Je ne me suis jamais complètement reconnue dans un style d’attachement particulier, et le poids déterministe attribué aux expériences affectives précoces me dérange, même si je ne nie pas l’importance qu’elles peuvent avoir (par contre je me reconnais totalement dans un des types du MBTI, même si le test en lui-même ne vaut pas grand-chose il a au moins le mérite de mettre des mots sur mon mode de fonctionnement pas facile à appréhender).
@Focus
Si tu t'es senti jugé à travers ma tentative de rationalisation des comportements humains, j’en suis sincèrement navrée, et j’en profite par ailleurs pour m’excuser auprès des personnes que je peux heurter, et notamment auprès des parents qui pourraient me lire. J’aurais sûrement dû le dire dès le départ mais j’ai un grand respect et une admiration sans borne pour celles et ceux qui ont cette capacité d’amour inconditionnel et de don de soi.
Sèche de cœur, c’est ce que les personnes qui ne me connaissent pas ont tendance à penser de moi. Cette aridité, pour ne pas dire stérilité, est voulue de ma part (mise à distance des autres). Je ne dis pas que je ne le suis pas du tout, mais ici en l’occurrence je vais droit au but pour ne pas m’épancher sur dix pages et parce qu’il serait contre-productif d’édulcorer mon cynisme compte-tenu des questionnements que je soumets.
Égocentrée, je l’admets également. J’évoque mon ego dès mon premier message (m’en débarrasser fait partie de mes objectifs et j’en suis encore bien loin). Je ne prends pas de plaisir particulier à raconter ma vie et si je l’ai fait dans mon deuxième message, c’était dans le but d'éclairer le premier vu les questions qui m'ont été posées, et de recentrer la discussion sur ma demande initiale :
Comment pourrais-je soutenir un parent qui le devient alors qu’il ne le souhaite pas (sachant que lui et moi partageons une vision très similaire de l'amour, de l'existence et de la parentalité) ?
Je n’ai pas saisi ce que tu voulais dire ici :
que tu appelles un ami et qui te jette ce qui devrait lui être plus précieux que sa vie pour un peu d’espoir. Sans que tu ne sortes de tes schémas, tout en le jugeant. Ne te méprends pas sur mon point, il est lui aussi responsable. Je ne vois pas d’amitié là dedans. J’ai connu une « amie » qui espérait de moi comme lui de toi. Après avoir eu un comportement de connard, j’ai considéré sa chute et l’ai forcée à vivre sans moi. Pour son bien. Ce n’est pas un conseil, jute mon expérience et mes remords.
@Dragon
Je te remercie pour ton intervention détaillée qui me parle beaucoup mais, si je peux me permettre, ne fait pas avancer le schmilblick

A une époque où je sentais un risque de déshumanisation chez moi, je me suis justement intéressée à la religion dans l’optique d’une "nouvelle naissance". Je ne suis pas croyante mais j’essaie de m’intéresser à toutes les façons de penser différentes des miennes.
Alors, je ne suis pas allée jusqu’à la crucifixion mais je peux t’assurer que j’ai bien serré les dents. Parce que le problème qui s’est posé pour moi en tant qu’être charnel a été de poser une limite à la fusion dont tu parles, cette fusion avec l’autre aimé mais non désiré, pour qui la désillusion a été grande. J’ai carrément été traitée d’hypocrite alors je suis vite revenue à mon mode de fonctionnement habituel : la mise à distance automatique de toute personne qui ne m’est pas compatible (soit peut-être 98 % des gens que je rencontre).
Comment faire autrement d'après toi ? Je ne veux pas devenir nonne, même si j'ai un temps considéré le bouddhisme.
Pour ce qui est du choix concernant mon ami, je l’avais déjà fait avant de venir en parler ici : je veux le soutenir.
@Onmyoji
Tu l’imagines plus malin qu’il ne l’est. Il est inexpérimenté, d’un naturel désarmant et parfois agaçant (pas étonnant que mon instinct maternel soit apparu à son contact). Quand il est tombé amoureux de moi, je n’étais pas libre et il m’a attendue patiemment, passivement. Il n’a rien d’un conquérant, encore moins d’un manipulateur (ceux-là je les vois venir à des kilomètres), il sait que je n’ai jamais voulu d’enfant avec lui et a renoncé à notre histoire. C’est quelqu’un qui, malgré les épreuves et les injustices qu’il peut subir, ne garde pas d’amertume, accepte les événements et trouve lui-même les ressources pour rebondir. Je ne suis pas en train de chanter ses louanges parce qu’il est mon ami. C’est parce qu’il a toutes ces qualités, parmi d’autres encore, qu’il est mon ami.
Je n’ai pas besoin de lui demander ce qu’il attend de moi, il me l’a déjà dit : rien si ce n’est mon amitié en ce moment difficile (mais je comprends que ce soit inconcevable pour qui perçoit l’amour et l’amitié entre homme et femme comme antinomiques). Avec le recul maintenant, je vois l’expression de ses sentiments comme le seul moyen qu’il ait trouvé pour éviter de me rendre jalouse.
Je te remercie pour tes avis toujours bienvenus et bienveillants vis-à-vis de moi, mais je ne suis pas à protéger. Il pourrait avoir envisagé une relation sérieuse avec cette femme, ça ne change rien à la situation actuelle. On peut lui trouver de la malhonnêteté ou de l’égoïsme, ce serait la première fois qu’il en ferait preuve, ou alors je suis aveugle et ce serait étonnant compte-tenu du regard clinique et sans complaisance que j’ai toujours porté sur le comportement humain. En tout cas ce n’est pas en cette période troublée pour lui que je vais commencer à lui chercher une possible mesquinerie pour me protéger, heureusement que j’ai encore ma bulle pour ça.