Ceci n'est pas un carnet de séducteur.

Note : 210

le 25.03.2017 par Hillel

150 réponses / Dernière par Perlambre le 23.10.2018, 19h48

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Passées les introspections, parlons rencontre.

Je vais aborder une situation un peu particulière, que je n'ai pas réellement oser aborder jusqu'à maintenant. Et c'est toujours difficile pour moi de le mettre en mot.

Ces hommes qui pourraient me donner envie: fissure dans ma sexualité.

J'ai une attirance sexuelle exclusivement dédiée aux femmes. Mais être homosexuelle ne signifie pas pour autant que les hommes sont inexistants dans ma vie. J'en fais juste l'impasse.

[Anecdote]Il y a eu une situation pas si lointaine où j'ai pensé à vous. Un dragueur de rue, je me suis demandée si ce n'était pas quelqu'un du forum. Il devait avoir la trentaine. Bon, il s'est planté mais c'était un bel effort de sa part. Ça change des "Hey mademoiselle" et compagnie, et pour tout vous dire, c'est assez rare d'être abordée respectueusement pour le souligner (non, toutes les femmes ne sont pas dans l'hyper méfiance). Étant homo, pas sûre que ça vous soit d'un grand intérêt, parce qu'il avait perdu d'avance, mais au cas où, je vous décrypte mes impressions :

Je marchais dans la rue, en passant devant moi il m'a dit "Bonjour" avec un sourire. Il n'était pas franchement moche, pas franchement beau, l'air sympathique. Il avait un bon style, il était souriant, dynamique. Je lui ai répondu la même chose avec un sourire.

Homme : Je t'ai vu passer, tu avais l'air sympa alors je suis venu te parler.
[Séducteur identifié...]
Hillel: D'accord. Mais, pour tout vous dire je suis pressée et...
[Ce n'était pas une excuse, c'était vrai.]
Homme: On peut marcher ensemble peut-être?
[J'ai hésité parce que je savais qu'il avait perdu d'avance. Mais il dégageait un air sympathique qui m'a laissé sur un "pourquoi pas".]
Hillel: Oui, si vous voulez.
Homme: Moi c'est Anthony, tu t'appelles comment?
[C'est très personnel, mais même si je suis jeune, en dehors du net, j'ai horreur qu'un parfait inconnu me tutoie au premier abord. Cependant, ça allait avec son attitude.]
Hillel: Je m'appelle Hillel.
Anthony: C'est joli Hillel! Je compose des musiques, je suis DJ, toi tu fais quoi?
[Ca fait un peu le mec qui essaye de se vendre mais bon. C'est surtout que, honnêtement, à ce stade, je m'en fou de ta vie.]
Hillel: Je travaille dans [...].
Anthony: Ah c'est cool! Où ça?
[Tu demandes "où ça" si tu connais le sujet. Sinon, pourquoi me poser une question dont la réponse n'a aucun intérêt pour toi?]
Hillel: [Mensonge]
Anthony: Okay! Tu n'as pas l'air de venir d'ici, c'est quoi tes origines?
[Sachez que j'éprouve plus d'intérêt envers les personnes qui émettent des hypothèses, que ceux qui me demandent mes origines, question qu'on me pose 100 fois par jour. Ça montre une certaine ouverture au monde que j'apprécie. Et si tu vises dans le mille, point x 10000]
Hillel: Je suis née à [nom de ville].
Anthony: Ah, je ne connais pas c'est où?
[Toujours un mauvais point de ne pas connaître sa géo avec moi, je suis attachée à mon histoire et à un minimum de culture de façon générale.]
Hillel: Vous gagneriez à la connaître, ça fait partie de votre pays. C'est à [...].
[En somme je lui dis: Tu t'es planté. Mais il se sauve pas la face pour un sous.]
Anthony: Ah d'accord! Ça donne un joli résultat [seriously?]. Puis tu es pas comme les autres filles, tu es sympa, souriante, les autres filles font toujours la gueule [charmant, mais à ce stade, la solidarité féminine prime sur la compétition.].
Hillel: C'est gentil mais en fait [gros mensonge, j'ai hésité à dire "j'ai un copain"].
Mec: Oh, tu penses pas qu'on peut se trouver du temps? Allez, je te passe mon numéro, on va se boire un café un jour.
[En vrai, il aurait pu s'arrêter après mon excuse.]
Hillel: Ok.
[Il m'a envoyé un message pour tester si je lui avais donné le bon numéro. Si t'es méfiant, tu sais que tu as perdu, et tu ne me montres pas quelque chose de positif. J'ai noté ensuite "mec relou" pour ne pas avoir à répondre s'il m'appelait. Il m'a appelé deux fois, je n'ai pas répondu. Il m'a envoyé un message, pas répondu. Il a pas réitéré.]

[Fin de l'anecdote]


J'ai l'impression, en prime, que leur intérêt grandit d'autant plus quand ils savent que j'aime les femmes. Comme un goût de défi ou un fantasme à accomplir. Ou bien juste parce qu'ils pensent que ça n'existe pas. Ou bien juste parce qu'ils pensent que c'est "du gâchis".

[Anecdote]Quand j'étais vendeuse, mon ancien patron m'avait relaté un échange pas franchement glorieux des mecs qui bossaient à côté de notre commerce. Et de quand ils ont appris que j'étais homo: Leur envie, comme pari, de me faire changer de bord et de me mettre dans leur pieu. Dont mon chef qui avait tenté de me serrer dans sa voiture. Bon, il y en a aucun qui a réussi.[Fin de l'anecdote]

J'ai vu trois types de "dragueurs" par rapport à mon homosexualité. Les premiers, ce sont les mecs lourds qui vont tenter de te prouver que tu te trompes sur ton orientation (dixit l'anecdote). Le deuxième type, c'est le gars qui tente une séduction passive en espérant qu'à force de se faire passer pour un mec inoffensif (donc, ne pas être comme les autres mecs) il y arrivera. C'est plus souvent le cas quand ces mecs sont des potes. Le troisième type, qui reste archi rare, c'est le mec qui passe au dessus de mon orientation et qui me séduit comme si j'étais hétérosexuelle, avec suffisamment d'intelligence sociale pour ne pas brusquer mon homosexualité et avoir un minimum de réserve. C'est généralement ces derniers qui parviennent à provoquer le doute chez moi.

Mais si la plupart des mecs se prennent des échecs cuisants (pas de leur faute d'ailleurs, il faut s'accorder dessus puisque je suis homo), il existe des hommes donc doués pour semer le doute. Beaucoup plus doués à vrai dire. C'est le cas actuellement pour l'un d'entre eux. Appelons le...

Belle-Gueule

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Belle-Gueule est plus âgé que moi, il a aussi plus d'expérience. Pour le préciser, il est en couple. Cependant, je m'y trompe pas trop, je le vois séduire insidieusement les nanas à la volée, nanas qui gloussent comme des ados et qui le tâtent en passant. Toutes dans ma tranche d'âge, d'ailleurs. Comme si c'était impossible de faire autrement. Je pense qu'il a ça dans le sang.

J'ai toujours eu plus de feeling avec les mecs qui avaient une certaine aisance en séduction. Parce qu'ils ont une intelligence sociale très forte et que je m'entends mieux avec eux que les mecs "lambdas". Parce que c'est toujours amusant de raconter nos aventures, avec ou sans lendemain, ça donne des débats et échanges d'expériences assez drôles. Et puis, j'apprécie davantage de parler des femmes avec quelqu'un de pas beauf et qui en parle intelligemment. Ou parce qu'ils me font penser à mon père et que je fais un complexe Œdipien. Ou tout simplement parce qu'ils sont doués socialement et donc avec moi aussi.

Parlons d'ailleurs de son rapport aux femmes. Il les aime, vraiment. Il est en plein le nez dedans depuis son plus jeune âge, mais il n'en parle pas comme des trophées. Cependant, j'entends toujours une pointe d'égo et de fierté dans sa voix, en ridiculisant un poil trop les mecs moins doués que lui. En même temps, bon, si c'est prouvé...

La rencontre

J'étais fraîchement arrivée sur le service. Belle-Gueule était intervenu durant une réunion et je n'avais pas fait franchement état de son physique. J'avais surtout aimé son éloquence et son raisonnement qui m'avait d'emblée interpellé. C'est donc moi qui suis venue vers lui la première fois. Je l'ai retrouvé après, en lui disant simplement avoir apprécié son intervention pour telle raison. Il ne s'y attendait pas je pense, il est resté con et a dit "merci". Beaucoup plus tard, il m'a avoué que c'est un moment qui l'avait marqué et qui lui avait donné envie de me retrouver.

On a eu ce qu'on appellerait des atomes crochus, alors que de bases, je n'accroche pas particulièrement avec les mecs. Que ça soit dans l'échange, dans l'humour, dans l'intellect, je l'ai adoré. Il est pas vraiment efféminé, même plutôt à l'antipode, mais il a une certaine sensibilité que je qualifierai "féminine". Petit à petit, quand on se retrouvait, on échangeait, puis, de plus en plus longuement.

Il m'a rapidement inviter à aller boire un verre. Pour moi, c'était l'histoire de sortir et je l'appréciais, je n'étais pas du tout dans une optique de séduction ni de jouer avec quoi que ce soit. Je lui ai donc dis oui, mais je me suis sentie obligée de lui annoncer la couleur.

Quand il a appris la première fois que j'aimais les femmes, j'ai vu ses yeux s’écarquiller, montrer de petites brillances et un sourire sur ses lèvres. Pour autant, il n'a pas remis en cause mon orientation et ne m'as pas parlé du "bon" que je n'ai pas rencontré. Il l'a juste respecté et n'a pas approfondi la question. Il m'a parlé de sa copine et ça m'a rassuré. Quand les gens sont en couple, j'ai l'impression d'être sur un terrain "safe". Durant ce verre, il a tout juste habilement aborder le sujet sur les relations amoureuses et m'a demandé si j'étais avec quelqu'un. Puis si j'étais du genre exclusive ou bien plutôt libertine, relation longue, ou d'un soir, mais le sujet s'y prêtait, ça ne faisait pas invasif. Et pas de détail sur "comment vous faites entre vous?", "tu as déjà essayé avec un mec?". J'avais l'impression de parler de cul avec un bon copain.

Après, les choses se sont passées assez naturellement entre nous. J'ai eu tendance à remarquer qu'il est devenu plus tactile avec moi. Tendance à remarquer qu'il parlait de plus en plus de sexe avec insistance. Mais je me suis dit que ça allait bien avec nos précédents échanges, pas d'interprétation de mon côté.

Et à vrai dire ça ne me dérange pas. Comme dit plus haut, je ne suis pas du tout dans une optique de séduction, je le vois comme un gentil copain. MAIS je dois avouer que sa façon de parler comme si de rien n'était de ce qu'il a pu faire à d'autres femmes m'a donné quelques frissons dans la culotte. Puis, que ça m'est arrivé de me masturber en pensant à lui. Damn.

J'ai horreur de ses petits regards et sourire en coin sorti de nulle part parce que j'ai l'impression qu'il m'envoie des signaux que je n'ai pas du tout envie de recevoir, et parce que ça ne me laisse pas indifférente. En fait il m'énerve parce qu'il provoque chez moi le doute et que je suis quelqu'un de fière et d'égocentrique.


Flashback 17 ans, le libertin chtarbé: Le jour où j'ai pensé coucher avec un homme.

Je n'en ai pas parlé parce que sans rapport avec les femmes, mais la fois où je me suis laissée imaginer coucher avec un mec, c'était avec le libertin bisexuel de quand j'avais 17 ans. A force de jouer au mec séduisant avec moi sans pour autant renier mon homosexualité, je me suis laissée prendre d'affection. Puis comme il était bi, ça nous permettait d'être en relation "libre": lui allait voir des garçons s'il avait envie et moi des filles. Je trouvais ça "amusant" de jouer l'ambiguïté avec lui, parce qu'il ne le faisait pas sans respect. Je n'étais pas attirée sexuellement, mais affectivement, peut-être. Je me disais en tout cas que s'il y avait un seul mec avec qui je devais essayer, ce serait lui. Parce que je me disais qu'il le ferait en douceur, qu'il me respecterait. Il était vraiment adorable.

On avait bien tenté deux trois fois les préliminaires. On avait commencé à légèrement se caresser. J'ai tâté son pénis à travers ses pantalons, jamais sans. Puis j'étais une allumeuse de première, je savais comment le pousser à bout. Ce qui avait pour effet de le faire bander, mais pas moi de mouiller quand il me touchait. J'étais encore trop en prise avec mes traumatismes et je tremblais comme une feuille morte. Il me demandait: "Pourquoi est-ce que tu trembles?", je lui répondais "Ce n'est rien, j'ai un peu froid", tout en repoussant le moment. Il sentait bien que j'étais sèche. En réalité, j'avais des flash, je n'y arrivais pas. Il était pourtant doux, précautionneux. Mais rien qu'imaginer sa queue à l'intérieur de moi me faisait pleurer. Alors que d'autres fois, l'imaginer pouvait m'exciter.

Au final, ça n'a pas marché plus longtemps parce qu'il était devenu trop jaloux/dépendant et qu'il essayait de me mettre une laisse au cou. Il ne supportait pas que j'éprouve de l'attirance pour d'autres que lui. Un jour il a pété les plombs et m'a sorti:
C'est à MOI que tu dois t'attacher!
Hors l'idée de base était claire: LIBRE. Maintenant, j'ai bien conscience que je ne lui donnais pas ce qu'il voulait et qu'au pire, j'aurai dû ne pas tenter avec lui.

Malaise.

Belle-gueule me fait un peu penser à lui.

J'ai découvert qu'en fait, il était pas si confiant que ça en lui-même. Qu'il avait en fait toujours peur qu'on se foute de sa gueule. C'est difficile de ne pas paraître ambigüe avec les hommes quand on est une femme homosexuelle. Parce que je dis des choses sans filtre du fait d'être homo, qui peuvent être interprété d'une mauvaise façon parce que je suis une femme.

En même temps ça me touchait. Je lui ai dis les qualités que je lui trouvais. Puis, qu'il est honnêtement beau, intéressant, drôle, intelligent, sensible. Que n'importe quelle nana serait conne de s'en priver. Dans mon discours, ça peut passer pour la nana amoureuse mais pas du tout. Je le dis plus comme quelqu'un de bienveillant qui éprouve une affection sincère. Puis si je me mettais à le séduire, je ne m'y prendrai pas du tout de cette façon.

Depuis, il fait étalage de mes qualités. Dans le genre "Il n'y a rien qui me déplaise chez toi". J'évite soigneusement de répondre, je fais comme si je n'avais rien entendue ou bien je souris et je fuis son regard. Les compliments qui viennent d'un homme, ça me met mal à l'aise. Je sais que mon rapport aux hommes n'est pas neutre mais je n'arrive pas à m'en dépêtrer. Quand je sens qu'il essaye timidement d'en parler à nouveau, de dire quelque chose de cet ordre, je change rapidement de sujet comme si de rien n'était. Ça me met à l'aise parce qu'il insiste.

En même temps, j'ai bien conscience d'être ambiguë. Dans le genre "je t'apprendrai" quand on parle de cul, avec son foutu sourire en coin. C'est vraiment pas intelligent, mais je ne le dis pas avec une intention sur le coup. C'est bizarre quoi.

Puis merde, je suis juste conne. Je suis conne de passer devant lui en mettant en évidence mon fessier tout lentement et le frôlant par "inadvertance". Je suis conne de le toucher pendant qu'on discute. De lui épeler tout ce qui me fait jouir sexuellement en l'épelant en toute lettre et en le fixant dans les yeux sans détourner le regard. De lui décrire des scènes torrides entre nanas.

Je suis agacée parce que ça me fait revenir à cette nana que j'étais quand j'étais ado. Être légèrement plus sensuelle, ambigüe, sexuelle, avec une estime de moi à zéro, pas franchement glorieuse. Je m'en empêche mais c'est difficile. Quand je sais que je vais le voir, j'accentue davantage la coquetterie et ma sensualité. En fait, quand je commence à sortir mon œil de chat, c'est jamais de bonnes augures.

J'avoue être honnêtement un peu perdue. Je n'ai pas du tout envie d'aller sur un terrain sexuel avec lui, en même temps je ressens quelque chose de l'ordre de l'attirance, sans savoir si ce n'est pas juste un retour dans le passé. Les hommes plus âgés ont tendance à provoquer ça chez moi. Malgré tout, je ne me sens pas moins homosexuelle. Je ne me sens pas bien parce que j'ai l'impression qu'en sa présence je suis quelqu'un que je ne reconnais pas du tout.

[Interdit au moins de 18 ans]

Je n'ai pas l'intention de faire quoi que ce soit auprès de lui. Si vous voulez, c'est comme monter graduellement des échelles à force de rencontre. Puis je n'ai pas nécessairement l'impression de lui plaire. J'ai trop peu développé mon sens relationnel avec les garçons. Puis, je ne voudrais pas le savoir. Puis je ne suis pas prête.

Mais depuis, j'ai légèrement l'impression qu'il y a une espèce de fissure dans mon orientation sexuelle qui jusqu'ici était parfaitement établie. J'avoue penser de plus en plus aux queues, plus présentes dans mes fantasmes qu'avant. J'avoue les trouver plus excitantes que ce n'était le cas jusqu'à maintenant. Ça ne me laisse plus si indifférente de tomber sur un mec qui a de l'aisance sociale, de jolis muscles, une belle gueule, parfaitement sexuel, intellectuellement plaisant, j'imagine d'emblée, sans trop le vouloir, ce que pourrait être mon corps entre ses mains, ou ce que pourrait être son corps sans vêtement.

Du fait de mon expérience en trauma, je suis un peu perdue de savoir si ce n'est pas une lubie "éphémère", ou bien si le trauma vécu ne m'a pas bloqué dans mon rapport aux hommes alors que j'avais une attirance de base. Je le saurai peut-être jamais parce que c'est arrivé relativement tôt dans ma vie. J'aime pas bien penser être un potentiel exemple de "pourquoi qu'on devient homo et pas bi". En même temps, j'ai pas l'impression que les nanas sont moins hétérosexuelles en l'ayant vécu.

La seule chose dont j'ai conscience, c'est que coucher avec un homme m'effraie. J'ai peur d'avoir mal. J'ai peur qu'il ne respecte pas mon envie puis ma soudaine non-envie. J'ai peur de la zone grise. J'ai peur qu'il ne connaisse que la pénétration, même si au final c'est de ça dont j'ai envie.

Et je me dis qu'en fait, il doit exister peu d'hommes qui auraient cette patience avec moi, ce qui me donne un frein pour me jeter de façon pleine et entière dans une expérience sexuelle avec eux. Qu'on me verrait comme une espèce de nana tordue (dans le genre "LSE") qui vaut pas vraiment le détour, qu'on me re-traite d'allumeuse, de nymphomane ou je ne sais quoi. Puis, je ne me vois pas expliquer en long en large et en travers comme je fonctionne, mes questionnements ou mes raisonnements intimes avant de coucher avec un mec pour qu'il comprenne ce dont j'ai besoin et envie, alors qu'avec une nana c'est plus facile.

Mais oui, j'y pense. Dernièrement, depuis deux trois rapports avec les nanas, je me rends compte que je suis moins "bloquée" en bas. J'ai un blocage physique, et j'ai l'impression que je m'en délivre petit à petit. Mon vagin n'est plus aussi réfractaire, sur la défensif, et j'ai même éprouvé un orgasme vaginal que je n'avais jamais vécu jusqu'à maintenant, toujours clitoridien. Je me demande si cette "libération" progressive n'est pas à la source de mon soudain questionnement envers les hommes. Je n'en sais rien.

Maintenant, je sais que les femmes provoquent chez moi des désirs X10000 et qu'elles sont indétrônables dans ma sexualité et mon âme. Voilà ma seule certitude pleine et entière.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 21.01.18, 19h29 par Jalapeno
  • [0] Intéressant le 21.01.18, 21h08 par mistermint
  • [+1] Intéressant le 27.01.18, 14h20 par Moumane
  • [+1] Intéressant le 01.02.18, 20h13 par Onmyoji
Au delà du trauma, je me demande s'il n'y a pas la crainte de lâcher prise, de te départir de ton identité sexuelle actuelle. J'ai quelques amies homo qui sont passées par les mêmes questionnements que toi. Elles ont une attirance sexuelle pour certains mecs mais préfèrent ne pas se lancer de peur de compromettre l'équilibre qu'elles ont trouvé dans l'homosexualité. Il y aussi parfois la peur d'être rejeté par leurs potes et le milieu gay en général.
En fait c'est absurde, mais force est de constater qu'il est plus compliqué - moins "socialement admis" de nos jours - d'être bi que d'être homo.
Avec mon regard d'hétéro : j'ai l'impression qu'assumer son homosexualité demande déjà tellement de courage et d'énergie (coming out, discriminations, etc) qu'il est très difficile de démarrer ensuite une relation hétéro, avec peut-être le sentiment de devoir tout recommencer et de se trahir.
Cela dit je suis peut-être complètement à côté de la plaque hein, mais ton cheminement est intéressant en tous cas.
Hillel a écrit :Puis je n'ai pas nécessairement l'impression de lui plaire.
D'après ce que tu racontes, il a quand même l'air très intéressé.
Hillel a écrit :La seule chose dont j'ai conscience, c'est que coucher avec un homme m'effraie. J'ai peur d'avoir mal. J'ai peur qu'il ne respecte pas mon envie puis ma soudaine non-envie. J'ai peur de la zone grise. J'ai peur qu'il ne connaisse que la pénétration, même si au final c'est de ça dont j'ai envie. [...]
Et je me dis qu'en fait, il doit exister peu d'hommes qui auraient cette patience avec moi, ce qui me donne un frein pour me jeter de façon pleine et entière dans une expérience sexuelle avec eux. Qu'on me verrait comme une espèce de nana tordue (dans le genre "LSE") qui vaut pas vraiment le détour, qu'on me re-traite d'allumeuse, de nymphomane ou je ne sais quoi. Puis, je ne me vois pas expliquer en long en large et en travers comme je fonctionne, mes questionnements ou mes raisonnements intimes avant de coucher avec un mec pour qu'il comprenne ce dont j'ai besoin et envie, alors qu'avec une nana c'est plus facile.
En fait je pense que ce sont aussi des questions que se posent plein de nanas hétéro, surtout quand elles ont peu d'expérience et qu'elles ont des rapports douloureux (vaginisme ou autre). Te base pas sur tout ce que tu as pu lire ici sur les LSE etc. Si tu tombes sur un mec correct, il n'y a pas de raison qu'il te traite mal parce que tu as peu d'expérience. Pas forcément nécessaire de tout lui expliquer de long en large comment faire non plus, mais tu peux toujours le guider...

Enfin bon, tout ça reste hypothétique hein, je ne voudrais pas fissurer encore plus :mrgreen:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 21.01.18, 20h43 par Hillel
  • [+1] Constructif le 21.01.18, 21h08 par mistermint
  • [+1] +1 le 21.01.18, 21h17 par Allandrightnow
  • [+1] Bonne idée le 21.01.18, 21h41 par Vinsy
@Jalapeno: Dommage qu'on ne puisse combiner nos notes. C'était entre "intéressant", "bonne idée", et "merci".

Je ne peux rien contredire dans ce que tu as dit, ça me parle. Et puis, ce que tu relates de tes amies, c'est aussi ce que j'ai pu constaté autour de moi. Je pensais juste pas que ces questionnements m'arriveraient à moi aussi. Je ne saurai dire exactement la source comme c'est le cas de tes amies, mais il y a en tout cas quelque chose de déstabilisant.

Et puis, je n'en suis pas encore clairement à dire "Je suis attirée par les hommes aussi". C'en est plus à des sensations, des désirs, des fantasmes encore un peu floues, pas claires pour moi.
Avec mon regard d'hétéro : j'ai l'impression qu'assumer son homosexualité demande déjà tellement de courage et d'énergie (coming out, discriminations, etc) qu'il est très difficile de démarrer ensuite une relation hétéro, avec peut-être le sentiment de devoir tout recommencer et de se trahir.
[...]
nanas hétéro, surtout quand elles ont peu d'expérience et qu'elles ont des rapports douloureux
Vrai... Tu soulignes quelque chose d'intéressant, qu'il faudrait aussi que je me penche du côté des nanas qui ont vécu-géré leur première fois avec un mec.
Pas forcément nécessaire de tout lui expliquer de long en large comment faire non plus, mais tu peux toujours le guider...
Tu n'aurais pas envie d'ouvrir un topic à ce sujet par hasard? :mrgreen:

Sérieusement, j'arrive à comprendre l'idée mais pas du tout ce que ça peut donner en pratique.

J'ai peut être aussi ce préjugé que c'est plus facile quand on est autour des 17-20 ans de "découvrir" sa sexualité mais qu'approchant les 25 ans, il y a peut être moins d'hommes qui se font chier avec l'inexpérience et qui ont des envies plus... pressantes?
C'est joliment écrit.

Cependant si je traduis en simple la situation c'est:

>tu as en face de toi un mec qui a l'air avant tout très beau (son surnom est loin d'être anodin), donc t'es "amadouée" de base. C'est marrant car tu parles beaucoup de son intellect et son aisance, comme si quelque part tu te doutais que c'était avant tout très "primitif" comme style d'attraction!
Bien sur, le fait qu'il soit à l'aise, plus agé donc posé, qu'il a l'air d'avoir un bon train de vie ne fait qu'adoucir le tout.

Désolé, j'ai pas envie d'avoir l'air de coller mes lubies partout haha, mais là mon intuition me dit que c'est clairement ça :)

Si c'est une douceur et que tu t'en sent l'envie vas-y. Je ne pense pas qu'il y ait occasion meilleure.
Si je devais coucher avec un mec un jour, je prendrais soin de prendre un BG aussi.
J'ai peut être aussi ce préjugé que c'est plus facile quand on est autour des 17-20 ans de "découvrir" sa sexualité mais qu'approchant les 25 ans, il y a peut être moins d'hommes qui se font chier avec l'inexpérience et qui ont des envies plus... pressantes?
Pas sûr!
D'autre part, des femmes avec "du kilomètre" ne sont pas forcément plus magiques que des plus jeunes.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 22.01.18, 09h39 par Allandrightnow
  • [+1] Intéressant le 22.01.18, 21h40 par Hillel
  • [0] C'est pas si simple le 01.02.18, 20h16 par Onmyoji
Pas forcément nécessaire de tout lui expliquer de long en large comment faire non plus, mais tu peux toujours le guider...
Certes, on pourrait en faire un sujet à part entière, mais déjà quelques éléments de réponse avec un exemple perso : quand je caresse une nana, il arrive qu'elle mette sa main sur la mienne pour m'imprimer un rythme, appuyer plus ou moins fort, plus ou moins vite, plus ou moins loin, etc.
Les halètements et gémissements sont aussi un bon indicateur pour savoir si on est sur la bonne voie. Tu peux aussi te mettre spontanément dans une position que tu aimes bien (à quatre pattes si tu aimes la levrette, etc).
Bref, il y a pas mal de possibilités pour guider un mec non-verbalement... pour peu qu'il soit un minimum humble et attentif, mais je pense qu'on est pas tous des gros bourrins au pieu :mrgreen:
Je pars du principe qu'il y a énormément de diversité en matière de cul, donc autant communiquer sur ce qu'on aime ou pas, avant, pendant, après la partie de jambes en l'air. Les suivantes n'en seront que meilleures...
sans oublier certaines astuces que des nanas m'ont apprises et qui ont fait plaisir à d'autres filles par la suite, merci à elles ! :wink:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Ca va mieux en le disant le 22.01.18, 21h41 par Hillel
Merci à vous deux pour vos conseils/retour d'expérience! Je ne peux pas mieux tomber.
comme si quelque part tu te doutais que c'était avant tout très "primitif" comme style d'attraction!
Ton analyse est intéressante, peut-être est-elle vraie quelque part ou vraie plus tard, mais ce n'est pas de cette façon que je le vois aujourd'hui.

Je ne pense pas que le reste soit un plus, je pense au contraire que la belle gueule est ce plus, et que sans le reste je ne m'y serai pas penchée deux secondes.

En y réfléchissant un peu, mon attraction primitive je la trouve essentiellement avec les femmes. C'est purement instinctif: j'aime lesfemmes. Il y a moins de critère d'exigence (pas aucune mais moins). Un joli visage et/ou un corps sexy, suffit amplement à provoquer chez moi le désir.

Alors que j'accorde le doute pour certains hommes, en tant que personne incarnée. Pas l'homme comme entité. Il y a des tas de mecs que je trouve honnêtement beaux sans que ça ne provoque chez moi une attraction. A contrario, j'ai déjà eu une attraction très forte pour un mec pas canon (et pas le mec bisexuel) juste parce que je le trouvais drôle et qu'il avait cette sensibilité indéfinissablement "féminine". Ce qui le rendait très beau à mes yeux. Mais il m'avait tellement perturbée et rendu si timide que je n'ai rien osé faire...

Jusqu'à maintenant, je n'ai pas éprouvé d'attirances sexuelles plus que ça envers des mecs. Des semblants d'attractivités, vite tombées à l'eau, oui. Une attraction qui irait plus loin, ce n'est pas la règle, c'est l'exception.

Penser à des queues aujourd'hui, oui ça m'excite, mais ça reste dans mon imaginaire, et j'imagine que ce ne seront que des hommes en particulier qui m'exciteraient vraiment. Alors que je sais que c'est valable pour les femmes de façon générale.

C'est difficile à expliquer. Mais à vrai dire, c'est peut-être aussi parce que je n'ai jamais exploré physiquement cette possibilité que je le vois de cette façon.
Si c'est une douceur et que tu t'en sent l'envie vas-y. Je ne pense pas qu'il y ait occasion meilleure.
Je ne pense pas le voir comme une première occasion (peut-être que s'il était plus libre et moi plus prête ce serait). Je le vois plus comme l'opportunité d'explorer cette sexualité chez moi que jusqu'ici je ne me suis jamais évoquée à moi-même vraiment, pleinement, comme une possibilité à venir, peut-être un futur proche. Mais qui sait? Si l'occasion se présentait...
D'autre part, des femmes avec "du kilomètre" ne sont pas forcément plus magiques que des plus jeunes.
Je te l'accorde. ;)

@Jalapeno:

Pour ce qui est de guider avec la main, la voix, les cambrures, les positions, c'est quelque chose que je fais avec les femmes et c'est vrai que ça marche bien (même si ça ne résout pas toujours tout :mrgreen: ). Puis, je n'ai pas peur de vos mains, ni de vos langues ni une quelconque autre partie de votre corps. Si ce n'est la pénétration avec le pénis.

Un exemple bête, pour expliquer: Souvent, les nanas me racontent qu'en mi-parcours ou fin de parcours, elles ressentent une douleur, ça brûle, elles n'ont plus envie. MAIS elles ont la patience d'attendre jusqu'au bout. Rien que ça je trouve ça aberrant. Entre femme, je sais qu'on a une grande liberté à ce niveau là, mais j'ignore comment ça se passe de l'autre côté.

Bon cela dit, faudrait ouvrir tout un sujet sur la question et tout une (des) expérience(s) à découvrir. :roll: J'imagine que ce sont des choses qui se "mûrissent" une fois les pieds dans le plat qui ne peuvent pas juste être théorisées.
sans oublier certaines astuces que des nanas m'ont apprises et qui ont fait plaisir à d'autres filles par la suite, merci à elles !
Il est malin... ;)
Un sujet qui me tenait à coeur d'aborder.

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"Je tends à quitter toutes relations fusionnelles ; me sentir « célibataire », tout en étant capable de tendresse, de sincérité, de douceur, de sexualités. Je tends à être plus sujette dans mes amitiés et amitiés sexuelles.

Je me rends compte que mes idées, mes constructions affectives sont en décalage avec les représentations courantes de l’Amour et de l’amitié. En particulier, cette séparation-opposition entre l’Amour et l’amitié, qui contribue à préserver le modèle dominant du couple marié-fermé.

[...]

Je me sens décalée ; je ne sors avec personne, j’ai des ami-e-s, plus ou moins estimé-e-s, qui m’apportent plus ou moins, à qui j’ai envie d’apporter plus ou moins. Parce que je les estime, et quand je suis heureuse de la relation amicale que je développe avec elles/eux, j’ai envie de leur signifier avec mes signes d’affection et de satisfactions : un massage, un bisou, un baiser, une longue embrassade, un câlin, des caresses, un sourire, dormir dans leur chaleur, ou encore avoir des relations sensuelles ou sexuelles avec elles/eux.

Il s’agit d’échanges tendres et multiples pour dire que je les apprécie, et non mettre en place une relation de couple ou des relations de couples plus ou moins ambiguës.

J’essaye d’être relativement autonome, tout en échangeant le plaisir des corps, sans possessivité, sans une mainmise oppressante sur l’autre.

Etre célibataire ne signifie pas ne toucher personne ; avoir des relations sexuelles avec quelqu’un-e ne signifie pas dépendance et amour fusionnel."

Texte complet: https://infokiosques.net/lire.php?id_article=158

Voilà le texte que j'avais lu lorsque je suis sortie d'une relation qu'on nomme "exclusive". Autrement, le couple. Quand ma dépendance à l'autre était telle que ça ne pouvait plus que me sauter aux yeux: sans elle, je ne suis rien. Me vautrant dans le célibat honteux, parce qu'être seule m'apparaissait comme un pur échec sentimental. Et pas seulement sentimental, humain. Devais-je être trop laide, trop conne, trop inintéressante, trop peu valeureuse, trop peu sensuelle, trop peu bonne au pieu. Trop peu. Pourtant je n'étais ni laide, ni conne, ni inintéressante, ni peureuse, ni forcément platonique, ni un mauvais coup, j'étais juste momentanément seule avec mes sentiments amoureux.

L'amour c'était une injustice, un pari mal négocié : il y a ceux qui y ont droit et ceux qui doivent faire sans. Ceux qui sont "bons à ça" et ceux qui sont mauvais au jeu. La classe des célibataires, c'était ceux qui étaient peu séduisants, qui ne savaient ni parler, ni toucher, ceux mal-fagotés, ceux aux troubles psys, ceux indésirables.

Inévitablement, je voulais sortir de ce groupe de personnes. Il fallait que j'enchaîne sur d'autres relations, il fallait vite que je remplace la perle par une autre pour prouver ma valeur. J'allais de rencontre en rencontre et j'angoissais, parce que je ne tombais pas amoureuse, parce que je n'arrivais pas à me projeter avec toutes ces femmes. Parce qu'en fait je cherchais à trouver une relation exclusive à travers elles, et non pas à vivre une relation avec elles.

J'étais dans ce perpétuel raisonnement: "Vaut-il réellement mieux être seule que mal accompagnée ?". Sauf que, je n'ai jamais réussi à être en couple avec des personnes avec qui je n'étais jamais susceptible de tomber amoureuse. Je suis trop entière.

Alors je préférais les plans culs. J'enlevai aux plans culs leurs valeurs humaines. Elles étaient celles qui me permettaient de ne pas être entièrement seule, mais pas assez pour que je daigne leur accorder plus de tendresse, d'intérêt, ou d''affection. Il y avait trois libellés pour mes relations: L'amour, l'amitié, et les plans culs. L'amour ne pouvait être l'amitié, l'amitié ne pouvait être l'amour, les plans cul ne pouvaient être l'amitié, l'amour ne pouvait être un plan cul.

Et puis je suis tombée sur ce "Contre l'amour" alors qu'il était pour. Toutes mes idées préconçues, mes normes avec la relation exclusive volaient en éclat. J'avais dès lors horreur du mot "exclusif". J'avais horreur quand une femme me demandait de choisir entre l'exclusivité, ou le plan cul, ou rien, sans nuance possible au milieu: fais ton choix, et dans un délai imparti d'une, deux semaines, trois semaines.

J'avais horreur des règles qu'on m'imposait, se voir à une fréquence régulière, se donner des nouvelles après une absence, prioriser le couple sur tout parce que l'amour doit être le plus important sinon tu ne m'aimes pas, ne pas ne serait-ce que regarder les autres jolies femmes qui m'entourent, la jalousie étant une preuve de mon amour et de mon affection pleine, et l'absence un je m'en foutisme sentimental. Ne surtout pas ne pas avoir envie de faire l'amour particulièrement ce soir là, la libido régulièrement affichée étant également une preuve d'amour, et celle en bas baisse la preuve d'un détachement. Toutes ces règles que l'on suit et que l'on n'a en fait jamais réellement questionné. D'ailleurs que l'on applique, sans fondement, en dehors du sacro-saint mariage. La fidélité, la relation sexuelle, la résidence commune, entre autre. Et pour que ça soit possible, ça implique certains normalisations des comportements.

Dans les multiples relations que j'ai vécues par la suite, je vrillais. Si, il faut que je sois jalouse, non, je ne suis pas obligée, si, il faut qu'elle soit attirée par moi et uniquement par moi, non, ce n'est pas le plus important. Je n'avais jamais le temps de réellement trouver des réponses claires parce que j'enchaînais les relations. Je n'étais jamais très longtemps seule.

Et puis, un jour si. Des mois passaient sans que rien ne se passe d'amoureux. Puis des mois passaient sans que je ne cherche particulièrement à en avoir. Des mois passent et je me demande si j'en serai à nouveau capable. Un jour. Des mois passent.

Et il y a ce jour où je me suis rendue compte que j'étais seule... et épanouie. Mon temps ne consistait plus à trouver un futur plan cul ni un futur plan amoureux. Il consistait à m'épanouir dans ma vie, dans chacun de ses aspects. Je trouvais de l'amour dans toutes les formes de relation. J'aimais le temps libre que je passais avec moi-même, puis les autres. J'aimais éprouver de l'amitié pour quelqu'un qui m'attirait sexuellement, j'aimais éprouver de la tendresse pour une relation d'un soir ou deux. J'aimais donner de l'importance à toutes les relations que je vivais sans hiérarchisation.

C'est pas plus, c'est pas moins. C'est différent.

Ma vision des relations amoureuses est particulière, et parfois partagée. Parfois pas. Elle est ce mi-chemin entre l'essentialisme et l'existentialisme. Elle se veut monogame, mais pas exclusive. Si j'ai cette tendance naturelle à vouer tout un sentiment envers une personne particulière (exclusivité), d'autres sentiments me traversent pour d'autres (libertine), sans que l'enjeu soit terrible ni pour l'un, ni pour l'autre. Il y a l'attirance esthétique, romantique, sexuel, intellectuel, amicale, bref, multiple.

Les gens pensent que, parce que je suis célibataire (donc non affilié spécifiquement à un autre être humain), je n'ai aucune relation, ni sexuelle, ni affective. Les gens pensent que, parce que je suis une femme libre et indépendante, je suis égoïste, infidèle ou inaccessible. Les gens pensent que, parce que je ne suis pas en accord avec l'exclusivité, je suis forcément libertine ou polyamoureuse.

Le célibat est simplement pour moi un état individuel naturel, quand être en couple est un état social que l'on construit. On ne nait pas avec une bague aux doigts. L'un n'est pas bien, l'autre mal, l'un n'est pas meilleur et l'autre moins flatteur. Pour les gens, c'est l'inverse.

Hors, il n'y a rien qui transpire plus le manque d'estime pour soi-même que de se dévaloriser parce qu'on a été momentanément en couple, mais plus maintenant.

Alors que ne pas dévaloriser le célibat n'empêche pas de bien vivre la relation amoureuse, sacraliser la relation amoureuse empêche de bien vivre le célibat.

Bien sûr qu'on ne parle pas de misère affective. On ne parle pas de ceux qui n'ont jamais connu l'amour sous quelque forme que ce soit. On ne parle pas de ceux qui aimeraient momentanément se retrouver entre des bras ou baiser pour le plaisir. On ne parle pas de ceux qui vivent actuellement une rupture qui leur est douloureuse. On ne parle même pas de simplement vouloir être auprès de quelqu'un. On parle de célibat. D'une prise de distance.


Célibat:

A.− État de vie d'une personne qui n'est pas encore mariée, ou qui ne se marie pas


Je pense qu'on oublie trop souvent que l'amour n'est ni une lutte, ni une conquête. L'amour, c'est. Et je pense pouvoir dire, sauf isolement, qu'on n'est jamais dans son absence.

Pour ceux que ça intéresse, je vous laisse en lecture "Au-delà du personnel", qui revêt une critique de l'exclusivité amoureuse.

http://www.atelierdecreationlibertaire. ... Audela.pdf


Et sur ces jolies paroles:

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Tu as l'air d'être très préocuppée par les éventuels "labels" que les gens pourraient porter sur toi Hillel.
Tu te penses beaucoup. Tu as l'air vraiment de porter de l'importance sur la question de l'identité. Pourquoi?

J'ai pas accroché avec tout dans le Pouvoir de l'Instant présent, mais ça pourrait te parler sur ce volet là (le fait de "se penser").
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Bonne idée le 01.02.18, 21h43 par The_PoP
  • [0] En effet le 03.02.18, 13h31 par Hillel
  • [+1] Bonne idée le 04.02.18, 12h03 par Vinsy
" En même temps, j'ai pas l'impression que les nanas sont moins hétérosexuelles en l'ayant vécu.":
Tu as peur d'être un exemple de pourquoi tu es toi et pas autrement.
Déjà ça passe en référence au regard des autres. Mais aussi tu oublies le plus important dans ta remarque. Si ça t'a affectée (c'est pas dit, tu avais sans doute cette inclinaison à l'origine. Beaucoup de gens informés pensent aujourd'hui qu'il y a un lien fort avec la génétique, l'exposition foetale du cerveau aux hormones et la formation de certaines structures cérébrales qui définissent l'identité et la motivation sexuelle) et que ça t'a affectée ainsi; c'est parce que tu es toi. Quelle que soit la raison, intrinsèque ou juste le fruit d'une personnalité, au fond qu'est ce que ça change. Ce sont les femmes qui te font vibrer, mais il y a de l'espace dans ton cerveau pour le fantasme masculin, parce que tu restes une femme complète et votre nature fait que tu as sans doute cet instinct là, même si je mets pas ta réaction à belle gueule sur le même compte que Smooth.
Et puis ça peut être assuré chose que l'instinct, juste comme tu dis que cette sensibilité à laquelle tu réagis n'est pas finalement si féminine, juste qu'elle existe et que toi tu y réagis.
Je mets ça en parallèle du fait de réagir encore à une femme charmante quand je suis en couple. Le fait de l'être et même d'aimer ne bloque pas mon cerveau. Si je continue à aimer c'est que je suis réceptif à certaines choses.
Donc quelqu'un d'autre peut arriver et me stimuler sur les mêmes canaux, ou d'autres. Ça veut pas dire que je vais sauter dessus. Juste être charmé.

Après ta personnalité fait que tu aimes bien rendre l'attirance que tu as en séduisant à ton tour. Tu n'aimes pas être en restes, tu n'aimes pas ne pas avoir un pouvoir réciproque sur l'autre, ta dernières relations mettaient en avant le malaise quand tu perdais le contrôle de tes sentiments alors que les autres étaient plus détachées, moins impliquées.
Ce faisant tu mets le doigt dans l'engrenage. Et plus tu te dis: "j'ai pas envie de ça avec lui", plus tu y penses. Plus ton cerveau rationalise le pourquoi ton attirance est là, et désarme tes préventions instinctives. Il fait son boulot. Il te dit "hey, c'est cool, tu serais pas aussi bêcheuse avec une fille".
Il a raison.
Bien sûr tu as un passif lourd à assumer qui joue dans la balance. Mais pour le reste c'est ta fierté qui amplifie d'autant ton attirance à mesure que tu essaies de le séduire, que ça marche sans pour autant aller à ton rythme habituellement rapide, ou que ça le fait pas toujours réagir alors que toi tu es accrochée à ses lèvres, à ce qu'il pense, à ce qu'il veut faire de toi.

Si tu te détaches du jeu, du besoin de réciprocité, du fait que c'est flatteur d'attirer un mec brillant et d'autant plus qu'il s'intéresse à toi malgré la barrière (modulo le fait qu'il le fait pas par beauferie mais par pour intérêt pour TOI), qu'est ce qui reste?
Un fantasme, une envie persistant de construire des échanges à deux qui peuvent mener à une conclusion ou juste l'envie d'échanger à la cool avec un mec qui te prend pas la tête, qui est une bonne alternative aux filles avec qui il peut toujours y avoir un rapport de séduction parce que tu es attirante et aussi attirée, et qui a un ton un peu ambigu qui tend les choses drôles mais no way?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Like a boss ! le 03.02.18, 14h02 par Hillel
Réponses.

@Mr.Smooth:
Mr.Smooth a écrit :Tu as l'air d'être très préocuppée par les éventuels "labels" que les gens pourraient porter sur toi Hillel.
Tu te penses beaucoup. Tu as l'air vraiment de porter de l'importance sur la question de l'identité. Pourquoi?
Je vais éviter de partir dans une psychanalyse approfondie, ça prendrai des heures à t'expliquer pourquoi et ça reste des explications subjectives qui peuvent revêtir une autre réalité... Très synthétiquement, pour fixer ce qui t'intéresse, la question de l'identité est quasi pathologique chez moi. Si on m'accorde une très grande lucidité sur les autres, j'en ai très peu pour moi-même. Tu vas me dire, c'est le jeu du juge et du parti. Juste, j'ai du mal à me définir, mon image est inconstante. Pour cette raison, je déteste ressentir l'incongruence chez moi. J'ai besoin de trouver des liens logiques, de la cohérence, une harmonie. C'est ce qui me permet de structurer ma personnalité.

Il est donc plus ou moins normal, je pense, que ça soit un pan important de mes réflexions. Je suis dans une espèce de recherche de vérité sur moi-même assez compulsive, parce que souvent sujette à la dépersonnalisation.

Sinon, j'ai horreur d'entendre quelque chose sur moi qui ne reflète pas la réalité, qui ne trouve écho nulle part chez moi, particulièrement quand ça vise à me blesser. A vrai dire, c'est déjà tellement compliqué pour moi de me comprendre et me connaître qu'aller à l'encontre, c'est bousiller mon travail introspectif. Puis, si c'est quelqu'un qui n'a aucune place dans ma vie, pas de soucis, quand ça vient de quelqu'un qui en a, c'est plus compliqué.

Merci pour ta recommandation littéraire. Si tu pouvais poster un bout de ce passage qui te fait écho dans tout ça, je veux bien.

@Onmyoji:
Tu as peur d'être un exemple de pourquoi tu es toi et pas autrement.
Je ne l'avais pas vu sous cet angle, mais maintenant que tu le dis, oui, ça parait irrationnel.
Le fait de l'être et même d'aimer ne bloque pas mon cerveau. Si je continue à aimer c'est que je suis réceptif à certaines choses.
Donc quelqu'un d'autre peut arriver et me stimuler sur les mêmes canaux, ou d'autres.
J'aime bien la métaphore. C'est un prisme intéressant.
Après ta personnalité fait que tu aimes bien rendre l'attirance que tu as en séduisant à ton tour. Tu n'aimes pas être en restes, tu n'aimes pas ne pas avoir un pouvoir réciproque sur l'autre, ta dernières relations mettaient en avant le malaise quand tu perdais le contrôle de tes sentiments alors que les autres étaient plus détachées, moins impliquées. .
Cette partie de ta réponse, et le reste faisant, je n'en ai jamais réellement eu conscience, mais, tu as l'air de mettre le doigt sur quelque chose d'important, tout du moins pertinent.
Un fantasme, une envie persistant de construire des échanges à deux qui peuvent mener à une conclusion ou juste l'envie d'échanger à la cool avec un mec qui te prend pas la tête, qui est une bonne alternative aux filles avec qui il peut toujours y avoir un rapport de séduction parce que tu es attirante et aussi attirée, et qui a un ton un peu ambigu qui tend les choses drôles mais no way?
En fait... oui, tu as parfaitement raison. A vrai dire, je dois modifier quelque peu cette réalité toute simple et évidente. Je mets des enjeux où il n'y en a pas. Quelque part plus loin dans mon journal:
Alors je ne pourrai pas te dire qui de l'oeuf ou la poule est née en premier, mais je peux dire qu'il y a un mur très opaque entre les hommes et moi. Il y a des mecs que je trouve sympa et même que j'apprécie beaucoup, mais je n'arrive pas à gommer cette différence qui nous sépare.
Je sais ne pas être neutre et avoir un rapport très particulier aux hommes. C'est instinctif. C'est comme lorsqu'un animal fait face à un prédateur, il acquiert cet espèce d'instinct de survie. Je dis pas que tous les hommes sont des prédateurs, loin de là, je dis que j'ai développé de la méfiance et que momentanément, ça me débecte de trouver de l'intérêt à un être masculin. J'ai donc encore un peu de mal. J'imagine que ça peut évoluer avec le temps.

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En vrac, chronologie.

Je me suis sentie l'impulsion de trouver VITE un plan cul, féminin. Je choisis la facilité, je pianote sur Tinder. Je flanche à la vue d'une fille dont je devine les jolies courbes sous les robes, Sarah. On matche. Elle m'aborde la première. Rien de très fun, un simple bonjour. Tant pis c'est pas grave, j'enchaîne. Je lui dis qu'elle a l'air très adorable, cependant, qu'il y a des études très sérieuses qui démontrent que plus une fille est jolie, plus elle est dingue, je ne suis donc pas très "rassurée". Ça la fait rire, elle me répond que c'est vrai mais qu'elle est "dingue dans le bon sens du terme". On enchaîne sur deux autres messages. Elle me dit qu'elle a du temps libre, je lui propose de le combler avec moi dans "une promenade nocturne, sous des lumières certes artificielles, mais qui ne manqueront pas de charme". Elle accepte. On s'échange nos portables. Je lui dis que je suis prise ce week-end, mais que je l’appellerai dans la semaine.

La veille, je lui envoie un message pour lui dire que je l’appellerai demain soir, vers x heures. Elle me dit avec plaisir. Le lendemain, je ne l'appelle pas à l'heure prévue. Je sais que l'attente fait monter la tension, et j'étais honnêtement dans une autre conversation téléphonique avec une amie. Je l'appelle, un peu plus tard. Elle répond quasi instantanément.

Une voix timide, ou intimidée. Je la détends (ça, je sais faire), je fais du bavardage anodin, je décroche quelques rires, j'enchaîne sur le rendez-vous, elle me laisse champs libre, je planifie. L'instant d'après, je reçois un message où elle me dit qu'elle hâte de me voir et d'apprendre à me connaître. Mignon. Je me vois avoir le dessus par anticipation, je n'aime pas trop ça. Mais, je décide que je me ferai plus timide et la laisserai me dominer en face à face. Au pire, l'idée c'est de passer un bon moment.

J'ai invité Belle-Gueule à aller boire un verre un soir, il accepte. Le lendemain, je ne sais pas, j'ai eu momentanément peur de me retrouver toute seule avec lui... Je ne voulais pas l'induire en erreur. Alors j'ai invité quelqu'un en plus, on s'est retrouvé à trois.

Surprise !

C'était une soirée sympa et marrante, sans enjeu. On se retrouve dehors avant de rentrer chacun chez soi. La troisième personne reçoit un appel, il s'éloigne un peu plus loin pour répondre. Ça y est, je me sens mal à l'aise, warning, warning. Belle-Gueule me dit : "C'est dommage que la soirée se termine si vite". Je lui réponds : "Oh, tu sais, je n'avais pas vraiment dans l'idée qu'on finisse bourré en courant tout nu dans la rue". Il me dit : "Moi je m'attendais à ce qu'on finisse tout nu". Regard insistant, sourire en coin. Aïe. Je suis restée con. Je souris bêtement.

Malaise.

Le lendemain, il m'envoie un message pour me demander un truc sans importance. Je lui réponds même si je trouve la question bête. "Ah oui, je n'y avais pas penser, merci". Puis il enchaîne sur d'autres. On fait des blagues partielles. Je termine par : "Je dois te laisser, je dois rejoindre quelqu'un [finis sur une private joke]".
Belle-Gueule : Une fille ?
Hillel : Bonne soirée ?
Belle-Gueule : Amusez-vous bien... ;)
Lors du rendez-vous, je n'arrive pas à laisser Sarah dominer la situation. Elle est mon antipode de la séduction, elle se laisse totalement porter, mais dans une pseudo passivité. Je suis donc reléguée au rôle de la nana sociable qui gère tout. Elle me dit "Tu connais tellement de choses, je découvre plein de truc avec toi !". +1 pour moi. Je lui dis que j'ignorais tout ça, c'est "juste" que je connais quelques médiateurs culturels qui m'ont permis de les découvrir, puis, j'ai la bougeotte, je suis curieuse, j'ai besoin de découvrir.

Je lui parle des endroits sympas du coin, je lui fais part d'anecdote à ceci cela ou tel endroit avec telle personne, je compte l'emmener dans un bar cool, pas de chance, il est bondé "Ce n'est pas grave, j'en connais un autre". Mais en marchant, on en croise un que je ne connais pas qui me semble tout drôle et chaleureux. J'aime les ambiances rustiques et cocooning. Je lui propose de le tester, d'ailleurs, j'aime la nouveauté. Elle est d'accord. On entre, on va vers le barman, je lui pose des questions sur l'ouverture du bar, quelques échanges sociaux, le gars est sympa, fun, j'aime bien cet endroit.

On prend une table qu'il nous indique. Je m'assois en face d'elle parce que, j'avais besoin de cette espèce de distance. Pas elle. Elle me dit que c'est mieux si elle s'assoit à côté, on "s'entendra mieux". S'entendra mieux ou donnera plus l'occasion de se rapprocher.

On regarde le menu et on choisit un verre (du vin pour moi, quasi systématique). Un serveur vient vers nous. Et là je bloque. Comme une conne. Complet. Je me dis "Wow" avec des yeux de chat potté. Un petit brun, pas très grand, moustachu, yeux bleu lagon, classe intersidérale du mec qui sort du barbier. Putain de belles gueules. Je reste béate à le regarder sans rien dire, il me regarde, m'attend, il finit par sourire, il a dû me trouver dingue. Je reprends mes esprits, "Oui, pardon, excusez-moi...", je bafouille. Je détourne le regard sur la carte, je lui dis ma commande et regarde ailleurs, je décide de ne plus jamais croiser ses yeux. Effectivement, quand il a ramené quelques instants après les verres, je n'ai pas jeté un regard vers lui.

Sarah me regarde bizarrement, avec insistance "Il s'est passé quoi là ?". Je ne pouvais pas lui dire "Il était vraiment beau non ?" [yeux de chat potté]n entre copine de potin ça aurait pu, mais pas à un rencard. Merde. Je lui sors une connerie : "Il m'a fait pensé à un acteur mais je ne me rappelle plus du nom... ". Ça passe. Enfin je crois.

Pendant un moment, Sarah me parlait, mais je ne pensais plus à elle. Je pensais à ce sexy serveur à moustache. Qu'est-ce qu'il m'arrive?

Je repose les pieds sur Terre.

Elle me dit que son rêve le plus profond est de voyager, qu'elle doit absolument le faire avant de mourir. Je l'emmène, en imaginaire, dans mes voyages passés, je lui racontes des histoires, je l'incite fortement à le faire, des villes où elle rêve d'aller, j'en connais, ou bien je connais des villes où elle rêve d'aller. Je lui donne des conseils, je lui parle de mon prochain, elle me dit de l'emmener avec moi dans la valise. +1 pour moi.

Puis la question qui fâche. Elle me raconte qu'avant elle pensait être hétérosexuelle mais qu'elle a découvert que ce n'était pas le cas à 16 ans. Je lui demande, avec curiosité :
Hillel : Et... maintenant tu te définirais comment ?
Sarah : Lesbienne.
Hillel : D'accord... mais tu es sûre à 100% ?
Sarah (me regarde, interrogée) : Oui. C'est vrai que les gens sont toujours choqués quand je leur dis.
Pour expliquer pourquoi, elle me montre sa robe et les courbes qui s'y trouvent. Je ne sais pas si c'était un moment de drague, mais, je n'y prête pas plus attention que ça.
Hillel : Oh ce n'est pas ça. C'est juste, tu sais des fois... enfin, ça aurait pu que tu étais attirée par les mecs mais que tu te rendes compte que tu préfères les filles.
Sarah : Non. J'ai essayé avec des mecs il ne se passait rien, je n'ai plus de doute là dessus. Et toi ?
Malaise. Je n'arrive pas à laisser l'ombre de mes doutes alors que j'avais envie de lui demander comment elle arrivait à être si sûre. Ou, comment c'était avec ces mecs là, pourquoi ça n'a pas marché.
Hillel : J'aime les filles.
Pensive.

Elle se rapproche innocemment, mais je le sens bien. Elle regarde mes lèvres, je la vois les humecter, je la vois venir. C'est vrai qu'elle est mignonne, adorable, mais... tension zéro. J'ai l'impression d'être mise sur un piédestal, je n'aime pas ça, ça me refroidit. Je décide qu'il est temps de terminer cette soirée, je la ramène.

Dans mes fantasmes d'avant soirée, on devait passer un agréable moment, rire comme des guedins, boire des verres et baiser dans ma voiture. Je me gare. Elle attend. Elle me dit que c'était une merveilleuse soirée (on peut vraiment dire ça à un premier rencard?), qu'elle est heureuse de m'avoir rencontré. Shit. J'ai l'impression d'être avec une ado amourachée alors qu'elle a quasi mon âge. Elle enlève sa ceinture, elle attend, elle ne sort pas. Je garde la mienne, je ne suis pas emballée, j'ai peur de blesser.

Elle est très fleur bleue, romantique, à plonger des heures devant des films à l'eau de rose ou des bouquins de Marc Levy en rêvant une relation qui n'existe pas dans la réalité. Comme j'ai expliqué quelque part sur le forum, je préfère avoir des relations avec des filles qui ont désacralisé la relation sexuelle. Je ne sais pas si c'est son cas. Je sais que ce n'est pas son cas. Elle m'a dit avoir eu deux relations "sérieuses", je n'ai pas pensé à lui demander sur le coup ce qu'elle pensait des relations "pas sérieuses", le mot "sérieuses" m'ayant débecté. Merde, mauvais timing.

Je regarde droit devant moi, puis par dessus la fenêtre, je ne dis rien. Silence. Pendant un instant je me suis dit avec nonchalance "Embrasse la, fait l'amour, qu'on en parle plus, t'es pas responsable de ça, elle est adulte après tout". Mais je sens que c'est faux. Parce que j'ai clairement appuyé sur son versant romantique pour la séduire et que j'en ai parfaitement conscience. Alors que moi, avant ce rendez-vous, j'avais JUSTE envie de ressentir le corps d'une femme sur moi. Arf, foutue morale, j'y mets un terme, "Bon et bien, bonne soirée" et lui fais la bise. On prévoit de se revoir.

Plus tard, elle m'envoie un message pour me remercier du moment passé en espérant se voir bientôt. Elle me réécrit le lendemain.

Je ne sais pas trop si je dois lui annoncer plus ou moins que je serai purement sexuelle avec elle. Ni comment lui faire comprendre. Être plus sincère sur mes intentions, voir si elle deal avec ou pas. Je verrai.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Bien joué le 04.02.18, 01h34 par Mr.Smooth
  • [+1] Intéressant le 11.02.18, 14h07 par Moumane
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