Le Harcèlement de Rue expliquée en vidéo : à l'extrême ou juste milieu?

Note : 29

le 27.05.2016 par vercettiboy22

48 réponses / Dernière par Venusian le 04.06.2016, 09h19

Pour celles et ceux qui veulent discuter et demander des conseils rencontres et séduction; comment faire avec cette fille ou ce mec; et plus généralement, comment pécho / trouver l'amour à l'ère du swipe left, notamment quand on est ni mannequin, ni un ninja de la drague.
Le harcélement de rue est absolument condamnable. J'en ai été témoin et victime plus qu'à mon tour (se balader avec un canon à 18 ans quand on a les cheveux longs et se faire exploser la tête et rouer de coups à terre en plein journée parce qu'une bande de mecs veut montrer sa jalousie de ne pas être a ma place, check, check et re-check).

Mais les opinions trop simplistes me paraissent dangereuse et liberticides. Au point que simplement faire la conversation dans le train avec une passagère pendant son trajet finirait pas être diabolisé (on va finir pas y arriver, je n'ai pas de doute là-dessus)
LittleNeapolis a écrit :En même temps draguer n'est-ce pas également jouer avec les codes sociaux ?
Absolument, Il s'agit de les connaître mais aussi d'avoir l'habileté et l'intelligence sociale de créer à partir d'un soupçon de transgression un moment de convivialité consenti.

Sa liste de "Peut-être..." est magique. Elle fait la liste de tous les "risques": rejet, risque de déranger, d'être stigmatisé etc. C'est l'illustration sans fard du principe de précaution poussé à l'extrême:

In dubio pro malo : dans le doute abstiens toi

Le moindre chouilla de risque doit être évité à tout prix et nos vies ordonnées en fonction de cela.

"Peut-être que c'était la femme de ta vie (...) mais peut-être que tu vas la déranger" --> donc ne fais rien. Image

Enfin quand elle dit: "il y a des endroits pour cela", j'aimerais assez qu'elle en donne la liste exhaustive. Des relou on en trouve au boulot (harcélement sexuel), dans les bars, sur les sites de rencontres et les applis comme on trouve des mecs qui s'y prennent de manière respectueuse dans l'espace public.

Le contexte n'est pas neutre bien sûr mais ce serait certainement constructif de parler du "comment" plutôt que simplement du "où".

PS: Je n'avais pas vu le lien vers mon article. Désolé pour le doublon du coup et merci ça fait plaisir. L'article m'a valu d'être convié à des réunions sur sur le sujet avec le collectif Stop Harcélement de Rue et de m'y faire une amie avec qui nous traitons ces sujets de manière constructive et dépassionnée. Cela fait du bien.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Yesssss! le 28.05.16, 11h50 par Mr.Smooth
  • [+2] Constructif le 28.05.16, 12h02 par Jsh
  • [+1] Like a boss ! le 28.05.16, 18h32 par mistermint
Quand j'ai regardé cette vidéo, j'ai trouvé ça un peu extrême aussi.

Déjà, quand on reprend la définition de harcèlement, il y a une idée de sollicitations "continuelles" ou "multiples", ce que Marion (la youtubeuse), occulte complètement. Et c'est principalement là que se situe la limite entre drague de rue et harcèlement

Maintenant, pour ma part, plus que le fait de continuer en dépit d'un refus, ce qui fait la différence c'est si je me sens : Mal à l'aise / pas en sécurité.

En gros, en fonction du contexte, un même approche peut être perçue comme inoffensive ou gênante, et c'est l'un de facteurs qui joue à mon sens le plus dans la drague de rue.

Par exemple, hier soir, je rentre chez moi. J'habite dans un quartier moyennement bien fréquenté (principalement racket). En traversant un parc, il y a un groupe de mec qui m'interpelle et me disent "Eh Mademoiselle, franchement, t'es charmante". En sois l'approche n'est pas irrespectueuse, elle n'est pas "multiple" ou déplacée, mais elle me met mal à l'aise, parce que quand t'es une fille seule dans un quartier mal fréquenté, qu'il y a pas un chat et qu'un groupe de 6 mecs t'interpelle, tu te sens pas en position "de force". Tu te dis que si ça doit déraper tu peux pas faire grand chose et ça te place dans un état désagréable.
A l'inverse un mec seul qui m'aborde dans un lieu public fréquenté en pleine journée, avec la même approche, ça ne va pas me faire le même effet. Je vais pas me sentir en position de faiblesse.

En gros il y a un lecture du contexte qui, associée au fait de maintenir un comportement respectueux, au fait de ne pas insister face à un refus et de rester léger dans ton approche qui va faire la différence entre "drague de rue" et "harcèlement de rue".
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 28.05.16, 12h59 par mctyson
Aucun mec qui harcèle les filles dans la rue ou ailleurs ne va regarder les vidéos de Madmoizelle.com et encore moins se dire "ah mais oui, c'est mal ce que je fais en fait".

A partir de là, à quoi peut bien servir cette vidéo ?

Madmoizelle.com c'est un magazine web à fort trafic fondé par un homme qui sort d'école de communication, qui s'est formé au référencement, à la rédaction de contenu et au marketing internet. C'est un site qui emploie des gens, qui comme toutes les entreprises a pour but ptincipal de faire du profit, et qui comme beaucoup d'autres sites vit de son trafic.

(D'ailleurs c'est drôle que le groupe féministe français le plus populaire qui se plaint regulierement du patriarcat réponde financièrement et éditorialement d'un... homme riche, blanc et hetero de surcroît)

Ça fait des années que le thème du harcèlement de rue est celui qui apporte à madmoizelle.com le plus de buzz et de trafic. C'est un des rares thèmes qui lui permet de toucher un public bien plus large que son public habituel de femmes de 20-35 ans.
Ce buzz n'est obtenu que si les articles font polemiques, la polemique étant indispensable pour que ce genre de contenu soit relayé. Si l'article concluait que l'immense majorité des mecs n'est pas à blâmer et que beaucoup sont des gens sympa, on ne trouverait rien à y redire et l'article ne toucherait pas grand monde.
Il est donc souhaité et souhaitable que le sujet ne soit jamais couvert dans sa totalité (pour être abordé de nouveau dans 6 mois) et n'apporte aucune solution (pour créer une frustration chez les lecteurs et, là encore ne jamais apporter de conclusion au phénomène donc pouvoir dire 6 mois plus tard que rien n'a changé).

Depuis X années que madmoizelle traite du sujet, jamais ce qu'on peut faire en matière de séduction n'a été abordé.

Autant le harcèlement quel qu'il soit est un fléau, autant madmoizelle comme d'autres mouvements de la même trempe n'apporte aucune solution.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Instructif le 28.05.16, 16h43 par Crow
  • [+1] Instructif le 30.05.16, 14h09 par Onmyoji
  • [+1] 100% d'accord le 06.06.16, 07h28 par Baijin
  • [+1] Intéressant le 09.07.16, 00h19 par ZaskaR
  • [+1] +1 le 21.01.18, 20h14 par Sterdex
[youtube][/youtube]

Bam
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Enorme ! le 29.05.16, 23h59 par ChantePaul
De toute façon on finira par tomber d'accord, parce que le simple fait d'être sur FTS va globalement filtrer une catégorie de mecs qui :
- Trouvent que le SPU cest bien, ou à défaut pas mal
- N'ont globalement pas de mauvaises intentions

Ouais le harçelement de rue c'est chiant, et c'est très facile à dire pour moi qui suis un mec, et je prends en compte que j'en saisis encore moins la pénibilité que çe que les femmes vivent directement (alors que moi je l'envisage seulement à travers une certaine empathie). Mais à force de me poser la question d'un changement possible, j'en arrive à la conclusion que cest pas de faire des vidéos pour dire c'est pas bien qui changera. Jai de moins en moins de patience avec ca, tout comme dire la guerre c'est mal, les racistes sont méchants. Ça soulage sur l'instant mais ça va pas changer grand chose.

Et cette vidéo souffrira également d'un biais d'information, parce que pour tomber dessus il faudra de manière générale se renseigner sur le harçelement de rue. Quel mec qui harcèle les femmes dans la rue va googliser "harçelement de rue" ? Probablement aucun. Le peu qui verront la vidéo passer sur une timeline Facebook se dira "trop draule sette pute".

Pour autant ça veut pas dire abdiquer et se dire que c'est comme ça, inéluctable.

Les grands principes c'est cool. Mais pour changer je vois pas de meilleur moyen que se changer soi même, éventuellement son entourage proche en donnant un certain exemple. Le reste cest peanuts. Pas qu'une question de séduction d'ailleurs.

Pour le reste lire la fin de l'article de Blusher. C'est pas interdire les rencontres dans l'espace public qui améliorera les choses, mais au contraire de le rendre de nouveau légitime, pour une majorité de personnes. Parce que globalement les mecs sont pas mal intentionnés, ils sont juste en moyenne soit trop timides dans leurs bonnes intentions, soit suffisamment cons pour y aller sans gêne et le faire mal. L'entre deux ce serait pas mal.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Yesssss! le 28.05.16, 19h05 par Mr.Smooth
  • [+2] A lire le 28.05.16, 19h52 par Jsh
Tiens, je pensais à un truc...

Je lis et entends pas mal de monde dire qu'il faut faire une différence entre les mecs "normaux" et les harceleurs véritables, les cassos, qu'il suffit pour cela de montrer du respect, de savoir dégager quand il faut etc, etc. Mais c'est pas si simple ! Exemple : un gentilhomme bien intentionné, poli au possible, super (trop?) respectueux de la condition féminine, passera pour un mec hyper lourd qui sera casé dans la catégorie "cassos" au même titre que la caillera du coin. C'est là tout le drame ! C'est là que se joue tout le quiproquo ! Et qu'est-ce qu'ils ont en commun, le chic type tout timide et la racaille ? Ils placent les deux l'abordage en dehors des "choses ordinaires de la vie". Le premier s'avance péniblement vers le sujet de ses désirs ardents et à moitié recourbé, les jambes tremblantes, les yeux suppliants du chat battu. Le deuxième, à l'image d'un malfrat, ne sait tellement pas y faire qu'il transgresse toutes les règles de vie commune pour tenter d'obtenir ce qu'il veut. Certes, le premier est tout à fait respectueux, très gentil même, mais il partage avec le deuxième une attitude qui le place en quémandeur, en mendiant de numéro.

Outre ces règles comportementales relevant du bon sens, il faut surtout adopter une attitude affichant combien il est normal de parler à quelqu'un dans la rue, à construire des liens avec les personnes présentes dans un même espace public. Aborder une fille dans la rue, ce n'est ni héroïque, ni maléfique, mais simplement NORMAL. Ce n'est qu'en véhiculant une telle norme que notre interlocuteur se sentira à l'aise et sur un pied d'égalité.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Bravo le 28.05.16, 19h49 par mistermint
  • [+1] Constructif le 30.05.16, 14h12 par Onmyoji
Outre ces règles comportementales relevant du bon sens, il faut surtout adopter une attitude affichant combien il est normal de parler à quelqu'un dans la rue, à construire des liens avec les personnes présentes dans un même espace public. Aborder une fille dans la rue, ce n'est ni héroïque, ni maléfique, mais simplement NORMAL.
L’ambiguïté du propos, c'est ça. Les gens sont la tronche collée au smartphone, et ils mettent des étiquettes sur leur propre vie. Il y a les moments qui sont "propices" aux rencontres, et les autres. On éteint sa curiosité sociale, on baisse la tête, on regarde son écran, et on met ses écouteurs. Les rencontres ? Au boulot/Présenté par des amis/Dans une soirée/Sur un site/une application de rencontres.

Dans ce contexte, c'est héroïque, et c'est dingue de briser ces barrières. Marion Seclin, c'est exactement ça. Une sorte de spatiocentrisme affolant. Je suis allé à Paris, et c'est une ville, qui malgré toutes les opportunités, les gens cools, les soirées que j'ai pu voir, est déshumanisée. Des millions de gens entassés qui n'osent pas se parler. Il n'y a aucune forme de cohésion, ou d'harmonie. Je m'y sens mal.

Une vie sans risque. Où on respecte chaque étiquette. Les rencontres, c'est pas fortuit. Faut se mettre en mode rencontres. On se fait joli au bureau. On fait un beau profil sur un site de rencontres. Notre bonne copine nous prévient qu'il y a un joli célibataire qui vient à la soirée.

Ils se sont rencontrés comment les parents de Marion ? AdopteUnMariPourLaVie ? Au bureau ? A une soirée ? Les parents ? C'est du bullshit cette vidéo, à partir de 5:50.
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  • [0] Intéressant le 29.05.16, 15h51 par Popovski
J'ai l'impression que les rapports humains deviennent bien compliqués.
Plus exactement que le terme harcèlement est mis à toutes les sauces et que la rencontre fortuite au détour d'une rue est considérée par certaines femmes comme une sous-rencontre.

Alors oui les lourds existent. De même que comme l'évoque Jsh, une femme peut se sentir démunie face à un groupe masculin dans un lieu désert.
Mais considérer d'un mauvais oeil celui qui aborde avec respect et sourire n'a aucun sens. Et même si nous ne sommes pas intéressées/n'avons ni la tête ou le temps, répondre par un sourire et un "bonne journée" ne tue pas.

Quand j'avais 20 ans, l'accroche sympa entendue dans la rue était monnaie courante. Simple et rigolo. Et je ne me suis jamais torturée l'esprit en me demandant ce que le garçon avait en tête. La rue est et doit rester un espace de contact, d'échange ni mieux ni pire qu'un autre. Simplement une possibilité dont il serait dommage de se priver.

On ne parle aujourd'hui que de solitude, d'un nombre croissant de célibataires. N'est-ce pas une situation tricotée à grand coup de craintes, de projections sur ce que doit être une belle rencontre ? De ce que doit être celui rencontré (prince charmant ?), de ce qu'est un lieu propice ou une heure idéale ?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] 100% d'accord le 29.05.16, 17h54 par Jalapeno
Bon faut aussi comprendre un truc fondamentale sur les vidéos "Youtube" et sur les "Youtubeurs" C'est qu'à aucuns moments ils ne sont tenus de suivre une déontologie quelconque dans ce qu'ils disent, et font. Donc ce n'est pas parce qu'une vidéo Youtube est bien noté, très suivi qu'elle est forcément à prendre au sérieux.

Je n'ai pas vu la vidéo de cette personne, mais même si elle est probablement pleine de bonnes attentions, elle doit surtout se fonder sur son vécu à elle, ou sur son entourage, elle doit pas ou peu s'appuyer sur des documents et sondages d'opinion pour définir son propos.

Ce type de vidéos reflètent plus l'état émotionnels et la perception du Youtubeur sur un sujet qu'un quelconque contenu documenté référencé. C'est une tribune publique pas un document d'information. Quand on sait ça on arrive rapidement à suivre les chaînes qui par exemple mettent les documents référents de leur vidéo dans la description, quand ils sourcent leurs donnés et qu'ils font preuve d'un certain "recul" journalistique dans leur démarche...

Le but souvent de ces vidéos c'est une forme de propagande un peu égotique, ou elle va balancer une opinion bien sèche et violente sur un sujet provoquer le débat sur sa page, donc les visites, donc le buzz.

Petite anecdote :

Il y a bien 60 ans maintenant (voir plus) un type à proposé à une jeune femme qui attendait sous la pluie de lui partager son parapluie. Ils ont finis par s'embrasser.

Cet homme c'était mon grand-père, et la jeune femme c'est ma grand-mère...
Exemple : un gentilhomme bien intentionné, poli au possible, super (trop?) respectueux de la condition féminine, passera pour un mec hyper lourd qui sera casé dans la catégorie "cassos" au même titre que la caillera du coin
Ah bon ?
C'est absolument pas pareil, d'aborder une fille les jambes tremblantes et de harceler. Avoir la trouille et être un peu dépassé par le fait d'aborder une fille dans la rue est tout a fait admissible, normal quand c'est pas habituel, et surtout les filles sont assez promptes a accepter ce genre de chose. Parce que mettre dans le même panier les agresseurs-harceleurs, et les mecs avec de bonnes intentions mais qui sont maladroits, c'est tuer dans l'oeuf les initiatives de certains qui te liraient et voudraient se lancer.

La normalité, oui, mais ça ne se décrète pas d'un claquement de doigts, et on a le droit a la maladresse quand même.
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