle et réciproquement, mais je ne sais pas, il y’a des gens avec lesquels tu ne sens pas t’engager. J’ai du mal avec sa façon d’embrasser, et avec sa manière de penser parfois. Je ne sais pas. Je ne lui ait jamais rien promis, elle ne m’a jamais fait de crise. Enfin « jamais », on s’est compris. Donc je disais, jamais. Peut être qu’elle attendait plus (surement même), mais parfois faut mieux jouer l’autruche et offrir du bon temps tout en faisant celui qui ne sait rien. C’est un peu égoiste, je vous l’accorde. A chaque fois que je la vois, j’essaie de me retenir. Et à chaque fois je craque. J’aime trop ses seins, ça doit être un truc du genre.

Mais la donne avait changé. La dernière fois que l’on s’était vus, c’était il y a 6 mois, et je m’étais pris ramassé un petit vent. Elle en avait marre de cette relation bancale. Soit.
Il faisait beau, et avec un couple d’amis on avait décidé de profiter de la journée dans un parc d’attraction. Je l’avais ramenée, me disant que ça serait par là l’occasion de lui faire passer un bon moment, surtout qu’elle était embourbée dans ses révisions. La journée s’est bien passée, on s’est gentiment rapprochés, et sitôt nos amis délaissés, au premier coin de rue j’ai pu la plaquer contre un mur et l’embrasser comme un gentleman.

Je m’étais dit que cette fois ci je pouvais essayer donner une chance à une relation plus qu’épisodique entre nous. Lui envoyer plus de messages, être plus attentionné. Mais on ne s’essaie pas à ce genre de chose, et ma volonté (et non l’envie), n’a pas tenu plus d’une semaine. J’arrivais vraiment pas à penser à elle. Je peux me forcer à bander, mais pas à penser à toi. Assurément pas. Et en plus, elle n’envoyait rien, et mettait 3 plombes à répondre. Comme si elle s’était habituée à ce que je fonctionne par périodes. J’ai laissé tomber, j’ai fait le mort, et on s’est vus 4 mois plus tard, à mon retour dans le nord. L’histoire s’est répétée une nouvelle fois.

Et il y a eu Marion. Toujours brune, toujours des yeux verts. Mais la peau plus mate. Réservée en apparence, mais qu’est ce qu’elle pouvait être fougueuse. Elle sait jouer avec mes nerfs, me laisser sur ma faim. M’embrasser pour me repousser la seconde d’après. Se laisser caresser et te regarder juste en souriant sans faire le moindre mouvement. Un style vestimentaire que j’adore, toujours apprêtée, même si elle aime se donner un air « jemenfoutismedetout ». Bref, Marion m’envoûtait. Littéralement.

Je l’avais abordé sur facebook, étant l’amie d’une amie, à l’époque où je me permettais de violer impunément les règles de bienséances qui consistent à ne pas rajouter quelqu’un qu’on ne connaît pas, message à la clé. Elle avait super bien accroché, un mois plus tard on s’était vus, mais j’avais une copine. Quand elle l’a su (parce que j’avais fait mon cachottier), elle m’en a voulu, mais voulu… Et pareil, célibat retrouvé…bref je ne vous la refais pas, vous connaissez la suite.

Mais tout ceci remontait à plus d’un an, et j’avais semble-t’il trop tergiversé au moment de me mettre en relation avec. Non pas que l’envie n’y était pas, mais j’étais mentalement pas prêt. Depuis, on avait essayé de se voir à maintes à reprises mais le jour J, il y avait toujours cet imprévu qui faisait que. J’étais de moins en moins motivé pour la voir, et pareillement de son côté. Et le jour où la motivation m’a repris, je crois que je me suis emporté dans des envolées lyriques écrites pour l’entendre répondre qu’elle s’était remise avec son ex. Des choses qui arrivent, tout compte fait.

Note : Dans la vie, y’a les amis, les amours, et les entre deux. Parmi cette dernière catégorie aussi floue qu’exhaustive, se trouvent les RIB. Les RIB sont ce que j’appelle les Relations à Interactions Bi-annuelles, cette caste de personnes que tu ne côtoies plus assez pour prendre fréquemment des nouvelles, mais qui restent tout de même assez proches pour t’envoyer un sms et ne pas te souhaiter ton anniversaire par les réseaux sociaux. Alors vous vous parlez deux fois l’an. RIB quoi. Bah Marion et moi, on était des RIB.

Donc nous sommes en Juillet, soleil tapant, et c’est l’anniversaire de Marion. Je lui envoie un message pour l’occasion. Elle mettra 36h à répondre, mais qu’importe. S’ensuivent deux jours de flirt, comme au bon vieux temps. Elle m’invite chez elle le troisième. Elle fume des joints, moi j’hume tranquillement la fumée, tout en laissant traîner mes mains, et en débitant mes conneries. Comme au bon vieux temps. Elle est fatiguée, et s’excuse d’être aussi peu avenante. Aucun problème, c’est ton anniversaire alors aujourd’hui tu te contentes d’observer. Alors elle se laisse embrasser. Avant de prendre les rênes. Définitivement comme au bon vieux temps. Et moi qui pensait que tout était perdu. Et on se quitte avec la promesse presque amoureuse de se revoir prochainement. Très prochainement même. Tellement prochainement que je n’ai jamais eu de nouvelles depuis. Peut-être que l’on avait juste pas la même notion du temps.

On file jusqu’en Septembre. Rien d’autre de spécial à noter qui en vaille vraiment la peine, où que je n’ai pas oublié. Je débarque aux creux des Alpes, avec la ferme intention de laisser au passé ce qui est au passé et de me reconstruire sur des bases solides. Je consacrerais encore un ou deux posts, au dernier trimestre de 2012 riche en émotions et le présent pourra enfin reprendre ses droits. Bon Week End à vous.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Like ! le 23.03.13, 13h14 par tibdeconne
  • [0] Post responsable le 23.03.13, 18h36 par Markus babbel
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