Gérer la solitude (post couple... ou pas)
Posté : 22.06.11
Comment gérer la Solitude
De la perception de la solitude dans notre société
Jonathan est seul, dans sa chambre, sa boîte email est aussi vide qu'un spectacle d'Arthur, son portable vibre autant que le god d'une grand-mère en fin de vie, dehors le ciel semble pleurer toute la misère humaine, les nuages s'entrechoquent et grondent leur mécontentement. Bref, il est bloqué entre ses quatre murs pour un bon moment. Pourtant, cette solitude commence à devenir de moins en moins pesante pour Jon. Certes, il a toujours besoin des autres, de leur validation et de leur reconnaissance, de petits culs flottants in the street et de belles discussions avec des filles fines d'esprit sur les relations homme/femme. Pour sûr, plus que jamais même ! Pourtant, Dame Solitude ne l'étouffe plus de ses deux mains puissantes, il la trouve plutôt charmante, il a même trouvé de l'espoir en elle.
Solitude nous te combattrons tous ensemble !
De la conduite folle au saut en parachute en passant par le dompteur de lions, tous ont en commun de se mesurer, de tester leurs limites afin de mieux se connaître. Ce sont des actes à l'efficacité éphémère. Personne n'est aussi courageux, aventurier que celui qui fait face à soi-même, non pas physiquement mais mentalement. Se retrouver seul, voilà un des plus grands tabous de notre époque ! «Putain jamais j'oserai sortir seul en boîte/bar, trop l'impression de passer pour un looser» voilà une pensée autant limitante qu'ancrée dans nos esprits. L'individu en solitaire est de suite perçu comme un marginal, différent, misanthrope même. L'individu solitaire est loin d'être marginal, misanthrope, c'est même celui qui est de meilleure compagnie. Je ne parle pas ici de l'ermite, du moine bouddhiste ayant fait voeux de silence, mais d'un individu lambda qui accepte de se confronter à son soi profond. S'aimer soi-même comme condition nécessaire pour aimer les autres. Quoi de plus flippant que se retrouver seul, dans une pièce, ne sachant pas quoi faire ? La solitude panique, étouffe.
La solitude, un état d'esprit
Jonathan se met en couple avec la ravissante Pénélope. Après deux ans de vie commune, leur union bat de l'aile, Pénélope largue Jon, après une grosse crise il accepte cette douloureuse décision (pas le choix). Ce dernier panique, il ne tient pas 2 heures sans avoir des nouvelles de sa dulcinée. Si ce n'est pas elle, c'est personne, il a laissé tomber ses amis, s'est enfermé dans sa relation, il n'a plus de vie sociale. Plus tard, Jon recontacte ses amis, établit de nouvelles connaissances, parle avec d'autres filles (enfin!), mais il se sent toujours abandonné, c'est un arbre se sentant seul au milieu d'une forêt. Il prend conscience que le contexte importe peu, qu'on peut se sentir seul dans le désert de Namib comme à Tokyo, c'est un problème intérieur qu'il faut régler.
Les autres s'occuperont de m'occuper
Nous avons tous besoin des autres, de reconnaissance, c'est dans les autres que nous assouvirons nos besoins. Cette évidence généralise le processus à l'ensemble de nos besoins et désirs. Ainsi Jon reproche à Pénélope que malgré tout ce qu'il lui a offert, elle l'abandonne. Jon attendait implicitement quelque chose à retirer de la relation, c'était calculé, il y avait retour sur investissement. Pourquoi s'accroche-t-il à une personne qui ne veut pas être avec lui ? L'aime-t-il parce-qu'elle a quelque chose qui lui plait tant ou parce-qu'elle répond à un manque, qu'elle entretient une fuite de Soi qu'on redoute tant ?
Et une fois seul, concrètement ça donne quoi ?
Il convient à cette étape d'accepter deux choses : l'une est que l'on a un problème à régler et qu'il prendra du temps, l'autre est que la solution viendra de soi et non pas des autres.
A ce moment-là et seulement à ce moment, la solitude devient opportunité et non fardeau, voie royale à l'indépendance, seule façon de devenir un Homme, de sortir du troupeau sans pour autant en rejoindre un autre (référence à l'article de FrenchKiss ici). Autrui sera bien sûr nécessaire, mais comme source d'inspiration, de réflexion et non pas comme bouée de sauvetage. Mieux se connaître soi-même par comparaison avec autrui, afin de comprendre les spécificités et l'universalité du Soi.
L'importance de l'écriture comme dialogue avec Soi
Se comprendre, c'est discuter de Soi et avec Soi. Un outil redoutable est l'écriture, transposer par écrit nos pensées, nos ressentis. Ne voyez rien d'égocentrique, d'enfantin ou je ne sais quoi dans cette pratique. N'allez cependant pas dire à tort et à travers que vous tenez une sorte de journal intime. Il est vrai que cela est mal vu, socialement seuls les grands écrivains reconnus ont la légitimité de le faire. Mais un cerveau fonctionnant normalement enregistre et produit une quantité industrielle de choses que pour y voir plus clair il est préférable de les matérialiser par l'écriture. C'est un véritable dialogue, relation avec Soi qui se met en place. On chasse le Moi social pour parler au Soi profond, le comprendre. C'est l'égo contre la Source d'Etienne Bonnard. L'écriture permet également une mise en cohérence de ce Soi que l'on redoute tant, sans elle ça reste le bordel!
Certes, on perd nos certitudes, nos repères, on est quelque peu déstabilisé, mais qu'est-ce qu'on gagne en relation avec les autres, en intensité, on avance ouvert !
Solitude et construction de l'Indépendance
Par une construction par la solitude, nous nous libérons des pressions de groupe, nous nous libérons en gros du conformisme, des normes sociales entravant notre jugement critique. Nous nous élevons, non pas en étant supérieur aux autres, mais par transcendance du Moi, par l'atteinte de la profondeur du Soi. C'est l'Homme qui pense et agit, et non pas le sujet social pensé et agi. C'est je pense ce qu'on peut appeler l'indépendance, le lion sortant du troupeau.
Bien sûr, je n'en suis pas encore là, il faut accepter que le chemin est long, parsemé d'embûches et de bergers souhaitant qu'on retourne dans le troupeau. Je remarque tout de même une belle différence dans mes approches sociales. Lundi, en lisant cet excellent post de Reed ici je suis sorti en ville et y est passé ma journée. Résultat : deux facebookclose, un numclose, quelques discussions plaisantes et une invitation de la part d'un mec à un tournoi de foot. C'est peut-être rien pour certains d'entre vous, c'est un grand pas pour des personnes comme moi d'obtenir cela d'individus totalement inconnus.
L'indépendance fait que nous n'attendons des autres rien de plus que ce qu'ils ont envie de donner, pas de pression, que du complément joyeux ! Tu ne m'aimes pas ? Tu ne veux rien m'apporter ? Très bien, je trouverai cela ailleurs, j'ai confiance en moi-même, je ne peux pas t'en vouloir.
Patience, confiance et persévérance sont les maîtres-mots. La solitude n'est pas un fléau, elle doit être affrontée, qu'elle soit choisie ou pas. Si elle s'impose, elle est le fruit d'un isolement non-consenti, il y a une étape de plus à franchir, la plus difficile, celle de la douleur de se retrouver seul (de se sentir un looser), de la peur et de la panique.
Mais elle signale un problème intérieur qui une fois résolu (ou en résolution) fera de nous un individu de la meilleure compagnie qui soit, en paix avec soi-même, pouvant accepter autant les succès que les échecs. C'est là que les interactions sociales sont une véritable richesses. Avant cela, le Game ne sert à rien, il peut même être contre-productif. Voir ceux qui nous entourent (les poupounes à sarger) comme des ennemi(e)s nous empêche d'apprendre des autres et de s'enrichir soi-même.
La solitude n'est qu'une phase de notre existence/quotidien comme une autre, si elle est plus présente que d'autres à un moment donné de notre vie, c'est qu'il y a un problème qui se doit d'être affronté.
P.S : c'est mon premier article, et dieu que c'est long d'en écrire un ! C'est un sujet que j'estime important, j'y fais face depuis plusieurs mois et je vous invite à discuter, à apporter vos idées précieuses !
LittleNeapolis
De la perception de la solitude dans notre société
Jonathan est seul, dans sa chambre, sa boîte email est aussi vide qu'un spectacle d'Arthur, son portable vibre autant que le god d'une grand-mère en fin de vie, dehors le ciel semble pleurer toute la misère humaine, les nuages s'entrechoquent et grondent leur mécontentement. Bref, il est bloqué entre ses quatre murs pour un bon moment. Pourtant, cette solitude commence à devenir de moins en moins pesante pour Jon. Certes, il a toujours besoin des autres, de leur validation et de leur reconnaissance, de petits culs flottants in the street et de belles discussions avec des filles fines d'esprit sur les relations homme/femme. Pour sûr, plus que jamais même ! Pourtant, Dame Solitude ne l'étouffe plus de ses deux mains puissantes, il la trouve plutôt charmante, il a même trouvé de l'espoir en elle.
Solitude nous te combattrons tous ensemble !
De la conduite folle au saut en parachute en passant par le dompteur de lions, tous ont en commun de se mesurer, de tester leurs limites afin de mieux se connaître. Ce sont des actes à l'efficacité éphémère. Personne n'est aussi courageux, aventurier que celui qui fait face à soi-même, non pas physiquement mais mentalement. Se retrouver seul, voilà un des plus grands tabous de notre époque ! «Putain jamais j'oserai sortir seul en boîte/bar, trop l'impression de passer pour un looser» voilà une pensée autant limitante qu'ancrée dans nos esprits. L'individu en solitaire est de suite perçu comme un marginal, différent, misanthrope même. L'individu solitaire est loin d'être marginal, misanthrope, c'est même celui qui est de meilleure compagnie. Je ne parle pas ici de l'ermite, du moine bouddhiste ayant fait voeux de silence, mais d'un individu lambda qui accepte de se confronter à son soi profond. S'aimer soi-même comme condition nécessaire pour aimer les autres. Quoi de plus flippant que se retrouver seul, dans une pièce, ne sachant pas quoi faire ? La solitude panique, étouffe.
La solitude, un état d'esprit
Jonathan se met en couple avec la ravissante Pénélope. Après deux ans de vie commune, leur union bat de l'aile, Pénélope largue Jon, après une grosse crise il accepte cette douloureuse décision (pas le choix). Ce dernier panique, il ne tient pas 2 heures sans avoir des nouvelles de sa dulcinée. Si ce n'est pas elle, c'est personne, il a laissé tomber ses amis, s'est enfermé dans sa relation, il n'a plus de vie sociale. Plus tard, Jon recontacte ses amis, établit de nouvelles connaissances, parle avec d'autres filles (enfin!), mais il se sent toujours abandonné, c'est un arbre se sentant seul au milieu d'une forêt. Il prend conscience que le contexte importe peu, qu'on peut se sentir seul dans le désert de Namib comme à Tokyo, c'est un problème intérieur qu'il faut régler.
Les autres s'occuperont de m'occuper
Nous avons tous besoin des autres, de reconnaissance, c'est dans les autres que nous assouvirons nos besoins. Cette évidence généralise le processus à l'ensemble de nos besoins et désirs. Ainsi Jon reproche à Pénélope que malgré tout ce qu'il lui a offert, elle l'abandonne. Jon attendait implicitement quelque chose à retirer de la relation, c'était calculé, il y avait retour sur investissement. Pourquoi s'accroche-t-il à une personne qui ne veut pas être avec lui ? L'aime-t-il parce-qu'elle a quelque chose qui lui plait tant ou parce-qu'elle répond à un manque, qu'elle entretient une fuite de Soi qu'on redoute tant ?
Et une fois seul, concrètement ça donne quoi ?
Il convient à cette étape d'accepter deux choses : l'une est que l'on a un problème à régler et qu'il prendra du temps, l'autre est que la solution viendra de soi et non pas des autres.
A ce moment-là et seulement à ce moment, la solitude devient opportunité et non fardeau, voie royale à l'indépendance, seule façon de devenir un Homme, de sortir du troupeau sans pour autant en rejoindre un autre (référence à l'article de FrenchKiss ici). Autrui sera bien sûr nécessaire, mais comme source d'inspiration, de réflexion et non pas comme bouée de sauvetage. Mieux se connaître soi-même par comparaison avec autrui, afin de comprendre les spécificités et l'universalité du Soi.
L'importance de l'écriture comme dialogue avec Soi
Se comprendre, c'est discuter de Soi et avec Soi. Un outil redoutable est l'écriture, transposer par écrit nos pensées, nos ressentis. Ne voyez rien d'égocentrique, d'enfantin ou je ne sais quoi dans cette pratique. N'allez cependant pas dire à tort et à travers que vous tenez une sorte de journal intime. Il est vrai que cela est mal vu, socialement seuls les grands écrivains reconnus ont la légitimité de le faire. Mais un cerveau fonctionnant normalement enregistre et produit une quantité industrielle de choses que pour y voir plus clair il est préférable de les matérialiser par l'écriture. C'est un véritable dialogue, relation avec Soi qui se met en place. On chasse le Moi social pour parler au Soi profond, le comprendre. C'est l'égo contre la Source d'Etienne Bonnard. L'écriture permet également une mise en cohérence de ce Soi que l'on redoute tant, sans elle ça reste le bordel!
Certes, on perd nos certitudes, nos repères, on est quelque peu déstabilisé, mais qu'est-ce qu'on gagne en relation avec les autres, en intensité, on avance ouvert !
Solitude et construction de l'Indépendance
Par une construction par la solitude, nous nous libérons des pressions de groupe, nous nous libérons en gros du conformisme, des normes sociales entravant notre jugement critique. Nous nous élevons, non pas en étant supérieur aux autres, mais par transcendance du Moi, par l'atteinte de la profondeur du Soi. C'est l'Homme qui pense et agit, et non pas le sujet social pensé et agi. C'est je pense ce qu'on peut appeler l'indépendance, le lion sortant du troupeau.
Bien sûr, je n'en suis pas encore là, il faut accepter que le chemin est long, parsemé d'embûches et de bergers souhaitant qu'on retourne dans le troupeau. Je remarque tout de même une belle différence dans mes approches sociales. Lundi, en lisant cet excellent post de Reed ici je suis sorti en ville et y est passé ma journée. Résultat : deux facebookclose, un numclose, quelques discussions plaisantes et une invitation de la part d'un mec à un tournoi de foot. C'est peut-être rien pour certains d'entre vous, c'est un grand pas pour des personnes comme moi d'obtenir cela d'individus totalement inconnus.
L'indépendance fait que nous n'attendons des autres rien de plus que ce qu'ils ont envie de donner, pas de pression, que du complément joyeux ! Tu ne m'aimes pas ? Tu ne veux rien m'apporter ? Très bien, je trouverai cela ailleurs, j'ai confiance en moi-même, je ne peux pas t'en vouloir.
Patience, confiance et persévérance sont les maîtres-mots. La solitude n'est pas un fléau, elle doit être affrontée, qu'elle soit choisie ou pas. Si elle s'impose, elle est le fruit d'un isolement non-consenti, il y a une étape de plus à franchir, la plus difficile, celle de la douleur de se retrouver seul (de se sentir un looser), de la peur et de la panique.
Mais elle signale un problème intérieur qui une fois résolu (ou en résolution) fera de nous un individu de la meilleure compagnie qui soit, en paix avec soi-même, pouvant accepter autant les succès que les échecs. C'est là que les interactions sociales sont une véritable richesses. Avant cela, le Game ne sert à rien, il peut même être contre-productif. Voir ceux qui nous entourent (les poupounes à sarger) comme des ennemi(e)s nous empêche d'apprendre des autres et de s'enrichir soi-même.
La solitude n'est qu'une phase de notre existence/quotidien comme une autre, si elle est plus présente que d'autres à un moment donné de notre vie, c'est qu'il y a un problème qui se doit d'être affronté.
P.S : c'est mon premier article, et dieu que c'est long d'en écrire un ! C'est un sujet que j'estime important, j'y fais face depuis plusieurs mois et je vous invite à discuter, à apporter vos idées précieuses !
LittleNeapolis