lucie1 a écrit :Pour conclure, en dehors du fantasme inassouvi qui ne deviendra jamais réalité, en dehors du jeu que vous menez, est-ce que cette relation te fait du bien? Est-ce que c'est réellement positif pour toi?
Oui oui, cette relation me fait du bien vraiment. J'en ai besoin. Ce n'est pas dramatique si au final il ne se passe rien entre nous. Bien sûr ça me questionne son comportement. Je suis venue poster à ce sujet au cas où quelqu'un aurait des explications, des pistes, des témoignages à me donner pour mieux le comprendre.
Salut,
Je me reconnais dans ton histoire Lucie, même si moi je n'ai pas persévéré 17 ans mais 4. On s'est rencontré via Meetic, on a démarré une correspondance aussitôt. Et j'ai vite confondu "relation qui me fait du bien" avec "relation dont j'ai besoin".
J'attendais ses mails, ses SMS chaque matin. J'étais heureuse pour deux jours, puis la sensation de manque revenait. C'était un gros kif de pouvoir autant être moi dans cet échange et plus d'une fois, j'ai eu l'impression qu'il n'aurait pas pu se mettre plus à nu qu'il ne le faisait dans ses courriels. Ni lui ni moi n'avions été aussi intimes avec quelqu'un. Alors qu'il n'a jamais voulu coucher avec moi.
Toutes les fois où j'ai voulu intensifier notre relation (nombreuses tentatives sans équivoque), où je dévoilais mes sentiments, il m'a répondu qu'il ne pouvait pas car ça ne marcherait pas, il était trop ci ou pas assez ça... Un soir de gros spleen alors qu'on s'était disputé, je lui ai demandé de venir vivre avec moi pour une période d'essai. Il m'a dit qu'il préférait sa vie d'ermite. J'étais effondrée durant des mois. Ce que je cherche à souligner, c'est la forte dépendance (tu l'auras compris, moi aussi j'étais plus demandeuse que lui). En tant que junky de ce "truc" indéfinissable créé entre lui et moi, je ne me rendais pas compte du désastre qu'il régnait dans ma vie. Les deux copains que j'ai eus dans cette période de 4 ans, je ne pouvais pas m'empêcher de les comparer à lui. Ils étaient des plus insipides. Ils ne me servaient qu'à attendre que l'autre veuille de moi. C'est nul de ma part car ces deux hommes, malgré leurs défauts, méritaient plus de considération. Sois attentive à ce point-là tandis que tu fais une fixette sur lui, il peut y avoir des victimes collatérales.
Le besoin de sexe n'est pas le même chez tout le monde. Lui se défendait de mes avances en disant qu'il était asexuel (ce qui était exagéré, il est hétéro. Un peu.). C'est quoi son explication de ton côté ?
Pourquoi continuer ce manège avec toi ? Ash a de mon point de vue tout dit. Que penser d'un homme qui sait les sentiments que tu as pour lui, qu'il n'y donnera jamais suite mais entretient le délire pour se divertir ?
Comme tous les addictes tu ne vois que le plaisir du fix qui efface tout le reste, notamment la frustration, la déception des rejets, l'injustice, le sentiment d'être utilisé. D'où la confusion entre bénéfique et besoin. Tu en as besoin mais ce n'est pas bénéfique. T'épanouis-tu dans ce cycle de frustration, de rejet, c'est amusant pour toi qu'il se serve de toi pour flatter son égo ? Vous n'êtes pas amis (enfin c'est un autre débat mais le désir c'est ce qui différencie à mon avis justement l'amitié d'une relation amoureuse) du moins toi non. Alors qu'est-ce que tu fais encore dans ce truc délétère ?
La prise de conscience pour ma part a été lente il m'en a fallu des coups sur la gueule du même style. Je ne te dirai pas que je ne pense plus à lui, que lire sa prose ne me manque pas, entendre sa voix, le voir. Mais j'ai enfin le sentiment d'avancer. Je me dis que je méritais mieux. Je me sens libre et je ne suis plus dans l'attente d'un geste de sa part pour organiser ma vie. Depuis qu'il a arrêté de m'écrire et que ô miracle je ne lui ai pas écrit quand même, j'ai plus de recul et son comportement vis-à-vis de moi n'avait pas d'explication. Toutes les excuses trouvées tantôt semblent bien merdiques à présent, je pense comme Ash sur le pourquoi du comment. J'espère que le récit de cette expérience aura pu t'être utile. Tu mérites quelqu'un qui te considère comme une femme et non comme un cobaye pour apprenti psy.