Ceci n'est pas un carnet de séducteur.
(Nouvelle) Crise existencielle
Je me sens mal en ce moment, sans réussir réellement à définir quoi. Avant, quand j'allais mal, je savais à peu près ce qui me tourmentait. C'est pour ça que je me lançais toujours dans des objectifs, c'était mes bonheurs à atteindre, et si je savais que je pouvais me battre pour quelque chose je me sentais vivante. Là juste je ne sais pas. Je fouille et j'ai juste l'impression de me confronter à un espèce de vide insoluble. Je ne sais pas quel rêve atteindre cette fois-ci, je n'arrive pas à me donner des envies.
J'étais bloquée géographiquement, surtout du fait que je n'avais plus momentanément de moyen de transport accessible compatible avec mes horaires de travail. Ça me manquait de rendre visite à ma famille, à mes potes éparpillés partout en France. Je me suis achetée une nouvelle voiture et je me suis sentie mieux sur le coup, j'ai directement enchaînée les kilomètres pour rattraper le temps perdu. Bon, voilà c'est fait.
Je me suis dit, "je veux voyager". En toute facilité: "tiens, je vais projeter un autre voyage en Europe. Peut-être Barcelone tiens.". Je fais mes comptes, j'organise le transport, l'hébergement, la bouffe et les achats touristiques. Cool, ok, dans un mois c'est torché. Bon.
Je suis incapable d'accepter de m'ennuyer en ce moment. De me retrouver seule avec moi-même. Il faut sans cesse que je sois en mouvement, peut-être le signe d'une fuite. Il faut que je sois toujours occupée. Que ça soit boire des verres avec les copains, rendre visite à ma famille, aller à un concert, au ciné, m'abreuver de lecture, nettoyer, ranger, aménager mon appartement en mode Damidot jusqu'à ce que je me dise "Ah oui, là ça commence à avoir de la gueule", me faire des promenades en forêt, faire des heures supp' ouais pourquoi pas.
Mais il y a toujours un moment, qu'il dure quelques minutes ou quelques heures, où je me retrouve seule avec mes pensées et là je sens que je vais mal sans savoir pourquoi. Je voudrais fuir ce sentiment mais je sais que je ne peux pas le fuir, je sais que je dois l'affronter. Mais pour l'affronter il faudrait déjà que je saisisse le problème.
Je ne veux pas d'enfant
Je n'ai jamais réellement eu de désir d'enfant. Ce n'est pas vraiment instinctif chez moi. Quand je vois des bébés je trouve ça répugnant, bruyant, contraignant. Je pense à tous ce que les gens s'empêchent de faire parce que "tu comprends, faut penser au bébé, ça demande de l'organisation, ça demande des responsabilités". Les responsabilités je n'ai jamais voulu les prendre que pour moi-même, ce qui est déjà bien assez épuisant. Quand on me tend un téléphone, ou une photographie cachée dans un portefeuille, qu'on me dit "Tu as vu, c'est ma fille-mon fils, il est beau non?", je vois un genre d'être vivant pas encore tout à fait humain, je ne sais pas quoi leur dire, c'est un gamin quoi. Et puis, Je dis toujours aux autres "Je ne peux pas être mère, il finirait à la Dass, au pire il développerait un trouble anxieux et il me détesterait", mais en vrai, je sais que je pourrais être une maman "suffisamment bonne", que je ne serai pas du genre toxique, et puis, j'ai déjà élevé mon petit frère et ma petite soeur quand ils étaient petits, à l'âge où leurs parents étaient dans l'incapacité de le faire, ils n'en sont pas mort.
Pourtant en ce moment j'y pense. Je sais pas si c'est vrai, l'horloge biologique, mais j'y pense en ce moment précisément, à un stade de ma vie où je ressens un vide que je n'arrive pas à deviner. Étrange. Ma grande soeur, qui est mariée et en relation avec un homme depuis près de 10 ans, me dit que parfois elle aurait bien aimé faire comme moi, faire des rencontres différentes et avoir des plans d'un soir et des histoires passionnelles et être indépendante, c'est vrai quoi, elle ne sait même pas comment diable je fais pour "faire tomber" ces nanas en étant gay, alors qu'elle est entrée dans une relation si tôt, qu'elle n'a même jamais appris à séduire un homme et qu'elle serait incapable de savoir quoi faire, qu'on n'a jamais jouer ce jeu là avec elle. Alors moi je lui souris, mais en vrai, j'ai envie de lui dire que ce que je fais moi, c'est ce que je fais pour un jour avoir la relation qu'elle elle a, et que visiblement ça ne porte pas encore ces fruits et que je ne dois pas être si bonne.
En fait, je crois que j'aimerai fonder une famille plus que d'avoir un enfant, parce que, je ne voudrais jamais réellement avoir un enfant seule ou mal accompagnée. C'est toujours une femme en particulier qui me laisse entrevoir que ça pourrait être chouette, la dernière, et seule en date, ayant été Emilie. C'était le cas parce que, quand j'étais avec elle, je me disais que ce n'était pas possible qu'un jour je puisse me lasser d'elle ou ne plus l'aimer, alors qu'avec Elise par exemple, je sentais que si. Mais bon, je n'avais pas pris en compte le sens inverse.
Peut-être que je suis à un stade où j'en ai marre de me comporter comme une enfant et de ne rester qu'une enfant. Pas qu'en ayant une famille je serai une "vraie femme", mais plutôt que je pourrai être dans un état où je me dis que je ne serai plus tant que ça dans un stade évolutif où je ne pense qu'à fuir mes responsabilités, en envoyant tout valser périodiquement pour repartir sans cesse à zéro, et que je pourrai être réellement solide dans mes baskets si je me donnais l'impulsion de le faire.
Ma zone de confort, c'est mon irresponsabilité, mon indépendance, mon inconstance, et mon instabilité.
Je me sens mal en ce moment, sans réussir réellement à définir quoi. Avant, quand j'allais mal, je savais à peu près ce qui me tourmentait. C'est pour ça que je me lançais toujours dans des objectifs, c'était mes bonheurs à atteindre, et si je savais que je pouvais me battre pour quelque chose je me sentais vivante. Là juste je ne sais pas. Je fouille et j'ai juste l'impression de me confronter à un espèce de vide insoluble. Je ne sais pas quel rêve atteindre cette fois-ci, je n'arrive pas à me donner des envies.
J'étais bloquée géographiquement, surtout du fait que je n'avais plus momentanément de moyen de transport accessible compatible avec mes horaires de travail. Ça me manquait de rendre visite à ma famille, à mes potes éparpillés partout en France. Je me suis achetée une nouvelle voiture et je me suis sentie mieux sur le coup, j'ai directement enchaînée les kilomètres pour rattraper le temps perdu. Bon, voilà c'est fait.
Je me suis dit, "je veux voyager". En toute facilité: "tiens, je vais projeter un autre voyage en Europe. Peut-être Barcelone tiens.". Je fais mes comptes, j'organise le transport, l'hébergement, la bouffe et les achats touristiques. Cool, ok, dans un mois c'est torché. Bon.
Je suis incapable d'accepter de m'ennuyer en ce moment. De me retrouver seule avec moi-même. Il faut sans cesse que je sois en mouvement, peut-être le signe d'une fuite. Il faut que je sois toujours occupée. Que ça soit boire des verres avec les copains, rendre visite à ma famille, aller à un concert, au ciné, m'abreuver de lecture, nettoyer, ranger, aménager mon appartement en mode Damidot jusqu'à ce que je me dise "Ah oui, là ça commence à avoir de la gueule", me faire des promenades en forêt, faire des heures supp' ouais pourquoi pas.
Mais il y a toujours un moment, qu'il dure quelques minutes ou quelques heures, où je me retrouve seule avec mes pensées et là je sens que je vais mal sans savoir pourquoi. Je voudrais fuir ce sentiment mais je sais que je ne peux pas le fuir, je sais que je dois l'affronter. Mais pour l'affronter il faudrait déjà que je saisisse le problème.
Je ne veux pas d'enfant
Je n'ai jamais réellement eu de désir d'enfant. Ce n'est pas vraiment instinctif chez moi. Quand je vois des bébés je trouve ça répugnant, bruyant, contraignant. Je pense à tous ce que les gens s'empêchent de faire parce que "tu comprends, faut penser au bébé, ça demande de l'organisation, ça demande des responsabilités". Les responsabilités je n'ai jamais voulu les prendre que pour moi-même, ce qui est déjà bien assez épuisant. Quand on me tend un téléphone, ou une photographie cachée dans un portefeuille, qu'on me dit "Tu as vu, c'est ma fille-mon fils, il est beau non?", je vois un genre d'être vivant pas encore tout à fait humain, je ne sais pas quoi leur dire, c'est un gamin quoi. Et puis, Je dis toujours aux autres "Je ne peux pas être mère, il finirait à la Dass, au pire il développerait un trouble anxieux et il me détesterait", mais en vrai, je sais que je pourrais être une maman "suffisamment bonne", que je ne serai pas du genre toxique, et puis, j'ai déjà élevé mon petit frère et ma petite soeur quand ils étaient petits, à l'âge où leurs parents étaient dans l'incapacité de le faire, ils n'en sont pas mort.
Pourtant en ce moment j'y pense. Je sais pas si c'est vrai, l'horloge biologique, mais j'y pense en ce moment précisément, à un stade de ma vie où je ressens un vide que je n'arrive pas à deviner. Étrange. Ma grande soeur, qui est mariée et en relation avec un homme depuis près de 10 ans, me dit que parfois elle aurait bien aimé faire comme moi, faire des rencontres différentes et avoir des plans d'un soir et des histoires passionnelles et être indépendante, c'est vrai quoi, elle ne sait même pas comment diable je fais pour "faire tomber" ces nanas en étant gay, alors qu'elle est entrée dans une relation si tôt, qu'elle n'a même jamais appris à séduire un homme et qu'elle serait incapable de savoir quoi faire, qu'on n'a jamais jouer ce jeu là avec elle. Alors moi je lui souris, mais en vrai, j'ai envie de lui dire que ce que je fais moi, c'est ce que je fais pour un jour avoir la relation qu'elle elle a, et que visiblement ça ne porte pas encore ces fruits et que je ne dois pas être si bonne.
En fait, je crois que j'aimerai fonder une famille plus que d'avoir un enfant, parce que, je ne voudrais jamais réellement avoir un enfant seule ou mal accompagnée. C'est toujours une femme en particulier qui me laisse entrevoir que ça pourrait être chouette, la dernière, et seule en date, ayant été Emilie. C'était le cas parce que, quand j'étais avec elle, je me disais que ce n'était pas possible qu'un jour je puisse me lasser d'elle ou ne plus l'aimer, alors qu'avec Elise par exemple, je sentais que si. Mais bon, je n'avais pas pris en compte le sens inverse.
Peut-être que je suis à un stade où j'en ai marre de me comporter comme une enfant et de ne rester qu'une enfant. Pas qu'en ayant une famille je serai une "vraie femme", mais plutôt que je pourrai être dans un état où je me dis que je ne serai plus tant que ça dans un stade évolutif où je ne pense qu'à fuir mes responsabilités, en envoyant tout valser périodiquement pour repartir sans cesse à zéro, et que je pourrai être réellement solide dans mes baskets si je me donnais l'impulsion de le faire.
Ma zone de confort, c'est mon irresponsabilité, mon indépendance, mon inconstance, et mon instabilité.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Courage le 27.11.17, 13h34 par Moumane
- [0] A lire le 27.11.17, 13h47 par Allandrightnow
Non, pas forcément. Tu peux aussi ressentir les choses sans devoir tout de suite les circonscrire précisément. Tu parles de fuite en avant, tu es sans cesse dans l'action ; une première étape ça peut être justement de te poser un peu et de faire attention à ce que tu ressens, sans chercher à le juger ni à trouver tout de suite une solution, mais simplement pour laisser de la place à ton ressenti, à tes émotions, même si celles-ci sont parfois négatives. Tout ne se joue pas avec la rationalité et la volonté.Mais il y a toujours un moment, qu'il dure quelques minutes ou quelques heures, où je me retrouve seule avec mes pensées et là je sens que je vais mal sans savoir pourquoi. Je voudrais fuir ce sentiment mais je sais que je ne peux pas le fuir, je sais que je dois l'affronter. Mais pour l'affronter il faudrait déjà que je saisisse le problème.
Je ne sais pas s'il faut penser en termes de "être bon" et "ne pas être bon". Ce serait intéressant pour toi de voir s'il y a des schémas qui se répètent dans tes histoires. Peut-être aussi que tu as des peurs dont tu n'as pas clairement conscience. En tout cas, c'est déjà une première étape de savoir ce que tu cherches. Parce que je crois qu'on peut aussi assumer de vivre plusieurs histoires pas forcément très longues et être heureux comme ça. Mais cette idée que cela "porte ses fruits", je ne sais pas si c'est pertinent parce que cela semble très lié à une action de la volonté, un travail. Et dans le fait de rencontrer quelqu'un avec qui il est possible de vivre une relation de couple solide, longue, je crois qu'il y a aussi une part qui ne se décide pas. Bien sûr, on construit la relation et on décide ou non de s'y engager, mais j'ai l'impression qu'il y aussi quelque chose de l'ordre d'une rencontre qui arrive ou non, de conditions qui sont réunies, ou non, d'une disponibilité qui est là, ou pas, d'une capacité à faire confiance qui est là ou pas. Et c'est ça, je pense que c'est lié à quelque chose de profond en toi et que ce n'est pas forcément en enchaînant les relations que "ça porte ses fruits".mais en vrai, j'ai envie de lui dire que ce que je fais moi, c'est ce que je fais pour un jour avoir la relation qu'elle elle a, et que visiblement ça ne porte pas encore ces fruits et que je ne dois pas être si bonne.
Mais alors en fait ce que tu veux, c'est être en couple ?En fait, je crois que j'aimerai fonder une famille plus que d'avoir un enfant
C'est un thème qui me travaille pas mal aussi. Peut-être que ça serait intéressant pour toi de penser un peu à l'enfant que tu étais ?Pourtant en ce moment j'y pense. Je sais pas si c'est vrai, l'horloge biologique, mais j'y pense en ce moment précisément, à un stade de ma vie où je ressens un vide que je n'arrive pas à deviner. Étrange.
Pourquoi est-ce que tu dis que tu te comportes comme une enfant et que tu fuis tes responsabilités ?Peut-être que je suis à un stade où j'en ai marre de me comporter comme une enfant et de ne rester qu'une enfant. Pas qu'en ayant une famille je serai une "vraie femme", mais plutôt que je pourrai être dans un état où je me dis que je ne serai plus tant que ça dans un stade évolutif où je ne pense qu'à fuir mes responsabilités, en envoyant tout valser périodiquement pour repartir sans cesse à zéro, et que je pourrai être réellement solide dans mes baskets si je me donnais l'impulsion de le faire.
Je pense qu'on est toujours dans un stade évolutif, mais qu'effectivement il peut y avoir un moment où on se pose, on s'installe dans quelque chose. Si tu repars sans cesse à zéro, ça donne en effet un peu l'impression d'une fuite. Mais je ne sais pas si fonder une famille t'apportera la stabilité que tu recherches, est-ce qu'il ne faut pas plutôt d'abord que tu trouves ta propre stabilité avant de vouloir fonder une famille ?
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Bien joué le 02.12.17, 14h17 par Allandrightnow
- [+2] Pertinent le 03.12.17, 09h36 par Hillel
Il y a aussi un aspect que je vois être lié à l’age. Quand tu te lance dans la vie les objectifs sont pour la plupart convenue et tu n’a « qu’a » (guillemets parce que c’eqt Déjà pas si facile) suivre une trame convenue. Trame qui s’apparente à : être socialement compétent, être équilibré émotionnellement, acquérir les compétences nécessaires pour être utile à la société (études, expériences professionnelles). Tout ça est finalement assez codifié.
Une fois passées ces « formalités », de nouvelles pistes s’offrent à chacun. Fréquemment ça prend la forme de la construction familiale, l’envie d’enfants (schématiquement : tous ceux que je connais qui avaient un boulot, conjoint et logement il y a deux ou trois ans, en sont à faire des enfants). Et ce schéma est très anxiolytique, parce qu’il justifie l’existence. A noter que je n’y Vois aucune négativité. Mais force est de constater qu’un gosse, c’est minimum 18 ans de travail, voir davantage pour les plus consciencieux. De quoi mettre à distance un certain nombre de soucis existentiels type, que faire de mon temps ? Quel sens donner à ma place ici ? Questions que tu peux te poser à loisir si tu ne te projette pas dans la parentalité comme ça a l’air d’etre Ton cas. En l’occurence il n’y a pas vraiment de jurisprudence en la matière, et tu dois être solide sur tes valeurs, et comment en faire une construction autre que celle attendue. C’est comme ça que je vois ton désappointement du moment, comme une mise face à toi même en tendant de trouver une voie qui fait sens.
Je ne sais pas si ça t’aide, mais c’est comme ça que je le conçois depuis quelques temps personnellement. Vois le comme une piste plutôt que comme un conseil.
Une fois passées ces « formalités », de nouvelles pistes s’offrent à chacun. Fréquemment ça prend la forme de la construction familiale, l’envie d’enfants (schématiquement : tous ceux que je connais qui avaient un boulot, conjoint et logement il y a deux ou trois ans, en sont à faire des enfants). Et ce schéma est très anxiolytique, parce qu’il justifie l’existence. A noter que je n’y Vois aucune négativité. Mais force est de constater qu’un gosse, c’est minimum 18 ans de travail, voir davantage pour les plus consciencieux. De quoi mettre à distance un certain nombre de soucis existentiels type, que faire de mon temps ? Quel sens donner à ma place ici ? Questions que tu peux te poser à loisir si tu ne te projette pas dans la parentalité comme ça a l’air d’etre Ton cas. En l’occurence il n’y a pas vraiment de jurisprudence en la matière, et tu dois être solide sur tes valeurs, et comment en faire une construction autre que celle attendue. C’est comme ça que je vois ton désappointement du moment, comme une mise face à toi même en tendant de trouver une voie qui fait sens.
Je ne sais pas si ça t’aide, mais c’est comme ça que je le conçois depuis quelques temps personnellement. Vois le comme une piste plutôt que comme un conseil.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Instructif le 03.12.17, 09h37 par Hillel
- [+1] Intéressant le 03.12.17, 12h22 par Moumane
- [+1] Intéressant le 03.12.17, 12h41 par oHreN
Tu as mis le doigt sur quelque chose de juste. Hier soir, je discutais de ça justement avec une amie, quelques verres d'alcool décomplexant aidant, et elle m'a dit quelque chose d'assez similaire de comment elle me percevait. "Toujours dans l'action" et elle rajoutait les bénéfices que je pourrai trouver dans la contemplation. Sur le coup je me suis dit que c'était vrai, j'ai horreur de l'inaction, en même temps que je n'arrivais pas à voir comment je pourrai trouver du bénéfice à contempler. "Bénéfice". C'est aussi très palpable dans ma vision des autres et la façon qu'ils ont pour certains de gérer leur vie: si je respecte les choix de chacun, j'ai un rapport très étrange à la passivité. Peut-être est-ce ma façon de voir "l'inaction" qui est faussé, puisque je le vois justement en terme de passivité, alors que, peut-être, il y a quelque chose d'actif au contraire qui se joue à simplement ressentir.Tu parles de fuite en avant, tu es sans cesse dans l'action ; une première étape ça peut être justement de te poser un peu et de faire attention à ce que tu ressens, sans chercher à le juger ni à trouver tout de suite une solution, mais simplement pour laisser de la place à ton ressenti, à tes émotions, même si celles-ci sont parfois négatives.
@Moumane: Tu vois, la façon dont tu as de voir les choses (sur la relation), c'est quelque chose qui m'est inaccessible pour l'instant, et pourtant c'est une réflexion que je trouve très intéressante et qui me plonge dans l'introspection. Si seulement j'y avais un complet accès. La rencontre qui arrive ou non, la disponibilité qui existe ou non... laisser un peu la part au hasard, à l'incontrôlable. Je crois avoir un réel problème avec le contrôle en fait. Un refus de laisser ma vie entre les mains du hasard, la conviction de ne porter que le fruit et le non-fruits de mes actions. "L'univers s'en fout de toi".
Si j'ai puisé la plupart de mes valeurs relationnelles dans les pensées libertines du XVIIIe, des relations libres et polyamoureuses que j'affectionne, et si j'ai même vécu différentes formes de ces relations, ma façon amoureuse de fonctionner est très monogamique. Ce que je veux ce n'est pas tant "être en couple" (si ce n'était que ça!), mais être dans une relation qui s'étend dans la durée, où les sentiments se construisent et s'alimentent avec le temps, où il existe un type particulier de bonheur partagé. Finalement, ce que j'ai pu vivre avec Elise et Emilie, mais qui ne cesse pas au bout de 3 ou 1 an. Je suis quelqu'un de plutôt indépendante, pour autant il y a des événements, des projets, des émotions que je sais ne pas pouvoir partager qu'avec moi-même.Mais alors en fait ce que tu veux, c'est être en couple ?
Il y a aussi cette incompréhension que j'ai au regard de ma famille. Je fais partie de ce qu'on appelle une "famille nombreuse", et je suis la seule et réellement la seule, qui ne parvient pas à trouver cette stabilité, cet équilibre relationnel. Je suis un peu la "débauchée" de la famille. Mes soeurs sont toutes, sans exception, dans cette relation que je décris plus haut. Je suis dans l'incompréhension parce que nous avons un vécu, une enfance et une adolescence partagée, pour autant je n'en suis pas au même point. Alors qu'elles ont trouvé cette stabilité, ce bonheur partagé, et ce depuis plusieurs années maintenant (parce que quasi dans leurs toutes premières relations, leur première relation pour certaines), j'en suis encore à aller de rencontres en rencontres, de relation sexuelle à affective à amoureuse, sans faire cette rencontre particulière qui définit un genre d'horizon. Il y a quelque chose en tout cas qui a à un moment m'a fait prendre un chemin différent d'eux, plus chaotique, plus éparpillé. C'est vrai qu'il n'y a pas de "bons" ou de "mauvais" en soit, que chacun fait son propre chemin et que chacun est différent, mais tout de même, je me demande "pourquoi", et même parfois "pourquoi je foire".
Qu'est-ce que tu entends par là?Peut-être que ça serait intéressant pour toi de penser un peu à l'enfant que tu étais ?
Parce que j'avais peur d'échouer. De répondre à certaines attentes puis de les décevoir. Enfant, on attendait beaucoup de choses de mes capacités, intellectuelles et créatives surtout en fait, et c'était beaucoup trop de pression pour moi. Un genre de syndrome de l'imposteur. Alors à un moment, j'ai préféré fuir que décevoir, bien qu'au final ça revenait à décevoir. Je me suis forgée mon chemin toute seule dans un coin, sans l'aide de personne, quitte à aller à l'exact inverse de ce qu'on attendait de moi, quitte à me retrouver dans une solitude extrême, à prendre des chemins non balisés, à aller à contre courant, pour savoir exactement ce qui me définissait moi en tant que personne, et non pas ce qu'on attendait que je sois. La question était "Quelle est ma vraie conception du bonheur, à moi? Qui je suis réellement, moi?".Pourquoi est-ce que tu dis que tu te comportes comme une enfant et que tu fuis tes responsabilités ?
Aujourd'hui ce n'est plus vrai. J'ai appris à reconstruire mon estime de moi-même, et à force d'entamer de petites réussites à des plus grandes, j'ai fini par prendre confiance en mes capacités. Je sais que pour beaucoup de mes proches, je suis un modèle de résilience, de combativité, ils ne savent juste pas à quel prix. Et si je n'ai pas fait ce qu'on attendait exactement de moi, je sais qu'aujourd'hui, le chemin différent que j'ai pris est admiré. C'est pour quoi je me sens aussi davantage prête à m'engager et m'investir dans une relation sur le long terme qu'avant.
@mistermint: Je trouve ton chemin de réflexion particulièrement pertinent. En tout cas ça me fait écho et je crois que quelque chose se dessine dans ma pensée. Je vais creuser.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Intéressant le 03.12.17, 12h26 par Moumane
Ben, justement, le premier bénéfice, ce serait d'arrêter de chercher du bénéfice partout. Je pense qu'introduire de la gratuité dans sa vie peut changer beaucoup de choses. Cela dit, dans la pratique, je ne sais pas trop comment on fait.en même temps que je n'arrivais pas à voir comment je pourrai trouver du bénéfice à contempler
Au-delà de ça, il est parfois nécessaire de s'arrêter un peu ou du moins de ralentir un peu son rythme pour pouvoir trouver un accès à son ressenti ou à une partie de celui-ci du moins. Quand on est tout le temps dans l'action, on se protège aussi d'éventuelles émotions désagréables. Il n'y a pas forcément de bénéfice immédiat à s'intéresser plus à certaines de ses émotions, d'après mon expérience ça peut même être franchement déroutant ou désagréable, mais elles te constituent. Ce serait faux de dire qu'elles sont tout ce qu'on a, mais c'est un peu l'idée que j'ai. Elles sont ton expérience intime, non interchangeable ; exister, ce n'est pas seulement agir, c'est aussi être (même si c'est être triste), ressentir. Et aussi : de un, si tu n'es pas capable d'être véritablement proche de toi-même, comment veux-tu que quelqu'un soit proche de toi ou être toi-même proche de quelqu'un d'autre ? De deux, la prise en compte de la réalité (en fait je ne vais pas bien) permet le changement et le renouveau.
Je ne sais pas si ce que j'écris te parle mais c'est ce que m'inspire ta réflexion.
Bien sûr que nos actions jouent un rôle essentiel mais à mon sens il y a aussi un certain lâcher-prise qui est nécessaire et on ne peut pas tout maîtriser ni tout contrôler. Après, adopter cette attitude de lâcher-prise peut aussi être considéré comme une action. Toutefois, ce sont des évolutions lentes et profondes qui permettent des changements dans la structure de nos relations (on ne va plus rencontrer les mêmes types de personnes, parce qu'on aura évolué), et ça, on ne peut pas l'obtenir du jour au lendemain.la conviction de ne porter que le fruit et le non-fruits de mes actions
Ce serait plus simple si tout ne dépendait que de nous. Et en même temps c'est une pression immense.
Oui, d'accord, pour moi c'est ça le couple.Ce que je veux ce n'est pas tant "être en couple" (si ce n'était que ça!), mais être dans une relation qui s'étend dans la durée, où les sentiments se construisent et s'alimentent avec le temps, où il existe un type particulier de bonheur partagé.
Est-ce que tu n'idéalises pas un peu tes sœurs ? Etre dans une relation longue n'est pas un gage de bonheur pour autant.je suis la seule et réellement la seule, qui ne parvient pas à trouver cette stabilité, cet équilibre relationnel. Je suis un peu la "débauchée" de la famille. Mes soeurs sont toutes, sans exception, dans cette relation que je décris plus haut.
As-tu une vision négative de ta vie sentimentale / sexuelle / amoureuse ? Ce terme de débauchée, même entre guillemets, n'est pas très positif...
Oui, mais vous n'avez pas forcément vécu les choses de la même manière, ni même vécu la même chose. Tu parles des attentes de tes parents ou du moins des adultes envers toi, elles n'ont peut-être pas vécu ça par exemple. Ça change peut-être le rapport à l'autre.nous avons un vécu, une enfance et une adolescence partagée, pour autant je n'en suis pas au même point.
Tu as raconté avoir fait l'expérience du viol, peut-être aussi d'autres formes de violences. Il me semble qu'une telle expérience altère profondément, qu'on le veuille ou non, le rapport à l'autre. L'autre peut être une menace, réelle.Il y a quelque chose en tout cas qui a à un moment m'a fait prendre un chemin différent d'eux, plus chaotique, plus éparpillé.
Disons que j'ai eu un questionnement proche du tien et que repenser à mon enfance semble s'avérer relativement pertinent.Qu'est-ce que tu entends par là?
Ça me parle...Parce que j'avais peur d'échouer. De répondre à certaines attentes puis de les décevoir. Enfant, on attendait beaucoup de choses de mes capacités, intellectuelles et créatives surtout en fait, et c'était beaucoup trop de pression pour moi. Un genre de syndrome de l'imposteur.
Cette expérience influence peut-être ton rapport à l'autre de façon générale.Alors à un moment, j'ai préféré fuir que décevoir, bien qu'au final ça revenait à décevoir. Je me suis forgée mon chemin toute seule dans un coin, sans l'aide de personne
C'est bien d'être admiré mais être aimé c'est autre chose (attention, je ne dis pas que tu n'es pas aimée). C'est chouette et admirable que tu aies suivi ce chemin et nos actes peuvent rehausser notre estime de nous-mêmes, cela dit je pense que l'amour fait appel à quelque chose de plus total et de plus inconditionnel et que quelque part on peut très bien être – légitimement – fier du chemin accompli sans pour autant se sentir digne d'amour – je veux dire au plus profond de soi, de façon inconsciente. Est-il vraiment nécessaire de faire des choses admirables pour recevoir de l'amour ?le chemin différent que j'ai pris est admiré
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+2] Constructif le 06.12.17, 18h41 par voucny
- [+2] Quelle patience le 10.12.17, 11h37 par Hillel
Du bénéfice dans le non bénéfice c'est un bénéfice ou un non-bénéfice?le premier bénéfice, ce serait d'arrêter de chercher du bénéfice partout. Je pense qu'introduire de la gratuité dans sa vie peut changer beaucoup de choses.

Je vois parfaitement ce que tu veux dire. J'aime bien l'idée d'introduire de la "gratuité" dans ma vie.
Je me souviens avoir pourtant fait ce genre de résolution. J'en avais parlé avec une amie qui trouvait que c'était une excellente idée. Dans le sens où ma façon de me "maintenir en vie", de trouver un sens à ma vie, c'est toujours de me projeter vers un objectif, un rêve à atteindre. Et je me demandais ce qu'il pouvait arriver de mon sentiment d'épanouissement si j'imaginais qu'en fait, le bonheur je le détenais déjà. Que le rêve je le vivais déjà. Si je m'ancrais dans le présent, sans tumulte, simplement, en me disant: "C'est ça le bonheur". Je travaille dessus mais je pense que c'est réellement une piste. Je sais être un être insatiable et éternellement insatisfait.
Ce que tu me dis me fait penser à "La lenteur" de Kundera (dixit un de mes auteurs favoris): "Notre époque est obsédée par le désir d'oubli et c'est afin de combler ce désir qu'elle s'adonne au démon de la vitesse".Toutefois, ce sont des évolutions lentes et profondes qui permettent des changements dans la structure de nos relations
Peut-être. En tout cas je les vois épanouies. Je connais les relations longues qui ne sont pas un gage de bonheur, celles-ci n'en sont pas. Je ressens les amours réciproques.Est-ce que tu n'idéalises pas un peu tes sœurs ? Etre dans une relation longue n'est pas un gage de bonheur pour autant.
Pour ce qui est de ma vie sexuelle, je m'en sors. Pour ce qui est de ma vie sentimentale, c'est compliqué. Pour ce qui est de ma vie amoureuse, je ne dirai pas qu'elle n'est pas positive, je dirai qu'elle est absente.As-tu une vision négative de ta vie sentimentale / sexuelle / amoureuse ? Ce terme de débauchée, même entre guillemets, n'est pas très positif...
Absolument. Je ne pense pas que l'amour se mérite. Je pense qu'il existe ou qu'il n'existe pas.je pense que l'amour fait appel à quelque chose de plus total et de plus inconditionnel et que quelque part on peut très bien être – légitimement – fier du chemin accompli sans pour autant se sentir digne d'amour – je veux dire au plus profond de soi, de façon inconsciente. Est-il vraiment nécessaire de faire des choses admirables pour recevoir de l'amour ?
Merci Moumane pour la patience, l'attention de ta lecture, et la bienveillance de tes propos(itions). ;)
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Intéressant le 10.12.17, 18h34 par Moumane
Point "culture"
Il y a peu, j'ai visionné "13 reasons why". J'avais toujours eu plus ou moins de réticence à regarder cette série, bien qu'elle m'intriguait, par la simple idée qu'il puisse y avoir des scènes de viol (mais je ne savais pas si ce serait le cas ou pas). Je l'ai visionné.
[Spoil?]
On est toute une Hannah, ou on connait toute une Hannah. Si vous me connaissez, vous connaissez une Hannah. Le harcèlement qu'elle vit n'est pas seulement inhérent à la vulnérabilité adolescente ni ce monde un peu hostile, prétendument superficiel et à l'épreuve de la sociabilité qu'est l'école, ni aux exigences parentales, ni leur absence d'ailleurs, c'est aussi lié à ce qu'elle est une femme. Une femme qui se développe et qui se confronte au joyeux monde de la relation homme-femme et femme-femme. Ce n'est pas simplement l'image que certains hommes portent sur elle, c'est aussi des femmes qui l'accusent. Le sentiment en fait de se battre seule contre le monde, d'éprouver des espoirs déchus, de découvrir qu'on passe à autre chose que l'enfant qui se définit dans l'innocence et la pureté. La pression peut être telle qu'on se remet en cause, on remet en cause son existence: qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
A l'époque où je vivais cette forme de harcèlement (sexuel, pour le plus grand), j'avais découvert un livre qui trône et trônera encore aujourd'hui dans ma bibliothèque, en double exemplaire, lu, lu, et relu : "Les liaisons dangereuses", que je vous invite fortement à découvrir si ce n'est déjà fait. Les liaisons dangereuses et cette fabuleuse lettre 81 qui à l'époque m'avait littéralement fait pleurer.
Mais non, ce n'est pas ce que je cherchais. Je ne cherchais même pas à être protégée. Je veux dire, en plus d'être homo, je m'en fichais que des hommes cherchent à me séduire, sentir que j'étais belle ou désirable, ou en sécurité. Je voulais juste ne pas sentir que j'étais un corps et que j'étais une femme. Les garçons à qui j'accordais des relations étaient ceux qui se donner l'effort de me faire rire. Bête et méchant. Le rire, l'humour, n'a pas de genre ni de sexe.
Cette série, bien que visuellement pas mirobolante, m'a en tout cas bien touchée. Évidement, l'idée c'était le harcèlement, moi j'y ai plutôt vu l'enjeu d'être femme, mais c'est personnel. Parce que je trouve qu'elle montre bien les sentiments internes d'une femme qui se confronterait à la réalité des désirs, sexuels ou jalousés, qu'elle peut provoquer. On le voit dans certains passages, certains hommes ne comprennent pas pourquoi "elle en fait tout un plat", qu'elle devrait se sentir flattée, mais elle elle le sait, nous on le sait. Ces femmes qui, pas même dans un élan de solidarité, l'accuserait de mentir, de vouloir attirer l'attention, autrement de piquer leur mecs. Mais à vrai dire c'est certainement que ma propre interprétation.
Toutes ces accumulations qui peuvent nous démunir, les combats qu'on affronte et ceux qu'on abandonne. Cette série en fait, ce que ça veut dire en vrai, ce n'est pas simplement d'être femme, homme, ni harceleur ou harcelé, sexuel ou autre, c'est qu'il faut porter attention à l'humain. Femmes, hommes, parents, professeurs, amis, amoureux, amoureuse. Même les agresseurs sont des agressés, eux aussi vivent leur part de souffrance. Les enjeux de grandir, les enjeux à devenir adulte, à se construire. Les enjeux parentaux, et les enjeux à être enfant de parents, aussi. Et puis les regrets. Les regrets d'avoir attendu "le bon moment" alors que le "bon moment", s'il était teinté de peur, c'était maintenant.
Finalement les rencontres que l'on fait influent beaucoup notre existence. Il suffit parfois d'une attention, d'un compliment, d'un rire, d'une étreinte, d'un moment passé ensemble, réellement, d'une bienveillance, d'oser simplement poser les bonnes questions. Ah oui, puis l'amitié, ou ces gens qu'on considère presque comme notre famille, à défaut. Je sais avoir fait des rencontres formidables. Je pense même pouvoir dire qu'il y a certaines relations de couple que j'ai eue avec des hommes que j'ai aimée, parce que je m'y sentais bien, et qui ont certainement apaisés certains de mes sentiments d'injustice. Je me souviens avoir même éprouvé une réelle attirance, si pas sexuel, au moins romantique, pour l'un d'entre eux, dans sa façon si naïve et innocente de m'aborder, dans sa timidité, dans son absence d'intention même si je sentais son désir, dans son intérêt, sa candeur, son humour, son sourire, et le regard qu'il portait sur moi.
Bref, j'ai beaucoup aimé cette série malgré sa candeur. C'est d'ailleurs peut-être sa candeur que j'ai aimée.
Il y a peu, j'ai visionné "13 reasons why". J'avais toujours eu plus ou moins de réticence à regarder cette série, bien qu'elle m'intriguait, par la simple idée qu'il puisse y avoir des scènes de viol (mais je ne savais pas si ce serait le cas ou pas). Je l'ai visionné.
[Spoil?]
On est toute une Hannah, ou on connait toute une Hannah. Si vous me connaissez, vous connaissez une Hannah. Le harcèlement qu'elle vit n'est pas seulement inhérent à la vulnérabilité adolescente ni ce monde un peu hostile, prétendument superficiel et à l'épreuve de la sociabilité qu'est l'école, ni aux exigences parentales, ni leur absence d'ailleurs, c'est aussi lié à ce qu'elle est une femme. Une femme qui se développe et qui se confronte au joyeux monde de la relation homme-femme et femme-femme. Ce n'est pas simplement l'image que certains hommes portent sur elle, c'est aussi des femmes qui l'accusent. Le sentiment en fait de se battre seule contre le monde, d'éprouver des espoirs déchus, de découvrir qu'on passe à autre chose que l'enfant qui se définit dans l'innocence et la pureté. La pression peut être telle qu'on se remet en cause, on remet en cause son existence: qu'est-ce que j'ai fait de mal ?
A l'époque où je vivais cette forme de harcèlement (sexuel, pour le plus grand), j'avais découvert un livre qui trône et trônera encore aujourd'hui dans ma bibliothèque, en double exemplaire, lu, lu, et relu : "Les liaisons dangereuses", que je vous invite fortement à découvrir si ce n'est déjà fait. Les liaisons dangereuses et cette fabuleuse lettre 81 qui à l'époque m'avait littéralement fait pleurer.
Je tiens des carnets depuis longtemps, c'est inconditionnel. J'y ai écrit, plus jeune:Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état au silence & à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer & réfléchir. Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu’on s’empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu’on cherchait à me cacher.
Cette utile curiosité, en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler : forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m’entouraient, j’essayai de guider les miens à mon gré ; j’obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sécurité, même celui de la joie ; j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin & plus de peine pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue. C’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.
J’étais bien jeune encore, & presque sans intérêt : mais je n’avais à moi que ma pensée, & je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. Munie de ces premières armes, j’en essayai l’usage : non contente de ne plus me laisser pénétrer, je m’amusais à me montrer sous des formes différentes ; sûre de mes gestes, j’observais mes discours ; je réglais les uns & les autres, suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes fantaisies : dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, & je ne montrai plus que celle qu’il m’était utile de laisser voir.
Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention sur l’expression des figures & le caractère des physionomies ; & j’y gagnai ce coup d’oeil pénétrant, auquel l’expérience m’a pourtant appris à ne pas me fier entièrement ; mais qui, en tout, m’a rarement trompée.
Il y a des hommes, quand il se retrouve devant une femme qu'ils penseraient "demoiselle en détresse", inaccessible, comme certainement c'était mon cas, pense que ce que nous voudrions, c'est un chevalier blanc, un être hors du commun qui nous montrera que l'homme peut être bon, sain, respectueux, que l'on peut tomber réellement amoureuse d'un homme en particulier et que cet homme, c'est lui. Ce protectionnisme. Il faut faire attention, un peu, parce qu'une bienveillance cachant d'autres intentions peut s'avérer bien décevant pour celui qui pensait obtenir des résultats. Dans l'idée, après on se fait traiter de pute qui sort qu'avec des connards.Ma féminité m’a toujours effrayé. Enfin, ce qui m’effraie, c’est ce qu’elle provoque chez les hommes. C’est un peu un genre de pouvoir que je n’ai jamais demandé.
Mais non, ce n'est pas ce que je cherchais. Je ne cherchais même pas à être protégée. Je veux dire, en plus d'être homo, je m'en fichais que des hommes cherchent à me séduire, sentir que j'étais belle ou désirable, ou en sécurité. Je voulais juste ne pas sentir que j'étais un corps et que j'étais une femme. Les garçons à qui j'accordais des relations étaient ceux qui se donner l'effort de me faire rire. Bête et méchant. Le rire, l'humour, n'a pas de genre ni de sexe.
Cette série, bien que visuellement pas mirobolante, m'a en tout cas bien touchée. Évidement, l'idée c'était le harcèlement, moi j'y ai plutôt vu l'enjeu d'être femme, mais c'est personnel. Parce que je trouve qu'elle montre bien les sentiments internes d'une femme qui se confronterait à la réalité des désirs, sexuels ou jalousés, qu'elle peut provoquer. On le voit dans certains passages, certains hommes ne comprennent pas pourquoi "elle en fait tout un plat", qu'elle devrait se sentir flattée, mais elle elle le sait, nous on le sait. Ces femmes qui, pas même dans un élan de solidarité, l'accuserait de mentir, de vouloir attirer l'attention, autrement de piquer leur mecs. Mais à vrai dire c'est certainement que ma propre interprétation.
Toutes ces accumulations qui peuvent nous démunir, les combats qu'on affronte et ceux qu'on abandonne. Cette série en fait, ce que ça veut dire en vrai, ce n'est pas simplement d'être femme, homme, ni harceleur ou harcelé, sexuel ou autre, c'est qu'il faut porter attention à l'humain. Femmes, hommes, parents, professeurs, amis, amoureux, amoureuse. Même les agresseurs sont des agressés, eux aussi vivent leur part de souffrance. Les enjeux de grandir, les enjeux à devenir adulte, à se construire. Les enjeux parentaux, et les enjeux à être enfant de parents, aussi. Et puis les regrets. Les regrets d'avoir attendu "le bon moment" alors que le "bon moment", s'il était teinté de peur, c'était maintenant.
Finalement les rencontres que l'on fait influent beaucoup notre existence. Il suffit parfois d'une attention, d'un compliment, d'un rire, d'une étreinte, d'un moment passé ensemble, réellement, d'une bienveillance, d'oser simplement poser les bonnes questions. Ah oui, puis l'amitié, ou ces gens qu'on considère presque comme notre famille, à défaut. Je sais avoir fait des rencontres formidables. Je pense même pouvoir dire qu'il y a certaines relations de couple que j'ai eue avec des hommes que j'ai aimée, parce que je m'y sentais bien, et qui ont certainement apaisés certains de mes sentiments d'injustice. Je me souviens avoir même éprouvé une réelle attirance, si pas sexuel, au moins romantique, pour l'un d'entre eux, dans sa façon si naïve et innocente de m'aborder, dans sa timidité, dans son absence d'intention même si je sentais son désir, dans son intérêt, sa candeur, son humour, son sourire, et le regard qu'il portait sur moi.
Bref, j'ai beaucoup aimé cette série malgré sa candeur. C'est d'ailleurs peut-être sa candeur que j'ai aimée.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+3] A lire le 10.12.17, 14h08 par Allandrightnow
- [+2] Intéressant le 10.12.17, 16h10 par Jalapeno
- [+2] Intéressant le 10.12.17, 18h39 par Moumane
- [+1] Instructif le 10.12.17, 21h31 par mistermint
Cet exemple fait complètement écho avec cet article que j'ai lu tout à l'heure. Je forke ici pour ne pas polluer ton journal : sexe-transaction-ou-performance-artistique-vt41516.htmlHillel a écrit :Il y a des hommes, quand il se retrouve devant une femme qu'ils penseraient "demoiselle en détresse", inaccessible, comme certainement c'était mon cas, pense que ce que nous voudrions, c'est un chevalier blanc, un être hors du commun qui nous montrera que l'homme peut être bon, sain, respectueux, que l'on peut tomber réellement amoureuse d'un homme en particulier et que cet homme, c'est lui. Ce protectionnisme. Il faut faire attention, un peu, parce qu'une bienveillance cachant d'autres intentions peut s'avérer bien décevant pour celui qui pensait obtenir des résultats. Dans l'idée, après on se fait traiter de pute qui sort qu'avec des connards.
Et merci pour ton avis sur "13 Reasons Why", ce n'est pas une série sur laquelle je me serais nécessairement penché mais tu as éveillé ma curiosité

- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [0] Absolument le 11.12.17, 15h35 par Hillel
Quelle différence établis-tu entre ta vie sentimentale et ta vie amoureuse ?Pour ce qui est de ma vie sentimentale, c'est compliqué. Pour ce qui est de ma vie amoureuse, je ne dirai pas qu'elle n'est pas positive, je dirai qu'elle est absente.
Je ne sais plus très bien pourquoi j'ai employé deux termes différents, je crois que pour moi la vie sentimentale est plus large que la vie amoureuse et que j'y inclus aussi certaines relations intenses mais qui de fait ne sont pas amoureuses car platoniques (selon une certaine conception – mais tout de même assez répandue – de ce qu'est une relation amoureuse).
Je suppose que de ton côté tu relies la vie amoureuse au couple ?
Quand je lis ton journal je ne comprends pas pourquoi tu dis que ta vie amoureuse est inexistante.
Sinon, ton dernier texte m'a beaucoup touchée. Mais il n'y avait pas "touchant" ou "émouvant" dans les notes. C'est peut-être un des textes les plus intimes que tu aies écrits sur ce journal. Ce que tu as écrit sur la difficulté qu'il peut y avoir à être femme, ce pouvoir qu'on ne voudrait pas forcément avoir, ces enjeux d'un corps, d'un genre, me parle beaucoup, et particulièrement en ce moment. Et puis le passage sur les rencontres, les petits riens qui changent tout, ton rapport à certains hommes, à ce garçon, la candeur, ça m'a touchée.
Merci aussi Jalapeno pour le partage de cet autre article !
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] 100% d'accord le 10.12.17, 19h12 par Allandrightnow
- [0] C'est pas si simple le 11.12.17, 15h39 par Hillel
@Jalapeno: Oui, je comprends l'idée des influences cinématographiques et littéraires, il y a de ça certainement. Beaucoup d'égo aussi. Et je crois qu'à force de certaines rumeurs à mon sujet, certains mecs avaient tendance à perdre leur naturel avec moi et à surjouer. Ou bien ils pensaient avoir trouvé une façon différente d'agir envers moi que les autres mecs.
Je t'en prie, j'espère que tu l'apprécieras!
@Moumane: Je crois que je la différencie de la même façon que toi. Ma vie sexuelle étant mon activité sexuelle pure, ma vie sentimentale les sentiments qui vont avec ou non, de l'affection à la tendresse à la simple curiosité sentimentale. Ma vie amoureuse, l'idée d'être amoureuse. Mais ce ne serait pas que lié à une personne. Si je dis par exemple que ma vie sentimentale est compliquée, c'est que même pour moi c'est un bordel monstre de me retrouver dans ces sentiments là.
C'est clair que dans ma vie j'ai vécu des histoires amoureuses, très belles en soit, et je pense ne pas réellement pouvoir m'en plaindre dans le fond. Je pensais plutôt aux termes actuels en répondant "absente".
Merci pour ton retour. Et si j'ai pu peut-être poser des mots similaires à ceux que tu aurais pu poser toi aussi.
Moments anecdotiques :
[*][/b] Lors de mon dernier voyage à l'étranger, j'avais acheté un cadeau à Emilie, avec qui j'étais restée amie, sans lui dire quoi pour garder la surprise. J'avais choisi le genre de truc qu'elle adore plus que tout et dont elle fait la collection. L'avantage étant que ce n'est pas le genre de truc cher à l'achat, il faut juste savoir qu'elle adore ça. Je ne le lui ai pas envoyé tout de suite parce que j'ai pris pas mal de distance pour faire le point sur ce deuil. Il se trouve que récemment, elle s'est montrée particulièrement présente pour moi dans des moments de bad complet.
Je le lui ai donc envoyé par colis, et elle m'a appelé pour me remercier, qu'elle l'adorait. Après quelques minutes, elle m'avoue qu'elle avait reçu la même journée un colis de son copain (récent et actuel). Il lui avait acheté un vêtement de marque, genre BCBG, ce qui n'est pas du tout, mais alors pas du tout son genre. Elle m'a dit s'être demandée si c'était une blague, puis après avoir cherché à se rassurer, que certainement c'était la seule chose qu'il ait trouvé là bas...
Cette anecdote ne sert à rien, mais en lui répondant: "Ce n'est pas tes goûts mais tu sais, il a certainement juste voulu t'offrir quelque chose de valeur pour te faire plaisir, c'est l'intention qui compte... non?" on a finit sur un fou rire. Et j'étais quand même pas mécontente d'avoir viser plus juste.
Égocentrisme 1 - Humilité 0.
[*][/b] Clémentine m'a envoyé un message en s'excusant de la façon dont les choses se sont terminées et qu'elle n'aimait pas quitter les gens sur de la colère. Je lui ai dis que je n'en avais pas pour elle. Que ce sont des histoires qui arrivent. J'aurai aimé qu'elle en reste là mais elle a par la suite essayé de me parler comme si de rien n'était. Je ne comprenais pas trop la démarche. La première fois, je lui ai dis que j'allais dormir et qu'on se parlerait une autre fois. Le lendemain, elle m'envoie à nouveau un message mais elle sent que je ne suis pas réceptive.

Ceci est un faux générateur de sms.
En fait, je ne sais pas vraiment si j'ai envie de me rabibocher avec elle. Je n'ai pas l'impression d'avoir besoin de ça en ce moment. D'où mes réponses un peu piquantes.
[*][/b] Jodie m'avait envoyé un message, en m'expliquant qu'elle allait rendre visite à quelqu'un à tel endroit et donc, me demander si j'avais envie qu'elle vienne me voir en revenant le soir (pour cette nuit convenue). Sachant que visite chez quelqu'un ou pas, elle fera un gros détour, hein. Mais c'est vrai que ça fait un petit moment que je ne lui ai pas donné de nouvelles, alors j'imagine que c'était l'occasion qu'il lui fallait.
Je ne sais plus trop où j'en suis de mes envies relationnelles ou non, sexuelles ou non. Je ne suis clairement pas dans un état d'esprit d'énergie vive et pleine. Ma libido n'est pas non plus très farouche en ce moment. Je me sens froide et distante de façon générale. Ailleurs. Absente. Mais j'ai accepté en faisant mine que tout allait bien. Peut-être que ça sera différent en la voyant. Elle viendra après demain.
Edit d'oubli:
[*][/b] J'ai revu C., ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vu, elle était très occupée en ce moment. On est allée boire un verre. Enfin, on ne devait en partager qu'un mais plus d'un en fait, j'avais envie de décompresser et je me sentais bien. Un peu pompette aussi. Je la trouvais belle. Sexy. Elle s'était faite un joli maquillage et s'était glissée dans une robe noire, comme rarement elle le fait, alors ça lui allait bien. Elle m'a redemandé des nouvelles de ma vie amoureuse, sexuelle, elle en voulait les détails, je n'en avais pas l'esprit. Elle m'a reparlé de son copain, de ses déceptions à son égard sur certaines choses. Je l'ai défendu. Et je lui ai dis aussi que, ce n'est pas la première fois qu'elle me dit ça, et qu'il faudrait peut-être qu'un jour elle fasse un choix, plutôt que d'attendre de quelqu'un quelque chose qu'il ne peut pas lui offrir.
Je ne sais plus comment on en est arrivé là, mais on parlait de plans à trois. Je lui ai dis que ça m'était déjà arrivée de le proposer à une amie quand j'étais en couple avec Emilie, mais que c'était trop compliqué et que si je devais le faire, je voulais être la tierce, pas le couple. Elle m'a demandé si c'est quelque chose qui m'était arrivée d'autres fois. D'être attirée sexuellement par une amie. Je l'ai regardé un moment, je voulais lui dire non, je lui ai dis oui. Ça m'est arrivé d'autres fois. C'est humain. Je n'ai rien dit de plus. Elle a essayé d'obtenir des informations, par devinette, je ne les lui ai pas laissées.
Quand j'allais pour la quitter, je n'y arrivais pas. Je l'ai regardé longuement et je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai senti l'impulsion pour l'embrasser, mon corps suivait, mais je ne l'ai pas fait. Pourtant, j'ai senti que cette fois ci, il aurait fallu que j'aille au bout des choses, vraiment. L'ambiance était propice, mon corps, mon envie aussi. Merde. Je ne sais pas pourquoi c'est si dur avec elle. Ça ne m'aurait rien coûté, vraiment. Je ne pense pas qu'elle soit du genre à se vexer si facilement. Je me serai au pire excusée. Qu'est-ce que j'ai tant à perdre?
Alors je me suis faite une promesse après ce soir là. On se reverra, toutes les deux, un jour. Sans son copain. Et j'éclaircirai les choses une bonne fois pour toute. Que ce soit par les paroles ou par le corps.
"Muss es sein ? Es muss sein !" ("Le faut-il ? Il le faut !")
[*][/b] J'ai eu des nouvelles de ma première histoire d'amour, par téléphone. Je ne sais pas, j'avais cette curiosité de savoir ce qu'elle devenait. J'avais tellement changé, moi, je voulais savoir si elle aussi. On est restée une heure à parler environ. J'ai su que notre histoire n'aurait pas pu perdurer dans le temps. Je n'ai plus aucune rancune ni haine envers elle, je l'ai même trouvé très sympa. D'ailleurs, elle m'a proposé de passer chez elle un jour, si je revenais par là. Mais elle aime la routine dont j'ai horreur, les choses qui se répètent, les habitudes qui la rassurent, et voyager, même pour des vacances, c'est bien trop contraignant pour elle. Nous n'étions pas non plus très compatible dans nos raisonnements, notre façon d'être, d'échanger. Je me suis dit que la vie faisait quand même bien les choses. Moi qui, adolescente, encore pleine de ces émotions brutes et nouvelles, me disait que c'était "elle", je m'en rends compte de la naïveté de mes raisonnements à l'époque. Les choses se font parce qu'elles doivent se faire. On ne s'en rend pas compte sur le coup mais c'est vrai, il y a des raisons aux ruptures. Et c'est tant mieux.
Je t'en prie, j'espère que tu l'apprécieras!
@Moumane: Je crois que je la différencie de la même façon que toi. Ma vie sexuelle étant mon activité sexuelle pure, ma vie sentimentale les sentiments qui vont avec ou non, de l'affection à la tendresse à la simple curiosité sentimentale. Ma vie amoureuse, l'idée d'être amoureuse. Mais ce ne serait pas que lié à une personne. Si je dis par exemple que ma vie sentimentale est compliquée, c'est que même pour moi c'est un bordel monstre de me retrouver dans ces sentiments là.
C'est clair que dans ma vie j'ai vécu des histoires amoureuses, très belles en soit, et je pense ne pas réellement pouvoir m'en plaindre dans le fond. Je pensais plutôt aux termes actuels en répondant "absente".
Merci pour ton retour. Et si j'ai pu peut-être poser des mots similaires à ceux que tu aurais pu poser toi aussi.
Moments anecdotiques :
[*][/b] Lors de mon dernier voyage à l'étranger, j'avais acheté un cadeau à Emilie, avec qui j'étais restée amie, sans lui dire quoi pour garder la surprise. J'avais choisi le genre de truc qu'elle adore plus que tout et dont elle fait la collection. L'avantage étant que ce n'est pas le genre de truc cher à l'achat, il faut juste savoir qu'elle adore ça. Je ne le lui ai pas envoyé tout de suite parce que j'ai pris pas mal de distance pour faire le point sur ce deuil. Il se trouve que récemment, elle s'est montrée particulièrement présente pour moi dans des moments de bad complet.
Je le lui ai donc envoyé par colis, et elle m'a appelé pour me remercier, qu'elle l'adorait. Après quelques minutes, elle m'avoue qu'elle avait reçu la même journée un colis de son copain (récent et actuel). Il lui avait acheté un vêtement de marque, genre BCBG, ce qui n'est pas du tout, mais alors pas du tout son genre. Elle m'a dit s'être demandée si c'était une blague, puis après avoir cherché à se rassurer, que certainement c'était la seule chose qu'il ait trouvé là bas...
Cette anecdote ne sert à rien, mais en lui répondant: "Ce n'est pas tes goûts mais tu sais, il a certainement juste voulu t'offrir quelque chose de valeur pour te faire plaisir, c'est l'intention qui compte... non?" on a finit sur un fou rire. Et j'étais quand même pas mécontente d'avoir viser plus juste.
Égocentrisme 1 - Humilité 0.
[*][/b] Clémentine m'a envoyé un message en s'excusant de la façon dont les choses se sont terminées et qu'elle n'aimait pas quitter les gens sur de la colère. Je lui ai dis que je n'en avais pas pour elle. Que ce sont des histoires qui arrivent. J'aurai aimé qu'elle en reste là mais elle a par la suite essayé de me parler comme si de rien n'était. Je ne comprenais pas trop la démarche. La première fois, je lui ai dis que j'allais dormir et qu'on se parlerait une autre fois. Le lendemain, elle m'envoie à nouveau un message mais elle sent que je ne suis pas réceptive.


Ceci est un faux générateur de sms.
En fait, je ne sais pas vraiment si j'ai envie de me rabibocher avec elle. Je n'ai pas l'impression d'avoir besoin de ça en ce moment. D'où mes réponses un peu piquantes.
[*][/b] Jodie m'avait envoyé un message, en m'expliquant qu'elle allait rendre visite à quelqu'un à tel endroit et donc, me demander si j'avais envie qu'elle vienne me voir en revenant le soir (pour cette nuit convenue). Sachant que visite chez quelqu'un ou pas, elle fera un gros détour, hein. Mais c'est vrai que ça fait un petit moment que je ne lui ai pas donné de nouvelles, alors j'imagine que c'était l'occasion qu'il lui fallait.
Je ne sais plus trop où j'en suis de mes envies relationnelles ou non, sexuelles ou non. Je ne suis clairement pas dans un état d'esprit d'énergie vive et pleine. Ma libido n'est pas non plus très farouche en ce moment. Je me sens froide et distante de façon générale. Ailleurs. Absente. Mais j'ai accepté en faisant mine que tout allait bien. Peut-être que ça sera différent en la voyant. Elle viendra après demain.
Edit d'oubli:
[*][/b] J'ai revu C., ça faisait un moment qu'on ne s'était pas vu, elle était très occupée en ce moment. On est allée boire un verre. Enfin, on ne devait en partager qu'un mais plus d'un en fait, j'avais envie de décompresser et je me sentais bien. Un peu pompette aussi. Je la trouvais belle. Sexy. Elle s'était faite un joli maquillage et s'était glissée dans une robe noire, comme rarement elle le fait, alors ça lui allait bien. Elle m'a redemandé des nouvelles de ma vie amoureuse, sexuelle, elle en voulait les détails, je n'en avais pas l'esprit. Elle m'a reparlé de son copain, de ses déceptions à son égard sur certaines choses. Je l'ai défendu. Et je lui ai dis aussi que, ce n'est pas la première fois qu'elle me dit ça, et qu'il faudrait peut-être qu'un jour elle fasse un choix, plutôt que d'attendre de quelqu'un quelque chose qu'il ne peut pas lui offrir.
Je ne sais plus comment on en est arrivé là, mais on parlait de plans à trois. Je lui ai dis que ça m'était déjà arrivée de le proposer à une amie quand j'étais en couple avec Emilie, mais que c'était trop compliqué et que si je devais le faire, je voulais être la tierce, pas le couple. Elle m'a demandé si c'est quelque chose qui m'était arrivée d'autres fois. D'être attirée sexuellement par une amie. Je l'ai regardé un moment, je voulais lui dire non, je lui ai dis oui. Ça m'est arrivé d'autres fois. C'est humain. Je n'ai rien dit de plus. Elle a essayé d'obtenir des informations, par devinette, je ne les lui ai pas laissées.
Quand j'allais pour la quitter, je n'y arrivais pas. Je l'ai regardé longuement et je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai senti l'impulsion pour l'embrasser, mon corps suivait, mais je ne l'ai pas fait. Pourtant, j'ai senti que cette fois ci, il aurait fallu que j'aille au bout des choses, vraiment. L'ambiance était propice, mon corps, mon envie aussi. Merde. Je ne sais pas pourquoi c'est si dur avec elle. Ça ne m'aurait rien coûté, vraiment. Je ne pense pas qu'elle soit du genre à se vexer si facilement. Je me serai au pire excusée. Qu'est-ce que j'ai tant à perdre?
Alors je me suis faite une promesse après ce soir là. On se reverra, toutes les deux, un jour. Sans son copain. Et j'éclaircirai les choses une bonne fois pour toute. Que ce soit par les paroles ou par le corps.
"Muss es sein ? Es muss sein !" ("Le faut-il ? Il le faut !")
[*][/b] J'ai eu des nouvelles de ma première histoire d'amour, par téléphone. Je ne sais pas, j'avais cette curiosité de savoir ce qu'elle devenait. J'avais tellement changé, moi, je voulais savoir si elle aussi. On est restée une heure à parler environ. J'ai su que notre histoire n'aurait pas pu perdurer dans le temps. Je n'ai plus aucune rancune ni haine envers elle, je l'ai même trouvé très sympa. D'ailleurs, elle m'a proposé de passer chez elle un jour, si je revenais par là. Mais elle aime la routine dont j'ai horreur, les choses qui se répètent, les habitudes qui la rassurent, et voyager, même pour des vacances, c'est bien trop contraignant pour elle. Nous n'étions pas non plus très compatible dans nos raisonnements, notre façon d'être, d'échanger. Je me suis dit que la vie faisait quand même bien les choses. Moi qui, adolescente, encore pleine de ces émotions brutes et nouvelles, me disait que c'était "elle", je m'en rends compte de la naïveté de mes raisonnements à l'époque. Les choses se font parce qu'elles doivent se faire. On ne s'en rend pas compte sur le coup mais c'est vrai, il y a des raisons aux ruptures. Et c'est tant mieux.
- Notes et commentaires reçus par ce post :
- [+1] Intéressant le 11.12.17, 20h06 par Moumane
- [0] Like ! le 12.12.17, 13h26 par mistermint