toutes mes amies/copines ont perdu leur virginité à partir de 15 ans, la plupart avec des mecs qu'elles aimaient ou en tout cas en qui elles avaient confiance. J'ai aussi des copines qui sont encore vierges parce qu'elle n'ont pas trouvé le garçon avec qui elles se sentaient bien. Donc je crois que la moyenne nationale est assez représentative de celle de mon milieu.
Quant à la corrélation entre age du rapport sexuel et vie sentimentale épanouie, je ne sais pas, c'est intéressant. Mais finalement les facteurs qui ont poussés à cette sexualité précoce ne sont-ils pas les mêmes que ceux qui mènent à une vie sentimentale malheureuse, le passage à l'acte n'étant alors qu'un élément "soulignateur", ça mérite vraiment réflexion parce que tellement de choses peuvent jouer là-dessus, les fréquentations, le niveau d'éducation, l'accès à l'information, la religion, le dialogue et l'entente avec les parents, le rapport au père et le complexe d’œdipe. Pour certains, le sexe n'est rien de plus qu'une énième conduite à risque qui leur permet de se mettre en danger pour se sentir vivant, parce que le faire très tôt donne une sensation de transgression, d'être en marge de la société, voire de devenir le "premier" à faire quelque chose.
Des filles le font pour suivre une mode, pour se prouver leur féminité et qu'elles sont désirables, ou encore parce que n'ayant aucune estime d'elle-même et considérant le sexe comme "sale" ou interdit, elle plonge dans cette autodestruction avec comme argument de plus "voilà, même là dedans je ne suis pas dans la norme, même cette partie de moi est salie, même dans mon intimité je ne suis pas capable de me comporter comme il faut".
Ici j'aborde les cas où la sexualité précoce est mauvais signe. Peut-être que dans 50 ans, le premier rapport sera encore plus tôt.
Je pense qu'il est aussi important de mettre en exergue le fait que la vision du premier rapport chez la fille et le garçon est différent. Ceci peut être expliqué de différentes façons, parce qu'il y a plusieurs écoles sur le sujet. On peut penser que c'est du au fait qu'il existe par nature une identité sexuelle, que finalement le comportement est physiologique. D'autres diront que c'est l'éducation, la société, la place de la femme qui y conduit. C'est en niant l'identité sexuelle naturelle, qu'ont été créées les écoles maternelles ou le sexe est complètement effacé dans un pays du Nord de l'europe (Suède? je ne me souviens plus). C'est une théorie, certains crieront au scandale et d'autres au génie, là dessus je garde un avis réservé parce que je n'ai pas la capacité et les connaissances d'en juger, qui vivra verra. Mais il serait de mauvaise foi de nier que la société et l'éducation ne jouent pas un rôle dans ces visions différentes. Une fille doit attendre d'être amoureuse, une relation sérieuse patati patata, encouragée par les comédies romantiques, les livres de princesse (je suis moi-même un pur produit de tout cela) et malgré nous, parce que je pense que même si on ne vient pas du tout de ce genre de milieux, rien que d'en entendre parler, ça provoque des réactions inconscientes, que dans encore beaucoup de cultures, la virginité lors du mariage est indispensable. Quand on entend qu'un mariage a été annulé en France parce que la jeune fille n'avait pas d'hymen, donc présumée non vierge, que les filles non vierges en Inde peuvent être brulées vives si leur conjoint le découvre à la nuit de noce. Et j'en passe, ça provoque forcément une réaction, consciente ou inconsciente, de peur, de révolte, de rejet et que sais-je encore et ça influe sur notre comportement. Attention, je ne porte aucun jugement de valeur sur les cultures, je fais simplement la constatation que dans encore beaucoup de milieux, et en France donc, la virginité de la fille témoigne de sa pureté, etc. Or la réciproque pour les hommes n'est pas vraie il me semble, excusez mon manque d'information, si je me trompe.
Et pour revenir à l'expérience de "terrain", la plupart de mes copains ont eu leur première fois avec une fille sans importance, s'en débarrassant comme d'un fardeau. J'ai parfois entendu dans leur bouche pour conseiller un pote "fais le avec n'importe qui, comme ça tu sais ce que c'est et quand tu seras avec la bonne, tu sauras y faire". Là encore je ne fais que constater donc les différentes façons d'appréhender la première fois entre les deux sexes, et est-ce que c'est bien ou pas? est-ce qu'il faut aller vers une homogénéisation des moeurs pour les deux sexes? je ne suis pas sure que ce soit souhaitable, mais je ne me sens pas capable de l'affirmer. Peut-être que ça permettra la libération de la femme, et peut-être aussi que ça va encore plus déstabiliser les hommes dans leur quête d'identité virile, beaucoup ayant du mal à se retrouver dans cette société changeante.
J'entends déjà certaines voix dire qu'après des millénaires d'oppression, c'est au tour des hommes, sauf que je ne suis pas sure qu'il soit pertinent de réfléchir de cette manière, l'idéal étant que chacun trouve sa place naturellement finalement, mais ce serait peut-être légèrement utopique. Ce serait au moins un modèle vers lequel on pourrait tendre.
Des sociétés où la femme n'était pas soumise, il y en a eu, je pense aux Etrusques par exemple. Donc la condition féminine de soumission n'est pas une fatalité, c'est déjà ça.
Tout ceci pour dire que le premier rapport sexuel, sans en faire une montagne infranchissable, constitue un cap à mon sens. L'idéal étant toujours de le faire quand on se sent prêt et qu'on se protège. Le reste, c'est la personne concernée qui en décide, en paix avec elle-même, pour ne pas avoir de regrets, sans oublier de profiter du moment. Mais je crois qu'une certaine maturité est importante. Et évidemment que le cadre est joue. Et c'est souvent une question sans fin chez les parents: Est-ce que si j'autorise mon enfant à inviter son chéri à la maison, je l'encourage au sexe? Est-ce que c'est sain? Est-ce que c'est mieux qu'il le fasse ici, dans un endroit sur ou dans un voiture ou je ne sais quoi?
Tous les psys ne s'accordent pas sur le sujet et je ne sais pas si il y a une bonne réponse.
Tout ce que je peux dire, c'est que mes parents à 14 ans m'ont dit que je pourrais inviter mon copain quand je voulais (je n'avais même pas de chéri) et ma mère m'a très tôt parlé de contraception ça ne m'a pas pour autant poussé à l'acte. Au contraire, j'ai eu la sensation d'avoir toutes las cartes en main pour prendre les bonnes décisions me concernant, et j'ai décidé d'attendre de me sentir prête dans ma tête, avec le bon garçon, d'être amoureuse.
Maintenant, j'habite toute seule et c'est sur que ça semble plus confortable, et plus propre à "s'exprimer".
Voilà, j'ai encore écrit un roman, je pars un peu dans tous les sens, désolée!
Amélia
