J'ai des questions pour vous... et pour moi aussi

Note : 15

le 14.02.2020 par Alniyat

21 réponses / Dernière par Alniyat le 21.03.2020, 19h55

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
L'aujourd'hui
Concernant ce qui va bien

- Santé physique : j'ai une discipline particulière, quelques petits soucis de temps en temps, mais franchement par rapport à ce que j'ai connu c'est rien. Je ne suis pas guérie (impossible dans mon cas) mais j'ai une vie normale, c'était inespéré donc c'est vraiment très très bien.

- Santé mentale : c'était une de mes grosses craintes, d'être abîmée, d'avoir des troubles de personnalité etc. J'ai passé quelques tests chez un psy récemment. Il pense que, s'il est possible que j'aie eu des séquelles posttraumatiques, je n'en ai plus à l'heure actuelle. Je n'ai aucun symptôme de déséquilibre. Selon lui, je suis très résiliente.

- Le sexe : mes problèmes concernent plus la séduction que le sexe en soi. Je n'avais pas de soucis avant d'être agressée. Ensuite, j'en ai eu, comme on pouvait s'y attendre. Aujourd'hui, a priori, plus de séquelles niveau désir, plaisir, blocages etc. Cool.

- Ma vie pro : j'ai fait des études qui m'ont plu, et j'exerce un job qui me plaît. Pas forcément des plus lucratifs, mais il me laisse beaucoup de liberté et d'indépendance ce qui me correspond bien. Et bon, j'ai de quoi payer mon toit et ne dépendre de personne.

- Mes relations sociales : la personne qui m'avait maltraitée est décédée. J'ai distendu les ponts avec d'autres personnes qui n'étaient pas bonnes pour moi.
Pas fondé de famille, non. J'ai pu y penser à certaines phases de ma vie mais à l'heure actuelle je me sens (ré)équilibrée en solo. A voir si ça va rester.
Mon coeur de stabilité affective, ce sont mes amitiés. J'ai environ une quinzaine d'amis proches (proches = qui savent ce qui m'est arrivé, à qui je peux tout dire, qui ne me jugent pas, me soutiennent inconditionnellement, prennent de mes nouvelles aussi bien quand ça va que quand ça ne va pas, m'ont déjà proposé pour plusieurs, sans que je le sollicite, de l'aide en cas de crise - hébergement, argent... même si je me débrouille toujours pour ne pas avoir à accepter ce type d'aide, je prends note). Je vis seule certes, mais je ne me sens pas seule.

- ma vie sociale : je n'ai pas spécialement de point de comparaison, mais pour une introvertie qui bosse seule dans son coin et qui se liquéfiait de trouille devant les gens durant l'adolescence, ce doit être plutôt pas trop mal à l'heure actuelle...
Un exemple cette semaine :
lundi : dîné avec un copain
mardi : restau avec une douzaine de personnes, des connues et des pas connues
mercredi : pris un café avec une jeune femme, écrivain que j'admire et à qui j'avais écrit une longue lettre pour la féliciter de son super premier roman, elle a été touchée, a voulu faire ma connaissance, c'est la deuxième fois qu'on se voit et le courant passe très bien :)
jeudi midi : un copain m'a invitée au restau. D'ailleurs en y pensant, je pourrais peut-être lui demander conseil pour mes problèmes actuels... le copain en question est un mâle alpha, hyper charmeur, il maîtrise parfaitement l'art de la séduction sous toutes ses formes. Jeudi soir : dîné avec ma cousine, elle voulait me présenter deux ex-collègues.
Vendredi soir : j'ai passé la Saint-Val' avec une amie fraîchement célibataire. On a goûté ensemble, puis on est parties faire les pubs/danser, avec mon copain du lundi qui nous a rejointes en cours de nuit.
Ce samedi : rien. Des fois, un peu de repos ne fait pas de mal.
Ce dimanche : je vais avec des copains à une conférence, un truc d'intello dont je vous passe les détails, puis on va boire un verre ensemble après.
Même quand je reste dans ma grotte sans faire aucun effort d'initiative, je finis toujours par recevoir des SMS, des appels, des propositions de sortie... A voir si cette "popularité" durera, on ne sait jamais.^^ Il faut croire que ma compagnie est appréciée.
J'avais fait une première réponse plus longue mais elle a été warpée, j'en referai donc une autre si besoin d'exemples.

1) tu n'as pas le choix de t'aimer. Si tu prends une autre direction, le choix c'est comment en finir et ça semble pas être ton objectif. Ne pas s'aimer c'est clairement insupportable.
Et de toute façon s'aimer ça ne doit pas être indexé sur notre valeur. Ça c'est un truc que les autres peuvent nous appliquer et que nous pouvons appliquer aux autres. Mais pour soi, vu qu'on a pas trop le choix de coexister avec soi-même et qu'on est pas responsables de nos fondations, on va pas se détester pour ça. Et pour le reste, s'aimer inconditionnellement, ça ne veut pas dire aimer tout chez soi.
Ça veut dire accepter d'être imparfait (oui, c'est un perfectionniste qui dit ça, parce qu'on ne peut être parfait pour tout, il faut choisir ses combats, mais techniquement on aura toujours des zones de faiblesses), sans pour autant ne pas s'aimer assez pour ne pas changer ce qui ne nous plaît pas pour tendre vers notre idéal. Car il faut s'aimer pour avoir la force de changer pour soi et pas pour les autres. Parfois c'est par fierté mais par amour-propre c'est essentiel aussi.
Et c'est toujours relativement possible. À part pour des choses liées à l'intelligence, on trouve toujours de quoi contourner les situations si on ne peut les changer directement. En cas de handicap fort aussi, c'est plus dur mais certains le font.

2) la majorité des gens a des passes sombres et des éléments de vie personnelle peu joyeux. Les aspects type agression sexuelle ou maltraitance ça reste malgré tout et heureusement plus rare et il y a certainement beaucoup plus de travail pour s'en remettre. Malgré tout il faut le faire, pour soi et les autres avec qui tu veux frayer.
Comme dit par d'autres les gens qui traînent leur passé comme un boulet c'est compréhensible mais ça le fait pas. J'ajoute qu'encore une fois c'est de l'amour-propre de pas se laisser détruire et de pas vouloir que ça impacte notre vie.

Après certaines choses restent gravées à vie et c'est compréhensible. Tant que c'est pas envahissant et permanent une personne qui t'aime devrait pouvoir comprendre. Et c'est un bon filtre. Les gens qui s'effraient de choses que tu as digérées et à qui ça donne envie de fuir, tu les aimes peut-être pour d'autres aspects mais objectivement tu devrais toi aussi les fuir.

3) J'ai un rapport particulier à celle qui doit être mon autre. Je sais objectivement être extrêmement exigeant car quand je transige, je suis souvent déçu. Mais pour moi finalement c'est la base. Le minimum syndical. Bien sûr le standard est plus souple pour une relation que je sais être de passage mais quand je veux envisager une relation long terme je passe un certain nombre de filtres consciemment ou pas.

Déjà le physique, la manifestation de l'autre, sa présentation et sa projection, sa présence, plus qu'être passables doivent m'être attirants, Vraiment. Faut pas que certaines choses que j'aime manque.
Je passe sur les préférences qui me sont absolument personnelles parce que ça aurait peu d'intérêt pour toi
pour relever uniquement ce que je retrouve chez d'autres mecs que je connais, même si je vais illustrer par mes propres interprétations.

Le style vestimentaire, ça bloque pas mal de mecs. Je n'aime pas les femmes négligées en permanence ou pour qui le style n'a aucun attrait. Bien sûr je ne le vois souvent qu'au travers de rencards mais une nana qui fait pas d'effort pour une occasion c'est que je l'intéresse pas ou que ça l'intéresse pas. Et ça ça veut dire qu'au quotidien ce sera pire.
Je demande pas d'être tirée à 4 épingles. Même en casual on peut être stylée.

Aussi, pour beaucoup de mecs, le physique doit montrer qu'on s'entretient. L'hygiène bien évidemment (parce que des femmes au physique au demeurant agréable qui ont des dents peu soignées ou des mains/ ongles destroy c'est plus fréquent qu'on pourrait le penser), mais aussi la mise.
Les cheveux c'est super important pour ça. Quand on a une coiffure de merde parce qu'on en a rien à foutre on oublie l'impact que ça a sur les gens. J'ai rien contre les gens "capillairement créatifs"; un peu punks ou autres même si dans certaines circonstances ça passe pas toujours (quand on a une coiffure de ce genre, j'ai tendance à préférer les gens qui peuvent passer sur un mode plus "classe"/ tout terrain). Mais ne pas se coiffer, faire sa coupe à l'arrache, avoir des cheveux pas entretenus c'est niet.
Qu'on le veuille ou non c'est une parure de notre visage et les gens qui choisissent de négliger ça font instinctivement pour moi figure d'inadaptés (disclosure; j'ai eu une période comme ça et je le regrette vu l'impact que je mesure maintenant).
Après en terme de style je préfère quand c'est plus féminin et long, mais le court ne me déplaît pas tant que c'est pas délibérément "garçonne".
À force de faire des rencontres et d'attirer particulièrement ce genre de nanas je me rends compte que beaucoup ont du mal avec leur féminité et ça me pose problème.
Plus que le poids c'est l'harmonie aussi qui joue. J'ai une préférence pour les femmes sveltes mais même des femmes qui le sont moins me plaisent parfois. Il y a des morphologies qui sont plus larges, c'est pas un problème. Quelques kilos en trop non plus. Je préfère une nana qui a un cul un peu moins fin mais un visage d'ange qu'un cul parfait et un visage pas fin. L'un est appréciable. L'autre non. Après comme tout il y a des limites.

Pour le reste, et ça c'est personnel je vais pas scruter le moindre centimètre carré de l'autre, j'ai pas besoin d'un physique parfait, mais d'une assurance qu'on soit suffisamment à l'aise avec soi et qu'on s'aime assez pour prendre soin de soi et aimer se mettre bien, si ce n'est en avant.
J'ai beaucoup plus d'attirance à physique égal pour une introvertie stylée qui fait ça pour elle même si c'est pas pour se mettre en avant que pour une extravertie pas stylée/ entretenue qui fait une guerre aux autres et à leurs standards à travers ça. J'ai pas envie de me battre mais j'aime mes standards pour de bonnes raisons.

Bien sûr pour moi, le mental va aussi beaucoup compter et s'il est relativement facile de tomber sur quelqu'un de correct physiquement selon les standards énoncés ci-dessus (parce que malgré tout, même si certains courants essaient de faire croire aux femmes que c'est de se soumettre que de se comporter normalement et de chercher à se mettre en valeur, beaucoup ont compris que c'est pour elles qu'elles le font et qu'elles se respectent en le faisant et en faisant cette démarche vers les autres), mentalement c'est plus compliqué.
Déjà l'intelligence est un turn-on/off, la culture, l'humour également, le fait d'être ouvert d'esprit, de savoir se remettre en question, de douter.
De savoir aborder les sujets lourds, à controverse ou compliqués avec le recul nécessaire, avec humour et en sachant admettre sa non compétence. Je ne déteste rien de plus que les ignorants qui essaient d'imposer leur avis sur un sujet dont de toute évidence ils ne maîtrisent rien. Je préfère quelqu'un qui sait rester en retrait pour écouter et poser éventuellement une question s'il est en désaccord via ce qu'il a compris.
Après faut pas que je perçoive des côtés abusifs, jaloux ou manipulateurs. Ni même ce qu'on pourrait prendre comme positif, une envie de me plaire qui dépasse l'envie pour entrer dans la soumission. Genre la nana qui rigole ou dit oui à tout même si je fais exprès de pas être drôle ou de dire des trucs inacceptables (si je sens qu'elle est comme ça).
Enfin il y a un certain nombre d'idéologies ou courants de pensées que j'abhorre (ceux dont je ne peux raisonnablement pas accepter la différence/ divergence d'opinion sans avoir de mieux de tête), et là c'est kill it with fire (je pensais pas qu'il puisse y avoir des femmes platistes. Mais en fait si. Notre monde va mal).
Je dois aussi sentir que l'on peut fonctionner ensemble. Les goûts, les idées doivent pas être nécessairement communs mais qu'on ait des manières d'aborder les situations, la vie et de se projeter qui soient compatibles.
Le fait de pas être inconditionnellement positif et de pas se voiler la face sont donc importants. Je préfère quelqu'un avec une saine dose de réalisme et de cynisme. Ça n'empêche pas d'être optimiste.

Si toutes les barrières sont ouvertes il faut encore sur je puisse profiter du silence avec elle sans malaise, et que j'aie envie de lui tenir le crachoir et l'écouter pendant des heures sans en placer une. Ça c'est la part de magie que je m'explique pas mais honnêtement dans 90% des cas pour une fille qui passe physiquement c'est le mental qui va pas.

Et sur les deux plans je ne compte pas sur une amélioration de l'autre. Je la prends à l'instant t. Le potentiel ne m'intéresse pas parce que si évolution il y a généralement c'est pas dans le sens qu'on attend.
C'est moins vrai pour le mental car on influence l'autre et à notre contact il peut s'ouvrir et se révéler mais ça ne fonctionne que sur certains aspects. Une nana vrillée et jalouse sera pas rattrapable par une bonne influence. Une nana peu cultivée mais ouverte peut apprendre et le fera sans être pousséeavec quelqu'un qui a cette inflexion. Pour l'autre je vais pas attendre qu'elle ait fini de travailler avec le psy qu'elle pensera pas avoir besoin de voir parce que "être jalouse c'est normal sinon ça veut dire qu'on aime pas".
Quand au 'physique', autant jouer à Pygmalion avec une étudiante qui se cherche et l'aider à apprivoiser sa féminité je pourrais trouver ça mignon, autant à 35 ans une nana qui se cherche encore ou qui a une posture où elle en a clairement rien à foutre elle est bien comme ça et c'est pas à moi de la changer. Elle est comme elle est et pas la personne que je recherche.
Alors dans cette liste de courses, tu trouveras sans doute des choses très spécifiques à moi, mais je connais pas mal de gens qui filtrent sur la plupart de ces aspects.
Je n'ai rien d'une "super jolie femme", ni hier ni aujourd'hui.
Et si je l'écris c'est justement afin que les filles 1/ ne perdent pas confiance 2/ se concentrent sur leurs atouts plutôt que leurs manques. Et les atouts se travaillent.

Autre point : comme les mecs ne tombaient pas raides en me voyant, j'ai très tôt envisagé d'aller vers eux. J'ai fais mes armes en me prenant des râteaux bien sûr. Mais si je fais le bilan j'ai passé des moments jouissifs avec de très beaux spécimens… parce qu'en plus j'ai toujours été exigeante, me mettant en point d'honneur de repartir avec celui sur lequel les autres filles bavaient (sans rien faire pour autant, elle attendaient ha ha).

Point bis : chercher à allumer un mec est une chose, aller au bout de la rencontre peu importe sa durée en est une autre. Je pense sincèrement que pour une femme, il faut aimer séduire, pas seulement jouer à séduire. Pas non plus se contenter d'être séduite. Etre actrice, voilà ce dont je parle. De sa vie en général, de ses coups de cœur, de ses plans et pourquoi pas d'une vraie histoire.

Au risque de te décevoir sur ma personnalité, certains de mes partenaires n'ont pas automatiquement 'habité' leur regard ou leur main… j'avais envie d'eux pour une raison bien étrangère à leurs petites personnes. Ils m'ont longtemps donné l'illusion de rester connectée à l'amour alors qu'il ne s'agissait que de sexe. J'ai aimé être actrice d'un film somme toute plutôt oubliable.

Suis-je assurée ? Oui. Parce que pas assujettie à la dictature des réseaux sociaux que je ne fréquente pas. Ce qui ne signifie pas ne pas se poser des questions sur mon futur tant pro que perso et de ce fait oublier d'évoluer. Rien d'anxiogène néanmoins puisque je n'ai aucun modèle à suivre absolument.

Parle-nous de séduction puisque côté vie sociale ça a l'air de rouler pour toi ;)
Onmyoji
tu n'as pas le choix de t'aimer. Si tu prends une autre direction, le choix c'est comment en finir et ça semble pas être ton objectif.
Non, en effet. Je peux avoir des idées vraiment noires dans certaines périodes mais j’ai mes ripostes. Cela fait longtemps que je ne me suis pas mise en danger.
Ne pas s'aimer c'est clairement insupportable.
Oui. Sauf que, ayant vécu avec la douleur, je suis habituée à l’insupportable. J’ai un seuil de tolérance remarquablement, ou dangereusement, élevé en la matière. Pour dire, par le passé, je m’étais fait des plans de vie où j’incluais comme un paramètre froid et logique l’idée que je ne pourrais jamais être heureuse mais que c’était « pas grave » (pour raisons d’amour-propre et d’orgueil, j’étais contre le suicide, équivalent d'une désertion symbolique) parce que je me trouverais du sens autrement – en étant utile à mes semblables, comme lorsque j’étais bénévole pour des personnes bien plus en souffrance que moi, ou en utilisant mon énergie négative comme une dynamo à des fins artistiques, chose que beaucoup de grands poètes ou musiciens ont faite, par exemple. Je planifiais méthodiquement l’idée de vivre avec ce que tu qualifies d’insupportable.
Dans mon cas, renoncer à l’insupportable est un choix intellectuel, une vue de l’esprit, non un instinct naturel. Ca ne veut pas dire que je ne vais pas le faire. Juste que l'impulsion n'est pas la même.
Et de toute façon s'aimer ça ne doit pas être indexé sur notre valeur. Ça c'est un truc que les autres peuvent nous appliquer et que nous pouvons appliquer aux autres. Mais pour soi, vu qu'on a pas trop le choix de coexister avec soi-même et qu'on est pas responsables de nos fondations, on va pas se détester pour ça. Et pour le reste, s'aimer inconditionnellement, ça ne veut pas dire aimer tout chez soi.
Ça veut dire accepter d'être imparfait (oui, c'est un perfectionniste qui dit ça, parce qu'on ne peut être parfait pour tout, il faut choisir ses combats, mais techniquement on aura toujours des zones de faiblesses), sans pour autant ne pas s'aimer assez pour ne pas changer ce qui ne nous plaît pas pour tendre vers notre idéal. Car il faut s'aimer pour avoir la force de changer pour soi et pas pour les autres. Parfois c'est par fierté mais par amour-propre c'est essentiel aussi.
Très intéressant, et très juste.
En fait, je suis d’accord avec toi sur tous les « pourquoi ».
Je ne bloque pas tant sur les « pourquoi » que sur les « comment » : décider qu’un sentiment est souhaitable, voire indispensable (un amour raisonnable de soi-même) est une chose, déclencher son existence en est une autre.

la majorité des gens a des passes sombres et des éléments de vie personnelle peu joyeux. Les aspects type agression sexuelle ou maltraitance ça reste malgré tout et heureusement plus rare et il y a certainement beaucoup plus de travail pour s'en remettre. Malgré tout il faut le faire, pour soi et les autres avec qui tu veux frayer.
Comme dit par d'autres les gens qui traînent leur passé comme un boulet c'est compréhensible mais ça le fait pas.
Je suis tout à fait d’accord et tel n’est pas mon souhait. D’autant que j’ai été dans la position inverse (relation amoureuse avec une personne au passé lourd mal géré), et je ne veux infliger ça à personne.
Après certaines choses restent gravées à vie et c'est compréhensible.
Mon ambition reste quand même de me guérir de ces souvenirs. Un exemple : petite, j’ai fait une chute. Très douloureuse, et je me souviens avoir eu très mal en tombant. Des semaines de plâtre.
Cependant, il y a des photos de moi, petite, avec mon plâtre, et quand je les regarde, je ressens zéro douleur.
Je ne peux évidemment pas perdre la mémoire (ni ne le veux), mais j’aspire à transmuter mes souvenirs blessants en photos d’album inoffensives sur le plan cérébral. Un côté : oui, c’est bien moi, et c’est bien mon histoire, mais ça ne blesse plus du tout. Et j’en ai déjà transmuté un nombre non négligeable. Je suis par exemple capable de penser à mon agresseur avec un froid mépris plutôt indolore – avant, je ressentais de la rage et de la détresse. Même chose pour ma mère, de plus en plus. Elle m’a fait vraiment un mal fou, mais son fantôme perd de son pouvoir maléfique.
Mais, parfois, je l’avoue, c’est le découragement car les souvenirs sont là par milliers et la tâche est titanesque. Je ne baisse jamais les bras, mais je peux éprouver des pensées du genre « est-ce qu’il y aura une fin un jour ».

L’autre défi, c’est que les blessures subies lorsque l’on est dans une période de construction, enfance/petite enfance notamment, sont beaucoup plus dures à éradiquer que celles que l’on subit adulte, parce qu’elles formatent l’individu dès ses origines, programment des lignes de code dans son inconscient pour le reste de son existence et l’accès à ces lignes invisibles sous la surface est un travail introspectif/thérapeutique de très longue haleine.
Or, mon objectif final, ma « ligne d’arrivée », c’est de parvenir à me reformater et à recréer mon propre code, sans bugs. J'y reviendrai sûrement plus tard parce que c'est complexe. Au début, je pensais que ce serait impossible. Mais entre-temps, je crois avoir commencé à trouver des pistes.

Tant que c'est pas envahissant et permanent une personne qui t'aime devrait pouvoir comprendre. Et c'est un bon filtre. Les gens qui s'effraient de choses que tu as digérées et à qui ça donne envie de fuir, tu les aimes peut-être pour d'autres aspects mais objectivement tu devrais toi aussi les fuir.
C’est certainement un bon rappel. J’ai tendance à me mettre beaucoup à la place de l’autre (c’est pas intellectuel mais instinctif) et à « comprendre » tous ses ressentis négatifs envers moi. Ce qui prend parfois le dessus sur : prendre mon propre parti.

Perlambre
Je n'ai rien d'une "super jolie femme", ni hier ni aujourd'hui.
Je n’ai pas dit que tu l’étais. Juste, quand tu décris ta silhouette, spontanément, je l’imagine jolie.

Et si je l'écris c'est justement afin que les filles 1/ ne perdent pas confiance 2/ se concentrent sur leurs atouts plutôt que leurs manques. Et les atouts se travaillent.
Intéressant.

Point bis : chercher à allumer un mec est une chose, aller au bout de la rencontre peu importe sa durée en est une autre. Je pense sincèrement que pour une femme, il faut aimer séduire, pas seulement jouer à séduire. Pas non plus se contenter d'être séduite. Etre actrice, voilà ce dont je parle. De sa vie en général, de ses coups de cœur, de ses plans et pourquoi pas d'une vraie histoire.
Et voilà l'un de mes points névralgiques : je n'aime pas séduire. Je suis un peu dans la même situation qu'un gosse qui se met à détester l'école parce qu'il a tout le temps des sales notes, et qu'il a beau "essayer", il y a un truc qui ne passe pas. Dans les rapports homme-femme, ce que je déteste plus que tout, c'est "l'avant". La phase d'approche/de prise de contact (que ce soit pour du sérieux ou du pas sérieux). Pas de problème pour le "pendant". Ni pour "l'après". Mais je déteste "l'avant" à un point que quelqu'un n'ayant pas mes difficultés ne peut guère imaginer. C'est un cauchemar.

Sinon, je me sens actrice de ma vie en général, malgré mon énergie aléatoire et certaines phases de procrastination. Je déteste me croiser les bras, je prends souvent des initiatives, dans différents domaines. Le psy qui avait testé mon intelligence et mon équilibre psychique a noté en points forts, entre autres, dans le rapport qu’il m’a rendu, une « capacité à provoquer le changement ».
Exemple : quand j’étais ado, j’avais d’énormes difficultés sociales. Du genre : timidité maladive qui me rendait presque incapable d’adresser la parole à quelqu’un, ou alors, j’y arrivais et je passais ensuite des moments angoissants à scruter dans ma tête l’interaction récente, comme un examinateur impitoyable.
Je m’étais imposé des « défis » pour prendre la difficulté à bras-le-corps. Par exemple : tu détestes passer en exposé devant toute la classe, DONC, tu vas te forcer à le faire, et défense de prendre trop de notes et de lire les notes le nez sur le papier. Tu jettes juste des idées en vrac sur ton papier et tu te forces à « parler » en improvisant et en regardant l’auditoire.
Je l’ai fait. Plusieurs fois. Avec des nœuds au ventre atroces à chaque fois, mais je l’ai fait. Jusqu’à atteindre un stade où mon directeur de mémoire me dise, en fac : « vous avez vraiment un talent à l’oral, Alniyat. Vous êtes sûre que vous ne voulez pas enseigner ? »
Ou aller parler à des inconnus dans la rue. Sous des prétextes du genre leur demander l’heure ou le chemin (pour moi c’était un acte de bravoure énorme parce que j’étais persuadée de déranger et qu’on allait m’envoyer paître). Aujourd’hui, on dit de moi que j’ai « le contact facile ».
Pour moi, c'est moins tranché. J'ai des phases "yolo" où je peux copiner avec plein d'inconnus assez facilement, et des phases où l'existence de mon manque d'assurance foncier se fait davantage sentir.

En séduction je suis également actrice (au sens « agir ». Au sens « comédienne », non, pas du tout, en revanche). Du moins, j’essaie. Plusieurs de mes amies m’ont déjà dit qu’elles admiraient mon courage à « essayer » dans certaines situations. Sauf que… bah en général, ça marche pas XD Je pense que c’est un problème d’aura, de confiance, d’habiter son corps, ce que je dégage etc. Avec le temps et l’échec, ces situations sont juste devenues des situations de panique pure et simple. Quelqu’un d’un peu timide ça peut être vaguement craquant. Quelqu’un qui lutte contre sa panique pour aller vers toi c’est pas craquant. Les émotions se transmettent et sont contagieuses. Panique = mal-être. Et clairement, le mal-être ça fait pas envie. A personne.
Je ne pense pas que ce soit l’initiative ce qui me manque.
Au risque de te décevoir sur ma personnalité, certains de mes partenaires n'ont pas automatiquement 'habité' leur regard ou leur main… j'avais envie d'eux pour une raison bien étrangère à leurs petites personnes. Ils m'ont longtemps donné l'illusion de rester connectée à l'amour alors qu'il ne s'agissait que de sexe. J'ai aimé être actrice d'un film somme toute plutôt oubliable.
Pourquoi serais-je déçue par ta personnalité ? ^^
En fait voilà comment j’ai interprété les rencontres dont tu parlais avec le regard, la main : comme des rencontres pas forcément sérieuses (et il n’y a pas que les rencontres sérieuses qui soient intéressantes) mais avec une « connexion » a minima.
Pour ma part, je n’ai rien contre le fait d’être actrice d’un film oubliable, mais il me faut une étincelle, si le type est par exemple glauque/froid/bizarre/dérangeant dans son aura (même s’il est beau) ça ne va pas le faire. Qu’en penses-tu ?
Je suppose que cela marche en sens inverse (et je pense que mes émotions inconfortables genre « panique » éprouvées en situation n’aident pas).
Suis-je assurée ? Oui. Parce que pas assujettie à la dictature des réseaux sociaux que je ne fréquente pas.
Je ne suis sur aucun réseau moi non plus (parce que j’ai certaines positions sur la vie privée sur Internet, etc.).
Tu penses qu’il y a une corrélation entre être sur les réseaux et pouvoir manquer d’assurance ? Pourquoi ?
Ce qui ne signifie pas ne pas se poser des questions sur mon futur tant pro que perso et de ce fait oublier d'évoluer. Rien d'anxiogène néanmoins puisque je n'ai aucun modèle à suivre absolument.
Entièrement d’accord avec toi.
Parle-nous de séduction puisque côté vie sociale ça a l'air de rouler pour toi ;)
Il va bien falloir, je suppose. Je reviendrai plus tard en essayant d'expliquer plus en détail. J’ai préféré commencer par ce qui allait bien^^

Et pour moi, ce n’est pas hors sujet dans la mesure où les choses qui « vont bien » constituent aussi des ressources dans lesquelles je peux puiser pour réguler les autres situations.

Merci à tous deux de vos réponses :)
Alniyat a écrit : 16.02.20
je n'écoute pas les voix qui essayent de m'enfoncer ou celles qui sont implantées dans ma tête depuis que je suis tout petit et qui me dénigrent.
Ce que j'ai mis en gras me parle. J'essaie de ne pas me laisser téléguider par ces "voix". Dans ton cas, si j'ai bien compris, elles sont toujours là ? Envisages-tu un futur où elles pourraient cesser de t'apostropher psychiquement et juste se transformer dans ton esprit en zones de silence apaisé ?
Moi, c’est mon cas – à long terme je vise à fonctionner en unité apaisée et cohérente et non plus en cacophonie.
Non ces voix ne sont plus présentes. C'était un très long processus mais j'ai fini par m'en débarasser. C'était un processus conscient donc je peux te dire exactement comment j'ai fait: j'ai fait un effort conscient pour sortir de ma tête.

On peut rester enfermé dans ses pensées toute une journée, voir plusieurs mois ou plusieurs années d'affilée. Dans notre tête, il y a un discours constant et ce discours participe grandement à la création de ton mythos, càd, la manière dont tu te perçois et dont tu perçois le monde. Ton discours intérieur est nourri par tes interactions extérieures. Les personnes que tu fréquentes, les milieux que tu fréquentes, les livres que tu lis, les œuvres d'art qui te touchent... Lorsque l'on est enfermé dans sa propre tête, le monde extérieur qui est sensé influencer notre discours intérieur est souvent flou, difficile à appréhender parfois complètement effacé. Tu vois le chemin que tu prends tous les jours, mais tu ne le vois pas vraiment. Le ciel a toujours l'air d'être le même. La sensation du chaud et du froid est une sensation lointaine alors même que tu en souffres, tu restes tout de même enfermé dans tes pensées. Et tu te répètes les mêmes absurdités, encore et encore et encore, tu te flagelles...

J'ai pallié à ça en pratiquant la méditation en pleine conscience. C'est très simple: à chaque fois que tu prends conscience que tu es en train de te perdre dans tes pensées et que tu ne fais plus attention à ce qui t'entoure, tu te concentres pour revenir à l'instant présent et à vivre le moment. Tu ne pourras pas arrêter tes pensées et ton discours intérieur mais tu peux changer le degré de conscience, le focus que tu peux mettre sur l'un ou sur l'autre. Tu peux voir ça un peu comme une mise au point d'un appareil photo. Ton mode automatique a un focus sur tes pensées. Quand tu le mets en mode manuel, c'est toi qui choisis ce que tu vois en priorité et comment tu le vois. Mais si tu perds ta concentration, tu vas revenir au mode automatique sans t'en rendre compte. Et ce n'est pas grave, il ne faut pas s'énerver, il ne faut pas se désespérer. Juste revenir à l'instant présent et refaire son réglage manuel. Au bout d'un certain bout de temps, cela devient un automatisme et tu arrêtes de faire attention à ton discours intérieur quand tu en as envie. Et vu que tu ne t'écoutes plus penser, les pensées finissent par disparaître parce qu'elles n'ont plus de cible sur laquelle se nourrir.
Nonchalance, je note pour la méditation en pleine conscience... Tu es la deuxième personne à me la conseiller.

Je dois avouer que "méditer" en soi ne m'attire pas, mais j'ai peut-être tort et je ne suis pas contre tester une nouvelle voie.
J'avais tapé une suite où je récapitulais tout ce qui cloche chez moi. Et bim plantage en plein milieu.

J'en ai marre de l'informatique... J'en ai maaaaaaaarrrre des fois :shock:

Tant pis. Je retaperai tout plus tard.

Bon sinon, je note en passant une phrase échangée ce week-end avec un mec, j'ai trouvé sa façon de voir assez pertinente.
Conversation amicale samedi soir, on parlait vite fait de nos blessures respectives et des conséquences, j'expliquais que certaines personnes/certains drames avaient introduit des lignes de code foireuses dans mon programme de base, lignes de code expliquant certaines de mes difficultés dans la vie/avec le sexe opposé. Et que mon ambition du moment était en quelque sorte de hacker mon propre inconscient pour y injecter mon code, un code fonctionnel, et raccord avec mon identité/mes aspirations.
Son commentaire : "tu ne hackerais rien du tout. Les personnes qui t'ont blessée sont tes hackers. Si tu arrives à t'emparer de ton inconscient pour te le réapproprier, ce ne serait pas une effraction et donc pas un hack car cette part de toi est à toi et t'appartient. Il ne s'agirait que de débuguer."

Effectivement... ça aurait dû m'apparaître de façon plus rapide et plus évidente. Effectivement.
Deux images pas très pertinentes pour un problème au final. Aller vers un idéal. Que ce soit d'autres ou ton appréhension des situations qui t'aient causé cette aliénation de toi-même; le problème n'est pas là.
Sur certains points il s'agit peut-être de se retrouver.
Sur d'autres c'est toi qui doit changer.

Chercher moins les causes pour aller vers le changement c'est sans doute la clé. Comprendre la raison ne t'aiderait pas forcément à savoir comment agir. Savoir ce que tu veux et t'atteler à l'être oui.
Tu veux " guérir de tes blessures"? Agis pour être une personne qui n'agit pas en fonction d'elles. Ne te dis pas "je vais reconstruire la chair, puis la peau etc".
Quand tu te fais une plaie tu mets un pansement et tu oublies même si ton intégrité n'est pas restaurée. Tu es de nouveau fonctionnelle.
Tu n'as pas de handicaps psychologiques majeurs. C'est donc possible.
Ton problème n'est pas non plus de ne pas savoir ce qui ne va pas. Tu as l'air de dire que tu n'as pas la main sur le processus. Personne ne l'a. On apprend tous plus ou moins à l'utiliser. Tu dis que tu te sens incomprise, que tu as du mal à maîtriser ta communication et que c'est un boulet.
Mon avis est que c'est moins le fait que tu ne la maîtrises pas que le fait qu'il s'y surajoute ton malaise, tes difficultés avec ta féminité (et tous les complexes et leurs sources qui vont avec), ton impression de devoir te faire comprendre et ce besoin de validation par l'autre qui vont avec.
Ce sont plusieurs choses qui individuellement sont des tue l'amour suivant le degré.
Que tu sois très à l'aise sur d'autres aspects, intelligente et de bonne compagnie d'après ce qu'on peut lire de toi ne rattrape pas ça en séduction.

Si tu veux changer ne cherche pas midi à quatorze heures. Ne cherche pas un "mythique" problème de communication là où il est beaucoup plus évident que tu as des problèmes avec toi-même qui ne sont pas de l'ordre du détail. Même si tu dis aller bien, quand je lis cette liste, je me dis que tout est là.
À la différence, même quand je lis Perle qui se définit un peu comme androgyne, je n'ai pas de mal à penser que pour autant elle assume très bien sa féminité.
Tes obstacles sont là.
A la réflexion, je vais quand même partager au moins un des points qui me handicapent le plus en situation de séduction... Pour plusieurs autres je pense qu'avec du boulot sur moi que personne ne peut faire à ma place je peux m'en sortir (faire des efforts sur mon apparence physique par exemple), pour celui-là je me sens assez larguée.

En gros :

J'ai beaucoup perdu confiance en ma capacité à évaluer une situation lors d'un échange avec un homme (si tant est que j'aie jamais eu une telle capacité, ce dont je doute de plus en plus).
Parfois, je crois qu'un mec éprouve de l'intérêt pour moi, alors qu'en fait c'est de la sympathie.
Parfois, je vois de la sympathie là où en fait il y avait de l'intérêt, et je passe à côté de possibilités intéressantes.
A plusieurs reprises j'ai agi par rapport à certaines choses que de bonne foi je croyais percevoir pour, soit vivre des situations humiliantes, soit gâcher des occasions.

Le résultat c'est que je me sens de plus en plus larguée et surtout face à un homme qui me plaît, je doute en permanence, je suis coincée dans une peur permanente de me tromper. Je perds mes moyens, je ne sais plus rien interpréter, je ne sais pas quoi penser, je perds un temps fou à m'interroger, c'est aussi l'une des raisons pour lesquelles la phase d'approche est aussi dure pour moi. Cela peut me paralyser totalement.

Pour l'instant, la seule parade que j'ai trouvée en attendant mieux, c'est de me faire accompagner par des amis lors de certaines soirées et de débriefer mes ressentis avec eux sur les "touches" que j'aurais pu avoir et voir si ça correspond avec ce qu'eux ont vu.

Je ne crois pas qu'il y ait d'articles sur FTS du genre "filles, voilà comment vous pouvez savoir si oui ou non vous plaisez à un mec".

Mais bon voilà, avoir des "copilotes" lors de circonstances collectives c'est un palliatif occasionnel. Ca ne remplace pas le fait de posséder soi-même une capacité d'évaluation des situations, sinon infaillible, au moins un minimum cohérente. Je ne la possède clairement pas.
Onmyoji a écrit : 25.02.20
Chercher moins les causes pour aller vers le changement c'est sans doute la clé. Comprendre la raison ne t'aiderait pas forcément à savoir comment agir. Savoir ce que tu veux et t'atteler à l'être oui.
Tu veux " guérir de tes blessures"? Agis pour être une personne qui n'agit pas en fonction d'elles. Ne te dis pas "je vais reconstruire la chair, puis la peau etc".
Quand tu te fais une plaie tu mets un pansement et tu oublies même si ton intégrité n'est pas restaurée. Tu es de nouveau fonctionnelle.

Onmyoji je te remercie de ta réponse et de tes avis, toujours constructifs.

Je vais essayer d'expliquer un - un seulement et il n'y a pas que celui-là - des éléments qui font que je pense à forcer l'inconscient et pas juste agir sur la surface.

Dans mes "moins", il y a mon langage corporel qui est complètement foireux, aussi.

J'ai des tics du genre me tasser, m'effacer, baisser la tête, parler avec la main devant la bouche, croiser les bras... Je me recroqueville aussi (un tic dû aux années de douleur physique aiguë), je me cogne aux objets, je me blesse à ce qui m'environne.

Un tas de tics... j'ai le langage d'une personne qui ne se sent pas légitime à exister et à prendre de la place, qui doute d'elle. Et oui, c'est pas vendeur, je le sais.

C'est pas que dans ma perception, mes amis me le disent (je les encourage à me signaler tous mes "bugs" en ce moment), ma psy me le dit.

Si j'adopte une discipline de surface, ET j'essaie vraiment de le faire, du genre : oups tiens je suis tassée là. Je vais me redresser avec dignité, parce que je n'ai pas de raison de me tasser, c'est mieux de se tenir droite.
Ca va marcher... jusqu'à ce que j'oublie de me tenir droite et que mon "naturel" reprenne le dessus. Ou alors, je vais faire un effort pour le dos droit, me concentrer là-dessus, et baisser la tête ou avoir une voix hésitante etc. etc.
Je veux modifier le fond POUR modifier la surface efficacement et durablement.

Et pour cela, je veux éliminer ces saloperies de lignes de code qui disent "je n'ai pas le droit d'exister", "je ne suis pas légitime","je ne vaux rien", parce que le legs de la maltraitance et de l'agression c'est ça. Mon langage corporel est une traduction de ces foutues lignes.
Si elles n'existaient pas, je n'aurais pas besoin de tout le temps penser à être droite. Je serais droite naturellement.
J'en suis fermement convaincue.
Et par ailleurs, j'ai une autre conviction, celle que le pouvoir que chacun de nous a sur son propre esprit est, ou peu s'en faut, illimité.

Donc, pour le coup, je crois que je ne suis pas d'accord avec toi sur le sens dans lequel aller pour trouver du remède. Ce qui ne m'empêche pas de trouver ta réponse - comme toutes les autres - utile et intéressante.

Merci d'avoir pris le temps.
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