Vous imaginez pas à quel point je suis heureux de rediger ce post ! J'ai tellement douté de ma survie ces trois derniers jours...
P.S. : J'écris depuis un clavier Jap, c'est un genre de Qwerty mais carrément bizarre donc il y aura sûrement un paquet de fautes de frappes et d'accents... Ah et j'ai pas de correcteur auto.
FK t'as pas tort. Le truc c'est qu'au centre de ma quête y'a les amis et les meufs : ce sont deux de mes trois pilliers principaux, ce sont des choses qui me rappellent chaque jour que la vie est magnifique. Le troisième pillier étant bien évidemment moi-meme et la capacité que j'ai a tout déconnecter quand mes autres pilliers me lâchent !
En revanche, et c'est juste mon avis, je trouve qu'être en quete de soi-même c'est surtout un joli mot. On est constamment en quête de soi-même, chaque jours par la variéte des experiences que l'on vit. Et nous changeons constamment, nous ne nous connaissons jamais vraiment. Au passage ceux qui disent que quand on voyage on trouve son soi-interieur c'est, des conneries hein.
La plénitude, ca arrive n'importe quand, on choisit pas vraiment. On peut augmenter la fréquence de ces moments, en appliquant ton conseil, je suis totalement d'accord. Je m'y mes des maintenant.
Owen, t'as tout dit.Essaie de moins penser sexe, de plus penser joie, légèreté, moment présent, que tu sois seul ou à deux. La tendresse est un bonus. L'intimité et le sexe viennent souvent quand on laisse venir, ça se force pas bien ces choses là.
C'est totalement, à deux-cent pourcent, ce que je ressens. Surtout pour la deuxième phrase. Et ca, à moins d'une deconstruction totale de l'égo et d'un détachement radical des idées que la société nous inculque, c'est pas simple de l'éviter. Je pars dix mois au Japon, si je rentre sans avoir niqué je serais convaincu que quelque chose cloche chez moi. Koko, merci je suis pas fanny. C'est exactement ca, si tu rentre brecouilles c'est comme faire fanny au babyfoot.Déjà parce que quand on voyage tout seul, le besoin d'intimité se fait ressentir, et qu'au delà du sexe, ce qu'on cherche ce sont ces moments de connexion avec quelqu'un, pour se sentir bien et avoir une sorte de nid douillet éphémère (je me trompe peut être, Vall?).
Aussi parce que ca va avec l'imaginaire du baroudeur solitaire qui vit ses aventures, et qu'on a tendance parfois a en faire un échelonnage de la "réussite" de nos voyages. Ca doit faire partie des expériences, il le faut.
Touska ! Je suis content que tu passes par la, merci ! Déjà, ton journal déchire gros. J'ai failli (re)prendre un billet pour l'Ozora a cause de toi (mais qui sait).
Tes points sont très pertinents et je vais mettre en application les numéros un et deux, c'est vrais que je n'y avais jamais vraiment penser sérieusement. Pour le troisième point, je suis un grand pratiquant et il est très puissant.
Je le sais au fond de moi.Everything is always gonna be fine...
Mais c'est une arme à double tranchant qui peut être tres dangereuse si on est con comme moi. Je ne développe pas ici mais vous comprendrez dans ce chapitre, pourquoi "Everything is always gonna be fine... But fais attention garcon."
Free fall, Fury, Give up.
La dernière fois que je vous ai écrit j'avais quitté cette charmante auberge pour m'expedier sur un bateau. Première erreur. Quand t'es dans une bonne situation, prends ton temps.
Je me retrouve avec ma valise, dans cette ville tout au sud de l'ile principale, avec une seule idée en tête : envoyer ma valise à Tokyo, acheter un vélo et une tente et me balader dans le sud. Everything is gonna be alright ! Lol. Ca m'a pris la journée de faire tout ca. Pis j'ai pas trouvé de vélo d'occas alors j'ai acheté un velo de ville neuf et une tente pas chère, sans sac de couchage. Deuxième erreur.
La nuit commence à tomber alors je me met à chercher une guest house ou un hotel. Croyez-le ou non mais tout était complet. Ni Booking, ni Google ne m'ont trouvé un toit. C'est les vacances nationales ici cette semaine. Bon, c'est partit alors, je décide de remonter une rivière jusqu'à sortir de la ville pour pouvoir planter ma tente. Il faisait noir, j'ai trouvé un chemin qui m'emmenait dans une forêt de bambous. J'avance à la lumière de mon téléphone jusqu'a me sentir suffisament cache de la population et je pose ma tente sur un sol pas dutout fait pour. Je m'allonge sur mon tapis, me couvre de mon manteau et de ma vieille teinture. Silence, noir... Et la je me rappelle de toutes les histoires d'attque d'ours au Japon qu'on m'a raconté... Immobile, froid, tout mes sens à l'affut, impossible de fermer l'oeil. J'ai peur. Non, je me chie littéralement dessus.
Peu avant l'aube, un bruit de pas me sors de mon demi-sommeil.
Pof, pof... Pof.
Ca n'a pas l'air très lourd mais ca se rapproche.
Immobile, tentant en vain de diminuer le sons de ma respiration je sentis une vague de stress dans chacun de mes os, de mes muscles et de mes nerfs. C'était très étrange de ressentir à ce point chaque parcelle de mon corps. Ouais, pendant ce bref instant je m'y suis ancré comme jamais dans le moment présent, la pleine conscience de tout mes sens.
Puis l'animal est parti en silence. J'ai attendu les premières lumières pour avoir les couilles de me lever et de plier bagages au plus vite.
Je me réfugie au combini le plus proche pour acheter de quoi déjeuner et avoir un accès internet pour checker si y'a des ours dans cette partie du Japon : y'en a pas, j'ai du etre térrorisé au plus profond de mon âme par un écureuil... Mail entrant ! Je viens de décrocher un job cool dans une guest house. Ca commence dans une semaine et c'est à... 800km au nord... Bon, si je pédale comme un malade ca doit être faisable. Lol. Troisième erreur.
Je m'enfonce dans les terres et très vite, ca monte, ca monte beaucoup, je pousse... Ben oui, le Japon c'est des montagnes ducon ! Impossible d'avancer avec mon vélo de ville et mes jambes de randonneur du dimanche. Laisse tomber je retourne vers la mer et atterris dans une petite ville, sans hotel de disponnible. Sur la route je me suis arreté dans un onsen tres joli ou un papy m'a payé le restau ! C'etait sympa de sa part. Maintnant je suis fatigué et je me sens de plus en plus dans une impasse. Je regrette d'avoir quitté cette auberge, d'avoir depensé mon argent dans un vélo et une tente, d'être la comme un con sans plans et sans toit ni camping pour ce soir...
Je regarde la map... Pas de solution viable, je suis entouré montagnes. Je me sens con, irresponsable, j'ai honte de moi et je m'en veux.
Plan B : Je suis à coté d'un petit aéroport. Je vends mon vélo et prend un avion demain. Ah, les vols sont complet pour les deux prochains et ceux d'après sont hors de prix...
Plan C : Je vends mon vélo et fait du stop demain. Ca, le stop, c'est gratuit et je sais faire.
Il est temps de trouver ou dormir maintenant. en me baladant une mamie est venue me parler, on discute. Je tente de lui expliquer ma situation et lui demande si je peux planter ma tante dans son jardin. C'est un non. Il était hors de question de repasser une nuit dans une foret isolée. Et impossible de poser ma tente en ville. Résigné, j'ai installé mon tapis dans un petit bout de terrain vert, derrière un parking. J'suis pas fier, j'ai froid et j'ai honte de moi. J'ai honte de faire ca dans un pays comme le Japon, ou les gens n'ont pour la plupart jamais vu un sans-abris.
Je comprend maintenant pourquoi les sans-abris boivent. J'ai acheté un flash de whisky degueulasse que je me suis forcé à boire par petite gorgés toute les dix minutes pour le froid, et parce que j'avais vraiment besoin de m'endormir. Sans ca, il est très difficile de fermer l'oeil dans ces conditions.
Je me reveille avant l'aube et décampe avant qu'on me voit... J'appelle mes parents, besoin de parler, d'être rassuré, j'ai du sommeil en retard. Dès que les commerces ouvrent je vais vendre mon vélo, sans succès... Bon, je vais abandonner ce vélo.
C'était le premier pas vers la le retour à la raison, accepter mes erreurs et abandonner ce vélo.
Je commence à faire du stop, le spot est parfait, le flot de voiture continu et il y a énormement de place pour se garer en douceur. Je suis extenué mais je fais bonne figure, je chante, j'envois des sourires et les gens me les renvoient ! Deux écolieres viennent meme me voir pour me dire que je suis cool ! J'aime faire du stop, je m'y retrouve.
Deux jeunes dans une voiture de sport veulent s'arreter, le conducteur pile. La voiture d'après pile à son tour. Et le conducteur de la troisième voiture, ben il me regardait... Le deux jeunes ont pris la fuite et les deux autres se sont gares pour faire un constat... Putain j'ai crée un accident...
Putain... Putain mais c'est pas possible ! Je suis allé voir les personnes presque en larmes, il m'ont dit que je n'y était pour rien. Soyons réalistes, si je n'avais pas été la il n'y aurait pas eu d'accident. La police arrive, je leurs demande si je peux faire du stop et ils me repondent que non, pas dans cette partie du Japon.
J'abandonne. J'abandonne mon vélo, ma tante et je prend le prochain train. Ca coute cher le train, mais après tout ces évènements je n'ai ressentis aucun mal à sortir les sous... Il fallait juste abandonner, arrêter les dégats... C'est limite l'univers qui me disait de manière très claire d'arrêter de pousser dans ma connerie.
Moi qui voulais quitter l'auberge pour économiser de la thune... Lol.
Reconnaitre mes erreurs, reconnaitre ma défaite et reussir à abandonner, c'est finalement ca ma victoire. Il suffisait juste d'abandonner. Je me suis senti si bien, si libéré et raisonnable à nouveau !
Voila, même si j'étais bien dégouté de ne voir Hiroshima que par la fenêtre du train, j'étais en paix. Avec toute cette histoire, Koko qui me largue c'est un problème de niveau pipi de chat. Penser moins au sexe : ca c'est sur que je ne pensais pas trop au sexe. Penser joie, légèreté : ehuu... Alors j'ai essayé hein ! Penser moment present : ben la ouais, il n'y avait rien d'autre que le moment present.
Alone in Kyoto.
Me voila a Kyoto et je commence mon nouveau job dans quelques jours, sous reserve qu'ils ne me mettent pas un plan. Avec se retour à la stabilité j'ai un peu craqué mon slip et ai tenu Koko au courant de ma situation, comme c'était prévu.
Aie... Ca fait mal. Je m'attendais à plus de proximité, à parler un peu avec elle. J'ai toujours du mal a couper les ponts. Surtout quand on s'est dit qu'on essayerai quand meme de se faire un trip mi-Juin. Je vois cette promesse s'éloigner au fur et à mesure qu'on passe à autre chose... Et elle me manque. Pas que mon ancrage mais celle avec qui j'ai passé des moments légendaires.Val : Hi ! How are you doing ? I told you that I would let you know my plans and stuff, so I'm in Kyoto now, for at least a month.
Koko : Ah nice ! Have fun. Thx for the message.
Bon... J'commence à être habitué maintenant, et j'ai survécu à Misa donc je survivrais a Koko sans soucis. Y'a qu'Amy qui a su m'épauler même après notre rupture. Je pouvais toujours lui parler, lui exprimer mes sentiments et m'éloigner d'elle en douceur, pas du jour au lendemain. Bon, je sais qu'elles ne me doivent rien de tout ca ces filles et qu'elles en chient elles aussi, mais c'est une manière plus douce de rompre à mon gout.
J'ai plus qu'à patienter, à rester calme le temps que mon job commence. A ne pas forcer les rencontres trop vite, à ne pas m'acharner comme je l'ai fait a Tokyo. Ca ira, je vais juste visiter calmement cette ville qui m'a l'air magnifique. Mais honnêtement, ca a toujours un petit gout amer de s'emerveiller devant une vue sublime sans avoir personne avec qui la partager. Beaucoup ne seront pas d'accord avec moi mais je pense vraiment que le bonheur est beaucoup plus discret, silencieux et éphemère lorsque l'on a que soi avec qui le partager. Quoi qu'a la station de ski je me sentais emplis de joie tout les matins en buvant mon café devant une vue spectaculaire. Mais je vivais avec des gens merveilleux avec qui partager ma patate, ca change les choses à mon avis. Heureusement que je tiens un journal, il me permet de partager mon bonheur avec moi-meme et avec quelques lecteurs inconnus.
Vous noterez que j'ai fait l'effort de rajouter la plupart des accents en copier-coller. Désolé pour ceux qui manquent et pour les fautes.
La bise survivante !