Alors, déjà, ma petite liste de signes avant-courreurs :
- des reproches dits systématiquement à voix basse
- des "nan, rien" et autre "de toute façon cela sert à rien..." en réponse systématique à la demande de répéter à voix haute
- quand le constat d'un de ses travers récurrents est suffisant à lui seul pour déclencher votre colère
- quand voir l'autre pleurer ne vous fait plus rien
- quand on devient capable de se faire la gueule pendant des jours entiers puis qu'on fait semblant mutuellement d'oublier tout
- quand on a plus honte de ressortir les cadavres pour faire mal là où cela fait mal à l'autre
- quand le pardon (reçu ou donné) est utiliser pour clore la discussion, pas pour clore les raisons de la discussion
- d'une manière plus générale, quand ni l'un ni l'autre n'a la force de se battre, au point que les engueulades deviennent des non-engueulades (comme disent les militaires, c'est quand cela ne râle plus qu'il faut s'inquiéter...)
Ensuite...
@384400blues:
Dans ta liste y'a beaucoup de signes de perte de l'attirance, ce qui annonce probablement que les sentiments n'y sont plus non plus. Cela dépend depuis combien de temps, mais à te lire cela fait déjà plusieurs années. On en a déjà parlé indirectement, ta libido en berne pour lui me semble être la conséquence de cette absence de sentiments, pas l'inverse. Autrement dit, la libido n'est pas le problème, mais un symptôme, le vrai problème étant que tu ne l'aime plus assez pour que ton attirance ne souffre pas de l'usure du temps (s'est-il laissé aller physiquement avec le temps ? D'autres raisons ?).
Pourquoi, qu'est-ce qui a déclenché la fin de ton attirance pour lui, de ce questionnement "qu'est-ce que j'ai bien pu lui trouvé !?" peut-être même, seule toi peut le savoir.
Mais tu sais également que c'est probablement définitif.
Faire durer par peur d'arrêter, c'est gâcher des mois voire des années qui seraient mieux employées à refaire vos vie, plus positives, et tu te les volent tout autant qu'à lui.
Bon, certes, y'a le cas particulier des enfants. Enfin, particulier, c'est une figure rhétorique désormais assez fausse quand on voit la banalité (au sens global, jamais au sens individuel) de cette situation pour les enfants.
FrenchKiss vient de poster un article sur le "Ma copine veut qu'on fasse un break" en terminant avec une question très pertinente : pourquoi veux-tu sauver ton couple, le veux-tu vraiment ou tu sais que c'est déjà mort mais tu as peur de ce qui va se passer ?
@Sathinelilly:
Dans ta liste, j'y vois beaucoup plus de signes indiquant la volonté d'utiliser toutes les excuses possibles pour ne pas te retrouver dans l'intimité avec l'autre, d'être le moins longtemps et souvent avec lui et, culpabilité oblige, l'envie que lui aussi du coup ait été voir ailleurs. En lisant tes témoignages, le manque d'attirance pour lui ne semble pas être un problème, ce qui pose problème c'est *son* manque d'attirance pour toi, une blessure dans ta confiance en ta capacité de séduire mais également dans tes besoins sexuels désormais non comblés... par lui, du moins.
Sans préjugés de la réalité de ses sentiments pour toi, c'est ce qui me fait dire que tu fuis le problème plutôt qu'autre chose, par peur d'en parler avec lui, d'aller tirer sur son désir pour toi pour en savoir ce qu'il en retourne. Peur de sa réponse ou peur que quelque soit sa réponse ta culpabilité de l'avoir trompé t'interdise de croire qu'il puisse retrouver du désir pour toi ?
Je pense que cette culpabilise te bloque, qu'elle t'empêche de confronter ton mari pour le forcer à constater le décalage sexuel entre vous, et éventuellement la source de ce décalage.
Enfin, dans vos deux listes y'a l'envie d'une autre vie, plus libre, plus volage, plus fun, moins routinière. La crise de la quarantaine, une grande partie de votre vie adulte passée avec un seul partenaire sexuel, les soucis quotidiens qui reviennent toujours et encore, l'absence de grosse nouveauté, cette envie de taper dans le balancier pour déséquilibrer, pour bousculer votre vie, pour la (re)mettre en mouvement, c'est légitime. A 20-25 ans on ne planifie pas sa vie avec son partenaire jusqu'à la fin de ses jours, en règle général on se projette avec le désir (ou pas) d'enfant, d'une maison, de carrières professionnelles, de loisirs communs. Une fois que l'on est rendu plus ou moins à cela, What else? dirait Clooney (Sandra Bullock, elle, dit plutôt What now!? - oui, teaser gratuit pour Gravity !).
Mais à 20 ans on ne se projette pas dans la retraite ensemble, cela semble alors trop lointain. Vers quarante ans, c'est encore loin mais on commence à distinguer cet avenir, et la projection sur la base de la vie actuelle n'est pas toujours aussi géniale qu'on l'espérait. Voir intolerable : pas 20 de plus comme ça, se surprend-t-on à se dire.
Et là mes chromoses XY me disent de crier ceci :
pourquoi ne pas avoir poser la question a votre partenaire de vie plutôt !?!
Okay, je ne vous pointe pas du doigts mesdames, les mecs font de même avec leur femme, tout pareil. Mais quand même, c'est pas comme si le panneau "attention au dialogue dans le couple, c'est un effort constant, et bla bla bla, bref, parlez-vous" n'était pas connu de tous.
Je ne sais pas pour vos maris respectifs, mais les mecs aussi se posent se genre de question à "mi-parcourt". Le temps d'un premier bilan de vie, l'acceptation que les rêves de jeunesse resteront des rêves pour l'immense majorité d'entre-eux bien et bien en deça de ce que l'on espérait au début, que rester en couple n'est pas une fin en soit, mais également que la suite n'est pas non plus de tout repos.
Pour conclure, pour moi le début de la fin c'est quand on a ni la force ni l'envie de communiquer avec son partenaire sur *le* problème central qui préoccupe au présent et surtout à l'avenir. Car personne ne le fera à votre place, jamais.
Quand on ne veut plus dire ce que l'on a sur le coeur à celui/celle à qui on l'a offert, c'est mort.