Ceci n'est pas un carnet de séducteur.

Note : 210

le 25.03.2017 par Hillel

150 réponses / Dernière par Perlambre le 23.10.2018, 19h48

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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Hillel,

Oui, d’une certaine manière mon message a été publié avec un certain décalage en raison de son passage en modération ! Du coup pleins de messages ont été publiés avant le mien, avant qu’il ne soit lui-même visible.

C’est un plaisir de te lire et de t’apporter un point de vue de plus. :)

Je peux te parler de mon expérience sur les SDR d'un point de vue féminin, et je pourrais même le faire sur mon journal pour davantage développer mes expériences dessus et les expressions que j'en ai retenues mais je ne sais pas si c’est vraiment utile parce que j’y allais dessus principalement sans photo, avec pour stratégie celle de ne me conformer à aucun code justement !

Je pars du principe qu’une personne qui cherche à vérifier si je sais appliquer certains codes sociaux, est une personne qui ne va pas être capable de saisir mon originalité (pour une pas dire différence) et donc mon mode de fonctionnement, ce sera donc une personne qui ne comprendra peut-être pas le sens que je veux donner à mes actes/ réflexions/ interprétations du monde.

Tu as essayé de comprendre les raisons de ton comportement ? Qu’est-ce qui est à l’origine de tes craintes ? Pourquoi ne pas limiter à sa source la chose plutôt que d’en limiter l’expression puisqu’il ne s’agit que d’une conséquence de la chose ?

Oui j’ai dit rebondit dans le sens, où je ne sais pas trop me positionner sur le gars en question. Je n’avais pas assez lu ses réponses pour te donner un avis sur ses intentions. Je voulais simplement mettre l’accent sur le fait qu’il était difficile de poursuivre la conversation avec toi car j’ai eu l’impression que tu étais « cassante ». Cela demande une certaine aptitude à détourner on va dire tes punchlines qui servent à te protéger. Pas mon intention de le juger ou quoi que ce soit donc.

Oui je vais aller voir, ça m’intéresse.

Je ne connais pas sassez le contexte de la conversation et je n’ai pas non plus connu de personne manipulatrice du coup. J'essaie vraiment de parler d’un point de vue extérieur, mais peut-être qu’avoir lu rapidement ton journal me fait faire des liens qu’un mec comme lui n’aurait pas pu faire sans support. Je pense simplement que te voir être sur la défensive suffit à dire que tu as vécu suffisamment de choses dans ta vie pour te montrer aussi méfiante. Ce n’est pas de la peur, mais comme tu dis, peut-être de la crainte.

Enfin, je pense pas que ce soit seulement une question d’ego. Je pense qu’il a pas su comment se comporter avec toi parce qu’il a eu peur d’avoir un comportement « inapproprié » (tu as l’air sur la défensive/ déçue d’une certaine manière, il a peut-être voulu t'éviter le discours type je vais te rassurer/ te montrer que je vais réussir à te guérir pour ne pas se montrer intrusif justement).

Raison pour laquelle j’ai tendance à penser qu’il s’est intéressé à ton rapport aux autres pour savoir comment « s’adresser » avec toi. Je sais pas si c’est le même mec, mais si c’est lui qui a dit « Et toi, est-ce que quelqu'un prend soin de toi ? Est-ce que toi tu t’occupe de toi aussi ? car avec tout ce que tu donne tu mérite de recevoir un peu je pense. », mais si c'est le cas ça relèverait plutôt d’une remarque saine à vrai dire. Un mec plutôt sain qui cherche un moyen de communiquer avec toi sans trop envahir ton espace privé, sans trop chercher à te questionner, et qui veut se baser sur tes relations extérieures pour apprécier ton rapport aux autres, la place que tu leur alloue, les intentions qu'ils te tendent, et pourquoi pas ton état actuel, à savoir, "est-ce que tu vas bien Hillel ? Car je vois que tu n'as pas l'air dans ton assiette."
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Oui le 05.05.18, 19h15 par Moumane
  • [+1] Intéressant le 08.05.18, 02h00 par Hillel
D'abord, merci à tou.te.s pour vos temps de lecture et les réflexions que vous me proposez. Parce qu'honnêtement, des fois je me trouve redondante, haha.

Je ne réagis pas à tout parce que certaines pensées me poussent à l'introspection et que je digère l'information. Et qu'honnêtement je ne sais pas. Comme ceci par exemple:
Sur l'acceptation du fait que ton corps soit l'objet de désirs, tant chez des hommes que chez des femmes ?
Sinon:
Est-ce que l'idée du désir sexuel des hommes envers ton corps t'occasionne la même sensation d'envahissement que l'idée du désir sexuel des femmes envers ton corps ?
Oui. Quand elles me dépersonnalisent. Ou quand elles tombent successivement sous mon charme sans que je ne comprenne pourquoi, dans le sens qu'il n'y a pas d'autres raisons possibles que des qualités purement physiques qu'elles me trouvent qui pourraient me faire faire et faire dire n'importe quoi, que je sois bête comme mes pieds, méchante comme une sorcière, ça irait.
Es-tu certaine que les femmes soient plus naïves et fleur bleue que les hommes ? N'est-ce pas une construction mentale de ta part que tu as conçue pour te défendre, pour te réfugier, comme tu le dis ?
Non, je ne pense pas qu'elles le sont plus. J'ai connu des hommes très fleur bleue. Je crois que les hommes peuvent mettre une grosse carapace pour faire "viril" mais qu'en vrai, ils le sont autant. Qu'ils l'expriment moins. Il n'y a qu'à lire les gars qui postent ici. Ça m'est aussi déjà arrivé de blesser intimement, affectivement, des hommes, donc, je m'en rends bien compte.

Mais c'est leur fleur bleue, leur naïveté à elles dont j'ai envie en ce moment. La façon dont elles, elles l'expriment.
Est-ce que tu te sens obligée de quelque chose lorsque tu sens que quelqu'un éprouve une envie sexuelle de toi ?
Hm, posé comme ça, si je reste honnête avec moi-même, je dirai que oui: La satisfaire. Mais ces derniers années, j'apprends de plus en plus à me détacher de ce schéma et parfois je pose des gros "non, là j'ai pas envie, laisse moi".

@Avalanche: Ah mais, je serai ravie que tu partages ta façon d'envisager la séduction avec les hommes, même de façon globale. Comment tu perçois ça de ta place. L'idée de mettre un profil sans photo, c'est une idée plaisante. A tester (quand j'aurai ré-envie...).
Tu as essayé de comprendre les raisons de ton comportement ? Qu’est-ce qui est à l’origine de tes craintes ?
J'essaye mais des raisons il peut en exister plein. Je fouille, je repère, j'accueille, j'observe. C'est compliqué de travailler à la source à ce stade je pense. Parce qu'il y a trop de questions en suspens. Ne serait-ce que cette dualité entre mes doutes et la certitude de mon attirance pour les hommes.

Pour ceci:
« Et toi, est-ce que quelqu'un prend soin de toi ? Est-ce que toi tu t’occupe de toi aussi ? car avec tout ce que tu donne tu mérite de recevoir un peu je pense. »
Non, ce n'était pas lui. Ça suivait dans une conversation où un mec me parlait de son désir de trouver une nana et de partager une vie de couple. Quelque chose de très stéréotypé. Ça aurait été certainement très cool pour une autre nana d'entendre ça, mais je n'en suis vraiment plus là dans mes rapports affectifs, et je trouve ça toujours étrange de dire ça à quelqu'un que tu ne connais pas. Et je pense qu'un mec assez typique/traditionnel dans ses relations ne serait de toute façon pas très compatible avec moi. Puis, il me faisait la remarque que je "mériterais de recevoir" (ce que je trouve étrange dans l'idée, cette notion de mérite) parce que je fais un travail dans le sens du "don" (c'est en tout cas ce que pense ceux qui ne travaillent pas dedans), pas tant parce qu'il me sentait mal. Fin', c'est pas le genre de truc que j'exprime réellement dans mon quotidien.
Douceur.

Image

En fait, je n'ai pas d'autres mots plus jolis à proposer que ceux de Barthes:
Étreinte

Hors l'accouplement (au diable, alors, l'Imaginaire), il y a cette autre étreinte, qui est un enlacement immobile […] . Dans cet inceste reconduit, tout est alors suspendu : le temps, la loi, l'interdit : rien ne s'épuise, rien ne se veut : tous les désirs sont abolis, parce qu'ils paraissent définitivement comblés.
C'était un moment. Juste, un instant, de quelques minutes, de quelques heures. De douceur. De partage et d'affection désintéressée. La chose dont j'avais vraiment et le plus envie et besoin en ce moment sans l'avoir déterminé au préalable. Voilà, c'est ça.

C'était une nuit, avec C. Nous avions passée cette nuit chez des amis, parce que la fatigue nous empêchait de pouvoir penser décemment à reprendre la route. J'ai abdiqué alors que je savais que nous aurions mieux dormi ailleurs. Je dors mal quand je suis dans un environnement inconnu. Ou trop ouvert. Ou qu'il existe trop d'espace pour m'atteindre pendant mon sommeil, et pas assez pour préserver mon intimité. Trop d'insécurité. Elle aussi a du mal à dormir dans ce contexte. Là cette nuit, on s'est retrouvée toutes les deux avec cette angoisse nocturne. Je croulais de fatigue et elle aussi.

C'est étrange de dormir dans le même lit que quelqu'un sans qu'il n'y ait de sexe, ou sans même y penser. Mais voilà, avec elle c'est possible. Comme on ne réussissait pas à dormir, on a discuté, pour se rassurer que tout allait bien. Je lui ai raconté une histoire comme à une enfant. Une histoire japonaise que j'affectionne. On a essayé de dormir. Impossible. Une heure, deux heures... on n'y arrivait pas. Je la sentais et la voyais, se tourner, se retourner, être trop vivante pour quelqu'un censée sommeiller, et moi je gardais les yeux trop ouverts.
Hillel: Tu n'arrives pas à dormir C. ?
C. (silence) : Non. Toi non plus?
Hillel: Non... je connais un bon moyen d'aider quelqu'un à dormir mais... il ne faut pas que tu t'en sentes gênée.
C. (silence) : Dis moi...
Hillel: Tu connais les papouilles du crâne?
C. (rit) : Les papouilles du crâne?
Hillel: Tu ne connais pas les papouilles du crâne???
C. (rit): Ah non pas du tout.
Hillel: Non mais, vraiment? Ta grand-mère ou ta mère ou n'importe qui ne t'a jamais caressé les cheveux pour t'aider à t'endormir?
C. (rit): Non...
Hillel: Bon... C. Tu veux que je te fasse des papouilles du crâne ?
C. (silence): Oui...
Je lui caresse les cheveux. Tout affectueusement. Lentement. Elle a les cheveux parfaits pour des papouilles du crâne. Doux. Je ne sais pas combien de temps j'ai fait ça. Faire des papouilles m'endors aussi. A un moment j'ai senti que je tombais d'autant de fatigue, et que ma main s'est reposée à côté de ma tête.

Et là, étrangement, C. m'a saisit la main. Je pensais, pour la déplacer, ou par inadvertance. Mais, non. Elle a saisit ma main et elle l'a serré. Pas assez fort pour me faire mal, et pas assez légèrement pour que je l'enlève. Alors j'ai serré mes doigts autour des siens. Et on a juste passé le reste de la nuit, comme ça. A s'endormir, comme, plus paisiblement, en s'étreignant les mains.

On n'en a pas reparlé le lendemain. On a pas posé de questions là-dessus. Pas posé de mots. C'était de ça dont j'avais besoin et c'est de ça dont elle avait besoin.

"Le langage est une peau : je frotte mon langage contre l'autre."

- Roland Barthes.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Like ! le 08.05.18, 07h22 par Onmyoji
  • [+2] Like ! le 08.05.18, 07h22 par Onmyoji
Les hommes

Lors d'une soirée.

Je ne m'étais pas apprêtée ce soir là. En style "rien à foutre". Je voulais tout renvoyer sauf quelque chose de sexy, ou de beau, ou d'accessible. Je n'ai pas cherché à me plaire ou à plaire. Dans le sens que j'ai chopé des vêtements amples, que je m'étais nonchalamment attachée les cheveux, et que je n'étais pas franchement maquillée. Je me sentais donc intouchable, inatteignable.

Je me suis retrouvée en petit comité avec, à vrai dire, peu de monde que je connaissais intimement. Il y avait trois données dans l'équation qui m'étaient inconnues. Des hommes. Je me sentais en minorité féminine et je n'ai pas tant l'habitude que ça, de sentir comme un étau se resserrer sur moi.

En fait, j'ai trouvé cette situation étrange parce que, si j'ai trouvé cette situation inconfortable et que je me sentais inaccessible, j'ai malgré tout senti que le regard de ces hommes, par rapport à ceux que j'ai l'habitude de recevoir, n'était pas le même. Ça m'a intrigué durant la soirée plus que mes interactions réelles avec eux. Qu'il y avait quelque chose de différent qui se jouait. Ou bien c'est moi qui l'ait perçu différemment. Parce que j'avais la sensation que je faisais partie de la mécanique. Que j’intégrais et renvoyais des codes, autrement, de disponibilités sexuelles à la gente masculine et qu'ils en jouaient, qu'ils se saisissaient l'information et la reformulaient, me la renvoyaient.

Je ne sais pas comment l'expliquer. Je ne comprenais pas tant que ça ce que vous m'aviez dit plus haut, sur la façon de communiquer des "codes". Mais là si, je pense que, c'était ça. Que je reprenais un genre de "pouvoir" sur leurs désirs dont je m'étais détachée des années en arrière (période adolescente). Même pas de façon calculée.

Bref, trois gars qui tentent de te connaître, de te faire rire, de te toucher, de créer une ouverture dans ton espace intime, particulièrement dans mon état d'esprit actuel, ça avait tendance à me mettre mal à l'aise, mais que quand bien même, je sentais bien que ces signes, je les renvoyais.

Le premier a tenté plusieurs approches maladroites en testant mes réactions, mais il a vite perçu mon indisponibilité. Il n'a donc pas creusé plus loin. Ce que je trouve intelligent et appréciable. Le deuxième était plus... rentre dedans? Offensif. Il a emboîté le pas sur les autres à son arrivée. Il n'a pas compris mes prises de distance de toute la soirée, à me coller de plus en plus, à se rapprocher "innocemment" de moi et de mon intimité, à tenter de faire preuve d'esprit en me matant du coin de l'oeil pour voir si ça me faisait réagir, ou bien en tentant de me faire rire mais faire un flop. Malaise.

Au début je pensais que j'étais peut-être mauvaise langue et qu'il voulait "juste" faire ma connaissance (même si bon dans les faits, j'ai quand même un peu appris à repérer les signes de potentiel attirance). Que je divaguais. J'avais simplement glissé à une nana durant la soirée que: "C'est étrange à dire mais... ce gars me met un peu à l'aise, je ne sais pas trop pourquoi...", pour lui signifier que je voulais qu'elle me tire de l'embarras parce que je n'arrivais pas à me débarrasser de lui. Sauf qu'en fait, son béguin a été perceptible par les gens extérieurs. A la fin de la soirée, il me fait la bise en déposant sa main de façon appuyée sur mon bras tout en me disant :

"J'ai été enchanté de te rencontrer. J'espère qu'on se reverra bientôt et que tu passeras me voir?"

Je regarde les autres, et en fait, cette situation était tellement inconfortable et surjouée qu'il y a eu un énorme silence et que les gens autour nous mataient, ce qui me rendait encore plus mal dans ma peau. On me fait une grimace d'empathie (les femmes, surtout), certains en rient. Je lui dis: "Et bien... si je reviens par là et que t'es là oui... ça peut arriver qu'on se... recroise?". Je ne savais pas quoi dire d'autres, je ne voulais pas l'humilier en public. Mais je crois que c'était un peu raté.

Le troisième, c'était le réservé, celui avec qui je me suis sentie le plus à l'aise et que j'ai trouvé le plus intéressant. En fait, honnêtement, je me suis dit qu'il était gay... haha. Parce qu'il me montrait de l'intérêt sans y donner un caractère sexuel. Qu'il arrivait à dégager cet "humour", cette "complicité" avec moi, femme inconnue, sans y dévoiler un jeu de séduction. Donc, je ne me suis pas particulièrement défendue de lui. En fin de soirée, quand j'étais honnêtement pompette donc plus joyeuse et extravertie, et après le départ du gars "offensif", il s'est dévoilé, a fait plusieurs pas vers moi, et j'ai plus interagi avec lui. Je l'ai trouvé honnêtement très drôle et, il y avait une complicité entre nous. Il cherchait à me faire rire, à me faire plaisir, à entrer dans mon univers, sans être oppressant ou bourrin à creuser sa place, mais c'est arrivé assez tard dans la soirée et j'ai fini par partir. En fait, je ne sais pas si son intérêt évident était le signe d'une attirance (parce que j'ai vraiment pensé qu'il était gay pendant toute la soirée et qu'il était pas sexuel pour un sous), mais, il faisait partie de la donnée que je "renvoyais des codes, autrement, de la disponibilité sexuelle à la gente masculine et qu'il en jouait, qu'il se saisissait de l'information et la reformulait, me la renvoyait. ". Bon, finalement, une nana a fini par me dire qu'il était hétéro (mais je suis toujours convaincue qu'il est refoulé. Haha). Cela dit, je serai bien ravie de le recroiser en soirée.

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La première chose à dire c'est qu'en fait, je trouve que c'est pas inintéressant, quand on cherche à séduire, d'être dans une dynamique de groupe et d'un genre de "rivalité" de l'instant. Parce que, je pense que je ne me serai pas tant intéressée que ça ou accordée mon attention à ce gars réservé, s'il n'y avait pas eu avant lui le mec bourrin. Qu'en fait, quand tu vois quelque chose de très lourd et pesant, t'accordes deux fois plus de beauté au sujet quand tu te retrouves face à de la légèreté.

La deuxième, c'est que j'ai ressenti qu'il y avait de nouveaux enjeux entre les hommes et moi. En fait, que je ressens qu'il y a une barrière chez moi qui s'effrite, non pas qui se brise, mais que je dégage autre chose, en aura, en implicite. Qui ne se définit pas dans un maquillage ou des vêtements ou des talons hauts. Ce qui n'est pas désagréable dans l'idée. Plutôt intrigant même. Et ce qui était d'autant plus plaisant, c'est que je me sentais... belle. En fait, qu'on me renvoie que je suis "belle" esthétiquement ne me renvoie pas à ma beauté, mais que lorsqu'on me renvoie à une "attraction" plus naturelle, je me sens vraiment "belle".

Et que j'en viens à me dire que c'est assez dingue ce qu'on peut provoquer chez l'autre rien que par l'énergie, ou l'attitude, ou la posture, ou l'état d'esprit qu'on dégage, même en étant franchement dégueux, dans la question des attirances genrées. A quel point on en vient à modifier les perceptions "instinctives", presque "animales" chez l'autre rien que parce que toi même tu renvoies quelque chose d'instinctif et d'animal.

Voilà, c'était mon moment futile du jour.
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  • [+2] Intéressant le 10.05.18, 19h52 par Onmyoji
Se re-découvrir.

J'ai grandi. J'ai mûri. J'ai pris de l'âge. J'ai pris de l'expérience. J'ai appris, des erreurs. Je suis plus forte. Je me suis endurcie. C'est chouette parce que je suis plus sereine aujourd'hui. Ça pue parce que je tends vers l'annihilation. Trop, peut-être?

Je disais plus haut que je ne savais pas pourquoi je me sentais pas heureuse là. Au delà du fait que je sois foncièrement depressed, ce qui manquait à ma vie. Ce qui clochait. Et là, tout de suite, ce dont j'ai envie, c'est de retrouver la femme que j'étais, et que j'ai perdu quelque part entre ma période d'adolescence et la période où j'ai dû apprendre à jouer l'adulte.

Depuis 3-4 ans, j'ai le sentiment de m'être perdue. Perdue à vouloir tout rationaliser, à vouloir prendre trop de recul sur les choses, bien que j'en ai les capacités. Pour me défendre, me protéger en fait. Pas contre les autres. Contre moi. Ma sensibilité, mes instabilités, mes insécurités. A ce qu'on me renvoyait d'immaturité, d'irresponsabilité, d'égoïsme, d'instabilité. A vouloir jouer à l'adulte, l'adulte équilibré, l'adulte sain, l'adulte épanouie et en réussite sociale. A jouer la femme sérieuse, ambitieuse, carriériste. A "ça va bien maintenant tes enfantillages". Perdue à vouloir faire taire ce foutu "trop".

J'ai replongé dans mes écrits, du passé, comme je le fais, souvent. Souvent quand j'ai le sentiment de me perdre quelque part, dans ma chronologie. C'est pas juste de par ma peur de perdre la mémoire et le souvenir, de la dépersonnalisation totale et entière. C'est aussi pour me rappeler, pour soupeser, mesurer mon état d'avancement. Qui j'étais, qui je suis, qui je veux devenir. Je garde des traces de l'expression de mon être, finalement.

Il y avait cette femme. En trinôme amoureux, mais plutôt en rôle de maîtresse. Elle s'empêchait de vivre des choses avec moi, même pas par rapport à sa copine. Sa copine routine. Sa copine sécurité. Sa copine matérialité. Mais par induction morale. Par ses jugements de valeur. Et finalement, je l'ai compris plus tard, par sa peur de ma liberté, de mon indépendance, de ne jamais pouvoir me capturer et de me voir m'enfuir. Et puis il y avait moi, là, le "trop". La trop. Je bousculais ses codes. Je bousculais sa vie. Je l'ai senti. Elle m'a demandé ce que je voudrais pour nous. Pour elle, pour moi. Je lui avais dis:
Peut-être, qui sait, si on avait échangé un baiser ce soir là... Tu sais, lorsque nos fronts se touchaient. Nos nez. Notre respiration l’une contre l’autre. Ta bouche se situait, je le sentais, à quelques millimètres de mes lèvres. Peut-être que si on s’était embrassée, on se serait rendue compte qu’il n’y avait que de l’amitié. Mais ça, comment peut on le savoir ? C’est cet interdit... Cet interdit de savoir. D’avoir le cœur net. Est-ce qu’il pourrait y avoir une histoire ? Est-ce qu’on tomberait amoureuse ? Est-ce qu’on vibrerait ? Est-ce que ça me transformerait ? Mais si on me montre autre chose, si on me montre que ça peut être beau et idyllique, alors, je me dis que je n’ai pas à accepter d’avoir peur de la vie. C’est peut-être pour ça que j’ai peur de m’enfermer dans une relation. Que je veux garder ma liberté. Je veux garder cette part de cauchemar, bien présent dans mon esprit. Je veux continuer à me sentir profondément seule, tout en goûtant au plaisir d’être avec l’Autre. C’est peut-être le seul compromis que j’ai trouvé. Je suppose, j'ai parfois du mal à me nuancer.Je ne te demande pas de quitter ta copine... Je demande à savoir. Pourra-t-on se rapprocher, partager d’autres moments ensembles, rire aux éclats, discuter pendant des heures interminables, s’ouvrir l’une à l’autre, se rendre transparente, se regarder dans les blancs des yeux en sentant, en le sentant ce fil invisible qui nous relie, ce lien étrange dont tu parles, et ne se voir que comme des amies ? Tu me demandes ce que je voudrais ? Permets-moi d’éprouver des sentiments pour toi. Laisse toi en éprouver pour moi. Cesse de vouloir faire ce qui est bien, ou juste, la justice n’existe que dans l’esprit de celui qui la conçoit. Mais fait ce que tu souhaites au plus profond de toi, comme si tu n’avais qu’une vie, et que cette vie, elle se vivait maintenant, ou jamais. Ecoute ton cœur, ton corps, et ton esprit. Ne cesse pas d’avoir peur, mais prends du courage. Ne te freine pas d’impossible, mais ouvre toi aux opportunités. Laisse nous nous dire ces mots qui nous brûlent les lèvres. Laisse-toi me voir et me regarder dans les yeux sans honte. Ne rougis pas de ce que tu ressens, mais enivre toi. Délecte toi, love toi dedans, regarde moi, parle moi, serre moi dans tes bras, étouffe moi s’il le faut, effleure moi, touche moi, caresse moi, embrasse moi, mords moi, attache moi, fais moi l’amour, fais moi du bien, fais moi du mal. C’est ça que je veux. C’est toi, sans ombre, sans secret, sans écran, sans censure, sans interdit, sans barrière, sans chaîne. Mais toi, entière, sincère, vivante. Je cherche, je veux trouver cette personne si passionnée que je sens en toi. Je veux la découvrir, je veux qu’elle sorte de cette personne qui ne sait plus où elle va, plus ce qu’elle veut, qui se laisse vivre, qui s’éteint, qui se laisse aller au bon vouloir de la vie, je veux te voir, te sentir vibrer, te voir sourire réellement, t’entendre rire aux éclats, t’entendre dire que ta vie est telle que tu l’as toujours voulu.
J'ai relu et je me suis dit, bêtement "Ce n'est pas possible que ça soit moi qui lui ai écrit ça". Je ne me reconnais pas quand je relis ces quelques lignes. Je me reconnais dans celle à qui je les adressée. Je me demande qui est cette femme, si sensible, si pleine de vie, de rage de vaincre, si prête, si faite pour vivre. Aujourd'hui, je ne pourrai pas exprimer un tiers de ça, à personne. Si on me demande ce que je voudrais, je dirai tout au plus "Tu fais comme tu veux, je m'en fou, prends toi en charge". Elle me manque cette femme que j'étais. Je me manque. Je voudrais retrouver cette sensibilité. Je voudrais vivre ma vie à bras le corps. Tout est paisible maintenant. Qu'est-ce que j'étouffe. Ce que j'aimerai brûler de nouveau. Ce que j'ai de feux éteints. J'ai le sentiment de me laisser vieillir. De ne plus être capable d'animer quoi que ce soit chez moi ou chez l'autre. De garder rien que pour moi et égoïstement mes richesses intérieures.

Et puis il y a une autre femme que j'étais. Celle qui s'avouait :
D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été viscéralement attirée par les plaisirs sexuels. Ce n'était pas de la nymphomanie (qu'on ne saurait confondre), mais une forme d'épicurisme : tous les bons plaisirs, je les prends. Faire l’amour, je le vois comme un truc un peu charnel, un peu salissant, violent, je veux salir l’autre avec ma langue, ma bouche, mes doigts, mon sexe, et je veux qu’il me salisse. Et c'est cela même qui me dicte ma façon de faire l'amour avec les femmes, cela même qui me permet de la toucher et d'en éprouver du plaisir, alors qu'elle ne me touche pas. Je me représente ses plaisirs, le plaisir que je peux apporter à son sexe. Je fais attention à chaque détail, je suis une fine observatrice. J'observe le rythme de leurs cambrures, les moments où elles ne se contrôlent plus et ne cherchent plus la pudeur, comment leurs corps réagissent avec une caresse, une pénétration, une morsure, un frôlement, à des mouvements doux, à des mouvements sauvages... Je veux qu'elles éprouvent du plaisir, et les plaisirs qu'elles éprouvent, je les ressens sur moi. La recherche de l'osmose.

A force de rencontre, je me rends de plus en plus compte que les "belles" femmes me déplaisent. Celles qui décrochent des torticolis aux gens dans la rue. Celles qu'on admire, qu'on désire, et jalouse en même temps. A côté desquelles on se sent toujours laide. Leur beauté finit par me lasser, m'ennuyer. Elle est figée,elle n'évolue pas. Ou bien il y a de ces belles femmes qui pourrissent à vue d’œil, leur visage se décompose et devienne laids quand on apprend à les connaître. Alors qu'il y a de ces beautés humbles mais perceptibles, dans un regard, un sourire, une fossette, des mèches de cheveux, une façon de bouger les mains, une nuque à découvert... des détails qui leur donnent un charme, bien à elles, et à force de les contempler, d'observer finement, en détail, ce qu'elles semblent ignorer, nier, ça brille. Elles sont belles en tout et ne le savent même pas, pas encore. Et chaque jour, un peu plus, leur beauté éclate, à force de cette humilité. Et à l'intérieur, des trésors, multiples, intenses. Et ce sont tout ces détails. Ce sont ces femmes là qui me plaisent. Rien d'arrogant, ni d'extravagant. Juste quelque chose qui ressemble à une délicieuse volupté. Les relations amoureuses que je peux entretenir avec ces femmes, je le vois un peu comme des trésors, que je me garde de détériorer, que je sublime : C'est mon émotion humaine matérialisée. C'est la névrose obsessionnelle que je n'ose avouer que par des jeux de lumière, des matières étranges, des beautés qui surprennent, c'est rendre le laid beau, et le beau laid, c'est découvrir son humanité.
A force de vouloir prendre du recul sur l'idée de la Femme, de vouloir les faire descendre de leur piédestal, de me mettre en posture de celle qui domine, de chercher à faire taire mon âme romantique, en ne me laissant jamais être surpassée, je sens mes relations manquer de naturel, de spontanéité. Je ne prends pas le temps d'embrasser toute ma palette émotionnelle. Je ne me laisse plus tant que ça surprendre par une femme. Je ne lui accorde plus tant de beauté. Je ne me laisse plus être atteinte quand elle disparait de ma vie. Je ne leur donne plus de place particulière dans ma vie. Satine oui, elle avait réveillé ça chez moi. Ça éclatait tellement que j'avais même plus les armes pour les maîtriser. J'accueillais en moi toutes les émotions qu'elle me provoquait, mais je n'arrivais pas à les saisir, c'était trop envahissant, ingérable. Ah oui, parce que, j'ai mis fin à notre relation (pas pour ces raisons à proprement parlé mais, qui sait, peut-être?).

Alors oui, il s'agit pas de faire déferler sa sensibilité dans une tempête émotionnelle. Ça, c'est l'adolescence. Mais quand les gens me sortent que "beh oui, les choses doivent être paisibles, tranquilles, cool", je pense pas qu'ils se rendent compte à quel point je suis intense et à quel point je fais baisser en intensité ma sensibilité, à quel point je me fais mourir pour leur ressembler. C'est pour ça que j'adore ces femmes qui manquent totalement de filtre. Qui pleure 5 fois dans l'heure, qui défaillent de désespoir devant une injustice (ou un même un chien qui mourrait dans un film, tiens), qui hurlent de colère au premier mec qui ose leur manquer de respect. Parce qu'elles se permettent des choses que je ne me permets plus de faire. Je me projette.

Alors ce que j'ai envie, c'est de refaire le chemin à l'inverse. Comme un petit Poucet, grappiller les indices et remonter à la source de mon enivrement, de mes joies et raisons de vivre. Un jour j'ai lu quelque chose comme :

"Quand vous voyez un adulte, gardez en tête qu'il est simplement l'enfant qui a grandit".
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  • [+3] Wow le 10.05.18, 20h07 par Onmyoji
Oui. Quand elles me dépersonnalisent. Ou quand elles tombent successivement sous mon charme sans que je ne comprenne pourquoi, dans le sens qu'il n'y a pas d'autres raisons possibles que des qualités purement physiques qu'elles me trouvent qui pourraient me faire faire et faire dire n'importe quoi, que je sois bête comme mes pieds, méchante comme une sorcière, ça irait.
Il peut y avoir une autre raison, qui n'est pas liée à l'individu, mais à l'évolution de l'espèce humaine.

La pulsion sexuelle est un moyen sélectionné par l'évolution pour assurer la reproduction et la survie de l'espèce humaine.

Le sentiment amoureux et l'attachement (à son partenaire, à son enfant, à ses parents, à ses amis) aussi.

Du point de vue de la survie de l'espèce, il vaut mieux favoriser des pulsions et émotions chez les individus en court-circuitant si besoin leurs facultés de raisonnement, de manière à mettre en mouvement les individus, au risque qu'ils subissent des conséquences négatives qui les auraient peut-être freiné dans leur mouvement vers l'autre si les facultés de raisonnement avaient pris le dessus.

Du coup, peut-être que c'est une explication possible au fait qu'un individu puisse éprouver du désir sexuel ou un sentiment amoureux envers un autre sans raison.
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  • [+1] Constructif le 10.05.18, 20h39 par Hillel
-Alex a écrit :
Oui. Quand elles me dépersonnalisent. Ou quand elles tombent successivement sous mon charme sans que je ne comprenne pourquoi, dans le sens qu'il n'y a pas d'autres raisons possibles que des qualités purement physiques qu'elles me trouvent qui pourraient me faire faire et faire dire n'importe quoi, que je sois bête comme mes pieds, méchante comme une sorcière, ça irait.
Il peut y avoir une autre raison, qui n'est pas liée à l'individu, mais à l'évolution de l'espèce humaine.

La pulsion sexuelle est un moyen sélectionné par l'évolution pour assurer la reproduction et la survie de l'espèce humaine.

Le sentiment amoureux et l'attachement (à son partenaire, à son enfant, à ses parents, à ses amis) aussi.

Du point de vue de la survie de l'espèce, il vaut mieux favoriser des pulsions et émotions chez les individus en court-circuitant si besoin leurs facultés de raisonnement, de manière à mettre en mouvement les individus, au risque qu'ils subissent des conséquences négatives qui les auraient peut-être freiné dans leur mouvement vers l'autre si les facultés de raisonnement avaient pris le dessus.

Du coup, peut-être que c'est une explication possible au fait qu'un individu puisse éprouver du désir sexuel ou un sentiment amoureux envers un autre sans raison.
En ce qu'il s'agit des sentiments amoureux, je ne sais pas. Quand je parle de dépersonnalisation, je parle surtout des premiers instants où je rencontre une femme, et que je sens bien qu'elle voue une sorte de culte à ma "beauté" (parce qu'elle le verbalise, la plupart du temps), ce qui fait que je sais grosso modo que j'aurai beau être vraiment dégueulasse avec elles, bête, conne et méchante, ça les fera à peine réagir.

Par contre -Alex, je suis parfaitement ton raisonnement et il se tient, mais, ça me rend toujours perplexe quand on continue à assimiler le sexe à des mécanismes d'instinct de survie de l'espèce ou à la reproduction. Ça ne me semble pas si logique que la pulsion sexuelle soit le caractère de notre évolution, à ce but (il en fait partie, on est d'accord), ou même que notre corps ou notre psyché ait pu un jour se former de sorte à pouvoir constituer tant de fantasme, de projection et de "déviance" autour du sexe, et alors qu'on est même en capacité d'éprouver de l'attirance sexuelle pour des personnes de même sexe (qui, on est d'accord, empêche la reproduction) dans ce seul but.

Je suis contre aussi cette idée parce que quand je fantasme le corps d'une femme, quand j'envie le corps d'une femme, il n'y a rien chez moi biologiquement parlant qui pourrait faire parler mon désir de concevoir un enfant avec elle... Déjà parce que je n'ai pas la possibilité biologique de le faire donc que je ne me projette pas dans la parentalité ni ce qui permettra à mon enfant à travers elle et à travers moi et à travers nous de bien grandir, ensuite parce qu'il n'y a pas de complémentarité possible entre son corps et le mien pour que ça puisse se faire.

Franchement en tant qu'homo (bi, pans, on s'en fou), la survie de l'espèce humaine, j'en ai pas grand chose à faire, mes petits plaisirs sexuels égoïstes prennent déjà bien assez de place dans mon esprit, haha.

Je pense, peut-être bêtement, que le corps et l'esprit est à la recherche du plaisir, de produire en masse les dopamines pour atteindre la jouissance et finalement l'orgasme, de faire marcher le circuit de récompenses, et qu'à la vue d'un corps qu'on trouve esthétiquement, psychiquement, émotionnellement, ou intellectuellement excitant, la nana aura beau être repoussante, il n'en restera pas moins que l'idée de pouvoir mettre en pratique son désir sexuel, purement animal, reste, et nous donne la possibilité de mettre de côté ses qualités humaines dégueux (quand bien même repoussant) dans le seul but de pouvoir éprouver ce plaisir là.

J'imagine aussi peut-être des raisons sociales, où traîner aux côtés d'une nana qu'on ne trouve même que objectivement et pas assez subjectivement jolie, c'est toujours plus flatteur et ça te met bien plus en valeur qu'une nana envers qui on a du mal à s'avouer qu'elle est belle, si tant est qu'elle va dans le sens contraire des normes de beauté.
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  • [+1] Intéressant le 11.05.18, 15h38 par Perlambre
La survie de l'espèce n'est pas assurée uniquement par la procréation.

Le sexe procure du plaisir, et crée des liens forts entre les individus. On peut supposer que cela participe à la cohésion et à la survie de l'espèce humaine.

On peut aussi supposer que le fait que tout le monde fasse des enfants menacerait la survie de l'espèce, et que l'évolution aurait favorisé une certaine proportion d'individus ne se reproduisant pas, pour réguler et éviter trop de compétition.

Bref, je ne suis pas spécialiste, et la question est loin d'être tranchée au niveau de la recherche scientifique.

Quoi qu'il en soit, la plupart des individus semble être doté d'un appareil à pulsion sexuelle qui peut se réveiller à tout moment de manière explosive et court-circuiter la Raison.

La rencontre de certains individus déclenche parfois une attraction impérieuse et une furieuse envie de sexe.

Le pourquoi de cela, on est loin d'y avoir répondu.

Ce n'est que mon interprétation, mais je pense qu'il doit y avoir là des raisons qui dépassent notre individualité et nos facultés intellectuelles.

Réfléchir à cela de cette façon peut participer à diminuer le malaise ressenti à l'idée d'une personne qui éprouve un désir envers toi qui ne te paraît pas justifié, donc pas légitime d'une certaine façon.

Une personne peut ressentir du désir sexuel envers toi, sans te connaître et quel que soit ton comportement envers elle, car elle est équipée, comme la plupart des individus, de la fonction de série "pulsion sexuelle impérieuse", sans qu'on sache exactement pourquoi.

Et je te dis ça en sachant à mon modeste niveau ce que ça fait d'être l'objet d'une envie impérieuse de baiser de la part d'une femme, prête à tout pour assouvir ce besoin. C'est moins fréquent dans ce sens là, mais ça arrive parfois, et c'est effectivement surprenant voire déstabilisant.
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  • [0] Oui le 10.05.18, 22h01 par Hillel
  • [+1] Intéressant le 11.05.18, 09h02 par Jalapeno
il n'en restera pas moins que l'idée de pouvoir mettre en pratique son désir sexuel, purement animal, reste, et nous donne la possibilité de mettre de côté ses qualités humaines dégueux (quand bien même repoussant) dans le seul but de pouvoir éprouver ce plaisir là.

C'est très vrai, autant le reconnaître. C'est d'autant plus drôle que nous pouvons nous retrouver pris en sandwich entre ce que l'on souhaite intellectuellement d'une relation et la réalité d'une attirance irrésistible pour parfois le premier venu.
Accepter sa dualité n'est pas toujours simple, surtout un fois le plaisir pris et la porte claquée sur un partenaire éphémère.
Perso, sans regretter puisque assumant mon désir de base, je ne me suis néanmoins pas toujours sentie très fière du moment, parfois vaguement nauséeuse, souvent heureuse aussi que l'autre dégage rapidement...
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  • [+1] En effet le 14.05.18, 22h16 par Hillel
Vous me permettrez de m'éloigner un peu des questions de sexe, de love pour parler de mon troisième sujet préféré: le professionnel.

J'ai eu une évaluation professionnelle pour faire le bilan ce que j'ai fait jusqu'à maintenant (depuis quelques mois). J'ai horreur des évaluations. J'ai l'impression de me retrouver à nouveau devant des jurys au moment de passer mes concours, mes examens. Je n'aime pas non plus être le centre de l'attention et qu'elle soit toute concentrique. Je stressais évidemment, même si je savais et sais reconnaître mes qualités professionnelles, j'ai toujours l'impression d'avoir une marge de manœuvre. Je suis perfectionniste.

Mes deux hiérarchiques, là, devant moi, à m'attendre au tournant. Un silence appuyé. Et finalement, que des éloges. Tant d'éloges que j'étais sidérée, le souffle coupé. J'ai bien ressenti à deux trois moments que mon chef était très émotionnel dans ce qu'il disait. C'est ça qui m'a le plus choquée je crois. Que je puisse provoquer autant d'émotion dans mon travail. Susciter autant d'admiration, presque d'envie, de bienveillance, de gratitude, de reconnaissance si et tellement légitimée.

Passant les détails de mes qualités professionnelles, ce qui m'a le plus amené à réfléchir, ou bousculée, c'était ce qu'on me proposait en perspective d'évolution. Parce que si je peux percevoir le reste, ça j'ai du mal à me l'avouer. Que je peux aller, très, loin. Même si, en réalité, on me l'a toujours dit. Tous les tuteurs, employeurs, que j'ai eu, m'ont toujours plus ou moins fait sortir du lot, et en me disant que je ne pouvais pas en rester "là". Qu'il sentait chez moi un potentiel infini. Et là, on me parle réellement d'aller le plus loin possible dans ma fonction. A envisager sur le long terme de devenir cadre, chef d'équipe, de passer des concours, parce que mon évolution est presque indécente tant elle est fulgurante pour, je ne fais que citer, mon âge et un temps si réduit. Mon chef me dit : "Tu n'as pas la trentaine et il ne me semble même pas qu'à ton âge, j'étais autant".

Je ne sais pas. J'entends, je sais, peut-être, au fond, que c'est vrai. Mais j'en suis encore à un stade où je n'arrive pas à accepter que je sois légitime dans ce qu'on me propose.

La vérité c'est que j'ai toujours été une branleuse de première. Que les bonnes notes ou les prix que j'ai raflé à des concours à la con plus jeune, je ne les ai pas eu, ni mérités par mes qualités de persévérance ou de travail, par mon entêtement ou la sueur de mon front. Et d'ailleurs, aucun jeune ou élève ne disait le contraire: je méritais pas, c'était injuste. J'allais, comme on dit, "au talent", ou bien on pensait que je trichais.

Et pourtant, qu'est-ce qu'on a projeté sur moi d'attentes. Je ferai S, je ferai de grandes études universitaires, je serai médecin, avocate, chef d'entreprise! Mais on ne me demandait jamais ce que, moi, je voulais faire, je voulais être. Si on m'avait demandé, j'aurai dit que je ferai une école de cinéma. J'aurai dit que je deviendrai comédienne dans des pièces de théâtre. Mais j'étais pauvre. Et quand t'es pauvre, vraiment vraiment pauvre, que t'as frôlé l'expulsion et que t'en as au moins vécu les menaces, alors que les autres se préoccupent de savoir quel menu Mcdo ils vont choisir, comment ils vont dépenser leur argent de poche semainier ou mensuel, de vivre leur premier apprentissage du monde social, à sortir avec les amis au ciné, à boire des coups en cachette, à s'acheter la dernière fringue de chez les Galerie Lafayette en te pavanant comme un paon, à mettre en valeur ta super piscine dans ta maison 4 étoiles, wé, ils peuvent se permettre de penser à leur avenir et à ce qu'ils veulent en obtenir.

Mais toi, ta seule grande grande préoccupation dans la vie, c'est de savoir s'il reste assez de pain pour manger, et que tu te demandes pourquoi ta mère elle a jamais faim alors qu'elle bouffe jamais. Te procurer des bouteilles d'eau parce que t'as pas de quoi te laver chez toi, et parfois profiter des douches sur la plage quand personne peut te regarder. Quand tu vis avec des bougies, et encore, quand des bougies tu peux t'en acheter. Qu'à chaque fois que tu vois un camion en bas de chez toi, t'as peur qu'on vienne te dégager, voler tes affaires, et que t'ose même plus rentrer chez toi de peur de te faire prendre et qu'on te reprenne les clés. Dans cette situation, t'as pas le temps de penser à ce que tu veux faire ou obtenir de la vie. Tu veux juste survivre. Tu te demandes chaque jour comment tu peux faire pour ramener de l'argent à la maison. Tu bosses durant l'été alors que tes potes profitent de la plage, et l'argent que tu gagnes, il n'est pas pour toi, mais pour elle. Tu décides de quitter l'école avant d'être adulte parce que tu te dis que c'est pas l'école qui va t'aider à te nourrir, à les nourrir. Que t'as besoin de gagner de l'argent pour sortir ta famille de la misère, sans t'avouer que c'est toi que tu veux sortir de la misère. Que tu rêves dans un coin sombre de ta chambre à une vie où les choses auraient été plus simples, plus tranquilles. Où tu aimes tes amis, sans en venir à les haïr de jalousie et d'envie.

Mais je n'avais jamais rien foutu pour mériter mes prix ou mes notes. Ça fait ne que 2-3 ans que je me dis que je mérite vraiment la place que j'ai acquise professionnellement. Où je me dis que je me suis vraiment donnée à fond et que je suis fière de là où j'en suis, quand je regarde d'où j'ai démarré. Mais c'est toujours un peu difficile quand on projette de grandes attentes sur moi. Je me sens pas légitime. Je veux pouvoir me prouver que j'ai bossé d'arrache-pied pour mériter la place que j'ai, et non pas qu'on se repose sur mon prétendu potentiel. Et parfois, j'évolue tellement vite que je me freine volontairement, comme au temps où j'étais l'école. Où je me sabote pour ne pas paraître trop chanceuse, illégitime dans ma réussite. Et trop souvent, je pense à ceux qui sont restés dans la pauvreté, qui galèrent, et j'ai honte de vivre correctement, de manger à ma faim et même de me payer des restaurants, de me faire plaisir, de voyager, d'avoir de l'épargne et une stabilité professionnelle dans laquelle je me sens épanouie.

Sauf qu'en fait ils ont raison. Les opportunités je dois les saisir, plus les fuir. Je ne pourrai pas passer ma vie à me mettre en échec ou à me soucier du potentiel et des capacités de chacun pour ne pas les heurter. C'est comme ça, j'ai des capacités, que je ne comprends pas toujours. Je dois me permettre de réussir, et d'accepter qu'il y a des choses que les autres perçoivent chez moi qui, visiblement, dépassent leurs attentes, et que c'est clair que parfois j'ai aucun mérite parce qu'il y a des choses du domaine de l'innée, mais que finalement je n'ai pas de raison de ne pas apprécier ce que je suis, aussi, et de tirer parti de mes capacités.
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  • [+2] Bravo le 16.05.18, 02h15 par Avalanche
  • [+1] La suite, vite ! le 16.05.18, 05h04 par Onmyoji
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