Comportement paradoxal

Je suis une personne indépendante, mais j'ai tort de me répéter, comme pour m'en persuader, que je suis solitaire.
Je pense que j'ai besoin de compagnie, mais que mes complexes sociaux me poussent à fuir celle-ci.
Je ne cherche jamais à me faire des amis, pourtant je vais systématiquement à la rencontre de chaque personne seule que je croise.
Je ne suis pas timide pour faire le premier pas, je suis toujours allé vers les filles pour qui je nourrissais des sentiments, mais je le fais dans le but d'avoir un contact éphémère, non-suivi.
C'est-à-dire que je ne cherche pas à me faire des amis, mais seulement un contact humain.
Je crois qu'il y a beaucoup de paradoxes dans ma façon de me comporter en société.

Ce petit paragraphe résume mon comportement social des 3 dernières années.
Comportement dont je souffre.

Je suis en train d'essayer de démêler le pourquoi du comment et de trouver une solution.
J'ai beaucoup de mal à progresser dans ma réflexion et c'est pourquoi je fais appel à vous.

Qu'en pensez vous ?

Salut JohnDiaryn,

Il n'est jamais simple de construire de réelles relations profondes, cela prends du temps et des efforts(tel qu'apprendre à accepter les défauts des personnes avec qui tu souhaits entretenir des relations, qu'elles soient amicales ou d'une autre nature).

Dans ce que tu exprimes, je relève deux choses(mais je peux me tromper, ce n'est que mon impression).

D'une part j'ai l'impression qu'il est difficile pour toi de faire confiance, ce qui expliquerait que tu ne veut pas/as du mal à te faire des amis.

Ensuite, tu dis ne chercher que du contact humain(à défaut de pouvoir faire confiance?), ce qui est tout à fait normal, chacun cherche à se rassurer sur sa capacité à intéragir/s'intégrer avec les autres.

En espérant avoir pu t'aider ne serait-ce qu'un peu

Maintenant que tu me le dis, je repense à deux/trois choses...

* Je me suis intentionnellement coupé émotionnellement de tous ceux que je fréquente (y compris ma famille). Je ne ressens plus RIEN pour PERSONNE. Et ça se manifeste en vrai : plus de câlins, de contacts physiques (je ne fais même plus la bise à mes amies ou à mes parents), etc....
Pourquoi ? That's the question.

* Je ne m'ouvre plus du tout aux autres. Je réponds toujours à "ça va?" par "oui", même si ça ne va pas du tout. Je n'exprime jamais mes émotions, je ne me confie jamais, je prends toujours tout sur moi. Pire, quand un bon ami voit que je ne vais pas bien et qu'il essaye de m'aider, je l'envoie chier...
Je m'ouvre quand ça devient trop insupportable. Je le fais sur internet, de façon anonyme (comme ici, sauf que la c'est pour trouver une solution et pas pour trouver réconfort/compassion/soutien) ou avec des gens de la vraie vie.
Note importante : quand je me confie à quelqu'un, c'est toujours avec quelqu'un qui ne fait pas partie de ma vie. Un pote que je vois tous les 8 mois, une fille qui ne compte absolument pas pour moi. J'ai toujours beaucoup de mal, même si je sais que je supprimerai cette personne de ma vie après coup. Ça ne serait pas une histoire de "je ne veux pas montrer de faiblesses" mon truc ?

* Tout ça à commencé avec ma découverte du "Game" et mon premier one itis quelques mois plus tard (où j'en ai chié, terriblement....j'avais jamais connu un truc comme ça). J'ai déjà eu des relations très profondes auparavant (tant amicales qu'amoureuses)

Du coup, ton idée selon laquelle je ne voudrais pas faire confiance aux gens me paraît être une très bonne piste

Reste à savoir : pourquoi ai-je adopté ce comportement ? Comment y remédier ? Qu'est-ce qui cloche chez moi ?!?

C'est insupportable comme comportement. L'autre jour, j'étais en date avec une fille qui me plaisait à 200% et quand elle essayait de se rapprocher de moi (physiquement ou intimement : en partageant des trucs persos), je l'envoyais chier. Je refusais toute connexion. Quand je suis rentré chez moi, j'étais tellement perturbé que j'ai supprimé son numéro et décidé de ne plus jamais lui parler.
Alors que j'avais déjà décidé qu'elle était digne de confiance !
C'est pareil avec mes amis masculins : je ne révèle jamais rien d'important à mon sujet. Je ne compte sur personne pour aller mieux. J'essaye de me couper de mes semblables sous prétexte d'être auto-suffisant.

Il est possible que ton comportement soit le résultat d'une blessure psychologique ancienne. Cela m'étonnerait que ça soit du au "game" en tant que tel.

En revanche je ne peux pas te donner de réponse à ta question parce que toi seul peut connaitre la cause de tes soucis.

Le point positif est que tu as conscience de ta situation, ce qui te permet d'amorcer une réflexion ce qui est deja un pas en avant.

Certaines personnes dans une situation similaire qui ont elles aussi conscience de leur état luttent en s'efforçant de s'ouvrir aux autres(sans pour autant connaitre la cause de leur difficulté à socialiser), cependant si cela te pèse et te fait souffrir(ce qui en te lisant semble être le cas), le meilleur conseil à te donner serait de consulter un psy qui sera plus à même de t'aider.

J'ai eu une phase comme ça. Plusieurs en fait, mais une en particulier qui correspond peut-être à ce que tu vis.

Je me suis senti trahi et déçu

Trahi à la fois par moi-même, ma vie professionnelle, et un ami qui m'a tiré vers le bas et arnaqué d'une grosse somme d'argent. Trahi et déçu, par moi-même, mes contemporains, le monde, et même les mises à jour de Worldof warcraft (c'est vrai quoi, marre du paladin spé DPS cheaté à mort...)

Je me suis donc enfermé dans ma coquille.

Un bon conseil?

A l'époque j'étais mal et j'étais allé voir une voyante, pour faire plaisir à ma Môman (ouais, je sais, allez-y les gars, rigolez...

)

Au-delà des histoires de tarot, j'ai trouvé une dame sage et perspicace.

Bonzour Madaaaaaaaaame!

Son conseil:

La voyante a écrit :ouvre-toi au monde, ouvre-toi aux autres.

Simple, pertinent, facile à comprendre, pas forcément évident à mettre en application, mais ça ne fait pas de mal de se l'entendre dire!

Bon courage

PS: ce sera 100 euros pour la consultation. Je t'ai épargné le folklore, ça c'est cadeau. Je t'envoie ma facture par MP

Merci, c'est très généreux de ta part

Par contre, Bernard, aller voir un psy... non merci. J'ai déjà tenté et j'en ai conclu qu'une bonne remise en question, une bonne dose de réflexion et un paquet d'action suffisent souvent à régler le problème plus efficacement.

Bwef. Terrigan, que veux-tu dire par "m'ouvrir aux autres" ? Me confier ?

Le psy c'est pas si con, mais pas non plus la solution à tout. Mais pour avoir pratiqué la "bonne dose de réflexion + bonne dose d'action", je me dis qu'un de ces quatre si j'en trouve un pas trop cher j'irai creuser un peu plus loin le truc...

S'ouvrir aux autres c'est (selon moi) accepter d'être imparfait DONC :

- Intéressant parfois
- Chiant parfois
- Triste et heureux parfois
- Etc.

Et être capable de le dire sans tomber dans l'autre extrême de la complainte perpétuelle.

Donc être cool de manière superficielle mais aussi accepter de créer des relations plus intimes avec des gens avec qui tu partageras les bons moments, et aussi de moins bons moments parfois.

Se faire des "amis".

J'sais pas si j'ai répondu a la question mais bon...

Salut
J'ai été comme ça aussi. Je pense qu'il manque un truc, c'est de donner un peu de soi aux autres. Ait pas peur de t'ouvrir.
Je pense que ça vient au fond d'une peur du rejet, en tout cas dans mon cas c'était ça. Surtout se faire rejeter alors qu'on s'était ouvert, que son vrai soi ne soit pas apprécié. Cette peur est un peu irrationnelle, ça peut venir d'un manque de confiance en soi, du coup on est accroché à la vision qu'ont les autres de nous.
Dans le même ordre d'idée, le coup d'être indépendant et solitaire, c'est peut-être une défense par rapport à cette peur du rejet et du regard de l'autre.

Essaie de donner un peu de toi, voire même être un peu moins "indépendant". De t'impliquer émotionnellement, de t’intéresser à 200% à ce que les gens disent. A aider et à te faire aider aussi. Enfin tu vois l'idée.

Je pense en résumé que c'est un mix de choses qui font que tu es comme ça présentement :

- Violente blessure dans le domaine social qui fait que tu t'es mis une carapace. Conséquence directe : les relations que tu as avec les autres, elles sont souvent superficielles. Tu retires donc moins de "fun" dans tes relations mais aussi moins de déceptions

- tu as, à force de te réfugier dans ta tour d'ivoire, pris beaucoup de recul au point de ne pas te sentir acteur de ta vie

- suite à ta blessure du passé, tu refoules tes émotions d'une manière ou d'une autre.

Ce que tu devrais faire :

- trouver l'origine de cette blessure avec ou sans aide (d'un psy, confident, ...)

- te remettre à discuter avec les gens, t'ouvrir et prendre conscience que les mécanismes de défenses que tu utilises inconsciemment pour ne pas souffrir de relations humaines n'ont pas/plus lieu d'être.

- travailler ton empathie

Lorsque tu réaliseras que ces mécanismes de défense ne sont plus à utiliser, tu devrais te sentir plus léger et plus en confiance et ainsi tu seras dans une dynamique sociale positive et tu évolueras dans le bon sens.

Bon courage ;-)

JohnDiaryn a écrit :Bwef. Terrigan, que veux-tu dire par "m'ouvrir aux autres" ? Me confier ?

Bouba, Owen et Marco Polo t'ont très bien répondu.

Non il ne s'agit pas de te confier, mais sortir de ta coquille pour de vrai! Echanger avec les gens que tu rencontres ou que tu connais comme ça, leur donner des bonnes choses, et recevoir ce qu'ils ont à te donner.

Ce côté superficiel que tu décris quand tu vas à la rencontre des gens, tu peux le faire voler en éclats en t'intéressant sincèrement à eux, en faisant un pas de plus. En organisant un dîner chez toi, en allant les voir dans leur assoce, par simple curiosité, etc... Ils ne vont pas te jeter des cailloux et tes rapports seront juste les même "en mieux."

T'es pas en sucre, ça te fera plus de bien que de mal, et c'est tellement simple - Sur le papier, et nonobstant d'éventuels blocages. Ces éventuels blocages, à toi de les repérer - gérer - surpasser.

A ce sujet, on a souvent des peurs inconscientes de déranger les gens, de se faire rejeter, ou de les laisser entrer dans notre intimité, notre cercle d'amis, que sais-je, mais ce sont des peurs à ne pas écouter, ou encore "à régler" si on les voit sous l'angle de la psychothérapie.

Évidemment certains ne te sentent pas et te bloqueront au stade de simple connaissance, d'autres ne sont pas si intéressants que ça quand on commence à passer du temps avec eux, mais c'est la vie. Comme je viens de l'écrire, tu n'es pas en sucre, et ce mouvement de s'ouvrir aux autres te fera plus de bien que de mal.

En définitive, c'est comme ça qu'on se fait des amis - et éventuellement qu'on sort avec des filles, mais là c'est plus mitigé car on peut toujours la jouer à la hussarde, façon 5 minutes de discussion, prise de numéro, buvage de café, sortie à deux, kissclose. C'est pour ça que je mets de côté les filles, sinon mon propos va partir dans tous les sens, on va se mettre à parler de social proof, je vais ressortir
Cet article,
celui-ci,
Celui-là qui ne sert à rien mais qui fait un bon exemple opposé histoire de tout mettre en perspective...

...Et ça va être le bordel

***

Dans mon esprit c'est ça s'ouvrir aux autres. Si c'est juste aller vers les gens et discuter tranquillou avec eux, on n'y est pas du tout. C'est ce que je fais avec ma boulangère quand je suis de bonne humeur et qu'il n'y a pas des gens qui attendent derrière. Je lui dis une blague, un truc sympa, elle répond, je dis à nouveau un truc sympa, et puis je mets fin à la discussion parce que ça va un moment, et je me casse avec mes achats. C'est bien gentil mais ça reste superficiel. Et même dans mes pires périodes de repli sur moi-même j'y arrive. Mais ça n'a que très peu d'intérêt.

En conclusion, ce paradoxe que tu as pointé, j'ai l'impression de le connaître et de l'avoir déjà vécu. Peut-être que je me trompe. En tout cas si j'ai raison il s'agit vraiment de sortir de cette attitude de sociabilité "minimum syndical", "parce qu'il faut bien", et vraiment inviter les gens dans ton univers et t'inviter (sans leur forcer la main) dans le leur.

La différence est énorme, j'espère que tu visualises mon idée et qu'elle te paraît pertinente.

Après il ne tient qu'à toi de faire vivre cette différence. Tu vas voir, ça change tout