Edit: si on lisait avant d'écrire, ça irait mieux. Moi le premier.
Je viens de tomber là-dessus: one itis et dépendance affective
C'est à l'intérieur de la Centralisation: obsession amoureuse et one-itis
Une mine d'articles et thèmes, à consulter avec attention et plaisir!
Bon, à présent y'a plus qu'à laisser tel quel ce que je viens d'en écrire, en espérant que c'est constructif...
Je pense que le thème est intéressant parce qu'il est à la croisée des chemins de beaucoup de problèmes relationnels. Et donc de beaucoup de problèmes touchant à la vie amoureuse.
Je vais tenter de dresser une liste, en partant du texte.
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Manque de confiance en soi, comme décrit dans le texte qui nous a été offert ici.
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Problème d'estime personnelle, je dirais d'amour de soi-même (ce qui est un peu redondant avec la confiance en soi, mais j'ai toujours senti instinctivement que le terme "confiance en soi" était fourre-tout et donc casse-gueule, inefficace)
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Phénomènes de rejet
Inexplicables en apparence, par exemple rupture après quelque semaines, un ou deux mois, avec un discours de ce style
"je ne me sens pas à l'aise, pas amoureuse, je suis désolée, mais tu sais quoi c'est pas grave hein, t'es un mec génial, tu trouveras la fille qui saura t'apprécier à ta juste valeur"
(et la marmotte, elle met le lubrifiant dans les motifs de rupture)
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Relations toxiques.
Hé ouais, ça attire les filles paumées, manipulatrices, LSE, tout ce que vous voulez, avec l'appellation que vous voulez.
Paye ton triangle de Karpman:
* Relations toxiques bis:
focus sur la fille elle-même dépendante affective:
Deux personnes avec le même travers. Ils vont se tirer vers le bas mutuellement. Concrètement, une relation fusionnelle va se créer, et l'un des deux va se sentir étouffé.
Ou alors on signe pour un amour éternel, "jusqu'à ce que la mort les sépare" (et le survivant passera le reste de son existence à dépérir)
Ce focus me paraîssait intéressant car les filles dépendantes affectives sont très peu évoquées sur ce forum. Elles sont décrites de façon anecdotique, genre "pot de colle", sous entendu "tête de linotte un peu conne". Elles ne sont que rarement décrites en détail, encore moins décrites comme des filles qui ont une valeur et UN problème qui pourrit la relation.
Alors qu'au contraire on en a fait des tonnes sur les vampires psychiques qui vous tournent en bourrique (
moi le premier. Je plaide coupable!)
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>> A partir de là ça se complique, la liste prend une autre tournure <<
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Problèmes de mode de vie:
- Vie sociale et loisirs: De manière générale, disons pas assez de choses. En détail ça donne pas assez d'amis, pas assez de sorties, pas assez de loisirs, peut-être même pas assez d'épanouissement professionnel.
- Vie amoureuse 1: les rencontres. Pas assez de filles différentes, surinvestissement sur une seule target. Crispation, needisme, idéalisation de la fille, voire obsession amoureuse.
- Vie amoureuse 2: le début de relation. on a tous lu des articles sur les erreurs à éviter en début de relation. Je dirai juste qu'on en revient au surinvestissement, au manque de mesure, et à tous ces fléaux qui ont déjà été évoqués. On reste donc dans le même registre.
Par rapport au mode de vie, le début de relation qui "bouffe" le reste de notre vie, alors qu'elle n'a rien fait de mal, la pauvre
>> Toujours plus loin, toujours plus fort, toujours plus bas, toujours plus profond <<
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Faiblesse morale, manque de résilience:
La vie amoureuse (entre autres) est remplie de déconvenues, de grosses claques qui font mal, et comme par hasard, chaque claque et chaque déconvenue fait plus mal qu'il/elle ne le devrait, plus mal que la moyenne de ce que ressentent nos contemporains (si on veut s'amuser à imaginer une moyenne...)
Conséquence: les amis et confidents qui nous envoient du
"trop bon trop con", ce qui n'est pas faux mais impossible à visualiser.
"Ah bon? ça ira mieux si je deviens méchant, ça me rendra plus intelligent???" Sérieux...
Conséquence bis: les amis et confidents qui nous envoient du
"il faut que tu te fasses une carapace" OK mais comment? En m'achetant une cyberarmure de combat, comme dans les films de science-fiction? En me transformant en cafard, comme dans la métamorphose de Kafka?
Conséquence de la conséquence: une image de soi et du monde négative, culpabilisante.
"Je souffre parce que je suis faible".
"Je suis en échec parce que je suis naïf et stupide".
... "Et je ne vois pas de solution à cet état de fait" (ouch!)
Conséquence de la conséquence bis: une image de soi et du monde TRES confuse. Des idées complexes simplifiées jusqu'à en devenir vides de sens, mélangées au shaker pour ne garder qu'une écume indigeste, incohérente, inutile et, pire que tout: anxiogène.
(intelligence-bêtise, naïveté-pragmatisme, agressivité-gentillesse, force-faiblesse, vérité-mensonge, initiative-passivité, liberté-responsabilité, maturité-immaturité...)
CONCLUSION SUR CE POINT: nos amis et confidents ne nous sont d'aucun secours, car si le problème est réellement la dépendance affective, ils ne font que tourner autour du problème.
A leurs yeux
"aimer c'est ce qu'il y a de plus beau, aimer c'est voler si haut." (Le
"il suffit d'être toi-même" de sinistre mémoire n'est pas bien loin...)
Or l'amour est une forme de dépendance mutuelle, et donc ce qu'on vise et ce qui nous empêche de l'obtenir sont intimement liés, ce qui est un putain de paradoxe, et ça ils n'ont pas assez de finesse pour le prendre en compte (ils font ce qu'ils peuvent, les pauvres...

)
Pour d'autres amis-confidents
"l'amour c'est la guerre, tu veux tu conquières, tu pilles et tu te barres, sans un regard pour le tas de ruines fumantes que tu laisses derrière toi."
Intéressant mais impossible à mettre en œuvre. Allez donc faire la guerre à poil et avec un pistolet à eau pour toute arme...
Nos amis et confidents peuvent avoir d'autres grilles d'analyse, mais comme on dit quand on a marre de développer "vous voyez ce que je veux dire..."
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Problèmes d'addiction, de manière générale.
L'addiction n'est pas uniquement la relation malsaine à une substance, une activité.
L'addiction est, au début de toutes choses,
un mode de fonctionnement névrotique chez une personne.
On a tous un certain niveau de résistance à la dépendance.
Pourquoi croyez-vous que certains peuvent juste fumer une ou deux cigarettes par jour, parfois plus en soirée, alors que d'autres en dévorent une trentaine par jour, du lever au coucher, comme un boulimique se goinfre de bonbons?
C'est la même mécanique pour tous les phénomènes de dépendance.
Edit: Chaque personne se posant la question si elle a des problèmes de dépendance affective peut donc largement ouvrir son champ d'investigation à son fonctionnement général, afin de faire le point sur un éventuel fond d'addiction.
Cependant, l'investigation peut s'avérer floue, et ce pour deux raisons:
- Tout le monde a besoin de relations affectives, et c'est donc un vrai problème de comparer un éventuel phénomène de dépendance à ce sujet, par rapport à toutes ces substances et pratiques dont on n'a pas besoin. Un peu comme les troubles de l'alimentation: à la base on a tous besoin de se nourrir! Relisons les développements d'Acr0bate un peu plus bas sur ce topic, afin de mieux prendre la mesure des choses.
- Rien n'est automatique, et je n'ai ni les connaissances en psychologie, ni l'envie de dresser des parallèles à l'emporte-pièce. Faites vos propres recherches. Faites-vous votre propre opinion.
Cependant, j'ai remarqué en regardant autour de moi que les comportements addictifs sont très nombreux chez nous. Les connaissances générales dans notre société progressent: les professionnels de la psychologie creusent le sujet et bon nombre d'entre eux se forment, se spécialisent.
Le boudhisme a toujours été très fort sur le sujet, depuis ses fondements conceptuels jusque dans sa pratique quotidienne. Tout le monde râle contre la société de consommation, et tout le monde s'aperçoit que les célibataires et les couples récemment formés ont encore trop des attituedes de consommateurs (mais là ça devient le bordel
)
Disons, et ce sera une généralité mais je n'ai pas mieux à offrir, que le mode de vie moderne de l'occidental s'apparente à une superposition d'addictions diverses et variées, une superposition
A ce stade j'en ai fini avec mon énumération. On a touché le fond, et il n'y a plus qu'à consulter un professionnel de la psychologie.
***
Pour info, consulter un professionnel de la psychologie, travailler sur soi, c'est ce que je suis en train de faire en ce moment. C'est long, c'est dur, mais ça a quelque-chose de stimulant car il y a plein de mouvement, et donc d'espoir, de changements au quotidien et de changements qui se profilent à l'horizon du futur.
J'ajouterai à ce sujet que malgré mon ton assertif (comme d'habitude), et derrière ce que je viens d'écrire afin de partager ce que je sais déjà, le thème de la dépendance affective est nouveau pour moi.
Je n'y avais jamais pensé, je ne m'étais jamais regardé dans le miroir sous cet angle, et donc j'ai des choses à apprendre. C'est une grille de lecture qui me paraît intéressante, même si elle n'explique pas tout.
Aucune grille de lecture n'est assez riche pour nous donner une vision de nous-même à la fois globale et juste. Un tel couteau suisse n'existe pas. C'est important de le préciser parce que la liste que j'ai dressée peut laisser entendre le contraire.
La vérité est donc que la thématique de la dépendance affective est à la croisée des chemins de pas mal de problèmes relationnels, mais qu'elle n'est pas non-plus l'alpha et l'oméga des relations amoureuses.
A nous d'en faire le bon usage, de nous poser les bonnes questions, trouver les bonnes réponses, et surtout, au bout du processus, d'en tirer des actes positifs.