Faut-il faire la différence entre hommes et femmes ?

Note : 27

le 01.07.2013 par Constant99

40 réponses / Dernière par Owen le 18.07.2013, 11h37

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Note de l'admin : suite au sujet de Tiamat sur le phénomène de la castration psychologique et ses conséquences, un débat a commencé autour des différences hommes / femmes, de la masculinité / féminité, et des éventuels risques de souligner ces différences.

Pour préserver le topic initial, je déplace ce débat dans ce topic.


Hommes et femmes sont-ils différents ?
Et si oui, comment exprimer / assumer ces différences sans tomber dans le cliché (ou participer aux stéréotypes) ?


* * * *
Tiamat a écrit :Je cherchais des témoignages en ce qui concerne ce sujet et le seul que j'ai pu trouver est celui-ci : post304589.html
N'hésitez pas à partager les votres.


Je viens vous parler aujourd'hui de castration psychologique. Ayant vécu l'expérience d'en être affecté 30 ans durant (je peux vous dire que c'est long) je vais essayer par la présente d'aborder les aspects de la castration et comprendre sur quel domaine ce problème s'étend.

Commençons par quelques définitions :
Le petit garçon interprète la castration comme menace : celle d'une autorité paternelle réprimant la sexualité. Ce complexe de castration survient donc au sortir de l'Œdipe, comme renoncement à l'objet maternel et comme marquant le début de la période de latence et de la formation du surmoi. Des auteurs postérieurs à Sigmund Freud ont cependant compris le surmoi comme instance bien plus précoce.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Angoisse_de_castration
En psychanalyse, être castré psychologiquement, pour un homme, signifie qu’il a perdu ou n’a jamais acquis tout le pouvoir phallique, l’agressivité masculine (ici en terme d’énergie principale de l’homme dans sa capacité d’assumer ses caractéristiques masculines et de s’affirmer dans sa virilité) qui lui revient.
Source : http://www.unites.uqam.ca/dsexo/2008/05 ... mbe-19.htm

En ce qui me concerne j'étais un enfant timide. Ma mère ayant tendance à crier fort et mon père à être absent, j'ai eu du mal à me développer en tant qu'Homme. Lors de mon adolescence, lorsque mon besoin d'affirmation s'est fait sentir, ma mère, lorsqu'elle m'engueulait, se mettait à se foutre de la gueule et à casser ce que je faisais ou ce que j'aimais. Insidieusement, elle m'envoyait un message : "Ce que tu aimes ne vaut rien, donc tu ne vaux rien." Elle s'engueulait aussi avec mon père et finissait en larme et me disait : "Tu vois comment il est ?" Encore un message : "Si tu te comportes comme ton père, tu vas faire pleurer ta mère." Et qui a envie de faire pleurer ses parents ? Le coté culpabilisant entre en ligne de compte. On est dans le chantage affectif.

La castration psychologique a de nombreuses conséquences que je ne peux énumérer. Je cite toutefois.
Plusieurs comportements découleront de cette castration psychologique au masculin :
-il restera peut être un homme de l'ombre, éternel second d'un plus puissant !
- il cherchera à être parfait en évitant la compétition
- il sera l'ami parfait car le besoin d'être aimé est intense, parfois dépendant.
- les autres hommes sont ressentis comme des rivaux le plus souvent
- cet homme sera qualifié par certaines femmes de "féminin".
- il évitera les grandes actions génératrices de stress
- amoureusement il sera soumis ou autoritariste dans le foyer, là aussi tout dépend de l'essence de l'être.
- parfois il renoncera à la sexualité ou ne vivra que pour la sexualité car il craint l'impuissance, d'où cette quête de plaisir et de la femme idéale ( la mère) comme l'était Don Juan.
Source : http://www.attitude-coach.com/2012/03/l ... culin.html
Ainsi, une personne castrée psychologiquement va souvent manquer d’estime d’elle-même, aura peu de pouvoir sur sa vie, aura de la difficulté à s’affirmer dans plusieurs sphères de sa vie, par exemple dans ses relations amoureuses, dans sa sexualité, etc., manquera d’agressivité phallique et aura de la difficulté à investir totalement son identité masculine. Il pourrait même devenir hostile face aux autres, développer des relations de haine avec les femmes (ces dernières étant souvent à la source de la castration, par exemple la mère) et ne pas savoir comment trouver sa place dans ces relations.

Un homme qui a également eu peur d’être castré, c’est-à-dire qui a souffert d’une angoisse de castration lors du stade phallique de Freud, pourrait avoir développé des paraphilies (déviances sexuelles), comme le travestisme, le fétichisme ou l’exhibitionnisme.

Finalement, en sexoanalyse, le fait d’être castré psychologiquement peut être un obstacle à l’atteinte de la maturité sexuelle et développer chez la personne des désordres sexuels et des difficultés relationnelles.
Source : http://www.unites.uqam.ca/dsexo/2008/05 ... mbe-19.htm

La castration c'est la négation du soi au sens personnel et sexuel. Ainsi, si l'on ne s'affirme pas d'un point de vue personnel, on ne peut se livrer pleinement à l'autre. La sexualité, c'est l'abandon total et le lâcher prise. On est nu face à l'autre et inversement. Ne pas être capable de se livrer, c'est ne pas pouvoir aimer parce que l'amour induit le lâcher prise.

Donc, que faire ? La meilleure solution est encore d'entamer une thérapie avec un professionnel avec lequel vous vous sentez en confiance. En travaillant sur la confiance en soi, on apprend à laisser les choses aller et à gagner en autonomie.


Je ne connais pas trop le sujet, mais ça me paraît vraiment chelou ces histoires d'agressivité phallique (qu'il faudrait avoir) et d'identité masculine. Ça a un petit air de nostalgie face à un machisme à l'ancienne, dont l'homme moderne aurait honte, ce qui le castrerait.

Les symptomes sont super larges, si j'en crois tes citations, l'homme castré peut:
- être hostile aux autres, ou au contraire éviter la compétition, le stress
- être soumis ou autoritaire
- développer des relations de haine avec les femmes, être hostiles aux hommes, mais être l'ami parfait

Au final le seul point sur lequel ça ne dévie pas, c'est sur une sorte d'asexualité ou d'immaturité sexuelle.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] C'est pas si simple le 01.07.13, 12h53 par FK
  • [+2] +1 le 07.07.13, 07h23 par Iskandar
Super intéressant, merci Tiamat pour la qualité du post.
Constant a écrit :Je ne connais pas trop le sujet, mais ça me paraît vraiment chelou ces histoires d'agressivité phallique (qu'il faudrait avoir) et d'identité masculine. Ça a un petit air de nostalgie face à un machisme à l'ancienne, dont l'homme moderne aurait honte, ce qui le castrerait.
Dans le contexte, agressivité me semble plutôt devoir être interprété comme "assertivité" = assumer sa virilité / sa masculinité.

Effectivement faudrait pas l'interpréter par "dominance exacerbée de l'homme sur la femme", ça serait pas aller dans le bon sens.

Homme et femmes sont physiquement, hormonalement et socioculturellement différents, c'est pas déconnant (et encore moins, rétrograde, malgré les hurlements de quelques féministes) de souligner ce qui distingue hommes et femmes (tant que ça se fait dans le respect et qu'on évite les clichés dégradants).

Pas déconnant non plus de considérer qu'il est sain d'assumer ses caractéristiques sexuelles secondaires; nier sa nature et ses pulsions me paraîtrait à l'inverse méchamment mutilant.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] 100% d'accord le 01.07.13, 13h02 par tiamat
FrenchKiss a écrit :c'est pas déconnant [...] de souligner ce qui distingue hommes et femmes (tant que ça se fait dans le respect et qu'on évite les clichés dégradants)
Le problème quand on fait ça, c'est qu'on risque d'édicter une norme de ce qu'est "être un homme" et "être une femme", ce qui peut créer pas mal de complexes chez ceux qui ne se reconnaissent pas dans la définition officielle correspondant à leur sexe.

Pour prendre un exemple assez neutre, si on dit que les hommes sont plus forts physiquement que les femmes, c'est un fait en moyenne, rien de plus. Ce n'est pas une définition de la masculinité. Pourtant, le mec qui est moins fort que sa copine se sent généralement rabaissé. Ça ne vient pas du fait qu'il est moins fort, mais du fait qu'on a édicté une norme et qu'il a intériorisé qu'il devrait être plus fort.

Exemple moins neutre cette fois: un homme soumis au foyer, on dit qu'il est castré. Une femme soumise au foyer, on dit quoi ? Rares sont les gens qui voient ça comme un signe qu'elle n'est pas féminine.

Je suis d'accord que ne pas avoir honte de ce qu'on est est le meilleur moyen de ne pas complexer. Mais un bon moyen de ne pas avoir honte de ce qu'on est, c'est de ne pas avoir des croyances sur ce qu'on devrait être.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Forke stp le 01.07.13, 13h18 par tiamat
  • [+3] Absolument le 01.07.13, 13h22 par Blusher
  • [+3] +1 le 08.07.13, 00h14 par LuxLisbon
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Constant99 a écrit :
FrenchKiss a écrit :c'est pas déconnant [...] de souligner ce qui distingue hommes et femmes (tant que ça se fait dans le respect et qu'on évite les clichés dégradants)
Le problème quand on fait ça, c'est qu'on risque d'édicter une norme de ce qu'est "être un homme" et "être une femme", ce qui peut créer pas mal de complexes chez ceux qui ne se reconnaissent pas dans la définition officielle correspondant à leur sexe.

Pour prendre un exemple assez neutre, si on dit que les hommes sont plus forts physiquement que les femmes, c'est un fait en moyenne, rien de plus. Ce n'est pas une définition de la masculinité. Pourtant, le mec qui est moins fort que sa copine se sent généralement rabaissé. Ça ne vient pas du fait qu'il est moins fort, mais du fait qu'on a édicté une norme et qu'il a intériorisé qu'il devrait être plus fort.

Exemple moins neutre cette fois: un homme soumis au foyer, on dit qu'il est castré. Une femme soumise au foyer, on dit quoi ? Rares sont les gens qui voient ça comme un signe qu'elle n'est pas féminine.

Je suis d'accord que ne pas avoir honte de ce qu'on est est le meilleur moyen de ne pas complexer. Mais un bon moyen de ne pas avoir honte de ce qu'on est, c'est de ne pas avoir des croyances sur ce qu'on devrait être.
La je suis ont ne peux plus d'accord je prend l'exemple de ma cousine qui est ceinture noir de karaté et juji-tsu ,et a un corps assez musclé pour une fille donc très sportive ce qui fait qu'on as pas intérêt a l'emmerder quoi .

Ben elle étais amoureuse d'un garçon pas vilain et bien dès qu'elle lui as dis ses loisirs et ses ceintures et notamment son amour pour les arts martiaux et bien il l'as largué comme une merde (la pauvre elle as pleurée toutes les larmes de son corps) :? ce qui est complètement con car il l'as simplement dis"désolé je ne veux pas que ma copine soit plus forte que moi" :cry:

Il y en a qui ont une vision bizarre de la chose quand même.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Tout à fait le 01.07.13, 14h12 par FK
  • [+1] 100% d'accord le 07.07.13, 09h03 par Ecstasy
Attention, il y a une différence à faire entre la castration, qui est un problème psychologique, et le sexisme qui attribue un rôle à une personne en fonction de son sexe.

Être castré, c'est ne pas s'affirmer en tant qu'individu avec sa personnalité et sa sexualité.
Je ne confond pas avec le sexisme, mais j'ai l'impression, en regardant les citations, qu'il y a une bonne dose de sexisme intégrée dans la notion de castration comme déviation par rapport à un comportement de mâle viril dominant. Ce qui ne m'étonnerait pas venant de Freud, à la base.

Je ne remet pas en cause le fait qu'il y ait des gens en souffrance, mais notamment associer l'évitement de la confrontation ou de la compétition à une castration, c'est suggérer que ce sont des traits plutôt féminins, et prescrire un comportement plus dominant aux hommes.
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  • [0] Yep le 07.07.13, 07h26 par Iskandar
L'évitement de la confrontation peut être lié à la castration.

Qu'entend-on par cela ? Que l'on ne va jamais aller au conflit même si les idées ou autre que l'on doit défendre sont véridiques et justes. En d'autres termes : que l'on ne s'affirme pas.

Tu semble confondre castration et association au sexe opposé, ce qui n'est pas le cas dans mes propos ni dans ce que je cite (mais je peux mal interpréter cela dit).

Il est dit que la castration est la non affirmation de soi et non l'affirmation du sexe opposé.
tiamat a écrit :Il est dit que la castration est la non affirmation de soi et non l'affirmation du sexe opposé.
Le choix du mot n'est pas innocent, la castration c'est se faire couper les couilles, et donc une négation de sa masculinité. Ça renvoie à une certaine définition de l'identité masculine, qui inclue la confrontation, la compétition, etc. Je ne crois pas que ce soit juste la "négation de soi" parce que généralement on ne va pas considérer qu'une fille qui évite la compétition est "castrée", on va même souvent trouver que c'est une qualité.

Après, je ne veut pas détourner ton thread trop longtemps :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Yep le 07.07.13, 07h28 par Iskandar
La castration est ici un terme que j'emploie par rapport aux hommes et l'article s'y adresse aussi majoritairement. Ceci dit, cela existe aussi pour les femmes.

Si tu reprends le lien que j'ai cité : http://www.attitude-coach.com/2012/03/l ... culin.html

On parle aussi de castration au féminin. Extrait :
La castration psychologique chez la fille
La solitude comme protection !
Bien sur la dépendance affective est l'un des symptômes.
Conséquences pour une fille, une femme:
au lieu de s'ouvrir, s'épanouir sexuellement, socialement,
elle va "bloquer" à un stade infantile, proche du complexe.
La tendresse, la douceur seront absents de son comportement plus
orienté vers l'échec que la réussite de sa vie
Elle peut devenir revendicatrice, dominante, presque masculine,
enfin une parodie du masculin négatif serait plus exact.


On dénote une sorte de "masochisme" moral, la souffrance devient un
mode de vie, elle ne s'aime pas, ne s'affirme pas ou trop.
Des excès accompagnent cette "castration", anorexie, boulimie, expériences sexuelles
multiples ou refus de la sexualité.


L'homme est pour elle le plus souvent :"l'ennemi", elle le tient en laisse par jalousie,
ou l'utilise comme un géniteur, elle le manipule pour obtenir ce qu'elle désire dans la plupart
des cas.
Elle peut être extrêmement manipulatrice, dépendante car dans l'incapacité à se prendre en charge
Bien sur, je résume car des pages entières sont nécessaires pour développer
toutes les conséquences de cette castration psy.


Des facteurs nombreux participent à la construction d'une identité féminine
ou masculine.
Le développement de l'être humain, dépend de l'environnement
familiale, du père, la mère, les frères et soeurs, des enseignants,
des amis (es), du lieu géographique, du milieu social et de l'intelligence de l'enfant.


La femme, femme est ouverture, accueil, elle est apte à prendre seule des
décisions, sait être à l'écoute, avoir ses propres idées.
La castration psy, la privera à jamais de ces possibles là !
Cette femme vivra "amputée" de sa féminité.
Elle dépendra plus que de raison du regard des autres.
Encore une fois, la non affirmation n'est pas l'affirmation de traits du sexe opposé.
Ceci dit on peut aussi castrer une jeune fille.Edit: comme Tiamat vient de le préciser

Je ne sais pas si on utilisera le mot de castration, mais l'idée est là, car évidemment une femme a besoin de se construire une personnalité autonome, de se construire une confiance en elle grâce au regard bienveillant de ses parents, de s'affirmer en tant qu'individu, etc etc...

J'ai l'impression que les psychologues, et donc les pasages de wikipédia cités dans ce post, travaillent encore beaucoup sur des grilles de lectures freudiennes, et donc un peu archaïque à nos yeux. (Le petit garçon et son zizi conquérant, la petite fille, future génitrice... vous voyez le tableau)

Mais ce n'est pas si important que ça. A mes yeux c'est prendre le problème par le petit bout de la lorgnette.

***

Une piste, un élément de réflexion qui me paraît intéressant(e): les comportements passifs-agressifs

Peuvent-ils provenir d'une castration psychologique?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 01.07.13, 14h04 par Constant99
  • [+1] Pertinent le 01.07.13, 14h05 par FK
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