Cette semaine, un article un peu particulier, consacré aux revers qu'on peut se prendre dans tout ce qui concerne le flirt/la séduction

J'avais parlé dans un article de The_Pop, plein de choses s'ouvrent à moi :
... accompagnées d'un autre flirt réussi et de choses plus désagréables, comme se prendre un râteau de la fille avec qui j'ai passé le pas. A la proposition de se revoir pour fêter mes résultats (après un mois d'échanges fréquents et réguliers ; les partiels étaient passés par là) la réponse a été claire : Félicitations pour tes résultats:) Pour ce qui est de se revoir, désolée mais je ne suis pas intéressée :/ . »Popovski a écrit :J'insisterais sur un truc, l'âge est aussi un facteur qui a tout compte fait peu d'importance. Allez, je vais faire une petite confidence : mon premier baiser, c'était à 24 ans et ma première fois, c'était il y a deux semaines et demie, à 26 ans. Tout avec dix ans de décalage. Eh oui.
BAM.
Bon, d'accord, je n'étais pas en couple avec cette fille, au début c'était juste un plan cul, mais avec la conversation, j'avais cru qu'on pourrait aller plus loin qu'un coup d'un soir, et pourquoi pas entamer une relation de sexfriends... alors que non, elle voulait juste coucher une fois avec moi, et rien de plus.
Ça a fait mal. Ça fait encore (un peu) mal. On peut le dire, c'est mon premier vrai râteau, du moins avec quelqu'un avec qui j'ai vécu quelque chose d'intime, pas un râteau du genre premier rendez-vous pas concluant ou que les échanges par appareils électroniques qui s'éternisent sans rien au bout, surtout qu'a priori rien ne laissait présager un refus aussi net et catégorique ... alors qu'en soi, elle n'a fait que suivre SA ligne de conduite, qu'elle m'avait présentée carte sur table.
Et en plus de ça, je me suis pris un lapin de mon rencard qui avait bien marché le week-end passé. Bon, manifestement elle a sincèrement zappé le rencard. En soi c'est pas grave, c'est juste qu'avec le coup précédent, ça n'aide pas

Donc après de premiers vrais succès (pas ceux qu'on vit tout seul dans sa tête), je suis en train d'expérimenter des échecs/fails/imprévus... qui sont ressentis de manière proportionnelle au niveau de « réussite » et de (sur)investissement émotionnel.
Tentons de démêler ce sac de nœud avec cet article que je structure en deux parties : les éléments en présence, la base; et les manières d'en sortir.TRIGGER WARNING a écrit :Plusieurs petites mises ou point
- Je sais bien que je ne suis ni le premier ni le dernier à qui ça arrive, tout comme je sais que les hauts et les bas arrivent à tout le monde.
- Je sais aussi que ma situation est loin d'être aussi désastreuse/chaotique/destructrice que celle d'autres personnes. Je ne prétends pas là au monopole de la douleur, loin s'en faut.
- Vous verrez, j'essaie dans ce topic de faire quelque chose de constructif, une ouverture au débat. Je ne suis pas là juste pour parler de moi. Alors oui, ça a un côté « défouloir/exutoire » que j'assume, mais je veux apporter quelque chose en plus, de constructif et de réfléchi.
- Aussi, je sais que chacun vit ça différemment, que c'est un domaine assez irrationnel. Je n'apporte pas de réponse absolue, mais juste ma manière d'y voir plus clair, qui me semble pas trop compliquée
Les coups de mou/fails/aspects négatifs : identification de la situation de base des états qui rentrent en ligne de compte
Commençons par identifier le comment du pourquoi, comment on se sent, et ce qui cause cette sensation, et la manière d'en sortir.
On n'échappe pas aux beignes
La base, selon moi. Quand je suis arrivé dans le monde merveilleux du « game » et du « pick up », j'ai passé quelques semaines à bouffer tout ce qui passait sous la main, et suis arrivé à croire certaines choses saugrenues. L'une d'entre elles est le mythe du master PUA, qui contrôle tout, qui réussit dans chaque situation... et implicitement qui n'a aucune déception.
C'est évidement faux. Et la raison est simple, (vouloir) séduire, c'est prendre un risque, celui d'échouer. Et le coup du gars qui séduit tout sans échec, c'est un mythe. Je crois qu'il faut accepter que la beigne, le revers, sont des éléments constitutifs de toute relation, en être qu'un aspect, voire même pouvant y mettre fin, avec plus ou moins de brutalité.
Sur ce point, j'en ai déjà parlé avec quelques membres qui partagent une autre vision, qui est (si j'ai bien compris) qu'à partir du moment où on lâche complètement prise, ça passe beaucoup mieux, que le secret, c'est dans le fond de n'en avoir rien à faire et d'y aller sans attentes; que ça évite les beignes. Je ne partage pas – pour l'instant en tout cas – ce point de vue. Peut-être que je resterai sur mon opinion, peut-être que je rejoindrai cette vision. En tout cas, de mon point de vue actuel, engager une relation avec qui que ce soit, c'est accepter une part de risque.
Tout comme je pense que de manière générale, quand on commence une relation, on cherche plus ou moins inconsciemment quelque chose, par un investissement personnel.
Ce point pourrait d'ailleurs être la base d'un débat très intéressant
De l'importance de différencier l’ego mal placé de la déception « véritable »
Je m'en suis rendu compte assez vite, et surtout au regards des états dans lesquels je pouvais me mettre alors que je me prenais un râteau pour une histoire qui n'avait même pas eu lieu. Pourquoi ? Parce que j'étais bouffé d'ego, genre « comment peut-elle ME faire ça à MOI ?!? » « Beuheuheu, pourquoi ne voit-elle pas que je suis le gars qui lui faut, on se ressemble tellement », sans même parler des jugements à l'emporte pièce que je proférais, des horreurs méprisantes teintées de misogynie que je pouvais balancer.
Je différencie de cette manière l'ego et la « déception » : le second cas de figure, c'est quand les choses ne vont pas dans le sens qu'on aurait cru, espéré. Le premier cas, c'est quand on se met sur un piédestal, qu'on s'imagine que tout gravite autour de soi et que tout ce qui peut être négatif, ou perçu comme tel est une attaque voulue, préméditée et délibérée contre soi et son génie.
Les deux composantes doivent être prises en compte, mais abordées différemment. La déception doit être relativisée, digérée, pour finalement être diminuée avec le temps. Deal with it, dans la langue de Shakespeare ; c'est pas cool, mais on en meurt pas. L'ego mal placé quant à lui, bousillez-le, cet imposteur n'a pas le droit de rentrer en ligne de compte. Ni le monde ni qui que ce soit vous doit quelque chose. Pire encore, cet ego est aussi une protection contre la tristesse : au lieu de se dire « c'est relou mais je dois faire avec, c'est toujours plus facile de se dire que c'est la faute à quelqu'un. C'est plus facile que d'admettre que des fois ça marche pas et que c'est comme ça. L'ego, c'est renier que dans les faits il peut y avoir des hauts et des bas.
Et cette tristesse, d'où vient-elle ?
Comme expliqué dans le titre, plus que probablement de l'investissement émotionnel que l'on met dans les relations, et la sensation qu'on a de ne pas avoir reçu autant en retour. J'insiste sur le mot sensation, on ne peut jamais calculer objectivement ce qu'on reçoit ou donne en relation, il n'y a que des perceptions subjectives qui déforment ces données.
Maintenant, oui, d'office que des fois on donne et ne reçoit pas en retour, d'autre fois on reçoit et on ne donne pas. Cette tristesse provient de ce déficit négatif en investissement et c'est une réaction « normale ». Doit-on pour autant s'y complaire ? Pas forcément ! Passons à la seconde partie de l'article.
Les coups de mou/fails/aspects négatifs : diminuer cette tristesse qui peut nous miner
Maintenant qu'on connaît un peu mieux cette tristesse, on peut essayer de la dominer, l'apprivoiser, pour qu'elle passe le plus sereinement possible.
La règle principale, ne pas de venir, EN AUCUN CAS, une tarlouze gothique
Cette phrase, elle n'est pas de moi, mais de Léopold Scotch Butters, de South Park et vient de l'épisode « Raisins ». Bon, pour ceux qui ne connaissent South Park, Butter est un personnage caricatural : naïf, sous la coupe de parents fortement autoritaires, crédule, soumis, mais aussi foncièrement gentil et optimiste. Dans un épisode où il se fait friendzoner avec une rare violence, il se retrouve à pleurer sur le trottoir où il croise les gothiques de l'école qui lui proposent de rejoindre leur bande. Et là, il sort l'un des discours qui m'ont le plus touché dans South Park :
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Pour la version française, ce lien de 19:25 à 20:45 vous permettra de mieux comprendre

On est d'accord, ça en rajoute des masses, et les personnage de Butters est lui-même très gnan-gnan, mais il il y a là dedans pour moi un fond de vérité indéniable : si on ressent de la tristesse, c'est qu'on peut aussi ressentir de la joie (putain, voilà que je parle comme Butters). Voir le monde qu'en noir est d'une idiotie finie, et sans doute une preuve d'immaturité. Et commencer à s'enfermer dans une vision comme quoi tout est noir que vous trop un cynique qui a tout compris à la vie. Et ce serait trop simple. Il y a aussi du bon, une raison à se lancer, oser, tenter. Et je crois que c'est ce que le personnage de Butters veut dire avec beaucoup de naïveté.
En cas de coup dur, se rappeler des bons moments ou des bonnes interactions avec la personne
Bon, ça fait un peu lot de consolation dit comme ça, mais c'est tout aussi important : en principe, vous avez passé de bons moments avec la personne. Il ne faut pas les oublier, ils font partie de l'équation. La tristesse a tendance à ne faire voir les choses que par le filtre négatif. Pourtant il n'y a pas que ça.
Dans mon cas, et même si j'ai encore les boules, cette nana, c'est aussi celle avec laquelle j'ai vraiment bien géré pour la première fois un premier rencard et celle avec qui j'ai passé le pas, qui a été à l'écoute, attentive à ce que je disais.
Alors oui, je me suis pris un gros râteau dans les dents, mais je ne perds pas ça de vue non plus TOUT le positif que j'ai eu avec et grâce à elle (et rien que de l'écrire me fait me sentir mieux) ! J'ai beaucoup vécu à mon échelle et mon expérience grâce à elle et en quelque sorte je lui dois cette reconnaissance que je lui donne volontiers. Merci pour ça meuf. Pour le reste tant pis, mais ça ira, je suis un grand garçon je passerai au travers. Bon, je force sans doute le trait et que dans quelques mois, années, et avec plus d'expérience, j'en rirai, mais à l'heure actuelle, je me dis que je ne dois pas non plus oublier cet aspect des choses.
ne pas courir après la personne, la supplier, la couvrir d'injures, qu'elle ait « bien » ou « mal » agi
Ça semble aussi bateau de dire ça, mais c'est toujours bon de le répéter:gardez votre dignité, ne courrez pas après les gens. Je vais le dire autrement : ne laissez pas votre petit ego prendre le dessus

Si la personne a été correcte (comme dans mon cas), restez correct et courtois(e). Si la personne n'a pas été nette/a trahi votre confiance/vous a menti, ne vous acharnez pas non plus, vous vous feriez du mal, investiriez beaucoup de vous... pour rien en retour.
C'est ce que j'ai fait : après avoir reçu la réponse que j'ai écrite en début d'article, j'ai laissé une nuit passer. Avec les conseils avisés de certains membres, j'ai répondu « Dommage, mais ok, pas de souci », pour qu'elle me réponde finalement « Profite bien [du fait de fêter mes bons résultats, je suppose]

Si on doit être amenés à de nouveau entrer en contact par la suite, ce sera dans une suite lointaine et sans doute improbable. Ce dossier doit d'abord être complètement enterré pour moi. Et ce n'est certainement pas courir après (et passer pour un psycho/blaireau/relou) qui va améliorer les choses, que du contraire.
En parler autour de vous ne fera pas forcément de vous un eunuque
Dans notre société, on inculque parfois des idées douteuses selon lesquelles les sentiments ne se montrent pas et que partager sa tristesse est un signe de faiblesse. A ça, j'ai envie de répondre : « Eh le Blizzard, on t'emmerde ! ». Ah non, c'est pas ça ? Attendez voir... Ah oui : « On emmerde la société ».
Je pense que pouvoir partager ses sentiments, ses ressentis est une grande richesse humaine, et que bien longtemps certains préceptes d'éducations qui forçaient les gens à carrément réprimer toute marque de sentiment a créé des générations de gens mal dans leurs peau, communiquant difficilement et souvent frustrés.
Si vous êtres triste, ne le gardez pas ça pour vous, voyez vos amis, parlez-en avec eux, confiez-vous à eux. Parfois, une simple oreille passive mais attentive peut beaucoup aider. Vous avez envie de pleurer un coup parce que ça ira mieux après, allez-y personne d'un peu sensible et intelligent vous le reprochera.
Maintenant, je mettrais une limite : restez tout de même dans le cadre d'une certaine dignité : faites ça dans votre intimité et ne vous imposez pas aux autres sans arrêt avec ça. Votre chagrin ne doit pas devenir le contre de votre vie (et de celle de vos potes). Aussi, n'en parlez qu'à vos « vrais » amis, ceux avec qui vous avez déjà partagé. Et n'embêtez pas les inconnus avec vos problèmes, ils ont déjà les leurs. Et j »y pense, par pitié, PAR PITIÉ, n'étalez pas vos états d'âme sur les réseaux sociaux, c'est juste indécent.
Pour conclure
Voilà, j'ai fini mon article et de vider mon sac, je crois que tout a été dit, hormis deux points... si c'est vraiment trop dur, consultez. Il vaut en tout cas mieux ça que de finir pendu au bout d'une corde...
Aussi, un truc que j’expérimente depuis peu, c'est une sorte de représentation sur papier de ses propres états d'âme, pour mettre de l'ordre dans vos idées. Prenez une feuille de papier, séparez-la en quatre espaces via les les médianes. Là, faites de la partie gauche ce qui reprend le positif et de la droite le négatif. Faite de la partie haute la zone des faits/des ressentis et de la zone en bas celle des solutions à apporter pour que ça aille... dans le positif, de ce que vous devez faire par rapport à votre état d'esprit.
Bon, ce n'est pas la panacée universelle, mais l'idée me semble intéressante, la piste stimulante. Au moins ça m'a apporté un semblant d'éclaircissement, une sorte de carte de ce qui se trame dans ma tête. Ça permet de voir ce qui doit être isolé et ce qui doit être mis en avant.
Par rapport à mon article lui-même, je me rends compte que dans le fond et pour l'instant, je suis un putain de Butters pour ce qui est de l'optimisme et la gentillesse. Et je suis bien comme ça. Je sais que je finirai bien dans un jour, une semaine ou un mois par sortir la tête de l'eau et entre temps j'aurai fait des choses pour aller de l'avant et éviter de me complaire dans ma tristesse ; pour finalement me dire que cette expérience aura été une expérience, avec le positif et le négatif, et que ça c'est déjà bien.
Bon, là je suis bien, mais je sais que j'aurai encore l'une ou l'autre rechute, mais bon, avec ce que cette fille m'a donné, de quoi je me plains au final, sérieux

Il se peut aussi que dans quelques mois ou années que je change de vue et prenne les choses avec plus de détachement, en me prenant moins la tête et peut-être qu'à ce moment, je serai à même de pouvoir directement y aller, sans vraiment me préoccuper. Pour l'instant, ça me semble incompréhensible, mais bon, qui sait ?
En tout cas, comme d'habitude, n'hésitez pas à lire, commenter, dire où vous êtes d'accord ou pas, histoire qu'on ait un débat stimulant

Au plaisir de vous lire !
Popovski, qui assume complètement l'arrière-goût de réglisse de son article
