La Psychanalyse est une secte

Note : 11

le 14.12.2019 par Iskandar

17 réponses / Dernière par Nonchalance le 15.12.2019, 19h44

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Tout est dans le titre, ou presque.

Rien de nouveau sous le soleil (au cas où vous ne le sauriez pas), mais un nouveau pas en avant pour débarasser la France de cette escroquerie:

https://www.justicesanspsychanalyse.com/


Pétition approuvée par Mme Martine Wonner , député de la 4e circonscription du Bas Rhin, membre de la Commission des affaires sociales.

Pas envie de débattre sur ce sujet par contre. Faîtes des recherches si vous voulez en apprendre plus. Par contre, je me suis dit que ça pourrait être utile au public de FTS.
Seule exception sur laquelle j'aimerais en apprendre plus et suis donc ouvert au débat : pourquoi la psychanalyse continnue d'avoir du succès dans les milieux litteraires ? Pour des raisons historiques (comprendre certaines oeuvres donc) ou autres ? J'avoue ne pas comprendre.


Bisou.
Je vais te parler à partir de mon expérience d’étudiant et de lecteur.
J’ai des connaissances et des amis qui, comme moi, se sont intéressés à la psychanalyse au cours de leur cursus, en tant que « patients » ou en tant que « praticiens ». Mes observations sur ce genre de milieu est qu’il s’agit d’une sorte de réflexe traditionnel. Le milieu littéraire comme tu le précise, parce que justement les méthodes et les structures dialectiques de la psychanalyse sont typiquement « littéraires » car construits sur des jeux entre signifiant et signifié par exemple, la puissance du symbole, l’étymologie, l’analyse du rêve. Il est « facile » pour un doctorant de lettres modernes ou de linguistique de penser qu’il suffit de manipuler un peu ce qu’il a appris pour se mettre à « disséquer » la psyché des gens.
D’autre part et ça c’est plus mon impression personnelle, que dans certains milieux privilégiés, avec une solide éducation « classique », il y a un mépris pour la réduction en masse que représentent la psychiatrie moderne et les neurosciences actuelles. Comme si le problème existentiel ne pouvait être réduit à une IRM fonctionnelle. Les classifications du DSM heurtent certaines « sensibilités » philosophiques et des aspirations vers une certaine transcendance. Est ce qu’il y aurait plus de psychanalystes dans les facultés traditionnellement animistes ?
Au niveau individuel : il est plus réconfortant de se voir comme un cas unique et particulier qu’il faudrait démêler toute une vie durant q’un vulgaire trouble dans une liste à cocher, peut être.
Plutôt neuroscientifique, j'exclus pas le fait qu'on ait à démêler des choses par la parole.
Pour preuve, dans la dépression, même si la médication est nécessaire, absolument (parce que le trouble dure au moins 6 mois), si on ne traite pas le fond, qui n'est pas nécessairement biochimique à l'origine (mais secondairement, parce qu'on se prendrait trop la tête...).
Que la forme tienne dans la psychiatrie ou la psychanalyse, j'ai envie de dire, tant que ça fonctionne...
Et pour certains, ça fonctionne.
Que tu ne sois pas d'accord, c'est une chose. Mais on s'en fout un peu.
En vrai, c'est pas forcément une bonne grille pour définir rigoureusement un trouble, par contre pour amener les gens à évoluer, c'est un outil comme un autre.
ET par contre, si tu veux pas débattre sur un sujet, viens pas le poster ici.
Ici, c'est un forum, c'est pas fermé à la discussion.
Pour le coup ne pas vouloir débattre c'est tuer un sujet intéressant même si je suis d'accord avec toi.
La psychanalyse a toujours autant de succès en France parce que c'est ce qui se rapproche le plus d'une religion dans un pays où le sens se perd et se recrée continuellement, c'est un havre qui a une aura scientifique tout en ayant l'attrait de la symbolique et de la mythologie dont beaucoup de gens ont besoin pour créer leur identité. En tout cas c'est ce qui a remplacé le rôle religieux traditionnel qui consiste à guider un individu qui est perdu et qui a besoin de sens. Le sens, la psychanalyse en fournit à foison dans un mélange de non sens et de bon sens... comme la religion. Et comme la religion, ça parle à beaucoup de monde, ça aide aussi pas mal de monde tout en créant des dégâts dévastateurs dans le sillage et il y'a de grandes figures qui l'ont édifiée et auxquelles il est très difficile de s'attaquer.
ET par contre, si tu veux pas débattre sur un sujet, viens pas le poster ici.
Ici, c'est un forum, c'est pas fermé à la discussion.
Euh... juste une précision, puisque ma phrase a pu prêter à confusion apparemment.

Moi, je ne veux pas débattre sur ce sujet. Après, si vous voulez en débattre, j'ai aucun problème avec ça, sinon, j'aurais rien poster ici.

Par contre, je voulais quand même faire de l'information. Il y a 10 ans par exemple, trouver ce genre d'initiative m'aurait fait beaucoup de bien.
Plutôt neuroscientifique, j'exclus pas le fait qu'on ait à démêler des choses par la parole.
Alors relis la pétition en neuroscientifique, pas en propagandiste de la psychanalyse !

Ce n'est pas une histoire de parole ou pas, c'est une histoire de l'aspect gouroutique (et donc inefficace et dangereux) de la psychanalyse. A quel moment mon post condamne la parole ?
Le Sage et le Gourou utilisent la parole. Et ? La Science, c'est juste du blablatage lourdement cohérent réthoriquement ?

Je vais pas être hypocrite non plus. Oui, je pense qu'on surestime beaucoup trop le pouvoir de la parole dans la cure des troubles mentaux (par exemplle, c'est pas forcément parce que tu diagnostiques parfaitement ton trouble que tu peux le soigner). Mais ça, c'est un autre débat et ça demande plus du suivi individualisé qu'autre chose.

Et je rappelle, par contre, je veux bien comprendre l'intérêt purement littéraire du truc.
@Nonchalance: où je suis (en France), le religieux ne se ferait jamais remplacer par la psychanalyse. L'idée serait même risible pour les religieux que je connais ( Jésus remplacé par du Phallus et de l'Inceste ? Juste pour rire, je voudrait voir leur réaction :) ).

Mais surtout, j'avoue ne pas arriver à lié ceci :
La psychanalyse a toujours autant de succès en France parce que c'est ce qui se rapproche le plus d'une religion dans un pays où le sens se perd et se recrée continuellement,
à des expériences concrètes, à des exemples.

Et puis surtout, l'autre truc qui me dérange cette fois-ci dans ton post, c'est que bien du monde semble toucher à la psychanalyse selon toi. Ce qui m'inquiéterait.
J'ai publié ça sur FTS parce que je pense que son public est très versé dans le DP. Et le DP genre PNL et MBTI, pas simplement comm. Contrairement au reste de la population.

Tu as l'air de penser le contraire.
Ta réaction, c'est celle d'un mec qui mange un curry dans un restaurant français, qui choppe la chiasse parce que c'est épicé et qui dit que la cuisine indienne c'est de la merde.
C'est aussi ridicule et incohérent.
De toute évidence comme vu dans l'autre sujet, tu ignores bien des choses sur la psychanalyse (il n'y a pas qu'un courant ou une approche. Rien que dans la psychanalyse traditionnelle il y a la freudienne, la jungienne et la lacannienne, la ericssonienne, par exemple) et tu ne sais rien sur la neurobiologie. Moi je te donne un avis informé.
Ensuite que tu ne sois pas capable toi de démêler tes problèmes avec tes mots ne veut pas dire que c'est impossible. Tu as aussi pu tomber sur une personne pas compétente ou pas compétente sur ton problème.
Je vois pas en quoi je me fais un propagandiste du truc. J'émets juste un avis contraire pour éclairer ton avis très mal informé ou biaisé.
Je ne suis pas particulièrement pour. Mais la psychée humaine est loin d'être simple. La biochimie forme le terrain de base mais sur celui ci se développe des flux qu'on pourrait définir comme la personnalité. Sensible aux expériences. Donc aux mots aussi. Il y a en outre de multiples couches entre l'instinctif, l'émotionnel et la rationalisation.
C'est très largement faisable d'avoir une action par les mots en faisant évoluer les croyances des gens, leurs perceptions, etc.
En changeant les flux.
Ta pétition rejoint ce que je dis: c'est pas une bonne grille de lecture pour le diagnostic et c'est pour ça que beaucoup ne le posent pas. C'est pas leur rôle, au final. Plutôt d'identifier un problème dans une grille de lecture et d'essayer de faire avancer le patient.

Et parlons en de ta pétition. Qui signe? Diététiciens, psychologues... c'est vrai qu'ils sont compétents.
Les psychologues touchent à peine à la biologie. Quelle légitimité pour critiquer? Les seuls qui peuvent avoir à redire ce sont les psychiatres (ce sont eux que je conseille toujours) et les neuroscientifiques.
Pour les psychologues c'est une guerre de clocher.
C'est pas vraiment crédible.
Et pour les arguments, c'est une grille de lecture. On peut la ridiculiser sans la comprendre (perso freud je trouve ça con)
La classification internationale des maladies dit des trucs mais si c'était un bon outil ça commence à changer pour des raisons sociales et politiques et perdre son rôle d'outil scientifique. Donc s'en servir comme référence encore une fois pour ce qui sort de la pure biologie/ physiologie pour aller vers la psychiatrie, c'est plus trop crédible.

Enfin j'aimerais bien savoir un truc, c'est qu'est ce qui te permet de séparer techniquement les tcc de la psychanalyse?
Et tu parlais d'EMDR, quelle légitimité tu lui donnes? Parce que le truc quand tu lis d'où ça vient c'est presque l'équivalent de la pnl dans le domaine médical. Peu d'études, des régurgitations avec beaucoup d'hypothèses non prouvées etc.
Pourtant ça a certains effets. Je sais pas à la longue.
Mais tant qu'on est pas dans le purement ésotérique et la violation des lois de la physique et de la biologie, fadeur laisser à certains trucs le temps de se développer. Peut-être que maintenant faut passer la psychanalyse aux feux des neurosciences. Ce serait très bien. Mais il y a des patients que ça aide à sortir de dépressions sévères qu'on ne traite pas uniquement par la médication. Ça tous les psychiatres te le diront: Il faut aussi une prise en charge psychologique.
Pourquoi pas celle ci plutôt qu'une autre, si on en fait une implémentation moderne (qui commence déjà à exister, il n'y a plus grand monde qui prend Freud au pied de la lettre depuis longtemps, donc c'est un argument vide de la pétition).
Non mais la psychanalyse est un outil. Avec ses limites et ses défauts. Il peut être utile en complément d’une prise en charge classique.
Son but est différent des TCC, (je ne vois pas pourquoi on oppose systématiquement les deux) qui est de produire un résultat fonctionnel. Alors que la psychanalyse vise à long terme à assainir les « conflits » internes. A créer un discours assimilable par le malade et par lui-même. On peut s’en passer, bien sûr mais il y a parfois une demande des patients.
Ce que tu fustiges toi, c’est la virulence de certains à l’imposer comme modèle dominant et plus ou moins par la force.
Il y a un très bon passage d’Anthropologie Structurale 1 où Levi-Strauss parle de la problématique du chamanisme par rapport à la médecine moderne et met en parallèle la question de la psychanalyse. Je t’invite à le lire, c’est très intéressant...
Et sinon, une (brève) explication de base sur le sujet ?

Les néophytes vous remercieront.
@Onmyoji :

Je n'ai pas à subir ton agressivité (dans les propos ou dans les notes, rien à foutre).

Autant en général, sur une discussion qui m'intéresse, je peux accepter l'agressivité d'un forumeur. Autant là, je pense m'être clairement justifié. Donc hors de question d'accepter ça sur un sujet dans lequel j'ai délibérément choisi de ne pas entrer.

Ensuite, oui, je n'ai fait aucun effort sur la taxinomie des soins psychologiques. Mais vu que j'ai expliqué n'avoir aucune envie d'aborder cet aspect sur FTS, je considère cette distinction comme un détail négligeable dans ce topic. Donc honnêtement, j'ai autre chose à foutre.

Quant à ton dernier post, il est magique ! Tout ma réponse précédente ignorée par du cherry picking. Merci. :lol:

Que tu ne sois pas d'accord avec mon opinion, ok. Mais, le « ça me paraît cohérent et plausible, DONC c'est vrai », ignorant au passage l'expérience (et donc les expériences concrètes et réelles) de tout un ensemble de professionnels du sujet... Que tu ne sois pas d'accord avec eux, ok. Mais ce n'est pas sur ce plan que tu as répondu.

Mais je reconnais, j'aurais dû t'ignorer quand tu m'as entraîné sur le sujet la 1ère fois. Ma faute, désolé. A partir de maintenant, on va corriger le tir. Ce sera donc ma dernière intervention de ce topic sur la psychanalyse sous un angle médical.



Comme j'ai dit, je suis intéressé par les questions sur son succès dans les milieux littéraires, et auprès de ceux qui ne l'abordent pas sous l'angle réellement médical. Par des réponses comme celles de BirdonTheWire (pas la dernière par contre) ou Nonchalance.

@BirdonTheWire : je réagis à ton dernier post, mais ce sera ma dernière réponse sur le sujet de la psychanalyse comme technique de soins.

Birdon, que tu aies un avis sur ces questions, ok. Mais je vais contredire parce que ça va me permettre d'afficher clairement certaines prises de positions de la pétition que je partage, et qui me semblaient claires, mais ne le sont apparemment pas. Et d'apporter certains éclairages.
Non mais la psychanalyse est un outil. Avec ses limites et ses défauts. Il peut être utile en complément d’une prise en charge classique.
Non, c'est faux. Et c'est ce qu'affirment clairement les signataires de la pétition. Et je suis assez d'accord avec eux.
Son but est différent des TCC, (je ne vois pas pourquoi on oppose systématiquement les deux) qui est de produire un résultat fonctionnel. Alors que la psychanalyse vise à long terme à assainir les « conflits » internes. A créer un discours assimilable par le malade et par lui-même.
Sans agressivité : il y a une contradiction logique dans ta phrase. Vu le but que tu assignes à la psychanalyse, pourquoi un malade (psychiquement parlant), donc quelqu'un qui souffre et veut mettre fin à sa souffrance plus ou moins rapidement, irait voir un psychanalyste ? Pourquoi les tribunaux leur feraient confiance ?

Quant à leur opposition, elle vient de plusieurs causes.


Des praticiens eux-mêmes, qui se font la guerre. Et pour avoir consulté avec les deux approches, ça se comprend. Elles sont incompatibles, et l'une risque de te gêner pour l'autre. En gros, si tu utilisais l'une pour compléter l'autre comme tu le suggères, tu te retrouverais à faire quelque chose chez l'un que tu ne dois surtout pas faire chez l'autre. « Est-ce que votre père vous a appris à gérer votre colère » (essayer concrètement ce genre d'évaluation, vous verrez le problème. ) chez l'un, « Quelle pensée vous sont venues à l'esprit cette dernière fois que vous venez de raconter, lorsque vous avez perdu le contrôle de vos nerfs ». Le tout en constatant que l'une des thérapies te permet d'avancer, l'autre pas (je te laisse deviner qui est qui). L'un qui te fait comprendre de manière indirecte qu'il n'y a pas de résultats dans ce domaine, que si tu n'a pas bougé d'un pas au bout d'un an de thérapie, ce n'est pas grave, et l'autre qui écarquille sincèrement les yeux à l'idée d'une absence d'avancées quelconques au bout de 6 mois, mais d'une thérapie qui continue. Et tu consultes pour la même chose !

Même chez les praticiens, ce ne serait pas tenable. Christophe André expliquait que la pratique psycho-analytique l'a tellement dégoûté qu'il a failli se reconvertir dans une autre spécialité médicale (la néphrologie je crois). Il a eu la chance de découvrir les TCC juste avant. Une fois, j'entendais 2 étudiantes de L1 ou ( L2 ? ) en psycho discuter de leurs cours et de leurs profs. Dans l'équipe, il y avait au moins 1 analytique et un 1 cognitiviste. Et elles décrivaient une guerre de chapelle assez... ubuesque !

Enfin, et surtout, elles s'opposent parce que, contrairement à erreur très répandues (dont on se doute d'où elle vient...), elles visent souvent aux mêmes objectifs. Sauf que l'approche cognitive est beaucoup plus limitée dans ses ambitions, ce qui créé cette impression de buts différents. La psychanalyse est très « toutaulogue », les TCC, moins.

Il y a aussi un problème de coût. Cherche les prix et fait les calculs.

Tu remarqueras aussi que l'opposition est entre TCC et psychanalyse. Comme on me l'a fait remarquer, la taxinomie des soins psychologiques est bien plus complexe que ces deux là. Pourtant, l'affrontement est essentiellement entre ces deux là. Indice, selon moi, qu'il ne s'agit pas du tout d'une opposition artificielle.

Et volontairement, j'ignorerai tout ce qui est guerre de pouvoir (dans les Facs, les Hôpitaux, les émissions télé, etc...)
Ce que tu fustiges toi, c’est la virulence de certains à l’imposer comme modèle dominant et plus ou moins par la force.
Pas compris si tu t'adressais à moi ou à Onmyoji. Mais si c'est à moi, non !

Ce que je fustige, tout comme la pétition, c'est l'existence de la psychanalyse comme technique de soins.

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