Ceci n'est pas un carnet de séducteur.

Note : 210

le 25.03.2017 par Hillel

150 réponses / Dernière par Perlambre le 23.10.2018, 19h48

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
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@voucny: Merci pour l'information! Je connaissais l'approche systémique, mais pas la schémathérapie. Je suis toujours friande de découvrir ce type de documentation et de travail introspectif. Je me renseignerai!
voucny a écrit :Concernant C. ... je suis étonnée par deux choses : il est manifeste qu'elle cherche quelque chose avec toi sans se l'avouer vraiment, en tout cas c'est comme ça que tu le présentes. Pourquoi ne prends tu pas les devants ? Et si c'est son copain qui te bloque, pourquoi continuer d'imaginer qu'il se passera peut-être un truc venant d'elle, pourquoi ne pas couper court à toute ambiguïté ? On dirait que vous attendez chacune que l'autre fasse le mouvement qui manque. Après pourquoi pas, tant que vous le vivez bien. Mais quand je lis tout ce que tu as écris de positif sur Cassandra, je me dis "mais pourquoi elle laisse pas pisser C. "
C'est vrai. J'avais décidé de passer à autre chose, mais il y a toujours ces petites ambiguïtés bien franches qui me font remettre le pied dedans. Je me mets un peu dans la position de l'opportuniste. Un peu de la lâche aussi. Parfois, je sens pendant un court instant que là, tout de suite, il y a une ouverture et que je vais enfin trouver le courage de me lancer. Puis en fait je n'y arrive jamais, j'ai trop de blocage, trop d'incertitudes.

Avec Cassandra oui, c'est hyper positif. En m'inspirant des conseils que tu m'avais donnés, d'ailleurs. J'ai fini par lâcher du leste vis à vis de son ex et de ne plus la voir réellement comme une rivale. Je vivais simplement le truc avec Cassandra, ce qui nous a bien rapproché.

Et c'est finalement son ex qui lui a posé un ultimatum bien franchouillard. Comme Cassandra n'a pas apprécié l'idée qu'on lui impose ce qu'elle devait faire, elle a finit par couper les ponts avec. Elle m'a bien mâché le travail là.

:awesome:

Ce qui nous laisse beaucoup plus de lâcher prise entre nous. Je me laisse un peu plus aller à l'affectif.

Sauf que, ouais, j'ai encore une nette peur de l'engagement, je ne le cache plus. Pour l'instant, on en reste à une relation sans limite définie, et, comme tu le dis, à force de se voir je finirai, je pense, par me laisser aller à une relation plus construite. J'ai juste besoin qu'elle ne m'impose rien, de laisser les choses se faire naturellement. Parce que je sais que le jour où elle m'imposera quelque chose, j'aurai tellement peur de me tromper que je préfèrerai ne pas faire de choix. Pas tant parce que je ne veux pas d'une relation plus approfondie ou m'engager, mais parce que je ne veux pas être confrontée trop violemment à mes peurs. Je sais que je préfèrerai la fuite. Je préfère donc qu'elle m'apprivoise doucement.
voucny a écrit :Mon ressenti à te lire, c'est que peut être pour éviter de souffrir et par excès de vouloir trop bien faire, vous parlez peut être un peu trop de tout ça, trop décortiqué, trop verbalisé, trop intellectualisé. Ca me semble très bien que tu lui dises tes besoins (qu'elle fasse du clair avec ses sentiments pour son ex), mais ensuite, pour passer à un début de relation exclusif, il me semble que ça se fait en se voyant (tu le dis toi même d'ailleurs), plus qu'en ayant écrit noir sur blanc que ça y'est, la situation est saine.
C'est une belle analyse. Tu as entièrement raison...
Ma Perverse Narcissique : Mon alter égo.

Je voulais faire part d'une expérience que j'ai vécu il y a quelques années en arrière. Peut-être pour sensibiliser, prévenir, ou bien juste pour extirper de ma tête cette histoire avec un premier exercice d'écriture, dans un lieu où je ne connais personne et où personne ne me connait, ni ne me jugera, ni ne m'associera à elle.

La perversion narcissique n'existe pas en tant que telle dans la psychiatrie, que j'affectionne davantage que la psychanalyse. Mais ayant vécu une relation avec une personne reprenant en tout point la technique de manipulation qui y est décrite, mélangé au caractère unique de mon vécu, je ne l'appellerai non pas "une perverse narcissique", mais, "ma perverse narcissique". Ma PN.

La rencontre par internet: Un tremplin pour les relations sociales et les rencontres douteuses.

Internet est un formidable outil pour faire de nouvelles rencontres, en particulier pour ceux qui se retrouvent momentanément isolés. Quelques années en arrière donc, j'avais quitté un emploi par total épuisement. Je me suis retrouvée coincée dans un patelin de quelques milliers d'habitant pour ne pas avoir à finir à la rue. J'avais bien sûr encore mon cercle d'ami éparpillé un peu partout en France, mais j'étais seule. Les plateformes de rencontre ont été, durant cette période, une vraie source d'air frais. J'ai pu y faire des rencontres éphémères en bougeant en dehors de ma ville et oublier mon environnement restreint. C'est dans ce monde virtuel que j'y ai fait la rencontre de ma PN.

La perfection à l'état pur

Ma PN m'a d'emblée intriguée par sa prouesse intellectuelle en plus de cette beauté esthétique et artificielle que l'on recherche à travers des brochures de mode. Elle avait un niveau d'étude forcément très élevé, et un travail qui lui permet une certaine aisance financière. Elle avait aussi forcément une histoire très dure, attendrissante. Elle a surtout reconnu chez moi cette période de fragilité dans laquelle j'étais: mon isolement, mon besoin de valorisation et d'affectivité intense. Ma PN était donc venue "naturellement" vers moi, et en un temps record, avait su discerner ma personnalité, ma psychologie, mon fonctionnement, ma vulnérabilité, ce qui me plaisait chez quelqu'un, ce que je recherchais, et comment valoriser mes propres failles narcissiques : son filet était prêt à être lancé. Étonnement, sa perfection me sautait aux yeux sans me méfier aucunement, ni m'étonner à aucun moment qu'elle corresponde en tout point à mon idéal. Elle était juste parfaite, et valorisait ce que j'étais. Elle était le genre de personne dont on ne cache pas l'existence mais qu'on exhibe.

Une histoire d'amour à son apogée : La confusion des sentiments

Durant plusieurs mois, elle a su créer entre elle et moi une fusion amoureuse, de la passion, par des mots doux, des grands projets, des rapprochements intimes, et en me renvoyant mon caractère unique et celui de notre rencontre. On s'écrivait des messages, on se téléphonait. Nous avons finalement projetée de nous rencontrer dans un état semi-amoureux sans s'être jamais vues... donc forcément faux. Sous son emprise, j'étais double. J'étais à la fois cette personne réelle que j'étais, inscrit dans ce monde réel, j'étais Hillel. Et à la fois cette personne sous l'emprise de la drogue qu'elle était devenue pour moi, la Camée. J'éprouvais donc des sentiments doubles et contraires.

Lorsque je l'ai vu la première fois, quelque chose clochait, je le sentais. Je sentais que je n'éprouvais pas de sentiment réels envers elle, et que je me rendais compte qu'elle ne me plaisait pas vraiment, qu'elle était différente. Mais les interactions précédentes avait inscrit dans mon esprit que je n'avais jamais autant désiré quelqu'un et que j'éprouvais un coup de foudre. Nous avons prise place dans une chambre, et nous avons baiser. Encore, et encore... Encore une fois, je sentais que quelque chose clochait: Hillel ne se sentait aucunement en connexion sexuelle avec elle. Son corps était froid, il était un mannequin sans vie, sans émotion. Je ne mouillais pas et étais complètement sèche en bas (certainement un dérèglement hormonale, m'étais-je dis). Hillel n'éprouvait aucun plaisir à son contact et finissait alors par l'arrêter dans sa fougue, mais, continuait à lui prodiguer la sienne, soumise au désir de sa PN, son seul plaisir, évinçant le sien. Et pourtant, contre l'avis d'Hillel, la Camée s'est dit qu'elle n'avait jamais autant éprouvé cette connexion avec quelqu'un et qu'elle aimait faire l'amour avec elle, et qu'elle le voulait encore.

De l'incohérence

Les mois passent dans cette confusion des sentiments, qui est devenue un terrain de jeu très excitant pour ma PN. Ma PN sentait qu'Hillel avait une intelligence sociale proche de la sienne, voir, pouvant l'égaler. Elle me dit, sans que je ne comprenne vraiment à l'époque:
Je n'avais encore jamais rencontré quelqu'un qui avait un sens aussi intuitif que le mien. Je trouve ça très excitant.
Mais la Camée, docile, refoulait pleinement et entièrement ses aveux. Toutes les fois où ma PN se montrait sous son vrai jour, la Camée me faisait taire, me rendait confuse, et passait à autre chose pour ne pas avoir à s'y confronter. Un jour, alors que je l'écoutais parler, Hillel voit son 6ème sens se réveiller subitement sous ses mots, et lui dit:
Hillel: C'est étrange.
Ma PN: Quoi?
Hillel: Je ne sais pas comment le définir mais... quand je t'écoute c'est comme si... tu commettais des erreurs.
Ma PN: De quoi est-ce que tu parles?
Hillel: Je ne sais pas... Comme si il y avait une faille dans ce que tu dis. Quelque chose qui pourrait te rendre vulnérable.
Alors que moi-même je ne comprends pas ce que veux dire Hillel, ma PN semble le comprendre, et d'un ton froid, presque glacial, incarnant sa perversion, elle me répond:
Ma PN: Je ne fais jamais d'erreur.
Ne comprenant pas ce qu'Hillel essayait de me dire, et la Camée décidant de faire taire Hille, je finis confuse, et Hillel ne peut pas m'en dire plus. Mais je sens, à chaque apparition d'Hillel, que ma PN éprouve de plus en plus de curiosité pour moi. C'était son jeu malsain. Jusqu'à ce que Hillel finisse par aller trop loin dans ses perceptions.

Parce qu'Hillel a lutté encore un peu. Hillel, sur la base de son intelligence sociale et de ses capacités mémorielles en situation de danger, percevait très bien les incohérences et les mensonges dans le discours de ma PN. Elle arrivait parfois à dépasser la Camée dans sa course, et renvoyait à ma PN ses contradictions.
Hillel: La dernière fois, tu m'avais que *****... pourquoi maintenant tu me dis le contraire?
Ou encore:
Hillel : C'est étrange, tu m'avais pourtant dit que **** et maintenant tu dis que *****.
Prise au dépourvu qu'Hillel pointait exactement là où il fallait, ma PN utilisa un autre mécanisme de manipulation: la culpabilisation. La culpabilisation, c'est retourner la situation dans tous les sens, provoquer la confusion, défaire la solidité de mes arguments pour les rendre fragile, y glisser des incohérences quand la faille est faite, jouer sur l'affectif, et finalement, m'amener à demander pardon. La Camée, sous l'appel en détresse de ma PN, dégageait alors Hillel avec son raisonnement intellectuel futile et reprenait place dans la course. Hillel faisait de furtive apparition mais, n'avait plus de poids face à la Camée. La Camée ne pouvait se passer de ma PN. Elle en avait besoin.

Après la valorisation, la dévalorisation

J'étais accro à ma PN. La Camée avait prit tous ses droits. Enfin, ma PN avait prit tous ses droits sur moi. De plus en plus, elle jouait du chaud, et du froid. Elle me disait mille merveilles affectueuses tandis que quelque jours plus tard, elle se faisait distante et me faisait des reproches. Pour me faire des reproches, il lui suffisait d'appuyer sur tout ce que j'avais confié d'intime, mes failles, mes vulnérabilités, mes peurs les plus profondes. Je ressortais de plus en plus épuisée de ma relation avec ma PN. Je me sentais à ses côtés à la fois unique et merveilleuse, et de l'autre une conne, une sous merde, une mauvaise personne. Je me sentais vulnérable, affaiblie.

A bout de force: l'isolement, le plein contrôle et la violence

J'ai fini par renoncer à quasi tout ce en quoi je croyais, tout ce que j'étais, à sa demande. Mes valeurs, mes besoins, mes envies. J'avais renoncé à vivre pour moi, je vivais pour elle. Elle m'a poussé progressivement à couper contact avec toutes les personnes à qui je tenais autour de moi. Je me retrouvais seule et sous son emprise. Tout ce qu'elle me demandait de faire je le faisais, comme une droguée se prostituerait pour avoir sa dose d'héroïne, même si elle sait, dans le fond, que ça lui fait mal. Elle est devenue de plus en plus violente envers moi. Elle me malmenait, maltraitait, me harcelait psychologiquement: elle me détruisait. Je voulais en finir avec cette histoire qui me faisait du mal, mais chaque fois que je trouvais le peu de courage que j'avais pour lui dire que je voulais arrêter, elle me violentait assez pour que je demande pardon et courbe à nouveau l'échine. Je n'avais plus les ressources nécessaires pour lutter, ni psychologiquement, ni physiquement, ni amicalement. Je ne me nourrissais presque plus, je maigrissais, je m'enfermais chez moi en l'attendant, je n'arrivais plus à avoir envie de rien, je partais en totale dépression. J'avais à nouveau du travail mais toutes mes pensées étant tournées vers cette relation malsaine, obscène, je n'arrivais plus à me concentrer, je faisais des erreurs, je me prenais de pleine face les remontrances de ma hiérarchie. Tout allait mal. Je me renfermais dans cette histoire dont je ne pouvais plus parler à personne parce que personne ne pouvait comprendre.

La vérité éclatante: la libération

Ma PN provoque chez moi des crises de jalousie avec une personne en particulier, une amie à elle, T., qui la drague. Apparemment, une amie qui n'a jamais accepté qu'elle ne voulait pas d'elle mais qui insistait, la harcelait, l'insultait. J'éprouvais alors de la haine envers T., pour le mal qu'elle lui faisait, et parce qu'elle voulait m'arracher ma PN. Mais étrangement, je sentais que ma PN était aussi un peu attirée par elle. Je voyais, aux récits de ma PN, cette relation ambigüe et étrange qu'elle entretenait avec une femme qui pourtant lui faisait du mal. Alors un jour, j'ai décidé de discuter avec T. par FB. Je lui ai demandé d'éclaircir les choses pour moi. Je lui ai dis que, ma PN était ma petite amie, et que je ne comprenais pas la relation qu'elle avait avec elle. C'est là que T. très étonnée me dit:
T. : Ta petite amie? Hillel, ta PN c'est la mienne.
Et là, je comprends. Je ne remets à aucun moment en doute sa parole parce que je le sentais depuis longtemps. A force d'en parler, on comprend toutes les deux qu'on s'est faite bernée. Qu'elle nous a induit en erreur. Je lui dis ce qu'elle m'a dit d'elle, elle me dit ce qu'elle a dit de moi. Elles voulaient nous rendre réciproquement jalouse, nous faire haïr l'une l'autre pour que jamais nous n'ayons à rentrer en contact, tout en interprétant mal les mots doux qu'on disait l'une et l'autre à notre PN. Elle lui avait dit les choses qu'elle m'avait dite, faite les choses qu'elle m'avait faite.

Ma PN la sociopathe contre Hillel l'alter égo : La guerre finale.

J'ai fini alors par dire à ma PN que c'était terminé entre nous. Ne comprenant pas sur le coup, elle joue le rôle de la victime, de la vierge effarouchée, jusqu'à ce que je lui dise comme une provocation :
Hillel: Tu peux arrêter la comédie. Je sais tout pour T. Je lui ai parlé. Je sais qui tu es.
C'est alors que ma PN change totalement son comportement, et reprend l'incarnation de sa perversion. Froide, glaciale, agressive. Elle me dit, sans émotion aucune, ni avec aucun signe d'un regret :
Ma PN: Je ne t'ai jamais aimé. Je suis contente de me débarrasser de toi.
Et là je saisis. Je saisis que ma PN n'éprouve pas d'émotion affective. Qu'elle n'éprouve aucune empathie. Qu'elle ne peut pas aimer.

Je décide de la combattre. J'avais l'espoir de la vaincre. De la détruire comme elle m'a détruit. De détruire sa perversion, ses jeux malsains, de détruire son royaume. Pendant près d'un mois, je me renferme entièrement sur moi. Telle une enquêtrice sur une scène de crime, je reprends un à un tous les indices qu'elle a manqué de me laisser. Les fameuses "erreurs" qu'elle commettait. Contrairement à ce qu'elle m'avait dit, elle en avait faire beaucoup. J'ai su déceler le nom d'autres de ces victimes, mais, je n'étais pas encore prête à faire éclater la vérité. J'ai fait des recherches intenses, réfléchis, fais des liens, construit cette immense tableau de recherche, j'étais éparpillée dans mes notes sous le peu de lumière de ma lampe de chevet. J'ai repris les indices, me suis retrouvée face à un mur, puis, un nouvel éclaircissement qui me fait avancer dans mon enquête. Mes proches s'inquiétaient pour moi et tenter de me sortir de ce cycle infernal, se rendant compte de ma folie, de ma paranoïa, de l'adrénaline que provoquait chez moi cette recherche. Mais j'étais folle à lier, inconsciente, je n'étais plus de ce monde. Je voulais percer à jour ma PN, je voulais la vaincre, en pensant que ça pourrait me guérir du mal qu'elle m'a fait. Petit à petit, j'ai su trouvé toute la vérité sur des mensonges qu'elle m'avait dit, j'ai retracé son réel historique de vie, preuves en main. J'ai donc révélé auprès de chacune des victimes que j'avais pu trouvé mes trouvailles, preuve à l'appui. J'ai déconstruit son cercle de Camées, et je pensais alors avoir vaincu.

On ne combat pas un monstre.

Je finis par être soulagée de sortir de cette folie. Je reprenais petit à petit mes esprits, je redevenais progressivement moi-même, je pansais mes plaies, je retrouvais mes proches que j'avais délaissé. Jusqu'à ce que j'apprenne qu'à nouveau elle avait frappé. Que toutes les victimes que j'avais prévenu et qui m'avait pourtant écoutée et rompu avec elle sur le coup étaient retombées dans son piège. Que de nouvelles victimes agrandissaient son cercle. J'ai fini par comprendre une chose: Je ne pouvais pas la vaincre, elle. Je ne pouvais pas sauver toutes ces victimes. Je ne pouvais pas même la vaincre dans un procès, les preuves étant trop immatérielles, trop perfides, trop subtiles, et elle trop forte. La seule façon que j'avais de la vaincre était de m'en sortir, de me reconstruire, et d'accepter cette histoire en apprenant de mes erreurs et en ne les reproduisant plus jamais.

Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même.

Ma PN, même loin de moi, même en n'étant plus sous son emprise, continuait à vivre en moi. Elle m'avait forgé sans que je ne le veuille réellement. Pendant une période donnée, je l'ai incarnée. J'ai incarnée ma PN. Je voulais entrer dans son esprit et la comprendre, comprendre ce qu'elle m'avait fait. Alors j'allais vers des femmes, et j'étais elle. Et je me suis rendue compte... que ça marchait. A quel point il était facile de faire naître chez quelqu'un un sentiment amoureux plein et entier. A quel point je pouvais, par ses techniques de manipulation que j'ai analysé au crible, rendre accro toutes celles que je voulais avoir sous mon emprise. La seule différence qui subsistait entre elle et moi, c'était mon empathie, et ma capacité à éprouver des émotions envers l'autre. Je n'allai donc jamais au bout de ma démarche, pas assez pour leur faire vraiment du mal. Ca m'a, sur le coup, partiellement dégoûté des sentiments amoureux que je trouvais faux, superficiel, artificiel, puisque quelqu'un avait réussi à me faire croire qu'elle m'aimait avec un jeu d'acteur surréaliste, et que je pouvais moi-même provoquer à la demande ces sentiments amoureux.

Je n'étais plus rien. J'étais détruite, je m'étais dissociée de moi-même. Je n'éprouvais plus empathie, et j'en venais à être dégoûtée des femmes à qui je plaisais, de ne les voir que comme de vulgaires objets pouvant combler ma faille narcissique. L'une d'entre elle, avec qui pourtant je ne m'apprêtais pas plus à aimer, a finir par réussir à m'apaiser. A me reconstruire petit à petit. Elle m'a aimé, réellement, et je l'ai plus qu'aimé. Elle m'a aidé progressivement à reprendre le contrôle de mes émotions, à faire renaître en moi de réels sentiments. De ces sentiments dont on se dit qu'ils peuvent être faux, surjoués, volontaires, mais qu'avec elle, je sentais réels et spontanés.

J'avais peur d'être devenue un monstre moi-même, d'être devenue elle, ma PN, d'être devenue la perverse narcissique des autres. Je me haïssais autant que je l'ai haï. Mais cette femme que j'ai aimée et qui m'a littéralement sauvée m'a permis de comprendre que je n'étais pas elle, et que je ne le serai jamais. Parce qu'il y a une chose que j'ai et qu'elle n'a pas. Elle aura beau avoir des dizaines ou des centaines de personnes sous son emprise, on aura beau croire qu'elle est plus forte que tout, qu'elle m'a vaincu, détruite de milles façons... je sais qu'en tout point, je la surpasse. Parce que, contrairement à elle, je suis capable d'aimer, et d'être réellement aimée. C'est une chose que, probablement, ma PN ne connaîtra jamais. Si un jour vous croisez un(e) PN sur votre route, c'est cela que je voudrais que vous reteniez.


Conseils:

-Internet n'est pas la réalité. Préférez la réalité au fantasme. Méfiez-vous des apparences tant que vous ne les avez pas réellement vécues et éprouvées.
-Si une personne est parfaite en tout point et en tout domaine, est exactement ce que vous recherchez, aime ce que vous aimez, sans aucun défaut perceptible... posez-vous au moins des questions. Aucun humain n'est parfait.
-Tous les humains ont des vulnérabilités sur lesquels ils peuvent être attaqués. Si aucune n'en ressort chez quelqu'un, et si elle ne vous en fait part d'aucun ou refuse de le faire... posez vous encore des questions.
-Construire une relation, c'est entrer à u moment dans l'intime. Si vous n'arrivez pas à entrer dans l'intimité de quelqu'un, ou si après plusieurs mois de relation vous avez l'impression de ne pas connaître la personne avec qui vous êtes... posez vous à nouveau des questions.
-La passion destructrice n'est pas de l'amour, elle le feint. C'est de la dépendance malsaine.
-Si vous ressentez des incohérences, fiez-vous à votre instinct.
-Si quelqu'un joue du chaud et du froid au point que vous soyez souffrants... fuyez.
-Si une personne vous brutalise, vous violente, si cette personne est agressive, qu'elle vous effraie par moment, et que votre relation vous fait du mal... fuyez.
-Ne laissez jamais de côté les personnes qui vous aiment et qui peuvent vous aider face à l'adversité, particulièrement pour quelqu'un. Vous n'aurez plus personne qui pourra vous aider. Vous serez seuls et personne ne pourra sonner l'alarme.
-Ayez de l'amour pour vous. Ne laissez jamais personne vous faire vous détestez.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Intéressant le 15.04.17, 16h38 par Allandrightnow
  • [+1] Très intéressant le 21.04.17, 20h57 par Moumane
Bye bye Cassandra

J'ai mis fin à la relation qu'on vivait avec Cassandra. Tout restait trop compliqué, et tout me prenait trop la tête. Je suis dans une période où j'ai soif d'équilibre, de simplicité, de ressentir les bénéfices de mes relations. Ce n'était pas le cas avec elle, tout simplement. Elle, elle était trop compliquée. Sa vie était trop compliquée. Son histoire avec son ex était trop compliquée. Elle ajoutait un poids dans mon existence que je ne souhaitais pas avoir à supporter pour le peu de moment agréable qu'on vivait. J'ai donc fini par lui dire qu'après réflexion, il valait mieux rester amie. Elle avait accepté dans un premier temps puis, c'est devenue une zone de conflit parce qu'elle me voulait moi, amante, et pas moi, amie. A jongler entre "je l'accepte sans problème" et le "je suis triste qu'on soit amie". Après une énième fois où elle m'a prise la tête, j'ai fini par lui retirer l'idée d'une quelconque place dans ma vie.


Je reviens

Et si je n'ai pas été très présente ces derniers temps, c'est parce que juste après, je suis partie en voyage à l'étranger. Ah oui, je ne vous l'ai pas dit, j'adore voyager. Le voyage est une passion. J'ai besoin d'être constamment en mouvement, de découvrir d'autres paysages, horizons, cultures, personnes. C'est aussi un de mes moyens de prédilection pour puiser dans mes ressources, et en découvrir de nouvelles. J'y déploie une immense curiosité intellectuelle, humaine, culturelle, spirituelle. J'entends souvent les gens me dire que voyager coûte trop d'argent, qu'ils n'ont pas le temps, que ça fait trop peur, qu'ils ne peuvent pas, etc etc. Je ne fais pas partie de cette catégorie.

J'avais décidé, pour celui là particulièrement, de sortir de ma zone de confort. J'avais pour habitude de voyager en Europe, bien que j'en ai déjà dépassé les frontières par le passé. J'avais pensé bien sûr mille fois en dépasser les frontières, mais, sans trop oser. Aller dans des pays où je ne maîtriserai pas la langue, et où on ne maîtriserait pas la mienne, ni mon niveau de LV1 ou LV2. Des pays où j'imaginais qu'un problème de santé pouvait s'avérer fatal ou difficile à traiter. Où je ne pourrai pas contacter un proche pour me sortir d'une situation merdique. Pour préserver au maximum mon anonymat, je passerai le nom de la destination. Mais cette fois-ci, j'avais en tout cas choisi d'aller dans un pays de cette envergure. D'autant que cette fois-ci, je n'étais pas accompagnée pour aller jusqu'à destination, ce qui m'a valu pas mal d'angoisses nocturnes avant mon départ. Une femme, de mon âge, seule, avec un simple sac à dos en guise de bagage, qui parcourt tous ces kilomètres, ça fait peur. J'ai d'ailleurs été accueilli avec étonnement par un personnel de l'aéroport une fois arrivée :
(traduis de l'anglais)
Homme: Vous êtes venue de votre pays jusqu'ici toute seule?
Hillel: Oui...
Homme: Wow cool! Quel âge avez-vous?
Hillel: J'ai 24 ans...
Homme: Wow, c'est tellement cool! Si jeune! Toute seule! Tellement cool! Vraiment génial!
Je vous passe mon sentiment de fierté à ce moment là, bien alimenté par ces félicitations. A la fin de mon voyage, je me suis encore davantage félicitée. "Tu as réussi putain". J'avais encore une fois, grâce au voyage, appris à davantage me connaître. Cerner mes failles, mes forces. J'y ai dévoré les connaissances et expériences que je pouvais acquérir des habitants et de leur mode de vie pour enrichir les miennes. J'y ai d'ailleurs fait des rencontres sublimes qui me marqueront à jamais. Et lorsqu'on passe un grade au dessus de notre zone de confort, ça nous donne confiance pour en franchir de nouveaux. J'ai déjà des tas de futurs défis à réaliser en tête, je ne compte pas m'arrêter là.

Come back et crise de la quarantaine précoce

Le problème que j'ai à chaque retour de voyage, c'est le coup de blues du voyageur. Je me demande si l'état normal d'un être humain n'est pas d'être heureux de retrouver son foyer. Bien sûr, il y a une certaine satisfaction à retrouver son petit confort et son doux chez soi, retrouver ses proches à qui on a forcément beaucoup manqué, mais, chez moi ça provoque surtout systématiquement une remise en question complète de mon existence. Je me mets à remettre en doute mon orientation de vie, professionnelle, mes relations, ce que je suis, veux devenir, et tout ça me donne le cafard. Positivement, ça me permet de réfléchir à nouveau mon existence, de sortir de ma routine et de mes acquis, en cherchant à donner une connotation plus épanouissante à ma vie pour les prochains mois et années à venir. Je me mets à réfléchir à ce que je peux faire pour ne pas regretter d'être revenue. Me rappeler que prendre des risques aussi, c'est se donner la possibilité de vivre pleinement son existence et de se développer en tout point. Réfléchir à ce à quoi je tiens réellement ici, et ce que je dois changer parce que ça ne me convient plus. J'ai donc pris quelques décisions pour mon avenir, que je ne partagerai pas forcément ici, d'un point de vue professionnel et géographique,
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 16.05.17, 22h22 par Allandrightnow
  • [0] Like ! le 17.05.17, 09h18 par Jalapeno
Je m'ennuyais fermement en ce dimanche, et en m'ennuyant, je me suis amusée à faire le test MBTI. Comme indiqué, j'ai un profil INFJ.

INFJ c'est quoi? C'est grave m'sieur? Est-ce que j'ai des chances de survie?

Après une flemme monumentale à traduire l'explication de l'anglais au français, j'ai collaboré avec mon ami google et tape ces infâmes lettres "Introversion, Intuition, Sentiment, Jugement". Bien bien, et sinon est-ce que tu ne m'apprendrais pas autre chose que ce que je sais déjà et qui ne ressemblerait pas à mon profil astrologique?

Je suis donc tombée site après site sur des affirmations à mon encontre, dont, en dehors du fait que j'étais rare et représentais 1,5% de la population ( 8) ) celle-ci:
Les INFJ ne sont pas des rêveurs inactifs, mais des gens capables de prendre des mesures concrètes pour réaliser leurs buts et laisser un impact durablement positif.
Bref, je ne voulais absolument pas parler de mon profil mais de ceci:


Dans l'ordre des priorités

Je suis tombée sur une vidéo inspirante sur le bonheur, que peut-être vous connaissez, de la chaîne "Et tout le monde s'en fout".
Je savais déjà la plupart des choses qui y sont décrites, mais, c'est toujours bien d'avoir une piqûre de rappel.

Pour ceux qui auraient la flemme, un résumé subjectif (des points qui m'importent):

On veut tous atteindre le "bonheur", mais la plupart des gens ne savent pas de quoi il s'agit. Les auteurs de la vidéo considèrent que le bonheur, c'est
"Quand tu fais des choses constructives, pour progresser vers un objectif que tu as clairement défini".
Pour définir cet objectif, ils se reposent sur le moyen mnémotechnique "SMARTEF". Je l'interprète de cette façon:

Spécifique : Le projet vous est propre et vous corresponds. Pour creuser davantage, il est à mon sens important de se demander pourquoi ce projet nous concerne réellement (pour éviter de faire un transfert avec d'autres personnes), et peut réellement vous apporter quelque chose à cet instant, que c'est CA qu'il nous faut. C'est bien de vouloir un harem de plan cul, mais si c'est juste pour impressionner les amis ou se venger de son ex, pas sûr que ça nous rende heureux.

Mesurable : Pour en avoir à faire régulièrement dans mon métier, on considère un projet correctement construit lorsqu'on peut en faire l'évaluation (le mesurer, donc). On doit pouvoir se projeter dans l'objectif, voir les différentes étapes à atteindre, savoir qu'est-ce qui sera à mesurer, pour définir quand exactement on considèrera l'objectif atteint. Ce pourquoi plus il est précis, mieux c'est. Quand je veux voyager, je ne me dis pas juste "je veux voyager". Je définis ma destination ou bien le budget que je concède à dépenser, la durée et/ou une date où je peux partir, les lieux où j'aimerai aller, le type de voyage etc.

Atteignable et Ambitieux : Ça se recoupe un peu avec "Mesurable" et "Réaliste". La différence est peut-être qu'on a une capacité de projection réelle vers l'accomplissement de l'objectif. En même temps, évoluer, construire, demande de sortir de nos schémas habituels. Si on définit un objectif parce que c'est tout ce qu'on considère être capable de faire, et qu'on ressent une moindre envie, je ne vois pas trop l'intérêt. Être ambitieux, c'est un moyen, aussi, de prendre confiance en soi.

Réaliste : D'où l'intérêt du "Spécifique". Le projet ayant dû être défini pour vous, l'idée de devenir pilote d'avion alors que vous avez une vision déficiente n'aurait pas dû vous effleurer l'esprit. Je trouve bien de définir les ressources actuelles qui pourront aider aux projets. Ça permet de se rendre compte des moyens qui devront être mis en place, ce que nous ne pouvons obtenir en l'état, et si on n'en détient pas déjà.

Temporel : Mesurer le temps. Parce que je peux voyager autant dans un mois que dans 20 ans. Donc autant dire que je ne le ferai jamais. Ensuite, définir en terme temporel permet de préciser le projet et se recoupe avec les autres sigles.

Ecologique : "En relation avec tes valeurs".

Fun : Besoin d'explication?


La roue de la vie

Je rajouterai que la bonheur n'est, à mon sens, possible que lorsque différents domaines de notre vie se trouvent satisfait, comme peut l'illustrer la roue de la vie. Cette roue est modifiable et déclinable à l'infini, mais c'est le plus courant et ce qui, je trouve, permet de ne pas chercher à atteindre la perfection et de définir trop d'objectifs de vie, au risque de n'en réaliser aucun. Il m'arrive régulièrement de faire le point dans ces différents domaines.

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- Lieux de vie, l'environnement (que j'évalue à 6, et que j'évaluais à 8 il y a quelques mois).
- Le bien être et les loisirs (que j'évaluais à 9 et que j'évalue à 7).
- La gestion financière, la finance (que j'évaluais à 7 et que j'évalue à 5 à cause d'imprévus).
- L'activité professionnelle (que j'évaluais à 4 et que j'évalue à 10).
- Les amis, les relations sociales (que j'évaluais à 5 et que j'évalue à 8 ).
- L'amour, la relation de couple (que j'évaluais à 10 et que j'évalue à 0).
- Le développement personnel, la spiritualité (que j'évaluais à 9 et que j'évalue à 7).
- La santé et la vitalité (que j'évaluais à 4 et que j'évalue à 9).


Je me suis donc aperçue que mon environnement ne me satisfait plus, que je ressens moins de bien être et me consacre moins à mes loisirs, que ma finance doit être absolument revigorée, que j'ai évolué dans mes relations sociales, que, sans surprise, je suis en déclin dans ma vie amoureuse, que ma spiritualité commence à pâtir, mais que je prends davantage soin de ma santé.

En utilisant cette roue, j'ai fini par m'apercevoir que définir des objectifs à atteindre dans tous ces domaines n'étaient pas possible en un instant T. Ça demande un investissement qui sera forcément déséquilibré au bout d'un moment, avec, à l'issue, la possibilité d'être perdue et de ne pas terminer à temps le projet en cours (SMARTEF).

J'imagine donc plus les choses se faire progressivement, et surtout par ordre de priorité. Les priorités changeant d'un moment à un autre de notre vie : Si je tombe soudainement très malade et que ça impacte significativement les autres domaines, je vais logiquement miser ma priorité sur ma santé. Cela permet de mieux m'organiser sur les objectifs à atteindre.

Bien sûr, lorsque j'établis un objectif, cela touche en interdépendance plusieurs autres domaines, mais, un domaine va primer sur le reste et impacter davantage que d'autres (puisque c'est cela que je voudrais changer). Je définis donc ma priorité selon l'impact d'une sphère sur les autres. Actuellement, le déclinement progressif de ma satisfaction dans les domaines de ma vie vient principalement de mon lieu de vie et de mon développement personnel. La situation financière est aujourd'hui très peu satisfaisante, mais toutefois pas insurmontable et n'a pas d'impact significatif sur les autres sphères.

Définir mes priorités me permet de faire des choix. Lorsque je me retrouve face à un choix qui implique des choses qui me déplaisent (parce que je préférerai avoir tout et tout de suite et de préférence sur un plateau), ça me permet de me recentrer sur mon objectif et de faire des concessions pour sa réalisation, sans m'éparpiller et rester absolument dans ma zone de confort. En même temps, l'idée c'est aussi de ne pas "se tuer" pour l'objectif. La notion d' "Écologique" et de "Fun" est intéressante en ce sens.

Bref, l'année dernière, je ne me sentais pas satisfaite de ma carrière professionnelle et de sa tournure. Mais j'étais bloquée par un manque de compétences spécifiques. Mon projet était donc de développer de nouvelles compétences pour pouvoir évoluer dans ma carrière et m'insérer plus largement et facilement dans le domaine qui m'intéresse réellement. C'est pourquoi je suis passée de 4 à 10 en terme de satisfaction. J'avais aussi pour projet de partir en dehors de l'Europe, comme dans le post précédent le décrit.

Sans en dire trop, mon prochain projet, là, à l'instant T, c'est de partir vivre durant un temps donné à l'étranger d'ici l'année prochaine. Pour ce qui est du domaine amoureux à 0, j'y réfléchis encore.

:challengeaccepted:


Et toi lecteur, quel(s) est/sont le(s) tien(s)?
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 28.05.17, 19h07 par Allandrightnow
  • [+1] Très intéressant le 28.05.17, 20h40 par voucny
  • [+1] Intéressant le 03.06.17, 09h07 par Moumane
Article intéressant. Je l'ai lu dans la semaine et ça m'a un peu poussée à réfléchir à mes priorités. On a une petite lettre de différence dans nos profils MBTI, et c'est justement la lettre de l'organisation et des priorités... J'ai souvent du mal à définir des priorités, j'ai l'impression que tout est important, et d'ailleurs cela se reflète aussi dans ma manière de rédiger ou de présenter des travaux universitaires : les miens fourmillent d'idées, mais parfois le fil directeur n'est pas défini assez clairement, surtout pour un sujet qui m'enthousiasme. Ce matin, j'ai pris conscience du fait que la priorité pour moi actuellement est d'améliorer mon rapport à la nourriture : il est important que je mange plus et que je réussisse à retrouver l'accès à la dimension plaisir de la nourriture. Cela me permettra vraisemblablement de me sentir globalement mieux, d'avoir plus d'énergie, de mieux travailler, de refaire un peu de sport. Ça me fait un peu suer d'avoir ça en priorité mais je crois que c'est ce qu'il y a de plus raisonnable. Ensuite, c'est de trouver une organisation qui me permette d'arrêter de vivre le travail comme un fardeau, de retrouver mon efficacité, de ne plus me sentir régulièrement épuisée et démotivée, et surtout de dégager du temps et de la disponibilité d'esprit pour construire un projet professionnel qui me convienne et me booste. Tout cela est lié à la recherche d'une certaine structure dans ma vie, de l'équilibre et du bien-être, à un travail sur moi que je poursuis depuis quelque temps déjà. Je crois que les loisirs et les relations amicales et éventuellement amoureuses viennent seulement ensuite actuellement.
Voilà donc ma réponse à tes questions. C'est sympa que tu conçoives ton journal comme un lieu d'échange. J'ai eu plaisir à lire tes derniers articles, j'espère que tu continueras !
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 05.07.17, 10h35 par Hillel
Merci Moumane pour ce partage. ;)
J'ai souvent du mal à définir des priorités, j'ai l'impression que tout est important
Je ne suis pas sûre de savoir toujours bien définir mes priorités. Cela dit, définir des priorités, ça commence par savoir ce qui est important pour soi, donc de savoir qui on est, en somme. Ça demande aussi une certaine prise de position et de liberté. Je sais que je me suis souvent faite avoir en prenant la priorité des autres pour les miennes... Je me suis fourvoyée. Ça demande un travail personnel important, toujours incomplet et à définir, redéfinir, ça demande d'expérimenter et de se planter aussi. Que tu poses des mots dessus (la santé, l'épanouissement professionnelle), c'est déjà énorme pour quelqu'un qui a du mal. Ce que tu définis comme priorité, ça me fait écho à la pyramide de glasgow.

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Cette pyramide explique, en somme, qu'un être humain a des besoins "socles", par ordre de priorité, sur lesquels reposent d'autres besoins. Ça permet une certaine solidité de l'infrastructure, et ça permet aussi surtout d'accomplir le reste, en trouvant un certain équilibre de vie. Le summum étant l'accomplissement de soi. Je ne sais pas si ça peut t'aider dans ta quête. Je ne suis pas sûre d'être entièrement d'accord avec le principe d'une vision pyramidale de nos besoins, mais ça va tout de même à l'essentiel.

A quand un journal de Moumane? :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 15.07.17, 10h09 par Moumane
Vacances, soleil et bikinis

Il y a peu, je suis partie en vacances durant quelques jours avec C. . J'avais besoin d'écrire ce moment, même si c'est un peu long, même si il n'y a rien à dire en particulier.

Nous avons fait un road trip à arpenter la France. J'avais besoin de ce moment, de m'éloigner un peu, de souffler, de prendre l'air, de me sentir libre, et c'était d'autant plus agréable que je le partageais avec elle. On est passée par des paysages très divers, de la montagne à la forêt, de la mer au lac, des terres gravillonneuses aux dunes de sable, des roches rouges flamboyantes à la verdure des plaines. Avant de me connaître, C. n'était pas très encline aux voyages. Plus par culpabilité que par manque d'envie. C'était une part importante de moi que je voulais lui faire découvrir, que je voulais lui partager, et parfois, nul besoin d'aller à l'autre bout du monde. Nous sommes passées par des souvenirs, parce que j'ai déménagé un nombre incalculable de fois dans ma vie. Lui présenter mon enfance, puis mon adolescence, mes amis, ma famille, dont la relation a été solidement gardée malgré la distance. Alors lui faire découvrir aussi un peu de moi.

Tu ne tomberas point amoureuse, ma fille.

Et puis surtout, durant quelques jours, son copain n'existait pas. J'oubliais sa présence, l'amour qu'elle lui porte, et je partageais ces moments privilégiés avec elle. Je lui demande avant de partir "Tu n'es pas trop stressé que je kidnappe ta copine? Tu n'as pas peur des accidents de route?". Il me répond froidement "Je te fais confiance. Et je lui fais confiance". Je ne comprends pas son allusion. Enfin, si, un peu. Parce que quelques semaines en arrière, C. lui a annoncé qu'elle se sentait définitivement attirée par les femmes et qu'elle pourrait le tromper. Je me tais.

Vous vous en doutez, ce fut une remarquable erreur de ma part. Ce que j'oubliais, c'est que j'allais passer mes journées et mes nuits avec elle, constamment, autant vous dire, propice à alimenter davantage quelques sentiments que j'étouffais. Ça n'a pas loupé, mon regard sur elle a changé. Quelques choses de l'ordre de la mièvrerie et d'une brillance dans le regard.

Mais ça n'a pas d'importance. Parce qu'il fallait choisir entre garder son amitié, ou la détruire une bonne fois pour toute, et j'ai fait mon choix, il faut l'assumer. Maiiiis j'ai quand même moins fait la maline quand il a fallu un jour choisir avec elle son maillot de bain (tu trouves qu'il me fait de belles fesses? Et mes seins?) en se retrouvant coincée l'une contre l'autre dans les cabines d'essayage.

:fuuuu:

Parce que C. avait décidé que durant ce séjour, nous jouerions aux amoureuses. Pouvais-je dire non? Elle jouait ce rôle à merveille, et putain, même si c'était faux, archi faux, un fantasme, un jeu de rôle, qu'est-ce que c'était bon. Des tendresses aux étreintes, des mots affectueux aux crises de jalousie.

Première dispute

Nous ne nous sommes jamais disputées avec C. Nous avons déjà débattu, nous avons déjà eu des désaccords, mais nous ne nous sommes jamais disputées. Ce soir-là oui. Nous étions à table avec une amie de longue date. Nous parlions de tout et de rien autour d'un verre. Au bout d'un moment, elle s'est risquée à aborder la question de l'homosexualité, alors qu'elle savait que j'étais en total désaccord avec elle. Elle exprime à mon amie que, selon elle, se définir homosexuelle c'était se restreindre, et elle explique pourquoi. Que nous ne pouvons pas définir notre attirance envers un sexe, que nous étions attirées par des personnes et que ça peut être n'importe qui, homme, femme, que ça n'a pas de rapport avec le sexe. Je réplique qu'elle ne parle que de sa propre sexualité, pas de la mienne, que j'ai assez joué au jeu de l'hétérosexualité pour savoir là où je me sens libre et où je me sens restreinte, et que je sais parfaitement où j'en suis. Et j'ajoute "Ce qui n'est peut-être pas ton cas. Mais c'est clair que c'est facile de parler d'une homosexualité qui restreint quand on a vécu soi-même uniquement des relations avec des hommes". Voilà. C'est là toute l'orientation de ma colère "Toi tu ne sais pas ce que tu veux, toi tu n'as jamais pris de risque alors que tu sais que tu es attirée par les femmes, et tu oses me parler de liberté". Elle s'est énervée, peut-être parce que j'avais raison, peut-être parce que je l'ai blessé, peut-être parce que j'ai élevé la voix. Nous sommes restées interdites, silencieuses, et ça a jeté un froid. Mon amie n'a pas su quoi faire ni quoi dire. Quelques minutes plus tard, nous abordions un autre sujet et nous retrouvions notre complicité.

Tomber dans le piège

Un soir, je lui propose de faire sa vie, de profiter, de l'amener en voiture si elle le veut, pendant que je vais passer une soirée avec mon amie. Après m'avoir fait une petite scène, elle décide de m'attendre. Je retrouve donc mon amie avec qui nous rattrapons le temps perdu. Mon amie, après un silence tangible me demande: "Qu'est-ce qu'il se passe avec C. ?". Je lui ai bien parlé de C. , de cette nana cool que j'ai rencontré au travail et avec qui je traîne. Mais je ne lui ai jamais parlé des sentiments que j'éprouvais pour elle. D'ailleurs j'évitais soigneusement de lui parler d'elle tout simplement, pour ne pas alimenter tout ça, alors que c'est mon amie. Je me sentais terriblement mal, honteuse.
Hillel: C'est une fille que j'ai rencontré au travail.
Amie: Mais il y a un truc entre vous? Quand je vous ai vu toutes les deux, la première chose que je me suis demandée c'est si tu n'avais pas oublié de me dire que vous étiez ensemble...
Hillel (rire jaune): Oh non! Nous ne sommes pas ensemble. C'est une amie... Bon ok, elle m'attire.
Amie: Je n'ai pas remarqué ton comportement, c'est le sien que j'ai remarqué. Mais bon (rire), toi je te connais alors, j'avais bien deviné qu'elle t'attirait.
Hillel: Quel comportement?
Amie: Elle te cherche vraiment, vraiment beaucoup.
(A ce moment je me suis sentie comme soulagée. De ne pas être seule à le remarquer. De me dire que cette impression n'est pas alimentée par mon seul fantasme)
Hillel: Ah bon?
Amie: Je t'assure.
Hillel: Je n'ai pas remarqué. Bon d'accord je ne sais pas, c'est vrai qu'elle est différente quand il n'y a pas son copain et qu'elle est un peu bizarre ces derniers temps. Mais tu sais, c'est, genre, elle aime plaire et séduire, et j'imagine... qu'elle joue avec moi.
Amie: Fais attention à toi. Ça sent encore l'histoire compliquée.
Et je sais qu'elle a raison. Cette amie me connait depuis près de 8 ans. Elle a vu passé toutes les femmes que j'ai aimées, toutes mes relations, et me connait comme si elle m'avait créée. Et elle sait que je suis indubitablement et particulièrement attirée par les filles inaccessibles et qui aiment jouer avec le feu. Je me sens vaincue, pensive.

De retour, je retrouve C. devant un film, qui m'accueille avec un sourire, sans se douter qu'on parlait d'elle juste avant. Je vais pour fumer une clope dehors, elle me rejoint et me demande comment s'est passée ma soirée. Évidemment je ne lui dis pas grand chose, "c'était cool de la revoir". Elle me dit que je lui ai manqué. Je suis trop prise par mes pensées ("Elle joue avec moi"), je lui souris. Je lui demande si elle est fatiguée et si elle souhaite dormir, elle me dit que non. Je lui propose de faire semblant d'être des filles ce soir. On se met devant le film (bien niais), et on commence à se pomponner, avec du vernis, des crèmes entre autre. Elle me dit se sentir stressée et me demande si je veux bien lui masser le dos ("Elle joue avec moi"). J'accepte, parce que dire non maintenant serait trop suspect et parce que, j'en ai envie, aussi. Elle enlève son haut et je la vois à moitié nue qui me sourit ("Elle joue avec moi"). Je la masse, et pour ne pas montrer ma gêne, je me concentre entièrement sur le film, je ris bêtement et je fais des commentaires inutiles. Elle finit par se retourner, les draps au dessus de sa poitrine. Elle me regarde étrangement, et me demande si elle peut me masser. Je réponds que je suis pudique, mais, que si elle voulait elle pouvait me masser les mains. Je ne pourrai pas dire qu'elle m'ait massé les mains. Je parlerai plutôt de caresses au creux de ma paume. Je n'arrive plus à me concentrer sur le film, toute mon attention se porte sur sa peau contre la mienne, sur ses caresses. Nous ne disons plus un mot. Je ne sais pas à quoi elle pense, je n'ose pas la regarder. Peut-être aurais-je dû la regarder, ou peut-être aurais-je dû dire non. Mais je voulais qu'elle me touche. Nous finissons par aller nous coucher, je m'endors rapidement. Le lendemain, elle m'annonce s'être réveillée en étant collée contre moi. Je ne m'en suis pas aperçue. Elle me dit qu'elle a mal entre les jambes, et avec un rire "Qu'est-ce que tu m'as fait durant la nuit?". Bêtement, je ne lui "Rien", je dormais. Elle ajoute: "C'est un fantasme pour moi. D'être réveillée par quelqu'un qui me fait l'amour". Je souris, bêtement, je ne lui dis rien. Elle ajoute "Dis moi que tu le feras". Je ne sais plus quoi dire, je lui réponds "Bien sûr que je le ferai". Elle sourit. Évidemment, je ne le fais pas.

Après ce séjour, je la ramène chez elle. Son copain l'attend quasiment sur le pallier. Il me dit à peine bonjour. Contrairement à d'habitude, il est distant, froid, mais, je me dis que je me fais des idées, que je me sens juste coupable d'apprécier un peu trop sa copine. Il profite de l'étreindre et de l'embrasser, je décide que c'est le moment de partir. Merde, je me rends compte avoir oublié un truc chez eux. Je sonne et je suis accueillie, toujours froidement, par son copain. Je lui dis que j'ai oublié quelque chose chez eux. Sans me laisser passer il me répond: "Et qu'est-ce que je peux faire pour toi?". Comment ça qu'est-ce que tu peux faire pour moi? Peut-être me laisser prendre ce que j'ai oublié? Je lui explique que je ne peux pas repartir sans. D'un pas nonchalant, il me ramène l'objet, au revoir, il me ferme la porte au nez.

Quelques jours plus tard, je me rends chez C., et nous croisons furtivement son copain qui passait par là... mais cette fois, il ne me dit pas même bonjour, il m'ignore totalement. Je me demande ce qu'elle a pu lui dire ou ce qu'il pense. Je me sens mal. A vrai dire, je ne me sens pas coupable, je me suis sentie en colère contre lui, si tant est qu'il ait exprimé une once de jalousie et qu'il veuille me faire la gueule. De quoi serais-je coupable? De ressentir quelque chose sur laquelle je n'ai pas d'emprise? De lui avoir permis de faire quelque chose qu'il aurait été incapable de lui offrir? De me retenir? De me contrôler? De ne rien faire? De ne saisir aucune occasion, aucune perche tendue? De ne jamais dire de mal de lui ni avoir jamais cherché à bassement le descendre devant elle? De quoi aurait-il à se plaindre puisque c'est lui qui vit quelque chose avec elle? N'aurait-elle pas fait tout ça avec n'importe quelle autre amie? Ai-je vraiment fais quelque chose de mal?

Coup de blues

Je le concède, je me suis sentie mal après coup. Pas pour son copain mais pour ce que j'ai ressenti pour elle. "Tu l'auras cherché, tu le veux bien, tu n'as qu'à arrêter de déconner" dira-t-on. C'est vrai. L'humain est con. J'ai adoré passé ces journées et ces nuits avec elle. Nous avons toujours eu plus ou moins une relation fusionnelle, et ça n'a pas changé durant ces journées. Je ne regrette rien des moments que j'ai passés avec elle. J'ai déménagé, encore, il y a quelques jours, ce qui signifie, entre autre, que je la verrai moins, et que nous ne pourrons plus passer tout notre temps ensemble. Elle m'a tout de suite manqué, je lui ai tout de suite manqué. Et ça m'a pesé, durant quelques jours. De repenser à ces moments avec elle, elle et ses ambiguïtés, elle et son jeu, elle et notre étrange amitié. Je dois l'avouer, je ressens de l'amour pour elle. Je ne sais pas quelle forme d'amour, je le ressens, simplement. Je me souviens qu'elle m'ait dit, un jour: "On peut ressentir de l'attirance sexuelle pour un ami, mais, on ne peut pas en tomber amoureuse. Tu es d'accord avec ça?". Je n'étais pas d'accord, mais j'ai dit "Oui, je suis d'accord". Voilà, maintenant c'est fini. Une façon détournée de prendre ses distances. C'est peut-être pour ça que je n'y ai jamais mis fin, je savais que cette distance se ferait d'elle-même.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 05.07.17, 20h29 par Allandrightnow
  • [0] Courage le 06.07.17, 09h29 par Jalapeno
  • [+1] Intéressant le 15.07.17, 10h16 par Moumane
Blocage émotionnel

Je sais, je ne parle pas beaucoup de séduction, rencontre, et autres galipettes sous le lit ces derniers temps, ça ne doit pas être très folichon à lire. Je bloque. Émotionnellement et sexuellement. De base, je pourrai me définir hypersexuelle. Rien à voir avec la nymphomanie, juste, j'adore ça, passionnément, et ai une libido bien prononcée, je pourrai faire l'amour des heures et des jours et des semaines et des mois sans m'arrêter ni me lasser. Alors quand il y a des périodes de creux, normalement, je deviens folle, frustrée, je tombe d'amour dès que je vois une belle femme et il faut absolument que je baise.

Mais pas aujourd'hui. Pas depuis des semaines. Je ne sais pas si c'est une perte de libido, ou si j'ai changé, évolué, régressé... je ne sais pas. Juste je n'en ressens ni l'envie ni le besoin. Même quand je me retrouve face à une femme qui m'attire à fond comme C., à moitié nue dans un lit, je n'en ressens pas l'envie réelle. Si, bien sûr, j'ai envie, sensuellement parlant. De la prendre dans mes bras, de l'embrasser, de lui prodiguer des caresses. Je la trouve belle, désirable, sexy. Mais faire l'amour vraiment, je n'y pense pas. Ou peut-être si, une fois j'en ai ressenti la réelle envie, sur un truc con comme mes pieds: C. m'avait appelé, et d'une voix qui m'apparaissait très sensuelle et évocatrice, m'avait dit, simplement:
C.: Bonjour Hillel... comment te portes-tu aujourd'hui?
Hillel: Wow... Quelle agréable façon d'entendre un "bonjour".
Voilà, je ne sais pas pourquoi. A ce moment, je crois que j'aurai bien été capable d'immédiatement la plaquer contre un mur, un lit, un bureau, au sol, bref.

Je crois que c'est plus proche d'une "anomalie" que d'une évolution. J'ai toujours tant adoré le corps des femmes, je les ai toujours trouvé tant désirables, que ne plus ressentir franchement cette libido me pose question.

Je commence un deuil amoureux... plus d'un an après la rupture

Il y a un peu plus d'un an de ça, tel que je l'avais raconté, j'ai vécu une rupture amoureuse doublé d'une tromperie. Je n'ai pas donné de nom à cette ex, aujourd'hui je la nommerai Emilie.

Ce dont j'ai le plus horreur dans les relations, ce sont les mensonges. Ça ne s'arrête pas à "aller voir ailleurs", pour moi ça veut tout et rien dire. Ça veut juste dire mentir. Je peux être extrêmement tolérante envers à peu près tout ce qu'on nommerait "défaut" chez l'humain, si tant est qu'il en vaille la peine et que ses qualités soient plus riches pour moi. Mais le mensonge non. Emilie était un électron libre. "Heureusement", j'avais une vision assez peu "exclusive" de la relation amoureuse à l'époque. Durant notre relation, elle a embrassé X personnes, jouer avec le feu avec X personnes, et elle a eu X coup de foudre. Je ne lui en voulais pas, à Emilie, parce que je ne suis pas quelqu'un de foncièrement jalouse, et parce que je savais qu'elle m'aimait. Le plus important était de savoir qu'elle ne me mentait pas. Le deal, c'était que tout ce qu'elle s'autorisait ou se sentait libre de faire, il fallait qu'elle s'imagine que je devais pouvoir me sentir libre de faire aussi. Sauf qu'Emilie, elle, était jalouse. D'autant que j'ai toujours gardé de bonnes relations avec mes ex d'un jour ou de toujours, et que durant ma relation avec elle, des filles continuaient à me faire la cour, sans compter les fois où elle s'imaginait (à tort ou à raison), qu'une inconnue me faisait les yeux doux. Ce qui rendait les choses un peu déséquilibrée.

Lors de cette rupture, je voulais simplement me montrer forte. Être maîtresse de moi-même et montrer que les actes douloureux n'ont de conséquences que pour celui qui les commet. C'est vrai après tout, je n'ai rien fait de mal que de ne pas avoir été celle qu'il fallait, pourquoi j'aurai dû en baver? Je voulais prouver que ça ne m'empêcherait pas de vivre.

La relation

Emilie m'a rencontré à une période de blocage émotionnel pire que celui-ci. La première fois que je l'ai vu, je n'ai vu qu'une femme, mignonne, certes, mais une simple femme, pas même une personne. Contrairement à elle, je n'ai pas ressenti de coup de foudre. J'étais froide, distante, détachée, et jouais un simple rôle social, avec mes vieux mécanismes de défense. Ce qui a finit par me toucher chez elle, qui a fait baisser la garde, c'était sa spontanéité, sa naïveté apparente, cette femme-enfant qu'elle était. Qu'est-ce que j'aurai pu craindre d'elle? Elle m'a attendrit. Elle avait un beau regard. J'adorais ses jolies yeux bleus. Je pouvais y plonger des heures sans rien dire, rien que pour les admirer. Mais surtout dans ce regard, je voyais une flamme, l'envie de vivre, de s'étonner, de se laisser surprendre, d'apprécier les moindres détails de sa vie et du monde dans lequel elle vit, c'est si rare. Ce que j'aimais encore davantage c'était son sourire. Son sourire me touchait toujours en plein cœur, et je me donnais à fond pour la faire rire, la rendre heureuse, la rendre timide, juste pour voir ce sourire là. Et enfin, ce que j'aimais c'était sa peau. Je suis très sensible à la matière. Sa peau s'alliait merveilleusement bien avec la mienne. Certains diraient qu'elle était bizarre, étrange, moi je la trouvais authentique, parce que justement, elle ne faisait pas comme tout le monde et n'avait pas peur du regard des autres. Elle hurlait si elle voulait hurler, elle sautait de joie si elle voulait sauter de joie, elle pleurait si elle voulait pleurer, et elle envoyait quelqu'un se faire foutre si elle voulait envoyer quelqu'un se faire foutre. Je n'ai pas pensé qu'elle était capable de mensonge alors qu'elle était si authentique.

Non, il ne suffit pas d'aimer et d'être aimée

Et puis surtout, nous étions folles amoureuses l'une de l'autre. Jusqu'à la fin, nous nous sommes aimées profondément, je n'ai aucun doute là dessus. Cet amour était si palpable que je ne pouvais que lui faire confiance. Je sais qu'elle ne m'a pas quitté parce qu'elle n'était plus amoureuse de moi. Elle m'a quitté parce que je n'étais pas celle avec qui elle pourrait s'engager sur du plus long terme, ce qui est deux choses différentes. Comme quand on se rend compte qu'en fait on aime un vrai con et qu'il ne changera jamais et qu'il est temps de dire stop. L'incompatibilité.

La dernière nuit que nous avions vécu ensemble, en tant que couple, nous avions fait l'amour comme jamais, nous nous étions enlacées comme jamais, nous nous étions dit je t'aime comme jamais. Elle m'avait regardé, les yeux brillants, et m'avait dit "Je suis tellement amoureuse de toi" en me serrant fort. Je ne savais juste pas que c'était un adieu pour elle. Le jour suivant a été une chute directe en enfer. Elle est devenue froide, distante, sans raison, de façon foudroyante, et puis, silence radio. Une torture psychologique incommensurable. La seule réponse que j'avais pu obtenir d'elle était "j'ai besoin d'être seule". Je l'ai laissé être seule, alors.

Quelques jours plus tard, elle m'annonçait qu'elle voulait rompre avec moi, les larmes aux yeux. Je ne comprenais pas, j'étais dans un état second. Comme si c'était irréel, comme si j'allais me réveiller. Je réfléchissais mais je ne trouvais aucun indice à cette rupture. Nous ne nous disputions pas, nous faisions encore l'amour passionnément, nous nous aimions, nous nous désirions, nous nous manquions, nous échangions encore, nous ne nous ennuyions pas. Qu'est-ce qu'il se passe? Est-ce elle que j'aime? Est-ce que c'est une blague? Elle m'avait demandé mon avis parce qu'elle n'était pas sûre que ce soit la bonne décision. Je n'ai rien pu dire, j'étais perdue. Je n'arrivais pas à ressentir une quelconque émotion, je n'ai pu qu'accepter ce sort, je me sentais vide, comme un enfant pourri. Je n'étais pas même en état de la retenir, de la supplier de réfléchir encore un peu, de lui dire à quel point je l'aime, de lui dire que c'était la pire décision, ni même la faire culpabiliser ou l'insulter. Je n'ai donc pu que lui répondre: "Je ne peux pas choisir pour toi. Si tu veux savoir ce que je pense, je t'aime, c'est tout. J'accepterai ta décision, quelque qu'elle soit". La vérité c'est que je n'avais aucune raison de la retenir. Qui suis-je pour estimer que c'est avec moi, et seulement avec moi qu'elle pourrait être heureuse? Que c'est un mauvais choix de me quitter? Elle a débattu durant des heures avec elle-même. Puis sa décision était prise : elle me quittait. Je me sentais morte à l'intérieur, robotique, inexpressive, alors qu'elle pleurait devant moi, tentant de se rassurer sur la décision qu'elle avait prise. Elle m'avait fait une dernière demande. Elle ne se voyait pas être loin de moi cette nuit et voulait dormir avec moi. Moi j'étais morte, qu'est-ce que ça pouvait me faire? Alors elle a dormi contre moi. Elle m'a serré fort. On a fait l'amour. Au moment de partir, le lendemain, elle me dit "Je crois qu'hier soir je n'ai pas pris la bonne décision". J'aurai pu lui dire "Alors reste avec moi", "Non ce n'est pas la bonne", "Réfléchis-y encore". Mais j'étais blessée, profondément, dans mon égo. Je n'étais pas sûre de pouvoir être avec quelqu'un qui était capable de me quitter. Qu'est-ce qui me prouvait qu'elle ne me quitterait pas encore? Comment je pouvais lui faire confiance maintenant? Tout ce que j'ai trouvé à lui dire c'est : "Tu dis ça parce qu'on a fait l'amour cette nuit. Tu changeras d'avis". Elle m'a retenue une dernière pour m'embrasser, et on s'est quittée.

Post rupture

Les jours qui ont suivi, je me suis renfermée sur moi. Je ne parlais plus à mes amis, ni à ma famille. Je recevais bien des messages d'Emilie, qui me disait ses regrets, qu'elle m'aimait, qu'elle ne pourrait pas se passer de moi, que je lui manquais. Mais j'ai perdu toute confiance en elle, je ne la voyais plus comme avant, ça m'horripilait. Je ne comprenais en fait toujours pas ce qu'il s'était passé. Et quelques semaines plus tard, la souffrance est survenue d'un coup. Cette souffrance que je fuyais et que je ne voulais pas ressentir, celle qui vous fait hurler de douleur. Ça n'a duré que l'espace d'une nuit, le lendemain, comme une sorte de nana dans l'hypercontrôle, je faisais déjà des plans d'avenir, je décidais de devenir une célibataire indépendante et épanouie, de re-créer mon avenir professionnel, de faire de nouvelles rencontres, j'ai complètement refoulé cette douleur, et je m'en rends compte aujourd'hui: je n'ai jamais fait mon deuil. J'ai passé cette étape pour aller rapidement à la reconstruction. Et ce n'est qu'après que j'ai appris que, durant cette période de rupture, en fait, elle m'avait trompée avec une autre, et que c'était aussi, en partie, la raison de la rupture. Et ça, ce qui m'a le plus détruite, plus que la rupture. D'ailleurs, la fille en question lui en a fait bavé et leur histoire s'est vite terminée.

Arrivée de C. : panser les plaies

Je n'étais pas en état psychologique de retomber amoureuse, et je ne le souhaitais pas forcément, ou juste pour oublier. Je voulais tenter les relations sans prise de tête mais j'ai compris que ce n'était pas ce dont j'avais besoin. Et puis, c'est comme ça, mon esprit ne supporte pas le vide sentimental. La personne qui pouvait me permettre de le combler momentanément était C. Le genre de femme avec qui j'aurai tout à fait pu être encline à avoir une relation, dans un autre contexte, et qui me faisait ressentir de l'amour. Celle qui de toute façon était inaccessible puisqu'en couple et avec qui je ne risquais rien parce que rien ne pouvait arriver. J'ai cru que je pouvais à nouveau ressentir un semblant d'émotion avec Cassandra, et puis finalement non. Mais ce n'est que depuis que C. ne fait plus partie de mon quotidien que je repense à cette rupture d'il y a plus d'un an. Comme si mes sentiments pour C. m'avait permis de cacher le cadavre dans un placard. Et là, c'est comme si je me réveillais d'un long sommeil.

Réveil

Je me rends compte que je n'ai peut-être en fait pas beaucoup avancer sur la question depuis tout ce temps. Je me sens toujours aussi méfiante, toujours aussi blasée des relations amoureuses, des tromperies qui pullulent un peu partout autour de moi, sans jamais que je n'arrive à comprendre comment elles débutent et comment terminer avec ça, toujours aussi peu convaincue par ma capacité à m'épanouir à nouveau dans une relation, et je me pose toujours la question de son utilité. Parfois je me dis que je me sens bien seule, que je n'ai pas besoin de ça, et puis, en fait, je me sens mal. J'ai perdu confiance en moi. Je ne me sens plus désirable. Pas laide, mais plus désirable. Bien qu'on me drague, homme ou femme, ça n'a aucune importance parce que ce n'est pas la vision que j'ai de moi. Je ne me voue plus de valeur, romantiquement parlant. Je suis perpétuellement hantée par des femmes fantômes du passé. Je rêve périodiquement d'elle, et d'elle, et d'elle, et je ne trouve pas d'issue. Quand une femme ou un homme fait un pas vers moi, je ne peux pas m'empêcher de lui dire que je me sens bien seule, comme si je me défendais d'une agression.

Et je veux que ça cesse. J'ai envie d'avancer et d'en finir avec cette histoire. Mais je crois aujourd'hui comprendre que pour avancer, je dois déjà accepter que j'ai cette faiblesse, accepter que je me sentes triste, que j'ai été blessée, et arrêter de tenter de me faire croire que ça ne m'atteint pas. Je dois arrêter de produire cette incongruence, de cette femme que je suis, oui, blessée, de cette femme que je rêverai et fait semblant d'être, forte et apaisée. Je suis humaine, et je dois aussi m'accorder que parfois, je traverse des moments durs sur lesquels je ne peux éviter ni la tristesse, ni la colère, et comprendre que chercher des solutions à l'extérieur, éviter d'y penser à tout prix, ne fera pas disparaître mes émotions magiquement.

Je veux avancer.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Constructif le 09.07.17, 16h43 par Lulla
  • [+1] Constructif le 09.07.17, 22h01 par The_PoP
  • [+1] Constructif le 12.07.17, 18h48 par Roro117
  • [+1] Constructif le 15.07.17, 10h23 par Moumane
Je te lis toujours avec beaucoup de plaisir Hillel ;)

Tu as déjà une telle analyse des choses qu'il me semble bien souvent difficile d'ajouter quoi que ce soit à ce que tu as déjà mis à jour..

J'ai juste envie de t'encourager à continuer de tomber ces barrières... Ouais...Il est autorisé d'avoir des coups de mou, de flancher... Se l'autoriser est même certainement salvateur, d'autant que tu ne sembles pas être du genre à te laisser abattre...

Alors bon courage, bonne continuation, bonne acceptation, bonne reconstruction ;)

Au plaisir de te lire :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Merci ! :) le 09.07.17, 21h17 par Hillel
  • [0] Oui le 15.07.17, 10h24 par Moumane
Ma dernière confession remonte à Juillet, la révélation que je me mentais à moi-même et que je n'avais pas encore fait le deuil de la dernière relation qui a été importante à mes yeux.

Alors j'ai pris mon temps. J'ai commencé un nouveau travail, et je me suis plongée pleinement dedans et je m'y sens bien. J'ai déménagé, encore. Je me suis pris un joli appartement comme je les aime et l'ai aménagé à mon image. J'ai aussi investi pour apprendre le piano. J'ai toujours besoin d'apprendre quelque chose de nouveau.

Cependant, la ville est très, très étroite, et mes sorties entre collègues et amis de collègues ne me satisfaisaient plus. Je languissais de faire de nouvelles rencontres, et féminines, de préférence. Complètement impatiente et impulsivement, j'ai décidé de me réinscrire sur les réseaux sociaux pour voir de nouvelles têtes. Il y a un mois, j'avais fait la rencontre de celle que j'appellerai Clémentine. Clémentine parce qu'elle me faisait penser au personnage d'un film que j'apprécie beaucoup pour son ode aux souvenirs.

Clémentine

Au début, lorsque j'aborde Clémentine sur le réseau, et que l'on voit que les premiers échanges se passent bien, je découvre qu'elle vient de rompre avec son ex. Ça ne m'a pas découragé, je me disais : "Un plan d'un soir, ça me va". Alors je lui propose assez rapidement de partager un verre, elle n'habitait qu'à trois quarts d'heure de chez moi en bus, ma voiture m'ayant lâchée. Il était donc aussi clair qu'il fallait qu'elle m'invite chez elle. Je lui dis, insidieusement, que je n'étais pas sûre de la date, parce qu'il fallait encore que je puisse trouver quelqu'un chez qui dormir, ma voiture étant en panne....
- Pourquoi tu ne viendrais pas dormir chez moi?
:awesome:

Il était à présent clair dans mon esprit que Clémentine avait aussi dans l'idée de partager son corps en plus de son lit. Fallait-il encore qu'on se plaise réellement, et ça, ça m'angoissait, qu'elle ne me plaise pas en fait. Mais je m'ennuyais définitivement.

J'arrive donc au point de rendez-vous et l'aperçoit qui se dirige vers moi. Je vois le stress de Clémentine, sa timidité, je la vois faire un rire gêné... mais je vois surtout que durant les 3 premières minutes où je l'aperçois, j'ai déjà diablement envie de lui retirer ses vêtements et de lui faire l'amour. Elle est l'archétype de mon désir sexuel. Cette fille aux cheveux blonds et mi-ondulés, mi-bouclés, les yeux gris, vert ou bleu par moment, des lèvres pulpeuses à souhait, des traits d'eye liner en oeil de chat, une robe qui ravie ses courbes, des talons qui subliment ses jambes, une voix légèrement brisée dont la taciturne me donne des frissons. Je me réjouie, et espère que l'on rentre rapidement chez elle.

Elle se laisse complètement faire. Elle a besoin de se faire guider, diriger et c'est ce que je fais. Je l'emmène dans les endroits que je trouve les plus cools parce que je connais cette ville (l'avantage de déménager partout) et elle vient à peine d'arriver. Je lui fais découvrir des choses qu'elle ignore. Elle étudie la philosophie et prend des pincettes pour aborder certaines notions, en pensant que je n'y connais rien et qu'elle m'ennuiera puisque je ne suis pas dans ce domaine. Je décide alors de la surprendre en lui démontrant que Sartre, pour lequel elle voue une adoration, n'a pas de secret pour moi, ni Huit clos, ni La nausée d'ailleurs. Je vois que son intérêt brille dans ses yeux. On débat longuement, et quand les premiers instants de méfiances sont passés, je la fais rire en la bousculant un peu et je suis ravie de découvrir qu'elle est pleine de répartie. A aucun moment il n'y a de blancs dans la conversation, nos échanges sont fluides, naturels, spontanés, notre humour se ressemble, on se correspond clairement. On finit par aborder nos histoires plus intimes. Elle me touche, sa naïveté et son innocence me touche. Elle me dit qu'elle a une passion pour les bateaux. Je lui dis donc par la suite de me suivre, et l'emmène voir un endroit excentré où se trouve... ouais, vous avez compris. Pleine d'émotion, je vois son émerveillement, je vois son désir affolant maintenant. Elle me propose de rentrer. A vrai dire, il n'est pas très tard, mais, on avait toutes les deux cette espèce... d'impatience.

En entrant, je fais à peine attention à sa déco, je ne fais qu'attention à ses jolies lèvres. Bon sang qu'elle a de jolies lèvres. Je m'assois sur son lit et je plante mon regard sur elle, en me demandant si ce sera à moi de faire le premier pas, ou si elle le fera. C'est toujours à moi de faire le premier pas. Alors je me fais un peu désirer, je glisse des sous entendus, des perches, du style "Tu sais que ta voix est réellement diablement sexy?" en espérant qu'elle décide tout à coup de me plaquer contre un mur. Mais bien sûr elle ne le fait pas, elle se montre timide et je comprends que ce sera encore à mon tour. Alors dans un instant de silence où on se regarde, je prends son visage entre mes mains et je me mets à l'embrasser. Et on fait l'amour plus qu'on ne baise.

#MeToo

On pensait toutes les deux que ça n'était que pour une nuit. Mais on se correspondait tant qu'on a continué à se voir, à baiser, se voir, à faire l'amour, se voir. Je me suis dit, un moment "peut-être que cette femme va devenir importante". Un peu plus d'un mois s'est écoulé, puis, un évènement tragique. Clémentine subit un viol alors qu'elle était à une soirée. Je l'ai au téléphone, elle a la voix tremblante, elle pleure à n'en plus savoir respirer, je ne sais que dire, que faire, je me mets moi aussi à avoir la voix tremblante, j'ai des larmes aux yeux. J'ai l'impression que le monde s'écroule, je ne sais pas quoi faire. Lorsque la femme avec qui vous avez une relation a été violée alors que quelques jours avant vous l'aviez dans vos bras, vous ressentez cette sorte de colère en même temps que culpabilité de n'avoir rien pu faire. Vous vous détestez, vous vous en voulez, vous souffrez. Et vous souffrez d'autant plus quand vous même avez été victime un jour, et que vous avez prié à ce moment pour que ça n'arrive jamais à une autre femme. Mais vous savez que c'est impossible, et vous savez qu'il y a des centaines de femmes qui sont violées chaque jour rien qu'en France et que vous êtes totalement impuissante.

Je vais la voir, mais elle est différente. Elle ne veut plus que je la touche. Elle se sent perdue. Elle a mal partout, elle n'est plus maîtresse de son corps. Elle se dégoûte, je la dégoûte, elle s'en veut, elle se sent coupable, elle s'emmitoufle dans un pull, une couverture, elle ne veut pas que je la regarde. Je connais tous ces sentiments qu'elle traverse, et pourtant je ne sais pas quoi faire lorsque ce n'est plus moi qui le vis si ce n'est lui dire "Tu n'es pas coupable. Tu n'es pas coupable d'être femme". On dort séparément cette nuit là. J'évite à tout moment de la toucher, ne serait-ce que l'effleurer. Elle fait une crise, elle pleure, elle hurle, elle essaye de me blesser, puis l'instant d'après son regard part dans le vide. Elle me dit qu'elle ne peut pas. Qu'elle ne peut pas avoir de relation avec quelqu'un, qu'elle a besoin d'être seule, qu'elle ne ressent plus rien, pour personne, qu'elle ne veut plus jamais qu'on la touche. Je vois sa froideur, sa distance, son rejet. Elle rompt. Je comprends, je l'accepte.

Elle est revenue me parler, par moment, parce qu'elle ne veut pas que je disparaisse. Et puis ensuite elle me rejetait à nouveau. J'ai essayé d'être son amie. Pour la soutenir, ne pas la laisser seule. Parce que j'aurai aimé qu'on le fasse pour moi. Je l'appelais régulièrement pour savoir comment elle allait, je l'écoutais parler encore et encore de toutes ces choses horribles, l'entendre pleurer, la rassurer, essayer de lui donner un sourire, un rire, la soutenir quand elle me dit qu'elle veut porter plainte, lui dire d'aller chez le médecin et que je l'aiderai, alors que ça me donnait foncièrement envie de pleurer et que je me sentais mal, de l'emmener se changer les idées, de l'accompagner dehors parce qu'elle avait peur de sortir seule. Mais on n'y arrivait pas. Parfois elle venait dans mes bras en me demandant de la contenir tandis que mon corps se tendait, l'autre fois elle me disait de partir loin et de ne pas l'approcher. On finissait toujours par se disputer, se blesser, on en devenait méchante l'une envers l'autre. Je me suis rendue à l'évidence qu'on se faisait plus de mal que de bien et que je ne savais plus comment agir. Nous nous sommes définitivement séparées, affectivement, amicalement.

Cette histoire de viol m'a bouleversée. Des images, des flashs, des souvenirs qui remontent comme du vomi. Je me demande encore ce que j'aurai pu faire pour l'aider. Si les choses auraient pu être différentes si j'avais influencé ne serait-ce qu'une parcelle de temps. Un appel qui aurait retardé sa rencontre avec cet homme, une soirée prévue entre nous deux où elle ne serait pas allée à cette soirée, si j'aurai dû avoir d'autres mots, d'autres gestes, si j'aurai dû faire autre chose pour l'aider, la soutenir, la consoler, s'il existait une solution à tout ça. Je me demande encore pourquoi c'est arrivé. A elle, à moi, à tant d'autres femmes. Je me demande pourquoi il existe ces hommes là, pourquoi ils n'en meurent pas, pourquoi ils ne sont pas même punis. Quoi que le mien était tombé malade et est mort depuis quelques années maintenant, je n'avais pas porté plainte à temps, peut-être n'aurai-je en fait jamais eu le courage.

Aller de l'avant

Mais je suis sûre d'une chose, j'ai fait le deuil de ma relation avec Émilie. Je me vois avancer. C'est étrange, mais avec cette rencontre-ci, je sens aujourd'hui réellement que je ferai cette rencontre importante, parce que je suis dans cet état où je me sens prête à tomber amoureuse, je l'ai senti, et ça ne m'est pas arrivée depuis longtemps.

Ce week-end, j'ai rencontré quelqu'un. Elle est parfaite pour moi. Belle, sexy, drôle, intelligente, ambitieuse, mature, unique, curieuse, ouverte, honnête, avec une éthique semblable à la mienne, des passions et intérêts communs. Elle me correspond à n'en pas douter. Mais elle me correspond trop. Elle représente un tel idéal, que je n'ai pas réussi à me sentir touchée par elle. Je cherchais ses défauts à fond. De la maladresse, des moments où elle sortirait une ânerie, même de la stupidité, un moment de crise de folie, un moment gênant, un désaccord de fond, n'importe quoi, mais non, absolument rien. Il me manquait "ce truc", ce feeling, cette complétude. Mais je l'apprécierai certainement beaucoup en tant que pote. En fait, je crois que j'ai besoin de quelqu'un de différent de moi. Je préfère me sentir complémentée plutôt que l'on renvoie mon image.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Courage le 19.11.17, 18h53 par voucny
  • [0] Courage le 19.11.17, 21h35 par Popovski
  • [0] Courage le 19.11.17, 22h04 par Jalapeno
  • [+1] Courage le 20.11.17, 12h19 par Moumane
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