Je sais que penser comme ça n'est pas la bonne façon de faire.
Tu mets le doigt ou il faut :
Bien penser pour bien faire.
Et pour commencer penchons nous sur la question que tu nous poses :
J'aimerais savoir si c'est un critère rédhibitoire pour pouvoir espérer quelque chose ?
Tu nous demandes de confirmer ou d’infirmer ton hypothèse pour savoir si tu as la moindre chance de sortir avec une fille. Je te répondrais par une question :
qu’attends tu de notre réponse ?
Je devrais dire de
nos réponses. En effet, différentes personnes t’apporteront autant de réponses différentes. Il te faudra encore choisir la ou les réponses qui te paraissent les plus appropriées. Cela présente l
e risque que tu attribues une valeur supérieure à la ou aux réponses qui confirment ton opinion de départ.
C’est ce qu’on appelle le
biais de confirmation :
Le biais de confirmation, également dénommé
biais de confirmation d'hypothèse, désigne le biais cognitif qui consiste à privilégier les informations confirmant ses idées préconçues ou ses hypothèses (sans considération pour la véracité de ces informations) et/ou à accorder moins de poids aux hypothèses jouant en défaveur de ses conceptions
Si tu es persuadé que ton surpoids réduit tes chances à zéro tu auras tendance à privilégier les réponses ou éléments de réponse qui vont dans ce sens.
Pour éviter cela nous pouvons nous pencher sur des études auprès d’échantillons suffisamment représentatifs.
Prenons alors une étude qui m’est passée sous les yeux récemment.
Outre la fidélité, les Françaises attendent avant tout du partenaire idéal qu’il se montre sincère (41%), impliqué dans la vie familiale (37%), gentil (34%), drôle (30%) et intelligent (29%). Ces qualités passent avant la générosité (18%), l’implication dans les tâches ménagères (10%), le caractère protecteur (9%), le courage (9%) ou le dynamisme (6%). Constatons que seules 5% des femmes attendent parmi les trois qualités principales que le partenaire idéal se révèle romantique. Enfin, la réussite professionnelle (4%) et la beauté (3%) sont très peu citées.
Source: Les Françaises et l’amour, Sondage Harris Interactive
Enquête réalisée en ligne du 4 au 7 juillet 2011. Echantillon de 733 femmes, issues de l’access panel Harris Interactive, représentatif des Françaises âgées de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes: âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Si l’on s’en tient à une seule étude, déclarative qui plus est, et à considérer que le surpoids dont tu parles soit l’antithèse de « la beauté », tu aurais tout lieu de t’en foutre éperdument. Critére non significatif, passons à autre chose.
Ce serait bien sûr aller un peu vite en besogne.
Posons-nous une question contre-intuitive :
quel avantage tires-tu de ton surpoids ? Je sais ça peut choquer.
Pour y répondre, je te mettrai sur une piste :
l’opportunisme cognitif.
Souffrant de ton célibat et n’ayant pas trouvé d’autre explication satisfaisante, le surpoids constitue un « coupable idéal. » Surtout cela t’offre le relatif confort (certes illusoire) de pouvoir te dire : si seulement je perdais du poids j’aurais une chance de sortir avec une fille.
Tu dois pourtant savoir en ton fors intérieur que les choses ne sont pas aussi simples. Se frotter à une réalité ou
1) soit tu commencerais à sortir avec une / des filles,
2) soit tu te rendrais compte qu’être plus mince ne suffit pas te jetterait dans une réalité nouvelle à laquelle tu n’es peut-être pas préparé.
Le surpoids constitue en ce sens
une enveloppe protectrice qui n’est pas sans avantages. Il devient plus confortable (mais intenable à long terme) de repousser sans cesse ce régime que tu te promets de faire
et par la même occasion ton accession à une vie sexuelle et sentimentale.
Car à bien des égards, on pourrait se faire l’avocat du Diable et te dire que tu t’épargnes bien des tourments : les séparations, les espoirs déçus, les rejets, les infections sexuellement transmissibles, la jalousie etc.
Tu te prives aussi de l'une des expériences les plus fortes de la vie et qui participe au bonheur.
Car enfin, en ne prenant aucun risque on ne vit pas, on survit. Nous vivons malheureusement dans
un monde assujetti à un principe de précaution sclérosant. Nous voudrions le bénéfice sans le risque du coût. Or
le risque zéro n’existe pas même en consultant une foule d’experts qui iront t’expliquer par le menu comment procéder et selon quel séquence.
Si tu veux sortir avec une fille, il faudra que tu aies l’audace de tenter ta chance. Et pour ce qui est de perdre du poids, comme l’ont dit d’autres avant moi : fais-le pour ton bien-être et ta santé avant de le faire pour plaire aux filles.
Tu peux déjà plaire aux filles. J’irai plus loin, les goûts et préférences sont assez variés pour qu’un certain nombre de filles trouvent un attrait particulier aux mecs enveloppés.
Bref, commence sans attendre plutôt que de toujours mettre à plus tard la prise de risque (inéluctable) au prétexte que tu ne correspondrais pas aux critères supposément « normaux ».