Clyde will glide

Note : 13

le 04.10.2010 par Clyde69

49 réponses / Dernière par Clyde69 le 10.12.2011, 17h07

La vie est faite de virages, d'obstacles à surmonter, d'audace, de surprises et de rencontres décisives. Racontez votre histoire, entrez dans la légende; partagez vos cheminements, vos interrogations, vos rencontres, vos aventures - foirées ou réussies, c'est pas le plus important - et recevez les avis et conseils des autres membres.
Episode I. Où tout commence par un One-Itis.

Bonjour cher journal. Tu me pardonneras de te faire commencer au mois d’avril dernier… J’étais alors loin de me douter que je t’écrirais un jour, je n’avais pas même idée de l’existence de FTS. Je n’en avais pas besoin, en couple depuis 8 ans, 2 mômes, pas franchement heureux mais dans une zone de confiance que l’on refuse de quitter par peur du vide.

Avril, donc. Voici quelques semaines que je connais Alice. Enfin, connaître est un bien grand mot : je ne l’ai jamais vue. Nous sommes juste « amis » sur Facebook pour cause de relation commune sur les statuts de laquelle nous nous retrouvons presque tous les jours pour délirer. La complicité est évidente, on se cherche, on se surenchérit, on se vanne, on ne se quitte plus. Jusqu’à ce qu’amusée, cette amie commune se met en tête d’organiser la rencontre, la vraie. Elle en fait une affaire personnelle, nous survend l’un à l’autre, nous met au défi de la convaincre que l’on en crève pas d’envie.

Problème. J’ai une famille, elle est mariée depuis un an et essaie de faire un bébé. Quoi de plus naturel qu’une simple rencontre entre amis me diras-tu. Certes. Mais l’on résiste l’un et l’autre à cette idée, comme si l’on savait mettre le doigt dans un engrenage, comme si l’on connaissait la fin de l’histoire. Je finis néanmoins par accepter en posant comme condition la présence de nos conjoints respectifs. Evitons tout malentendu.

Alice est plus grande que ses photos ne m’avait laissé imaginer. Mais elle n’est pas moins belle. La soirée tourne au dialogue. Son époux me poignarde silencieusement d’un regard que je ne peux soutenir, ma compagne me reproche de faire le coq, notre amie jubile.

Les jours qui suivent, je tente en vain de l’amener à chatter. Forte résistance. Les quelques mots que je parviens à lui arracher me parlent toujours de son mari. Dont acte. C’est sans doute mieux ainsi. Quatre semaines passent où l’on s’éloigne inexorablement. Jusqu’au jour où je reçois un drôle de mail :
Ne me dis pas que tu ne te poses pas de questions sur moi. Les réponses sont dans l’ordre : Non, jamais de la vie. Pourquoi pas ? A cause de ton attitude de célibataire. Très bien, que veux-tu savoir ?


J’ai l’impression que ma cage thoracique se venge de l’avoir plongée dans un trop long coma. Le jeu peut commencer, il va durer 15 jours. 15 jours où l’on va se raconter nos secrets les plus enfouis. Où les journées sont rythmées par des heures de chat, et les nuits par de longs mails. Puis viennent les textos, et bientôt le téléphone. Toute forme de vie sociale et professionnelle s’efface devant notre besoin compulsif de communiquer. Après tout, quoi de mal à entretenir une liaison épistolaire, puisque une trentaine de kilomêtres nous séparent et que l’on ira pas jamais plus loin sans l’avoir mûrement décidé et pesé les conséquences.

Mais c’est vanité de croire que l’on peut arrêter une machine qui s’emballe…
A : J’ai un rendez-vous en ville cet après-midi, tu crois qu’on va se croiser par hasard ?
M : C’est une grande ville, si je te croise ce ne sera pas le hasard mais le destin
A : demande au destin si tu peux être à 17h dans tel quartier
Une heure avant l’heure dite, coup de fil. Elle sera un peu en avance, si je peux me libérer plus tôt. Mais le ton de sa voix me dit exactement le contraire. Elle est tendue, je sens qu’elle regrette sa proposition, qu’elle souhaiterait que je l’en libère. Je ne le fais pas et acquièce…

Elle arrive finalement après s’être faite attendre. Tout dans son attitude suggère une envie de fuite, même ses lunettes de soleil ne parviennent à me cacher son incapacité à me regarder. Je ne sais pas comment la rassurer, surjoue la confiance, le sourire, je parle de ma semaine pour ne pas laisser de blanc s’installer, bref je suis maladroit. Après des minutes d’éternité, je parviens à la mettre enfin à l’aise en l’invitant à me raconter le voyage qu’elle doit faire une semaine plus tard. Elle sort son agenda ou chaque étape est notée scrupuleusement, elle retire ses lunettes, son sourire s’illumine, elle parle en dessinant les lieux avec les mains. On se rapproche imperceptiblement mais sûrement, on se kinotte… on finit par se perdre dans les yeux l’un de l’autre, je lui pose la main sur la joue. C’est le moment où elle me dit :
Mon modèle de couple, c’est la fidélité. J’ai toujours pensé que si je le trompais un jour, ce serait pour une relation uniquement physique. J’ai peur d’être déjà trop impliquée affectivement. J’espère que tu comprends que ce n’est pas possible.
Je ne connaissais rien à l’époque du jargon de FTS. Etait-ce un « shit-test », une « ASD », une « LMR » ? Je n’ai en tout cas pas su le gérer, peut-être étais-je même soulagé de ne pas le faire. La rencontre a tourné court, après un autre moment d’infinie tristesse dans les regards échangés au moment de se quitter. Nous sommes alors en juin.

Ce fut le début d’un long silence. Au troisième jour, je reprenais le chemin du bureau de tabac après un an d’arrêt. Au quatrième, je me prenais les remarques désobligeantes d’amis me rapportant qu’elle disait « que je m’étais fait des films » alors qu’elle oubliait consciencieusement de dire comment elle en avait co-écrit le scénario. Au cinquième, une crise d’orgueil blessé me conduisit à écrire un mail aussi violent que définitif… Le silence dura 6 semaines, au cours desquelles le one-itis me conduira aux frontières de la dépression et à l’explosion de mon couple.

(Pardonne-moi cher journal, je serai plus bref dans les épisodes suivants. C’était important de te raconter pourquoi j’en suis arrivé à t’écrire… D’exorciser aussi, pour mieux passer à la suite)
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  • [0] Intéressant le 03.08.11, 11h58 par FK
  • [0] Encore le 14.09.11, 17h54 par Arlequin
J'aime (encore une fois) beaucoup ce style d'écriture même si je te l'avais déjà dit.

J'ai l'impression de reconnaître plein de gens dans ton récit, des gens qui, mal dans leur couple, ont trouvé un exhutoire en se disant que ça ne prêtait pas à conséquence et qui se sont piégés eux-mêmes.

J'ai hâte de lire la suite...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Intéressant le 03.08.11, 11h59 par FK
Episode "on verra plus tard" : où I have a strange feeling of deja vu

Puisque tu es, cher journal, ma créature et que moi seul fixe les règles du jeu, je vais abandonner provisoirement le récit chronologique pour te confier ma soirée d’hier, qui a vu le dénouement de l’affaire qui m’occupait l’esprit ces derniers jours.

J’avais rencontré Kim il y a quinze jours. Elle m’avait « adopté » dans un supermarché virtuel et j’avais senti au premier contact un potentiel destin commun. Ca ne s’explique pas ces trucs là. Enfin si, le fait que ce soit une bombe asiatique parlant sans complexe de sa souplesse de yogi et de son particularisme pileux n’était certainement pas neutre dans ma quête de territoires fantasmatiques inconnus… Mais au-delà de cela, nous devions admettre que trois jours de mails relevant davantage du jeu de piste et de l’exercice de style n’avaient été qu’un prétexte à réaliser une intuition partagée : nous devions nous rencontrer.

Cette soirée avait été de mon point de vue plutot réussie. Longue (4 heures avec changement de lieu pour « valider » la poursuite de l’expérience), fluide, propice à la confidence. Trop introspective pour créer un contact physique mais achevée par un « fais-moi signe quand tu reviens » (je partais quelques jours en séminaire) qui ouvrait le champ des possibles. Et surtout, confirmée le lendemain par un mail que je croyais pouvoir interpréter comme une victoire. Extraits :
Cher fougueux téméraire,
si je suis parfois trop spontanée à l'oral, il en va tout autrement quand il s'agit d'agir... là je deviens raisonnée et raisonnable! mon cerveau est ainsi fait, c’est crétinesque, il ne fonctionne que dans la tourmente. (…) c'est fascinant cette faculté que tu as d'avoir toujours le coeur au bord des mots ou c'est peut-être l'inverse, je ne sais plus (…) comme une tireuse de tarot, tu as versé dans un exercice plein de douceur et d'intelligence. je ne suis pas croyante mais je dois bien admettre que l'élégance, c'est un truc qui ne fonctionne que par paire, et que ça donne lieu parfois à de sublimes additions.
S’en suit donc deux semaines où nous ne parvenons pas, agendas surchargés par des déplacements de part et d’autre, à caler une nouvelle rencontre. A défaut, nous communiquons par téléphone, un peu, et sms, beaucoup. Elle finit par me proposer de m’incruster dans une soirée entre amis, puis annule pour cause de « mauvaise idée », puis me propose un verre « afterwork » avant cette soirée, que je dois malheureusement décliner… Je lui envoies un dernier sms pour lui dire « le mieux, c’est que je prenne les devants : donc j’ai mardi ou jeudi ». Pas de réponse, je laisse passer le week-end en me disant que je n’appellerai pas le premier cette fois.

Lundi donc, elle appelle. Passé les banalités d’usage sur la pénibilité de l’emploi, je lui demande si elle sera plus dispo cette semaine et elle me répond « en fait, je t’appelle pour te dire qu’on ne se reverra pas ». Dont acte. Mais elle veut se justifier.
K : Je suis emmerdée. Tu me plais beaucoup, t’es un mec intéressant… Mais surtout il s’était passé par écrit un truc de dingue, je me suis projetée avant même de te voir…
C : Mais…
K : Mais notre rencontre, les coups de fil, je ne sais pas. Je n’ai pas retrouvé ca, ce n’est pas rationnel, je n’ai pas d’explication, c’est juste que je ne le sens pas.
C : Alors en quoi ca t’emmerde ? Tu ne le sens pas, c’est comme ca, c’est d’abord une question de feeling.
K : Je suis emmerdée parce que rationnellement, je sais que je dois te revoir. Mais je sens que ca me demande un effort. Ca fait 15 jours que j’y pense, j’en ai parlé avec mes amis ce week-end, et ils m’ont convaincue que ca ne servait à rien, qu’il faut se fier au premier ressenti qui est souvent le bon.
C : Euh… tu penses à moi pendant 15 jours, tu en parles autour de toi et tu te laisses persuader de jeter l’éponge parce qu’on ne s’est pas jeté l’un sur l’autre en 4 heures ???
K : Justement, je t’ai déjà fait perdre trop de temps et je perds le mien. Je dois passer à autre chose.
C : Comme tu le sens. Ne culpabilise pas pour moi, je suis sur que je trouverai des façons de perdre mon temps bien moins agréables qu’en ta compagnie…
Bon, je suis certes déçu mais pas atterré non plus, je m’étais préparé à ce coup de fil, j’avais bien senti que le temps ne jouait pas en notre faveur. Mais ce qui m’inquiète, c’est que cette histoire me rappelle celle d’Alice. Je dois avoir un problème pour me montrer à la hauteur des attentes que je suscite. J’ai besoin de débrieffer, j’appelle une copine que je retrouve une demi-heure plus tard au bistrot.
E : C’est pas toi qui a un problème, c’est elle. Elle est incapable de sortir de sa zone de confort… l’effort qu’elle dit devoir faire, c’est la peur que ca marche. Ses excuses, c’est du pipeau pour faire passer le truc.
C : Non mais elle a raison, l’écrit c’est mon point fort, j’assume totalement le jeu de séduction. En tête à tête, je suis moins flamboyant, je cherche plus à rassurer. Parfois je me dis que je suis juste une feuille de style, avec rien dedans.
E : arrete tes conneries, sur le net les filles sont plus exigeantes, y’a tellement de critères pour éliminer quelqu’un… tu passes ce barrage sans problème, donc tu dois te persuader que tu as tout en main pour avoir celle que tu veux quand tu veux.
C : tu crois que je dois continuer à draguer online alors que je doute de ma capacité à passer au réel ?
E : Si tu veux le fond de ma pensée, tu n’as pas de problème de méthode, tu as un problème de cibles. Cherche le point commun entre Alice et Kim, et tu comprendras pourquoi elles n’étaient pas pour toi.
C : Euh… Elles ont fait le premier pas ? C’est vrai que je bloque sur des filles entreprenantes, ca flatte mon égo.
E : Et ?
C : Et quoi ? C’est d’autant plus frustrant de ne pas conclure quand c’est toi qui es chassé.
E : Non. Le point commun, c’est que tu cherches des filles qui s’enflamment trop vite. Au fond, t’es un passionné, tu cherches pas à coucher, mais un truc qui te brûle les ailes. Et en même temps, tu te dis que tu ne les mérites pas. Ca m’a toujours frappé chez toi ce mélange d’arrogance et de capacité à te sous-estimer.
C : J’allais pas les repousser alors qu’il se passe un truc ! Tu me proposes quoi ? De draguer des nanas qui ne m’intéressent pas ???
E : Oui. Sois un salaud, sois manipulateur, amuse-toi. Comprend une bonne fois pour toutes que tu n’es pas le dépositaire de l’image de merde que les filles ont des mecs. Tu n’es pas là pour réhabiliter ton genre.
C : Je vois pas le rapport, là.
E : Le rapport, c’est qu’elles sont majeures et vaccinées. Tu dois te convaincre que tu as le droit de jouer avec elles. Et que c’est toi qui décides qui te mérite ou pas. Quand tu auras constaté que tu peux vraiment avoir qui tu veux, tu pourras gérer les filles à problème, puisqu’il n’y a que ça qui t’éclate vraiment…
Je remets à plus tard la portée psychanalytique de ce constat rude mais qui mérite méditation…
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  • [+1] Très intéressant le 03.08.11, 12h01 par FK
Episode II : Où la chance sourit au débutant.

Après trois rédactions insatisfaisantes, j’ai fini par abandonner le billet qui traitait de ma rupture et des deux aventures qui l’ont immédiatement suivie. Tout cela est désormais trop loin de mon état d’esprit actuel pour représenter un quelconque intérêt. Je n’en retiens que le constat que les ruptures attirent les névrosées qui se sont donné pour mission de recueillir l’oiseau qui s’est cassé une aile en tombant du nid. Et pensent que les hommes sont des salauds puisque la « reconnaissance » ne suffit pas à leur mettre le grappin dessus…

Septembre. Après un mois et demi de contraintes logistiques inhérentes à ma nouvelle situation, il est temps de se remettre à vivre. J’ai découvert et parcouru FTS moins pour trouver des conseils de séduction que pour mettre des mots sur les expériences par lesquelles je suis passé en peu de temps. Mais ca m’a ouvert l’appétit.

Après une discussion avec une amie sur ses aventures de online dating, je choisis d’en faire mon terrain de jeu de prédilection. Je sais que c’est plutôt déconseillé mais j’ai mes raisons : mon boulot et mes activités sportives me laissent peu de soirées disponibles et je n’ai pas envie de les consacrer à approcher, je veux des dates fermes. Et puis la plupart de mes histoires sont passées par une phase épistolaire qui a su faire monter la pression. Sans aller jusqu’à avoir la prétention de faire systématiquement la différence sur ce marché ultra-concurrentiel, je sais que j’ai matière à y exploiter un point fort.

Inscription sur Badoo et premier constat : je ne me fais aborder que par des femmes plus agées de 10 ans, ce qui ne me pose pas de probleme à priori mais celles-là, on sent qu’elles n’ont d’autre choix que de prendre l’initiative pour obtenir un dial… Après quelques minutes de doute sur mon magnétisme naturel, je me dis « bon ben, à toi de jouer, les poissons ne vont pas se prendre tout seul à l’hameçon ».

Je suis là pour apprendre, et me fixe un objectif simple et atteignable. Rien d’autre que de maximiser les retours sur openers. Je décortique les profils et sélectionne scrupuleusement 12 filles qui certes me plaisent physiquement, mais surtout parce que j’ai beaucoup d’infos sur elles, même si ces infos ne sont pas toujours ma came. L’idée, c’est d’opener en contextualisant à mort, et de décaler le propos. Je dois trouver dans ce charabia le truc que peu de mecs aura relevé, et surtout l’utiliser de la façon que personne n’aura utilisée. Le plus souvent avec humour, mais pas que.

Quelques exemples…

A la nana diplomée et grande voyageuse
« Tu sais ramer ? »
« Non, parce que je dois descendre le Saint-Laurent et tu as l’air d’avoir assez de conversation pour ne pas m’emmerder dans un kayak double »
A celle qui dit qu’elle ne veut plus rencontrer de crapauds
« C’est malin, tu m’as foutu « Kiss that frog » dans la tête (suivi des 4-5 premières lignes de cette chanson de Peter Gabriel) »
A celle qui a un énorme flash sur son autoshoot
« Comment tu as fait pour réussir à attraper la fée clochette ? »
etc… etc…

Bilan de cette première journée : 12 filles openée, 12 réponses (et une majorité absolue de "MDR"). La chance sourit au débutant. Je prends bien soin d’être le premier à quitter le dial à un point haut de l’interaction, et à n’en relancer aucune. Bilan après 48 heures : 8 sont revenues d’elles-mêmes. Au bout du compte, cela ne donnera rien (ce n’était pas le but et surtout je n’assumais pas encore de sexuer)… J’en ai viré 6 pour cause de dialogues indigents, je reste en contact régulier avec l’une d’entre elles qui ne cesse de se plaindre que je sois à 100 bornes, mais qui est entrée dans ma friend zone à force de dials où l'on se débrieffe et où l'on se coache mutuellement (why not FF zone à l’occasion). Je vais développer la dernière, qui est en fait ma première deception à ce petit jeu…
C : Tu n’as jamais essayé de lire un Benacquista ?
E : Euh, non pourquoi ? je devrais ?
C : Si j’en crois ta liste de lecture, oui, on a pas mal de goûts en commun et en ce moment, je dévore tout ce qu’il a écrit…
C : D’ailleurs, tu me fais penser que j’ai oublié V pour Vendetta sur ma fiche, je suis impardonnable.
E : Vraiment ? Quels auteurs en commun par exemple ?
E : Oui, impardonnable ! :wink:
E : J’utilise Badoo par Iphone, je ne vois pas toute ta fiche.

(blabla litterature qui dérive après sur une expo photo)

E : C’est agréable de tomber sur quelqu’un de cultivé et qui prend le temps d’en parler
E : la plupart des mecs c’est « t’es celib ? on se voit quand ? »
C : Oui mais si c’est agréable, on se voit quand alors ? :wink:
E : :lol:
E : Je vais me coucher, mais j’espère bien te retrouver bientôt.
E : Tu es dispo vers 20h30 demain soir ?
C : Demain soir ca va etre compliqué... ou après 23h... on se fait signe quand on se connecte ?
E : Je me connecte rarement, le plus simple c’est qu’on échange nos numéros.
C. C’est le plus simple en effet. Le mien c’est 06…

Elle m’a simplement remercié sans me donner le sien, jamais appelé. J’ai juste tenté une relance après 3 jours avec « tu sais que c’est frustrant de découvrir en arrivant que tu viens de te déconnecter ? ». Relance pas top, mais je vois pas bien où j’ai foiré…
J'attends ton prochain post avec impatience.
@FrenchKiss... J'ai bien noté ta passion soudaine pour l'archéologie.

J'ai reculé plein de fois devant l'idée de reprendre ce journal. Je ne savais pas si je devais le reprendre chronologiquement, ou me concentrer sur les derniers développements. Et puis j'ai énormément évolué, ces premiers posts me font rire, m'attendrissent aussi...

Mais j'y pensais là, justement. Enfin, je pensais plutôt faire un topic de FR dans le select pour faire le liens avec les photos... Je ne sais pas trop si c'est le fait d'entrer dans ce "club" ou si c'est le sentiment de devoir aujourd'hui tourner cette page pour me consacrer à ce que je crois être le vrai début d'une histoire, mais j'ai aussi ce besoin de regarder en arrière, d'en tirer un bilan.

Bref, je m'y remets, et je verrai selon les cas si je poste ici ou de facon plus confidentielle...
J'ai lu du début à la fin.
Il m'arrive rarement de me plonger autant dans un journal mais le tien est vraiment accrocheur!

Ta 1 ère histoire avec Alice me renvoie (je dis "me" mais je pense qu'elle fait écho à beaucoup d'autres personnes ici) à mon propre vécu. Celui de nouer un lien si particulier et étrangement fort avec une parfaite inconnue alors qu'on est en couple...
Cette histoire a été un déclic pour toi et c'est vraiment dommage que tu n'ai pas su saisir ta chance, lui prendre la main et la mener avec toi vers une histoire surement très passionnelle..

Mais inutile de regretter les choses, la vie est bourrée de surprises!

J'ai hâte de lire la suite de tes aventures! :D
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  • [0] Merci ! :) le 03.08.11, 16h13 par Clyde69
@gamenut : oh, ce ne sont pas les derniers développements avec Alice... je ferai un jour un billet sur "one-itis un jour, one-itis toujours" ; cette question est loin d'être réglée...
Episode III : où le game n'est pas une fin en soi
« Tu es beau gosse. Tu es brillant. Tu es charismatique. Tu peux choper qui tu veux. »
Voici les quelques mots prononcés par ma meilleure amie un soir d'octobre 2010 et qui ont changé ma vie. En te relisant, cher journal, je constate que je n'avais même pas assumé de les écrire, voici quelques mois, lorsque je t'ai relaté cette discussion. Par pudeur sans doute, pas envie de me la ramener alors que j'avais encore tout à prouver. Mais surtout parce que j'ai mis du temps à les penser moi-même, et que j'y voyais le regard subjectif de quelqu'un qui vous veut du bien.

Ces mots ont pourtant profondément bousculé ma vision de moi-même. Je sortais d'une relation où j'étais totalement dominé. Où je souffrais de ne plus être désiré. Ou la famille avait pris le pas sur le couple, et le couple sur mon individu. Mon corps était mon souffre-douleur : je lui faisais payer ce sentiment de n'être plus rien en lui donnant raison. J'ai beaucoup grossi. Et puis, à peu près un an avant ma séparation, j'ai repris le sport, et entamé un régime qui m'a fait perdre près de 30 kgs.

Mon ex et ma mère demeurent intimement persuadées que cette (r)évolution physique est la cause de mon départ, que j'avais besoin de me rassurer dans d'autres bras, de devenir un collectionneur... Je n'en crois rien. Mon corps n'aura été qu'un outil, il m'a juste permis de partir sans craindre les lendemains qui déchantent. C'est sans doute pour en témoigner que je me confie à toi.

Octobre-Novembre 2010. C'est gonflé de cette toute nouvelle arrogance que j'écume les sites de rencontre. Compulsivement. En deux mois, j'y aurai eu plus de 60 discussions (en ne prenant en compte que celles qui dépassaient le 3e message), 15 rendez-vous, et couché avec 6 filles. Je suis le prix. Je me sens intouchable. J'ai le modjo...

Ou devrais-je dire, c'est le modjo qui prend possession de moi. Je me souviens de ce sentiment de toute puissance, de ces défis que je me lançais de caler un rencart en moins d'une demi-heure. De cette façon que j'avais de sortir du lit d'une fille au milieu de la nuit pour me connecter et en décrocher un autre... De l'addiction... Aux femmes ? Non. Au jeu. Et derrière lui, à mon propre égo. Ce n'est que moi que je séduis à travers elles, mais qui sont elles ? Des défis, des statistiques, des terrains d'expérimentation, des visages, des gémissements... Mais qu'ai-je fait pour les avoir ? Et que m'ont-elles dit sur elles-mêmes ? Je suis aujourd'hui totalement incapable de m'en souvenir...

Je plais et ca me plait. Mais qui me plait, à moi ? Peut-être l'une de ces filles aurait pu me plaire si j'avais pris la peine de m'y intéresser... Je me sens vide, robotisé, obsédé par les routines que je m'étais juré de ne jamais mettre en œuvre... voilà 4 mois que j'ai quitté mon foyer, et j'en suis toujours à me rassurer. Fin de la phase euphorique.

La prise de conscience vint avec C.

C. a 32 ans et toutes les qualités pour devenir une bonne copine si je l'avais croisée dans un autre contexte. Elle est drôle, engagée, et a un vrai talent pour faire partager ses passions pour le Japon, pour le graphisme, les tatouages... Mais l'on s'est connus sur un site de rencontres et quoi que je puisse en dire, je ne suis pas là pour me faire des amies... Et physiquement, elle ne me plaît pas.

Pourtant, ce soir-là, après avoir considéré au premier abord que non je ne tenterai rien (et l'alcool aidant), la machine se remet en route... je suis joueur, cocky-funny, kino escalation, bref, le parfait disciple de FTS... Jusqu'au blocage. C'est une chic fille, je n'ai pas envie de jouer avec elle.
M : Bon, je suis désolé... je passe une super soirée... mais je sais pas, je n'y arrive pas. On va en rester là.
C : Ok, je comprends, j'ai l'habitude...
M : C'est ce que j'ai cru comprendre... c'est peut-être aussi ce qui me bloque... Ton truc de donner un prénom à ta couette pour te sentir moins seule, c'est rigolo... mais voilà, je me dis que t'attends le bon, et le bon c'est pas moi.
C : Parce que tu crois que je n'ai mis personne dans mon lit depuis 1 an ?
M : C'est pas ca que je devais comprendre ?
C : Si. Mais c'est faux. C'est pas facile de dire à un type sur Internet qu'on a des coups d'un soir quand on est une fille. Les mecs te jugent super vite.
M : (tout con) …
C : C'est vrai qu'on passe une super soirée... Là tu vois, j'ai envie de toi... C'est bon, je vais pas te faire chier si tu me rappelles pas demain... J'ai compris, j'ai l'habitude...
J'y suis allé... Je me suis dégouté... Et puis je me suis juré de ne plus recommencer. Non, je ne suis pas un player et je ne le serai jamais. Le game n'est pas une fin en soi, ce n'est qu'un moyen. A moi de le mettre au service de ce que moi je cherche pour être enfin heureux dans ma vie.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] A lire le 03.08.11, 16h25 par FK
  • [+1] Encore le 03.08.11, 23h23 par MaryMorgane
Episode IV : où l'AFCisme n'est jamais bien loin...

Flash forward, Juin 2011 : je suis à une terrasse de café avec une amie, à parler – histoire de changer un peu - de relations femmes-hommes en général, de mes aventures et futures cibles en particulier.
S : Ce qui est surprenant, c'est cette façon que tu as de tout analyser, de tout rationaliser, de tout anticiper... Tu prendrais sûrement plus de plaisir en te laissant aller !
C : Sûrement. Peut-être d'ailleurs que j'aspire à trouver la relation où je pourrai me laisser aller.
S : Alors pourquoi tu as besoin de tout ca ?
C : Parce que je me connais, si je m'écoute, je m'enflamme et je fais tout foirer.
Elle a raison... Moi aussi. On peut plaire, on peut l'assumer, on peut le provoquer, on peut le renvoyer aux gens qui vous entourent. Mais ce serait une erreur de croire que notre personnalité profonde, nos peurs et nos aspirations changent. Je l'ai compris avec Agnès.

Novembre 2010 (j'aime bien cette narration, j'ai l'impression d'être le Doc Manhattan des Watchmen) : Agnès, 27 ans est la dernière fille que je rencontrerai par le biais d'Internet dans cette période... et elle est différente. C'est une créative, un fort caractère qui assume son côté un peu givrée ; elle a fait les mêmes études que moi, et fais un boulot par lequel je suis passé ; je ressens une grande proximité dans nos valeurs, et plus important que tout :on partage le même amour des mots... Notre interaction virtuelle me renvoie à Kim : je ne la game pas, on se game. Un ping pong totalement compulsif, et très vite LA question « et si c'était elle ? »

Je peux gérer. Je sais gérer. Il n'y a pas de raison que ce soit différent d'avec les autres. Je ne referai plus les mêmes erreurs, c'est promis, juré, craché. Et pourtant...

La soirée commence bien, je suis à l'aise, elle aussi, le kino s'installe très vite et très naturellement. On est dans un bar à vin, elle assise sur un tabouret haut, moi debout très proche d'elle... on se cherche, on se chambre, ma main effleure ses genoux, d'abord négligemment, puis s'y pose... Resto. Tout y est, ambiance romantique, cuisine tendance. J'ai horreur du resto, de ces tables carrées, de la distance, du temps qu'il faut meubler et que l'on ne maîtrise pas. Je me perds dans son regard, je cogite, mon game se délite. C'est elle qui prendra l'initiative, à peine la porte passée de me dire « je te fais un café ? ».

Un café donc. Puis de l'alcool. Beaucoup. Et des cigarettes qui font rire. Je suis tendu. Toujours aussi taquin, toujours aussi tactile, mais tendu. Ce n'est plus naturel, c'est une armure. Pourquoi est-ce que tu ne l'as pas encore embrassée ? Elle n'attend que cela ! Bouge-toi nom de dieu ! Je me lance. Ma cage thoracique va exploser. J'ai mal, je me sens vivant, putain, que c'est bon !

On s'est embrassés comme deux ados pendant une heure... et puis elle me rejette, violemment.
A : Je ne veux pas de malentendu entre nous. Tu seras jamais un coup d'un soir, et on ne sera jamais amis. Pour ça, j'ai tout ce qu'il me faut, pas besoin d'Internet. Si t'es là, c'est parce que je crois que tu es une rencontre qui va compter dans ma vie... C'est tout ou rien.
Mon égo ne sait plus s'il doit se sentir blessé ou flatté. Je n'ai rien à lui répondre. Juste envie de l'embrasser, encore. Elle vient se blottir dans mes bras, et me sussure à l'oreille.
A : Tu peux rester dormir ici, avec moi. Mais ne mets pas la main dans ma culotte, tu gâcherais tout.
J'acquièce. Après tout, il doit bien être 4 heures, je suis défoncé, je ne me sens pas super vaillant, et puis moi aussi j'ai besoin de me sentir capable de donner de la tendresse... Mais tout cela n'est qu'excuses : je suis un AFC, je veux la rassurer, j'ai peur de la perdre si vite conquise, nous avons tant d'espérances partagées.

Quinze jours de pure folie. Sex, drugs and rock n'roll. On passe nos nuits en boîte, on se lance des défis de drague, on baise au petit matin et j'arrive défait au bureau. Mes collègues (que des femmes) blaguent sur mon état « hé ben, ca a l'air sympa le divorce, on devrait essayer aussi ! »... Je me sens bien. J'ai l'impression d'avoir enfin droit à l'adolescence que j'étais trop timide pour vivre. J'ai l'impression de comprendre enfin pourquoi j'ai balancé ma vie par dessus-bord.

Et puis un soir, elle m'apprend que son ex revient en ville, qu'il va passer le week-end chez elle. Ils se sont quittés il y a deux ans sans jamais vraiment rompre, il a juste fait un choix de vie où elle n'avait pas sa place. Je flippe. Je pose des questions. Trop. Mais elle comprend. Répond. Elle sait exactement où elle en est, elle veut finir ca proprement, lui dire enfin qu'elle ne l'aime plus. Elle me demande de lui faire confiance, et me dit :
A : Tu ne m'as pas encore gagnée. Mais si tu me perds, je peux te promettre que ce ne sera pas à cause de lui.
J'aurai dû entendre cette phrase. Ce week-end là, je flippe, j'envoie des textos vides de sens, juste pour qu'elle me rassure, elle se sent elle-même obligée d'en envoyer, style « là on commande les pizzas », « on est devant le match de foot », mais elle ne me rassure pas. Je finis par lui envoyer « je tiens à toi »... je n'ai plus de réponse.

Le lundi, elle change sa photo de profil sur facebook pour y mettre une petite fille qui pleure des larmes de sang. Je lui écris que je ne veux pas savoir de ce qui a pu ou non se passer, que je suis là, que je ne veux pas être lourd, que j'attendrai qu'elle soit prête si elle a besoin de temps. Je lui laisse la main. C'est trop tard ; elle ne la prendra jamais.

Je me suis longtemps rassuré en me disant que je n'y pouvais rien, au retour de l'ex... « it was just that the time was wrong ». Mais la vérité, c'est que je l'ai perdue seul.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 05.09.11, 10h00 par BlackJack
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