Questionnements sur l'amour, l'existence et la parentalité

Note : 17

le 05.04.2021 par Saori

16 réponses / Dernière par Dragon le 12.04.2021, 11h23

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
@Annah6878

Je ne me suis jamais complètement reconnue dans un style d’attachement particulier, et le poids déterministe attribué aux expériences affectives précoces me dérange, même si je ne nie pas l’importance qu’elles peuvent avoir (par contre je me reconnais totalement dans un des types du MBTI, même si le test en lui-même ne vaut pas grand-chose il a au moins le mérite de mettre des mots sur mon mode de fonctionnement pas facile à appréhender).


@Focus

Si tu t'es senti jugé à travers ma tentative de rationalisation des comportements humains, j’en suis sincèrement navrée, et j’en profite par ailleurs pour m’excuser auprès des personnes que je peux heurter, et notamment auprès des parents qui pourraient me lire. J’aurais sûrement dû le dire dès le départ mais j’ai un grand respect et une admiration sans borne pour celles et ceux qui ont cette capacité d’amour inconditionnel et de don de soi.

Sèche de cœur, c’est ce que les personnes qui ne me connaissent pas ont tendance à penser de moi. Cette aridité, pour ne pas dire stérilité, est voulue de ma part (mise à distance des autres). Je ne dis pas que je ne le suis pas du tout, mais ici en l’occurrence je vais droit au but pour ne pas m’épancher sur dix pages et parce qu’il serait contre-productif d’édulcorer mon cynisme compte-tenu des questionnements que je soumets.

Égocentrée, je l’admets également. J’évoque mon ego dès mon premier message (m’en débarrasser fait partie de mes objectifs et j’en suis encore bien loin). Je ne prends pas de plaisir particulier à raconter ma vie et si je l’ai fait dans mon deuxième message, c’était dans le but d'éclairer le premier vu les questions qui m'ont été posées, et de recentrer la discussion sur ma demande initiale :
Comment pourrais-je soutenir un parent qui le devient alors qu’il ne le souhaite pas (sachant que lui et moi partageons une vision très similaire de l'amour, de l'existence et de la parentalité) ?

Je n’ai pas saisi ce que tu voulais dire ici :
que tu appelles un ami et qui te jette ce qui devrait lui être plus précieux que sa vie pour un peu d’espoir. Sans que tu ne sortes de tes schémas, tout en le jugeant. Ne te méprends pas sur mon point, il est lui aussi responsable. Je ne vois pas d’amitié là dedans. J’ai connu une « amie » qui espérait de moi comme lui de toi. Après avoir eu un comportement de connard, j’ai considéré sa chute et l’ai forcée à vivre sans moi. Pour son bien. Ce n’est pas un conseil, jute mon expérience et mes remords.


@Dragon

Je te remercie pour ton intervention détaillée qui me parle beaucoup mais, si je peux me permettre, ne fait pas avancer le schmilblick :lol:
A une époque où je sentais un risque de déshumanisation chez moi, je me suis justement intéressée à la religion dans l’optique d’une "nouvelle naissance". Je ne suis pas croyante mais j’essaie de m’intéresser à toutes les façons de penser différentes des miennes.

Alors, je ne suis pas allée jusqu’à la crucifixion mais je peux t’assurer que j’ai bien serré les dents. Parce que le problème qui s’est posé pour moi en tant qu’être charnel a été de poser une limite à la fusion dont tu parles, cette fusion avec l’autre aimé mais non désiré, pour qui la désillusion a été grande. J’ai carrément été traitée d’hypocrite alors je suis vite revenue à mon mode de fonctionnement habituel : la mise à distance automatique de toute personne qui ne m’est pas compatible (soit peut-être 98 % des gens que je rencontre).

Comment faire autrement d'après toi ? Je ne veux pas devenir nonne, même si j'ai un temps considéré le bouddhisme.

Pour ce qui est du choix concernant mon ami, je l’avais déjà fait avant de venir en parler ici : je veux le soutenir.


@Onmyoji

Tu l’imagines plus malin qu’il ne l’est. Il est inexpérimenté, d’un naturel désarmant et parfois agaçant (pas étonnant que mon instinct maternel soit apparu à son contact). Quand il est tombé amoureux de moi, je n’étais pas libre et il m’a attendue patiemment, passivement. Il n’a rien d’un conquérant, encore moins d’un manipulateur (ceux-là je les vois venir à des kilomètres), il sait que je n’ai jamais voulu d’enfant avec lui et a renoncé à notre histoire. C’est quelqu’un qui, malgré les épreuves et les injustices qu’il peut subir, ne garde pas d’amertume, accepte les événements et trouve lui-même les ressources pour rebondir. Je ne suis pas en train de chanter ses louanges parce qu’il est mon ami. C’est parce qu’il a toutes ces qualités, parmi d’autres encore, qu’il est mon ami.

Je n’ai pas besoin de lui demander ce qu’il attend de moi, il me l’a déjà dit : rien si ce n’est mon amitié en ce moment difficile (mais je comprends que ce soit inconcevable pour qui perçoit l’amour et l’amitié entre homme et femme comme antinomiques). Avec le recul maintenant, je vois l’expression de ses sentiments comme le seul moyen qu’il ait trouvé pour éviter de me rendre jalouse.

Je te remercie pour tes avis toujours bienvenus et bienveillants vis-à-vis de moi, mais je ne suis pas à protéger. Il pourrait avoir envisagé une relation sérieuse avec cette femme, ça ne change rien à la situation actuelle. On peut lui trouver de la malhonnêteté ou de l’égoïsme, ce serait la première fois qu’il en ferait preuve, ou alors je suis aveugle et ce serait étonnant compte-tenu du regard clinique et sans complaisance que j’ai toujours porté sur le comportement humain. En tout cas ce n’est pas en cette période troublée pour lui que je vais commencer à lui chercher une possible mesquinerie pour me protéger, heureusement que j’ai encore ma bulle pour ça.
Excuse moi de te le dire, mais faire avancer le shmilblick - c'est à dire ta vie - c'est évidemment ton travail, pas le mien. :lol:

Tout ce que je peux faire c'est livrer les idées qui raisonnent à ton histoire. Tu me dis que ça te parle, alors je vais tenter de remettre de l'eau dans la rivière qui, de toute façon, n'arrêtera pas de couler. :wink:

J''ai l'impression que tu as appris avec le temps à encaisser les souffrances. Ca semble une première étape essentielle. Tu as tout de même mis en place une stratégie d'évitement puisque lorsque tu as été traitée d'hypocrite, tu es revenue à ton fonctionnement habituel qui met à distance 98% des gens que tu rencontres.
Après tout, tu aimes être seule et personne n'aime souffrir. Cela semble donc rationnel.

Cependant cet évènement révèle un instinct en toi qui te pousse à sortir de ce cocon rationnel, à aller t'exposer encore, et en même temps que tu sens cet élan (l’envie de m’occuper de son enfant comme si c’était le mien alors que je n’en ai jamais voulu avec lui) , tu ne sais pas si [tu as] raison de vouloir prévenir une possible souffrance.

Mais cela crée une dissonance. t'exposer pour quelle raison? Pour se refaire traiter d'hypocrite et encaisser une souffrance que tu pourrais gérer mais qui n'est pas agréable, alors même que tu es bien seule?
Dit comme ça et vu au travers de la rationalité, rien de t'y pousse et cela semble absurde. La vie est donc absurde et il n'y a pas d'autres alternatives que de finir sa vie seule en lisant Camus? Peut-être que si.

Le but, à mon avis, c'est de se décentrer et de penser pour/à l'autre. L'autre, par exemple celui qui te traite d'hypocrite.

Je continue le raisonnement avec pour exemple celui qui t'a traité d'hypocrite, puisque c'est tout ce que tu m'as livré, mais j'espère que tu sauras l'étendre à tout "autre" qui peut produire de la souffrance. Ceux que tu as pris l'habitude d'écarter de ton monde, ou ton futur enfant à venir. Ou l'enfant d'un de tes exs, whatsoever.


Parce que si il te traite d'hypocrite quand tu te contentes de suivre tes élans, ça en dit plus long sur lui que sur toi.
C'est qu'il n'a pas, lui, encore bien compris comment encaisser les souffrances sans chercher un bouc émissaire. Sans décharger sa frustration sur l'autre. Il y a fort à parier que cette attitude ne l'aidera pas dans la vie, et c'est là où tu peux agir. Au moment où tu seras complètement sûre que lorsque quelqu'un t'insulte, ça en dit plus long sur lui que sur toi, que tu es dans ton total bon droit en exprimant ce que tu as envie d'exprimer et que l'autre, quel qu'il soit, n'a pas son mot à dire là-dessus, il est possible de penser que ça ne t'affectera plus. Du tout.
Qu'au moment où quelqu'un t'insulte alors que tu n'as rien fait d'autre qu'être celle que tu veux être, il te révèle en fait qu'il ne sait pas accepter l'autre dans sa diversité, qu'il est un petit tyran en puissance et qu'il a donc besoin d'aide.
Alors peut-être qu'en restant aimant et concentré sur l'autre et ses besoins, tu peux l'aider, et te voir ainsi effectuer cet acte magique d'apaisement, de guérison. Ce qui rendra magique tes relations avec les autres de façon bien plus large qu'avec seulement 2% de la population.

Evidemment, rien n'oblige de le faire avec tout le monde, mais ça me semble essentiel pour être parent puisque 100% des enfants reprocheront un jour quelque chose à leurs parents. Ca me semble aussi en accord avec la grande admiration que tu ressens pour ceux capable d'un grand don de soi, et en accord avec le fait que tu t'excuses et suppose avoir heurté ceux qui t'invectivent de façon assez rude :wink:

Sinon, il reste Camus!
Il ne faut pas attribuer à la malignité ce qui peut être le fruit de la stupidité.
Mais il ne fait pas non plus oublier que toute cynique que tu es, ton objectivité peut être entachée par tes sentiments, qu'ils soient amicaux ou amoureux.
Peut-être d'ailleurs as-tu du mal à faire le distinguo, étant donné que tu te tiens distante des amitiés même. Tu as peut-être oublié la nuance, ou ne la sens pas dans son cas.
Quoi qu'il en soit, ta bulle ne te sert pas ici, car malgré ton sentiment, tu es perturbée au delà de ce que tu pouvais imaginer.
Je t'invite donc à considérer que ce que tu ressens n'est peut-être pas ce que tu crois, et à relire les situations par les prismes que je te présente pour voir si ça pourrait coller sur certaines situations que vous avez vécues (Je peux voir dans son attente de la lâcheté par exemple). De même, plutôt que de le prendre pour argent comptant sur la version avec laquelle il est venu à toi, tu peux le challenger. Après tout ce qu'il te demande n'est pas une sinécure. Cela pourrait même l'aider, si lui, contrairement à toi, est aveugle à ce qu'il veut vraiment et aux mécanismes qui le motivent. Quoi qu'il en soit il a peut-être besoin de soutien, mais il a aussi besoin d'une belle piqûre de rappel à la réalité. Parce que c'est pas seulement de lui et de la relation à cette femme mais d'un enfant qu'il s'agit, et s'il reste amoureux de toi, sans pouvoir évoluer, enfermé dans un couple avec une femme qu'il n'aime pas et un enfant non désiré, ça va être intenable pour lui. Et si les conséquences que ça peut avoir sur l'autre femme ne sont pas ton problème, l'enfant que tu veux protéger va en souffrir.

Enfin, apparemment ce n'est pas ta première tentative de sortir de ta bulle (tu parlais de ton expérience avec la religion). Elle s'est encore fissurée. Tu devrais peut-être prendre cela comme un signe (après tout elle n'est que le produit de ton mental et tes aspirations), que ton esprit ne peut plus supporter l'énorme charge que cela représente de maintenir un tel système, ou qu'au fond tu as envie de changer et de voir la lumière qui passe dans les fissures sans filtre.
Tu peux t'approcher des flammes dans te brûler les doigts, même sans être dans une combinaison ignifugée... Tu as l'esprit assez alerte et observateur pour cela, tu devrais te faire confiance. Tu n'as pas besoin d'être en permanence dans ta coquille, tu peux en sortir parfois.
Je vois que tes chevaliers, des quatre coins de l’univers, quand triomphe le mal, sans hésiter (ils) partent en guerre pour un monde idéal :wink: (Saori est la princesse dans les chevaliers du Zodiaque, pour ceux qui n’ont pas la référence).

Plus sérieusement, je vais me permettre d’intervenir à nouveau suite à tes derniers posts. Ce que je vais dire n’est qu’un avis, une impression qui vaut ce qu’elle vaut.

Tu te décris toi-même comme une personnalité relativement évitante/contrôlante/solitaire, si j’ai bien compris. Dans ce contexte, les relations amicales et amoureuses sont, je suppose, assez rares. C’est probablement la raison pour laquelle l’histoire de cet homme que tu appelles ton ami, mais qui est en fait un prétendant, te touche autant. Et aussi, comme tu l’as dit, parce que ça te rappelle ta propre histoire familiale et interroge ton désir d’enfant.

Je suis d’accord avec Onmyoji et Jalapeno sur le fait qu’il ne faut pas te laisser culpabiliser par le « chantage affectif » de cet homme. Tu ne voulais pas d’enfant avec lui, donc ça n’aurait pas marché et, si tu t’étais forcée, l’enfant aurait été de toute façon malheureux.

Mais pourquoi te sens-tu responsable de cet homme et du bonheur de son enfant à naître ? Sincèrement, je ne comprends pas.

À notre époque, beaucoup de gens font des enfants par simple conformisme social ou, encore pire, pour combler leurs propres manques affectifs. Cela donne des choses malsaines, comme ce que l’on appelle l’inceste émotionnel (des parents incapables de gérer leurs émotions qui exigent de leurs enfants, dès le bas-âge, un soutien moral et affectif que seul un adulte peut donner).

En tout cas et sans vouloir te vexer, je ne pense pas que tu soies la mieux placée pour l’aider en ce moment. Tes sentiments vis-à-vis de lui et de la situation sont peut-être trop ambigus pour fournir une aide objective, malgré ta bonne volonté.

Je dirais que tu as plus besoin de rencontrer de nouvelles personnes, de sortir de ta « bulle » comme tu dis. De te confronter à l’altérité. La pensée des Spinoza and co est très puissante, mais ils n’ont pu la développer qu’au sacrifice d’une vie sociale « normale ». La vérité, parfois brute et crasse, est dans les gens, pas dans les livres.
Saori a écrit : 10.04.21 @Annah6878

Je ne me suis jamais complètement reconnue dans un style d’attachement particulier, et le poids déterministe attribué aux expériences affectives précoces me dérange, même si je ne nie pas l’importance qu’elles peuvent avoir (par contre je me reconnais totalement dans un des types du MBTI, même si le test en lui-même ne vaut pas grand-chose il a au moins le mérite de mettre des mots sur mon mode de fonctionnement pas facile à appréhender).
Merci pour ta réponse Saori.

Il y a quelque chose de très touchant dans ton récit qui personnellement ne me laisse pas indifférente parce qu'on sent ton désarroi. Tu en parles toi-même en début de post, je ne pense donc pas utiliser un mot trop fort pour décrire ton ressenti vis-à-vis de la situation.

Je t'ai posé cette question parce qu'en te lisant, on dirait que derrière ton écriture très poétique et tes raisonnements très rationnels il se cache des peurs que tu ne veux peut-être pas t'avouer à toi-même. Tu as une profonde amitié pour ton ami que tu protèges malgré les remarques de Focus et Onmyoji, mais d'un point de vue strictement externe, sans même le connaître, sa démarche part d'une intention qui il est vraie est égoïste et ne te rend pas service.

Je ne comprends pas bien où il veut en venir en te faisant cette confidence. En connaissant ton histoire, et même sans avoir un tempérament manipulateur, il ne pouvait pas ignorer tes réactions.

Même s'il n'attend pas de toi que tu sois mère, et que ses intentions sont sincères dans sa tentative de déclaration d'amour, même s'il a été respectueux avant (quand tu étais en couple) il vient avec des attentes pas tout à fait formulée qu'il devrait éclaircir et verbaliser.

C'est dans ta manière :
1) de te sentir responsable de cet enfant qui n'est pas le tien,
2) de te sentir dans un profond désarroi (alors que si tu le voulais tu n'aurais aucun rôle à jouer dans cette histoire et pourrais donc tout à fait t'en détacher)
3) de parler de ton envie ou non d'enfant
4) de votre histoire passée

qu'on sent que cette confidence n'a pas eu un impact limité sur toi. Au contraire, on sent que ça te touche et que cet écho peut te faire jouer un rôle qui n'est pas le tien. Cette décision reste la tienne bien sûr mais je rejoins Onmyoji, même si tu affirmes les contraire à te lire, j'ai du mal à te croire. Du coup, peut-être que tu devrais faire attention à bien faire la différence entre la Saori enfant qui a eu tel parcours et la Saori adulte qui peut faire le choix de se détacher de son histoire et construire quelque chose de nouveau sans répéter les évènements du passé.

Et ton amitié pour cet homme est tout à fait à ton honneur par contre vous pourriez peut-être mettre les choses au clair pour que tu ne subisses pas ses erreurs à lui. J'ai ou tes autres réponses sur le forum et à 34 ans tu as encore le temps de vivre une nouvelle histoire avec de nouvelles personnes. Il n'a pas saisi sa chance avec toi pour une raison qu'on ne connait pas. Vous vous êtes ratés et tu as aussi choisi d'en rester là. Même ta décision ne ne pas avoir d'enfant toi seule en connaît les raisons mais j'ai l'impression que ton enfance a joué un rôle dessus.

Est-ce que ta solitude est réellement choisie ou bien est-ce une manière de te protéger des autres, et de tes peurs ? Penses-tu qu'une personne qui t'aime réellement voudrait que toi Saori tu ne construises pas ta vie et passe ta vie à jouer un rôle pour l'enfant d'une autre ? Pourquoi te sens-tu responsable de ton ami alors que c'est lui qui a fait cette erreur ? Tu dis que votre histoire est finie mais j'ai l'impression que ça n'est pas tout à fait le cas. Pour te soutenir toi-même je pense que tu devrais te recentrer sur tes problématiques et essayer de démêler ce qui dans son histoire te touche et te pousse à vouloir jouer un rôle qui n'est pas le tien.

Ce qui me touche aussi c'est que tu cherches à le défendre alors que plusieurs personnes avant moi t'ont dit que ses actes n'allaient pas dans le sens de tes intérêts. Finalement, en cherchant à le défendre, j'ai l'impression que te sentiments sont encore bien présents et que tu n'es pas prête à entendre qu'il n'a pas bien agi vis-à-vis de toi.

J'en reviens au mot que tu refuses d'appliquer à ton cas, le "déterminisme". J'ai parlé de la théorie des styles d'attachement parce que tu as l'air d'avoir un très fort caractère, d'être une femme très forte et très courageuse mais peut-être que tu ne peux pas tout contrôler et que les clés de compréhension de la femme se cachent derrière ton enfance. Sinon tu n'es aurais peut-être pas parlé, et tu ne parlerais pas de cet enfant comme de l'enfant que tu as été. Je suis pas psy et franchement, j'y connais rien aux théories de behaviorisme ou de machin comportementaliste. Mais mon ressenti c'est qu'il y a des choses que tu ne maitrises pas autant que tu le voudrais.
Bon, je ne pensais pas être amenée à m’étaler à ce point mais il faut que je précise certaines choses.

Commençons par le commencement :

Citadin, je ne suis pas étonnée que tu sois le premier à te foutre de ma gueule mais la prochaine fois fais-le en VO stp :lol:



Rien de tel que cette musique pour se mettre en ordre de marche le matin :mrgreen:


@Dragon

Je comprends bien ce que tu me dis là mais je n’arrive pas à l’appliquer à la réalité du terrain. Je veux bien rester à l’écoute des besoins de l’autre et faire don de moi-même mais pas au point d’écarter les jambes, désolée.

J’ai tenté d’apaiser la relation à chaque fois en montrant que, malgré la limite que je posais, je restais disponible en tant qu’amie.
L’un s’est livré au chantage (à l’auto-sabotage de sa boîte qui était comme la mienne vu que j’avais largement contribué à la remettre sur pied), l’autre a continué de vouloir me séduire après.

Je m’entendais particulièrement bien avec eux et j’avais réussi à les laisser entrer dans mon monde. Mais quand quelqu’un ne veut pas respecter mes limites, je ne peux pas faire autrement que de l’éjecter.
Je me suis justifiée pour les aider à évoluer, pour qu’ils ne reproduisent pas la même erreur avec d’autres. Sauf qu’ils finissent par revenir vers moi plus tard, et je suis bien disposée à les accueillir, mais je constate vite que mes explications sont tombées dans l’oreille de sourds.

C’est comme s’ils se disaient : "une femme qui t’accepte tel que tu es, y’a forcément moyen avec, peu importe ce qu’elle te dit, il suffit de forcer". Alors que non, ça marche pas comme ça avec moi.
Les plus civilisés prennent en général leur distance tout seuls, préférant la passion à l’amitié. De mon côté, je ne prends même plus la peine d’aller vers ceux qui ont tenté de me charmer ne serait-ce qu’une seule fois, de peur qu’ils se fassent des films.

J’avais deux vraies amies, perdues de vue avec le temps. Avec les autres, mes relations restent superficielles. Je peux copiner avec n’importe qui même celles qui se posent en rivales (officiellement ou non), mais ça me demande du temps et de l’énergie que j’ai envie de consacrer à des choses plus constructives qu’à la gestion de leurs pseudo-drames du quotidien. Je m’entends très bien avec celles qui n’ont rien à (se) prouver, souvent des femmes bien plus âgées, mais qui ne comprennent pas que je puisse être heureuse toute seule et n’ont qu’une obsession : me marier et que je fasse des gosses :lol:


@Onmyoji

Ne t’en fais pas, il sait qu’il a été stupide, et la piqûre de rappel a été faite en bonne et due forme en même temps que je lui ai renouvelé mon amitié. Et je continuerai à lui en faire.

Si j’ai donné l’impression de le défendre aveuglément, c’était en réaction à ton jugement que j’ai trouvé bien trop sévère. Je ne prends pas tout ce qu’il me raconte au pied de la lettre, je garde en tête que ses sentiments ont très bien pu le pousser à éluder certains détails qui n’en sont pas, voire à réécrire l’histoire (même si ça ne lui ressemblerait pas du tout). Je n’ai pas trouvé utile de faire part de mon scepticisme quand j’ai écrit mon post parce qu’au final, qu’il soit honnête ou non avec moi n’a pas d’importance. Le plus important est qu’il soit honnête avec lui-même, qu’il sache ce qu’il veut vraiment.
Je n’ai rien trouvé à dire quand il a exprimé ses sentiments envers moi. Tout simplement parce qu’il n’y avait rien à dire. Et s’il attendait vraiment plus que mon amitié, mon silence à ce sujet a été, je crois, suffisamment parlant.

C’est intéressant nos différences de perception car je ne vois pas de lâcheté dans son attente mais une capacité de renoncement et une forme de probité que je valorise bien plus que le comportement qui consiste à "voler la partenaire d’un autre" ou à tenter de l’en détourner.

Tu as raison, ma bulle n’a pas été efficace pour me protéger ici. Parce que mon ami en fait partie et que ce qui l’impacte m’impacte aussi. Et parce qu’il était l’une des rares personnes à y apporter un peu de sens et une certaine cohésion. Aujourd’hui j’essaie de retrouver du sens à ce système qui me permettait de faire face à l’absurdité de ce monde. Je n’ai pas envie de l’expulser de cette bulle même si je dois pour ce faire absorber un peu de cette absurdité. Si je le fais, ce sera autant pour lui que pour moi car cela va sûrement me permettre de grandir encore, de m’épanouir encore plus (confrontation à l'irrationalité tout ça...). Nous sommes différents tous les deux mais nous sommes aussi atypiques l’un que l’autre, nous nous retrouvons l'un dans l'autre, un peu comme des jumeaux… je ne sais pas comment nous présenter autrement.


@Citadin

Je ne sais pas ce qui te laisse penser ça mais je ne suis pas une évitante. En tout cas, si je peux l’être parfois, c’est par nécessité et non par nature.

J’ai un goût pour la confrontation qui transparaît déjà dans ma recherche de raisonnements non conformes à mon mode de pensée habituel. Quand quelque chose cloche dans ma pratique, j’essaie de régler le problème en remettant en question ma façon de faire mais aussi mes connaissances ou croyances sur la question. Je suis donc souvent amenée à me renseigner sur le travail de personnes qui ont réfléchi à cette question bien avant moi, et heureusement qu’elles ont fait le boulot à ma place sinon il me faudrait plusieurs vies pour saisir certaines choses essentielles.
J’ai cité les philosophes pour rendre à César ce qui est à César (je n’ai pas inventé les notions d’éternel retour, de volonté de puissance, de Sisyphe heureux etc) et pour donner un éclairage sur le désarroi existentiel dans lequel je suis en train de glisser. Faut pas croire, je suis pas un rat de bibliothèque, loin de là - même si ça me plairait de l’être.

Avant mes 20 ans je détestais les enfants, je me suis fait violence en choisissant de passer mon temps libre à travailler bénévolement avec des enfants.
J’aime exposer mon point de vue avec fermeté là où les autres y voient de l’agressivité.
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai dit à des "ami(e)s" leurs quatre vérités.
Alors oui, les relations amicales authentiques et harmonieuses sont peu nombreuses (tu en as beaucoup toi ?), mais ça ne m’empêche pas d’être très bien seule. Quant aux relations amoureuses, je ne suis franchement pas à plaindre sans vouloir me vanter. Je n’ai juste plus envie de perdre mon temps avec des gens qui ne me correspondent pas. J’ai eu la chance d’aimer et d’être aimée comme jamais je n’aurais osé l’espérer, et au risque de passer pour une illuminée, j’ai vécu ces histoires comme une bénédiction (sans perdre ma rationalité pour autant) et je souhaite à tout un chacun de vivre une telle expérience. Je suis prête à passer mon tour aujourd’hui comme je le disais plus haut.
Enfin, je ne crois pas que l’objectivité soit toujours indispensable et demandée pour pouvoir soutenir quelqu’un.


@Annah6878


Merci à toi pour ton message et pour tes pistes de réflexion.
J’ai répondu à certaines de tes questions et remarques dans ma réponse aux autres du coup.

Annah6878 a écrit : 10.04.21 Tu as une profonde amitié pour ton ami que tu protèges malgré les remarques de Focus et Onmyoji, mais d'un point de vue strictement externe, sans même le connaître, sa démarche part d'une intention qui il est vraie est égoïste et ne te rend pas service.
Je pense qu’il faudrait justement d’abord connaître mon ami avant de pouvoir juger si son attitude envers moi est égoïste ou non, et le seuil de tolérance est variable selon chacun, sans parler de la définition même de ce mot.

Annah6878 a écrit : 10.04.21 Je ne comprends pas bien où il veut en venir en te faisant cette confidence. En connaissant ton histoire, et même sans avoir un tempérament manipulateur, il ne pouvait pas ignorer tes réactions.
Je n’attends pas d’un ami, même s’il connaît mon passé, d’être capable d’anticiper mes réactions affectives surtout si cet ami se trouve lui-même en état de détresse. Par contre j’aurais eu cette exigence avec un amoureux.

Annah6878 a écrit : 10.04.21 Penses-tu qu'une personne qui t'aime réellement voudrait que toi Saori tu ne construises pas ta vie et passe ta vie à jouer un rôle pour l'enfant d'une autre ?
Quand nous étions en couple et séparés par la distance géographique, il m'a dit presque mot pour mot que s'il devait mourir, il souhaitait que je poursuive ma vie de mon côté sans penser à lui.

Annah6878 a écrit : 10.04.21 J'en reviens au mot que tu refuses d'appliquer à ton cas, le "déterminisme". J'ai parlé de la théorie des styles d'attachement parce que tu as l'air d'avoir un très fort caractère, d'être une femme très forte et très courageuse mais peut-être que tu ne peux pas tout contrôler et que les clés de compréhension de la femme se cachent derrière ton enfance. Sinon tu n'es aurais peut-être pas parlé, et tu ne parlerais pas de cet enfant comme de l'enfant que tu as été. Je suis pas psy et franchement, j'y connais rien aux théories de behaviorisme ou de machin comportementaliste. Mais mon ressenti c'est qu'il y a des choses que tu ne maitrises pas autant que tu le voudrais.
Je ne refuse pas d’appliquer le principe de déterminisme à mon cas (j’ai bien conscience par exemple que le modèle maternel que j’ai eu ne m’a pas aidé à me forger une image positive d’une mère "suffisamment bonne"), c’est juste qu’il me dérange dans l’absolu car il renvoie à une forme de prévisibilité façon "démon de Laplace" où tout serait écrit, tel un destin si tu veux. Ça reviendrait aussi à dire que tout ce qui m’arrive est de la faute des autres (mes parents, et pourquoi pas grand-parents, et arrières grands-parents tant qu’on y est...).

Comme pour d’autres phénomènes biologiques, il doit y avoir une part de génétique et d’environnemental et une interaction entre les deux que seule une anamnèse, que l’on fait en psychanalyse par exemple, ne pourrait démêler.
Non mais encore une fois, la réalité du terrain, c'est soutenir ton ami. Et être consciente qu'il va peut-être voir dans ce réconfort une opportunité de retrouver un peu de stabilité dans une relation de confiance. Il t'a déjà fait quelques sous-entendu, mais t'as été bien lucide sur ça, je sais pas ce qu'on peut dire de plus!

Après, si je donnais mon interprétation de ce que t'écris, c'était aussi parce que le titre du sujet c'est "Questionnements sur l'amour, l'existence et la parentalité" et que ces sujets me questionnent aussi. :lol: :wink:
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