Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Rickhunter a écrit :Ne tomberais tu pas un peu dans la fameuse argumentation de comptoir là ?
C'est pas forcément faux... C'est juste de la généralisation simpliste et caricaturale, spécialement les trucs en rouge.
Ce que je dis a été étudié par des sociologues. C'est la société française. Donc pas argumentation de comptoir. Je reconnais que j'aurais pas du utiliser ce terme, ça faisait très provoc. Ça doit expliquer les mauvaises réactions.
ploum Tout ça pour dire quoi ? Pour dire qu'on est pas égaux dans l'accès à la culture. Et que c'est lié à la reproduction sociale.
ANONYME (ce membre a désactivé son profil et / ou a demandé à masquer son pseudo)
Note : 0
C'est en partie vrai, et c'est effectivement difficile de se mettre à lire quand on a été élevé dans une famille ou il n'y a pas de livres.
Mais c'est très dangereux comme argumentaire car on part vite dans la généralisation abusive et aux raccourcis comme les riches lisent les livres sur le dos des pauvres pour conserver leur pouvoir.
Il faut savoir prendre du recul par rapport à ce genre de clivage qui est bien évidemment plus nuancé que ça. Et j'ai pas encore mis le cas de ma grand-mère maternelle dans la balance, qui lisait des classiques en gardant les vaches dans l'Aveyron.
Et pour la télé, il n'y a absolument aucune excuse. Aucune personne, aucune "classe" n'a de circonstances atténuantes.
Et ceux qu'ils faut pendre (ou brûler lentement, voir écarteler) sont les producteurs.
Je rêve d'avoir quelqu'un d'Endemol en face de moi un jour.
ANONYME (ce membre a désactivé son profil et / ou a demandé à masquer son pseudo)
@Bouba : Ce que tu dis sur a été largement discuté en début de thread, mais ce que j'essaye de développer, c'est que la distance entre la haute culture et la classe populaire est une construction.
Oui, si on a pas été exposé tôt au théâtre, à la musique classique, aux classiques, on a peut de chance de développer une appétence pour la culture dite d'élite plus tard. Mais en vrai, n'importe qui peut comprendre les enjeux de la Princesse de Clèves ou du Dom Juan de Mozart à la lumière de sa propre expérience. Là dessus, je t'encourage vivement à lire Rancière, Le maître ignorant.
La portée de ce sujet est beaucoup plus globale. On est aujourd'hui tous, sans distinction sociale, exposés à la pop culture et donc aussi à ses pires travers. Le problème qui se pose, c'est comment préserver malgré tout un héritage culturel moins facile d'accès face à l'omniprésente culture du divertissement.
Par rapport au XIXe siècle, les classes sociales supérieures ont des habitudes culturelles beaucoup plus hétérogènes. Elles auraient plutôt tendance à consommer de manière indifférenciée de la série américaine et de l'opéra baroque. Et avec la validation générale en plus. Tu peux très bien au sein de l'université française écrire un mémoire sur GTO ou sur Harry Potter (c'est ce qu'on fait deux très bonnes amies à moi). Et bien sûr que c'est une bonne chose, parce qu'on peut très bien élaborer des théories complexes à partir d'un manga ou d'un bouquin pour enfants/ados. Mais d'un autre côté, on a aussi besoin de gens qui savent lire Montaigne.
Donc oui, pour entrer dans une école, on te demandera de montrer patte blanche en déployant ton bagage culturel. Mais une fois le graal décroché, tu pourras très bien réussir ta vie en préférant regarder un match de foot plutôt qu'un film de Godard, en lisant Closer plutôt que Kafka. Etc, etc. D'où mes exemples de ministre illettrés (mais ça vaut aussi pour Sarkozy et Hollande ...).
D'un autre côté, ceux à qui on demande de la réelle érudition et qui seront ensuite apte à transmettre cette culture d'élite, sont généralement sous-considérés par la classe dominante. Je parle des profs, des intermittents, des artistes. Ce sont des gens qui ont fait des études longues et exigeantes et qui n'auront jamais ni le salaire, ni le pouvoir, ni la reconnaissance sociale d'un cadre sup.
Ce qui pose la question de la valeur réelle qu'on accorde à ce que tu appelles "culture dominante".
Et ceux qu'ils faut pendre (ou brûler lentement, voir écarteler) sont les producteurs
Même pour rire, non.
Ça je trouve ça nul. Les gens sont responsables au bout d'un moment.
Je regarde plus la télé depuis 2 ans, et du coup ça m'as fait prendre du recul: ils ont raison de profiter de ce que les gens veulent.
Les gens sont libres donc responsables.
Notes et commentaires reçus par ce post :
[0]Non le 05.01.15, 21h08 par Terrigan
ANONYME (ce membre a désactivé son profil et / ou a demandé à masquer son pseudo)
Note : 1
Oui. Mais les gens sont mal informés, ils n'ont pas toutes les cartes en main pour décider de se soustraire à cette infâme manipulation.
Il sont bien évidemment en partie responsables, mais ils pensent que c'est inoffensif.
Mais pour les producteurs, directeurs de chaînes, diffuseurs, publicitaires, l'enjeu est tellement énorme qu'on ne peut rien leur laisser passer. Il faut pas minimiser l'impact de la télévision sur la société, la responsabilité qu'ont ces gens là. Ils savent très bien ce qu'ils font, ce sont des pourritures.
Et non ils ont pas raison d'en profiter, c'est trop grave. C'est totalement inconscient de les laisser faire.
D'ailleurs de manière générale l'argument "ils ont raison, il y a des couillons pour acheter" est un argument absurde. C'est ce qui va excuser toutes les dérives du capitalisme, dont on sait maintenant que ça ne fonctionne plus.
La main invisible d'Adam Smith n'a jamais vraiment fonctionné hein.
Le capitalisme c'est juste un concept, c'est pas Satan non plus. On a dérivé mais au départ ça ne supposait pas l'exploitation de l'homme par l'homme (comme le communisme).
Tes producteurs sont peut être des gens qui font "bien" leur job* et qui sont très sympas en vrai. Tout le monde n'est pas le lay...
Le problème est que tout le monde est responsable. Tu dis que les gens ne sont pas éduqués pour se tirer de la manipulation mais ils n'ont pas la curiosité de chercher autre chose. De questionner. Et ça c'est la base, c'est pas une question d'éducation, juste de choix.
*En choisissant au delà de la morale, la facilité et l'efficacité.
C'est justifiable de leur point de vue si ce n'est excusable.
Venusian a écrit :Oui. Mais les gens sont mal informés, ils n'ont pas toutes les cartes en main pour décider de se soustraire à cette infâme manipulation.
Il sont bien évidemment en partie responsables, mais ils pensent que c'est inoffensif.
Quelle est la différence entre eux et "nous" ? Il n'y a pas besoin d'avoir un doctorat pour avoir une connexion Internet, et savoir faire un minimum de recherches ou se renseigner non ? Tout ce que vous avez montré dans ce sujet est libre d'accès également ?
Notes et commentaires reçus par ce post :
[0]C'est pas si simple le 05.01.15, 16h02 par Terrigan
@Venusian: je voudrais juste comprendre un truc. Tu pourrais dresser le portrait de la télé que tu voudrais STP ? En précisant en quoi elle se différencie de la télé actuelle. Peut-être aussi des exemples de ce qui s'en rapproche aujourd'hui STP.
H.S. :
Outkast a écrit :Tes producteurs sont peut être des gens qui font "bien" leur job* et qui sont très sympas en vrai. Tout le monde n'est pas le lay...
(...)
*En choisissant au delà de la morale, la facilité et l'efficacité.
C'est justifiable de leur point de vue si ce n'est excusable.
Euh, justement, Lelay EST le genre de producteur "sympa" que tu décris.
Et ceux qu'ils faut pendre (ou brûler lentement, voir écarteler) sont les producteurs
Même pour rire, non.
Ça je trouve ça nul. Les gens sont responsables au bout d'un moment.
Je regarde plus la télé depuis 2 ans, et du coup ça m'as fait prendre du recul: ils ont raison de profiter de ce que les gens veulent.
Les gens sont libres donc responsables.
Les gens sont libres et responsables ? Pas totalement. Question de dosage, individuel et collectif. Question de construction de l'individu aussi.
C'est pour ça que la discussion pédale un peu dans la semoule depuis quelques messages.
Depuis que cette discussion se développe, franchement je soupçonne certains d'entre vous de n'avoir absolument aucun beauf dans son entourage. De ne pas avoir connu de beaufs, de ne pas avoir vécu avec des beaufs. Sinon il y a des choses que vous ne diriez pas, notamment au niveau de la liberté et de la responsabilité individuelle.
Exemple rapido :
Raven a écrit :
Venusian a écrit :Oui. Mais les gens sont mal informés, ils n'ont pas toutes les cartes en main pour décider de se soustraire à cette infâme manipulation.
Il sont bien évidemment en partie responsables, mais ils pensent que c'est inoffensif.
Quelle est la différence entre eux et "nous" ? Il n'y a pas besoin d'avoir un doctorat pour avoir une connexion Internet, et savoir faire un minimum de recherches ou se renseigner non ? Tout ce que vous avez montré dans ce sujet est libre d'accès également ?
Je dirais en vitesse que pour eux le simple fait de réfléchir et d'apprendre sont des souffrances. Des tortures que quelqu'un essaye de leur infliger et qu'ils doivent fuir de toute urgence.
Ce "quelqu'un" quel qu'il soit, qui propose de la réflexion et/ou de l'apprentissage sur le temps de loisir (Mon Dieu mais quelle horreur! ), sera vu de façon réflexe comme une personne malveillante ou chiante ("bouhhhhh l'intello !!!" )
En dehors de cette affirmation de ma part pour le moins lapidaire, la thématique du beauf mériterait que je la développe. Je ne le ferai pas ici.
Je noterai juste pour mémoire que les beaufs sont tout à fait intelligents. Ils travaillent, ils vivent leur vie, ce ne sont pas des handicapés.
Le problème se situe dans la façon dont ils utilisent leur intelligence.
Cf tout ce que j'ai écrit sur l'éducation et le conditionnement de masse, et ce retour ultra-rapide que je viens de faire sur la réflexion et l'apprentissage assimilés à une souffrance.
Pour le moment je vais surtout essayer de démonter cette notion de liberté et de responsabilité :
I] Les gens sont libres et responsables ?
J'aime bien. C'est vrai sur le principe. Mais un principe ne vaut rien sans son application.
Nous sommes tous des êtres conscients. OK.
La France des années 2000 est un endroit bourré d’opportunités, même pour les plus modestes d'entre-nous. (Pour rappel, être issu d'un milieu "modeste" dans un pays, c'est pas du tout la même chose que dans d'autres, et sur ce terrain, malgré les imperfections du système, on est plutôt bien placés) OK.
Mais regardons un peu comment appliquer tout ça d'une personne à l'autre...
A) Enjeux d'évolution
Mais il faut voir le niveau d'éducation, le mode de vie et les capacités intellectuelles que les gens peuvent avoir à deux instants clé de leur existence :
- quand ils sortent du lycée,
- puis quand ils passent la barre des 25 ans.
Les gens ne sont pas égaux à ces deux moments de leur jeunesse. Il y a déjà plein de choses qui sont structurées dans leur esprit, et si c'est mal structuré, c'est très difficile de rattraper le coup.
C'est pour ça que j'isole la période 18 - 25 ans. C'est la période du rattrapage.
Quelqu'un peut partir de quasi-zéro à la sortie du lycée et "s'élever" au sens intellectuel du terme.
Mais pour tous ces gens qui ont un profil "bas du front" à 18 ans, s'ils ont le malheur de passer ces 7 années à glander et / ou à s'abrutir de travail non qualifié et abrutissant + dépenser la thune et le temps de loisir à TOUT LE TEMPS s'amuser et "se détendre", de façon non-enrichissante, après c'est fini, le pli est pris. Rideau.
B) Quand le pli est pris
C'est là qu'on peut relire l'intervention de Bouba. Il l'a dit comme il l'a dit, mais il est dans le vrai : c'est très difficile de se mettre à lire quand on n'a pas été éduqué à ça.
ça remonte très profond dans le fonctionnement de la personne. LES fonctionnements au pluriel.
- vie sociale, organisation des loisirs avec le groupe
- vie intime, organisation des loisirs seul
- vision de soi-même et du monde
- capacités de concentration
- Différenciation ou confusion entre le beau et l'agréable
- filières du plaisir
Capacités de concentration bordel !
Quelqu'un qui est incapable de se concentrer suffisamment pour lire un livre en entier, y compris un SAS ou un San Antonio, on peut toujours dire qu'il est libre et responsable...
Filières du plaisir bordel !
Quelqu'un qui considère que la mission numéro 1 d'un film est de stimuler directement ses mécanismes de plaisir les plus primaires, qui ne regarde que des films du style fast and furious (je cite celui-ci parce que j'aime bien en plus ) et qui considère que regarder Black Swann "c'est chiant", il est libre, ouais, si on veut...
Le beau et l'agréable bordel !
Programme de philo de terminale. C'est à dire un moment où l'individu est déjà câblé pour accueillir ou rejeter la connaissance et la réflexion.
Y compris les scientifiques (ces êtres supérieurs) qui sont déjà câblés pour voir la connaissance comme un moyen opérationnel d'obtenir un résultat pratique, qu'il soit professionnel ou appliqué à la vie de tous les jours...
Vous me suivez? Et donc le cours de philo arrive trop tard, à un moment où un grand nombre de lycéens a déjà été conditionné à ne surtout pas s'y intéresser (paye ton coef 2...)
--> On en arrive à "si un produit culturel est beau mais n'a pas été soigneusement calibré pour me procurer la dose massive et immédiate de plaisir primaire et sans réflexion à laquelle j'ai droit, je n'en veux pas."
Quand quelqu'un est câblé comme ça, je lui souhaite une vie pleine de bonheur et d'épanouissement personnel.
Quant à sa liberté, et son argent, il va les employer à se faire un super-home cinema DTS 5.1 multi-surround sonotronic afin de bien profiter du son de la bagnole quand Vin Diesel déclenche le booster NOS, mais il choisira de ne surtout pas regarder Black Swann. Bien profond la liberté...
C'est là que les notions de liberté et de responsabilité se fracassent sur la falaise de l'identité...
C) Liberté et respansabilité vs/ Identité
Il y a une expression marrante dans le monde du sport :
Un cheval de labour, tu peux faire ce que tu veux tu ne le transformeras pas en pur-sang
Appliquée à l'être humain, cette maxime est incomplète.
En fait notre société et ses acteurs a les moyens de transformer les personnes. De les élever, de les amener vers le haut.
Encore faut-il que chaque personne le veuille !
On peut transformer notre cheval de labour en pur-sang, mais encore faut-il qu'il le veuille !
A part qu'il ne veut pas, il est très bien comme ça. Il mange, il dort, il tire sa charrue, si tu essayes de l'entraîner à la course tu vas le faire chier, tu vas le déranger.
Tout ça remet la liberté et la responsabilité en perspective.
II] Retour sur endemol, et les dealers d'opium du peuple
A) De quel droit diffusent-ils l'opium du peuple? Qui les a autorisé à le faire?
Il a fallu que je visionne le documentaire "Fin de concession" pour apprendre que la responsabilité de la télé poubelle pèse sur nos élus.
Car la concession de la première chaîne, contrat de délégation de service public, était assortie d'obligations pour le délégataire, et de procédures de vérification et de sanction de ces obligations.
Et donc, par le jeu qu'on ne peut que deviner de multiples connivences, de lobbying et démissions politiques, le parlement n'a pas sanctionné la dynamique de télé-poubelle que TF1 a mis en place dès le début de son existence.
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Tout cela est très grave et participe à une véritable dictature capitaliste, dans laquelle le service public est devenue une poule aux oeufs d'or que les Etats, encouragés par l'Union Européenne, n'en finissent pas de dépecer et de vendre morceaux par morceaux.
Vous noterez que j'ai mis "apprendre" en gras, car sur cette affaire de concession à Tf1, l'information brute, purement factuelle, a été confisquée.
Il faut voir dans ce documentaire l'hypocrisie répugnante avec laquelle tous les acteurs de cette escroquerie affirment, les yeux dans les yeux qu'au niveau des engagements contractuels pris par TF1, la procédure de contrôle n'existe pas
Tout cela invalide totalement l'idée selon laquelle les dealers d'opium du peuple ne sont que d'honnête commerçants qui se réclament de la liberté d'entreprise et de la loi du marché.
Tout comme il est interdit de vendre de l'héroïne, il avait été interdit à TF1 de vendre de la merde !
La suite, c'est un effet domino. A partir du moment où on a autorisé Tf1 à vendre de la merde, Tf1 a pu marginaliser et même décrédibiliser tout ce qui ressemble de près ou de loin à du contenu télévisuel enrichissant.
La cinq de berlusconi, cette grotesque tentative de rajouter de la merde dans ce beau "paysage audiovisuel", puis M6, cette tentative réussie pour le coup, ça s'inscrit dans cette dynamique, cette démission généralisée du peuple et de ses représentants face au pouvoir exorbitant de fascination du média télévision, et des risques de dérives de la loi du profit.
On se retrouve donc avec des chaînes gethos (arte et France 5) et des tranches horaires gethos. Par exemple, Taratata, émission de pop musique de qualité qui n'est jamais, au grand jamais, passée en prime time. Pour ce qui est de la musique, le gamin de 10 ans a juste le droit de "subir" les émissions de variétoche, y compris de la part de France 2 (sévice public), puis il est l'heure d'aller se coucher.
Et en journée il y a les émissions du groupe M6 avec leurs vidéo-clips de merde.
L'enfant de 10 ans qui regarde la télé en famille et à des horaires normaux pour son âge n'a pas le droit de découvrir à la télé de la bonne musique contemporaine. Il n'a pas le droit.
Ma démonstration devient contestable si on sort de l'époque où la télé ne comportait que six chaînes. On peut toujours chipoter et parler du câble & satellite et des chaînes des opérateurs internet.
Mais vous voyez l'idée...
B) Retour sur la propagande des vendeurs d'opium
J'en ai déjà parlé, mais je vais le redire autrement :
Dans le contexte que j'ai décrit, à savoir un contexte purement historique et factuel, Endemol production n'est pas un honnête commerçant. C'est un dealer, et comme tous les dealers il assure la promotion de sa merde.
C'est donc absolument impossible de parler d'Endemol production comme de gentils commerçants qui "proposent" timidement leur produit à un public libre et responsable par principe.
On n'oserait pas parler comme ça d'un dealer d'héroïne.
Car tant à l'échelle de la société qu'à l'échelle des victimes de cet opium du peuple, cette merde audiovisuelle, le principe de liberté et de responsabilité a été dévitalisé de ses applications possibles.
Cette dévitalisation est un phénomène global avec de multiples intervenants, mais à la fin la télévision reste un media d'une puissance para-éducative absolument exhorbitante, et cette puissance a été recyclée en outil de propagande et d'abrutissement qui détruit l'accès à la culture et au plaisir de recevoir du sens.
Et bien entendu cette destruction touche les gens les plus fragiles.
L'occasion pour moi de préciser que j'ai du respect et de l'affection pour les beaufs. Surtout leurs enfants qui n'ont rien demandé et qui ont droit au bonheur, y compris le bonheur intellectuel.
Mais dire "les gens sont libres et responsables", ou encore (une variante que j'aime bien) "les gens n'ont qu'à", c'est une attitude de Ponce Pilate.
ça revient à donner une réponse générale et définitive à la question de ce post:
Pourquoi les gens accordent-ils leur attention à de la merde? Parce qu'ils sont cons. Tant pis pour eux.
ça légitime une attitude générale de déni par rapport à l'impact ultra-violent de la merde sur les esprits. Un truc du style : "Oh ça va, la merde c'est sympa à petite dose, ça fait du bien, c'est léger, ça permet de discuter d'autre-chose que de la pluie et du beau temps..."
C) Et nous dans tout ça?
Nous on est un peu en train de refaire le monde de façon inefficace. OK.
Mais au moins, au moins, restons un minimum fermes face aux faits.
C'est un peu comme avec le réchauffement climatique : Dans Une vérité qui dérange Al Gore a démontré qu'absolument aucun scientifique sérieux n'a jamais affirmé que le réchauffement climatique n’existait pas.
Il a aussi démontré que le lobbying ultra-agressif de la part d'un tas de groupes de pression américains a "acheté" des pseudo-experts et manipulé les médias pour discréditer et remettre en cause l'existence-même du réchauffement climatique.
Elles sont où la liberté et la responsabilité quand il y de telles lames de fond qui sont levées avec des moyens financier exhorbitants pour confisquer purement et simplement l'idée-même de vérité ???
Et donc, quand quelqu'un fait son malin en public en disant "mouais, ils nous font chier avec leur réchauffement climatique, c'est même pas prouvé ce truc" il devient agent de propagande à son insu. Il a été intoxiqué et diffuse activement l'intoxication. Selon son degré d'influence auprès des gens qui l'écoutent, il va les convaincre...
C'est exactement pareil avec notre sujet.
Quand on dit qu'Endemol production sont de simples et honnêtes commerçants, on devient des agents de propagande bénévoles qui ne font rien d'autre que légitimer leur business de dealer de merde.
***
CONCLUSION
On s'est fait niquer. Tout simplement.
J'en veux pour preuve, si besoin il était de le prouver encore et encore, que nous en sommes arrivés au point de ne plus regarder la télévision du tout, comme un bon nombre d'entre vous, ou de se réfugier comme je le fais sur quelques programmes triés sur le volet (c'est pour ça que je dis que les programmes enrichissants sont enfermés dans un ghetto)
Et on s'est fait baiser le cerveau tellement en profondeur qu'on a accepté l'idée folle que c'est la télévision qui est mauvaise à la base.
Non, la télévision n'est pas mauvaise à la base. C'est un média formidable.
(sous réserve de ses effets neurologiques. Pour mémoire, je remets ici ce documentaire que vinyard nous a gentiment indiqué en page 1 de ce post)
[youtube][/youtube]
Je peux en dire autant de la radio, media formidable A LA BASE...
...A part que je vis en province. Ouï FM et radio nova, y'a pas. Il y a UNIQUEMENT les radios qui passent de la musique de merde. Les skyrock, nrj, Virgin mes couilles et consorts.
Du coup dans ma bagnole je ne peux pas écouter de musique de qualité à la radio, sauf tard le soir sur France inter.
J'ai été dépossédé de quelque-chose. Tout simplement.
Pour appliquer mon exemple personnel et bassement géographique à la télévision, nous avons été dépossédés de quelque-chose.
Depuis la privatisation de Tf1 en 1986, nos dirigeants, nos représentants, ont laissé les programmes intéressants se faire traquer comme des animaux sauvages. Traquer, exterminer et enfermer dans des réserves.
Le processus a tellement bien fonctionné que la plupart de nos concitoyens en arrivent à ces croyances :
- Il n'y a pas de problème (miam, c'est bon la merde)
- C'était inévitable et il n'y a plus qu'à se bouger le cul pour aller se chercher du contenu culturel de qualité à gauche-à-droite.
Eh ouais les amis. La culture populaire de qualité est devenue une contre-culture. Une culture alternative. Et on est tellement dociles, tellement résignés, tellement occupés à s'en démerder, tellement dépossédés de l'histoire des médias, qu'à la fin on trouve ça tout à fait normal.
J'ai dit un peu plus haut que nous vivions dans une dictature capitaliste.
Comprenons-bien que nous faisons comme la majorité des gens au sein de toutes les dictatures : nous essayons de nous en sortir. Et même, nous y arrivons.
Très bien. Il n'y a pas de mal à ça. On peut être heureux dans une dictature. On peut s'y faire une place à l'abri, une place au soleil, entre ceux qui se font broyer par le système et ceux qui le font tourner.
Mais dire que tout va bien et que nos oppresseurs sont tout à fait innocents, franchement je trouve ça dommage.
Nous avons résisté individuellement à cette vaste entreprise de conditionnement de masse. Nous sommes capables de nous "détendre" en lisant un bon bouquin ou en allant au théâtre. Tant mieux pour nous.
Mais vraiment, vraiment, nous n'avons pas à "offrir" aux gens d'Endemol le moindre respect. Car ce respect serait automatiquement transformé en complaisance.
Autrement dit, même si on n'est pas obligés de faire de la résistance active, il y a un moment en tant que citoyen il faut choisir son camp.
Les gens d'Endémol sont des pourris de la pire espèce. Je l'affirme très sérieusement.
Et leurs braves employés sont des exécutants que je n'hésiterai pas une seule seconde à qualifier de "collaborateurs", au sens le plus fascisant du terme.
(Si vous voulez m'attribuer un point Godwin pour l'ensemble de mon oeuvre, allez-y, je prendrai ça comme une distinction honorifique )
Les gens d'Endémol, les profiteurs de la dernière heure, et les hauts dirigeants de TF1, les pionniers, sont des pourris de la pire espèce.
Je trouve qu'il est très important de pouvoir le dire librement sans être taxé d'aller trop loin.
C'est une de nos dernières libertés. On peut encore dire que les gens de TF1 et d'Endemol sont des pourris, sans se faire arrêter et déporter dans un camp.
Alors profitons-en, ou alors, à la limite, ne venons pas faire bénévolement un travail de police de la pensée avec ceux autour de nous (et notamment ici-même) qui appellent un chat un chat.