[A] Le rabaissement psychologique

Note : 37

le 01.07.2013 par tiamat

21 réponses / Dernière par Casanegra le 13.09.2017, 00h47

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
Note de l'admin : sujet renommé pour éviter les malentendus



Je cherchais des témoignages en ce qui concerne ce sujet et le seul que j'ai pu trouver est celui-ci : post304589.html
N'hésitez pas à partager les votres.


Je viens vous parler aujourd'hui de castration psychologique. Ayant vécu l'expérience d'en être affecté 30 ans durant (je peux vous dire que c'est long) je vais essayer par la présente d'aborder les aspects de la castration et comprendre sur quel domaine ce problème s'étend.

Commençons par quelques définitions :
Le petit garçon interprète la castration comme menace : celle d'une autorité paternelle réprimant la sexualité. Ce complexe de castration survient donc au sortir de l'Œdipe, comme renoncement à l'objet maternel et comme marquant le début de la période de latence et de la formation du surmoi. Des auteurs postérieurs à Sigmund Freud ont cependant compris le surmoi comme instance bien plus précoce.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Angoisse_de_castration
En psychanalyse, être castré psychologiquement, pour un homme, signifie qu’il a perdu ou n’a jamais acquis tout le pouvoir phallique, l’agressivité masculine (ici en terme d’énergie principale de l’homme dans sa capacité d’assumer ses caractéristiques masculines et de s’affirmer dans sa virilité) qui lui revient.
Source : http://www.unites.uqam.ca/dsexo/2008/05 ... mbe-19.htm

En ce qui me concerne j'étais un enfant timide. Ma mère ayant tendance à crier fort et mon père à être absent, j'ai eu du mal à me développer en tant qu'Homme. Lors de mon adolescence, lorsque mon besoin d'affirmation s'est fait sentir, ma mère, lorsqu'elle m'engueulait, se mettait à se foutre de la gueule et à casser ce que je faisais ou ce que j'aimais. Insidieusement, elle m'envoyait un message : "Ce que tu aimes ne vaut rien, donc tu ne vaux rien." Elle s'engueulait aussi avec mon père et finissait en larme et me disait : "Tu vois comment il est ?" Encore un message : "Si tu te comportes comme ton père, tu vas faire pleurer ta mère." Et qui a envie de faire pleurer ses parents ? Le coté culpabilisant entre en ligne de compte. On est dans le chantage affectif.

La castration psychologique a de nombreuses conséquences que je ne peux énumérer. Je cite toutefois.
Plusieurs comportements découleront de cette castration psychologique au masculin :
-il restera peut être un homme de l'ombre, éternel second d'un plus puissant !
- il cherchera à être parfait en évitant la compétition
- il sera l'ami parfait car le besoin d'être aimé est intense, parfois dépendant.
- les autres hommes sont ressentis comme des rivaux le plus souvent
- cet homme sera qualifié par certaines femmes de "féminin".
- il évitera les grandes actions génératrices de stress
- amoureusement il sera soumis ou autoritariste dans le foyer, là aussi tout dépend de l'essence de l'être.
- parfois il renoncera à la sexualité ou ne vivra que pour la sexualité car il craint l'impuissance, d'où cette quête de plaisir et de la femme idéale ( la mère) comme l'était Don Juan.
Source : http://www.attitude-coach.com/2012/03/l ... culin.html
Ainsi, une personne castrée psychologiquement va souvent manquer d’estime d’elle-même, aura peu de pouvoir sur sa vie, aura de la difficulté à s’affirmer dans plusieurs sphères de sa vie, par exemple dans ses relations amoureuses, dans sa sexualité, etc., manquera d’agressivité phallique et aura de la difficulté à investir totalement son identité masculine. Il pourrait même devenir hostile face aux autres, développer des relations de haine avec les femmes (ces dernières étant souvent à la source de la castration, par exemple la mère) et ne pas savoir comment trouver sa place dans ces relations.

Un homme qui a également eu peur d’être castré, c’est-à-dire qui a souffert d’une angoisse de castration lors du stade phallique de Freud, pourrait avoir développé des paraphilies (déviances sexuelles), comme le travestisme, le fétichisme ou l’exhibitionnisme.

Finalement, en sexoanalyse, le fait d’être castré psychologiquement peut être un obstacle à l’atteinte de la maturité sexuelle et développer chez la personne des désordres sexuels et des difficultés relationnelles.
Source : http://www.unites.uqam.ca/dsexo/2008/05 ... mbe-19.htm

La castration c'est la négation du soi au sens personnel et sexuel. Ainsi, si l'on ne s'affirme pas d'un point de vue personnel, on ne peut se livrer pleinement à l'autre. La sexualité, c'est l'abandon total et le lâcher prise. On est nu face à l'autre et inversement. Ne pas être capable de se livrer, c'est ne pas pouvoir aimer parce que l'amour induit le lâcher prise.

Donc, que faire ? La meilleure solution est encore d'entamer une thérapie avec un professionnel avec lequel vous vous sentez en confiance. En travaillant sur la confiance en soi, on apprend à laisser les choses aller et à gagner en autonomie.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Post de qualité le 01.07.13, 12h31 par Terrigan
  • [+5] Intéressant le 01.07.13, 12h49 par FK
  • [+3] Intéressant le 01.07.13, 22h15 par Reborn
  • [+1] Post de qualité le 02.07.13, 13h07 par Bumble
Note : le débat a rapidement dévié sur un autre sujet, celui des différences (réelles ou supposées ?) hommes / femmes.

Le présent topic se consacre à la discussion autour du phénomène de rabaissement psychologique et de ses conséquences.

Si vous voulez prendre part à la discussion sur les différences hommes / femmes, je l'ai déplacé ici :
faut-il-faire-la-difference-entre-homme ... ml#p327544

Merci d'avance d'essayer de rester dans le sujet, de réagir par rapport au premier message de Tiamat, et d'essayer de ne pas trop dévier. Si vous voulez digresser, prenez le temps de créer un topic différent.
La castration c'est la négation du soi au sens personnel et sexuel. Ainsi, si l'on ne s'affirme pas d'un point de vue personnel, on ne peut se livrer pleinement à l'autre. La sexualité, c'est l'abandon total et le lâcher prise. On est nu face à l'autre et inversement. Ne pas être capable de se livrer, c'est ne pas pouvoir aimer parce que l'amour induit le lâcher prise.

Donc, que faire ? La meilleure solution est encore d'entamer une thérapie avec un professionnel avec lequel vous vous sentez en confiance. En travaillant sur la confiance en soi, on apprend à laisser les choses aller et à gagner en autonomie.
Apprendre à se livrer, à accepter de mettre de côté son besoin de contrôle et de faire bonne figure pour se dérober au risque d'être jugé, ok.

Reste que quand la croyance "Je suis pas à la hauteur" est profondément ancrée, c'est quelque chose que l'apprentissage du lâcher prise ne suffit pas à effacer.

Pour ça j'aurais tendance à penser qu'une démarche intéressante est :
- identifier les racines de la croyance
- traiter chacune de ces racines, à la fois en reconnaissant son côté irrationnel / infondé, et aussi, e parallèle, en la remplaçant par son contraire, par du renforcement positif : des affirmations positives + de l'action au quotidien qui permet d'ancrer la croyance avec du concret
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Constructif le 01.07.13, 16h22 par Weeler
Le sentiment de castration ne serait il pas produit par une lecture trop freudienne du développement psychologique ?

Il existe d'autres grilles de lectures, qui permettent d'interpréter autrement les paroles et gestes de nos parents, qui ne sont qu'humains, et à ce titre faillibles.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Développe stp le 16.07.13, 07h32 par bridget
Je développe mon point de vue en poussant plus loin.

Il y a chez nous deux parties complémentaires : l'émotionnel et l'intellectuel.

La castration nous déconnecte de l'émotionnel qui est notre vraie personnalité, notre vrai nous. A partir du moment où l'on se déconnecte de nos émotions, l'énergie générée est utilisée ailleurs : dans l'intellect. Ce qui explique que certaines personnes castrées soient sujets aux prises de tête.
-Alex a écrit :Le sentiment de castration ne serait il pas produit par une lecture trop freudienne du développement psychologique ?

Il existe d'autres grilles de lectures, qui permettent d'interpréter autrement les paroles et gestes de nos parents, qui ne sont qu'humains, et à ce titre faillibles.
Quand t'es un enfant, je pense pas que tu interprètes le monde suivant une grille de lecture freudienne : t'as juste ton ressenti.

Le sentiment d'être rabaissé, ou nié en tant qu'individu sexué, il est bien réel, pas besoin de Freud pour en parler. Freud : hors sujet d'après moi.

Parlons plutôt de ce sentiment, de ses causes et de ses conséquences, et de comment on peut les surmonter.
Je te renvoie au message auquel tu répondais, qui parlait de castration comme une grille de lecture freudienne. C'est une remarque pertinente, qu'on ne peut pas rejeter avec un "oui mais tu sais le gamin il a pas lu Freud". J'ai cru que le fork concernait uniquement la question hommes/femmes, mais visiblement il ne faut pas non plus parler de castration (le titre du thread).

Énervement mis à part, peut-être qu'il faudrait relancer un thread, parce que là, avec le message initial qui parle d'oedipe, de castration par le père, etc, ça va être difficile de s'éloigner de l'interprétation freudienne.
Constant99 a écrit :ça va être difficile de s'éloigner de l'interprétation freudienne.
ça me paraît facile au contraire. Il suffit de changer les mots.

si je remplace le mot castration par "brimades", "humiliation", "injonctions négatives", "jugements négatifs", et ses conséquences par "complexes d'infériorité", "manque de confiance en soi", "difficultés à s'affirmer", "comportements passifs agressifs" on n'est pas dans une optique freudienne et encore une fois je trouve ça loin d'être difficile.

Un petit garçon ne se voit pas forcément lui-même comme un pénis sur pattes destiné à pénétrer la terre entière, OK.

Un petit garçon est sans doute autre-chose que cela, certes.

Mais de là à faire la chasse aux grilles de lectures freudiennes, je trouve ça un peu fort. Ces grilles de lecture, je les vois comme des métaphores, et je pense que si on les voit comme ça on peut les "tolérer" et même les utiliser comme bases de réflexion.

Peu importe la grille de lecture. Un enfant, garçon ou fille, on peut le tuer dans l’œuf, le saper à la base pour en faire un petit animal craintif et à moitié paralytique, ou au contraire une machine à agresser tout ce qui bouge, à transgresser tout type d'interdit, pour le principe et pour l'exemple.

C'est de ça qu'on parle non?
Non mais le topic a déjà été forké. je vais pas reforker à chaque fois que quelqu'un comprend pas le sujet initial et qu'il digresse.
Le présent topic se consacre à la discussion autour du phénomène de rabaissement psychologique et de ses conséquences.
Ici, ça parle de rabaissement psychologique. Oublie le mot castration, on parle plus de zizi, là.
Edit: un peu hors-sujet, semble-t-il:

Dans les quatre accords toltèques, l'auteur parle de "processus de domestication".

L'enfant est libre par nature, mais cette liberté se heurte au groupe et à sa psyché collective. Ce qu'il appelle "le rêve de la planète".

Le rêve de la planète, c'est une sorte d'enfer sur terre construit de façon inconsciente et chaotique par l'espèce humaine pour faire que tout le monde arrive à peu près à vivre ensemble. Les règles sociales et morales y sont décrites comme à la fois bénéfiques et maléfiques. Bénéfiques d'un point de vue utilitaire, car elles permettent au système d'exister et de tenir, maléfiques parce que pour chaque personne, il y a de la casse. Derrière chaque règle incontestable, il y a des effets pervers.

Et donc, pour intégrer l'enfant au rêve de la planète, les parents vont donc le "domestiquer" le tailler de façon grossière avec la carotte et le bâton, et tous ces trucs empoisonnés. Même chose avec les professeurs, les amis... Et au bout du processus l'enfant devenu à peu près adulte, est esclave des autres. Esclave au point qu'il a intériorisé des ordres et interdictions souvent contradictoires et illégitimes.

ça me rappelle la vielle conclusion de Sarthres: l'enfer, c'est les autres...

Tout cela me fait beaucoup penser à la thématique de la castration, que nous appellerons ici rabaissement psychologique. La différence se situe dans une vision du monde dans laquelle le rabaissement psychologique est omniprésent, et chacun est plus ou moins résistant, plus ou moins heureux dans cet environnement. ça me paraît réaliste, notamment quand je vois que beaucoup de gens ont eux aussi un comportement castrateurs. Car ce n'est pas le privilège du parent à l'attention de son enfant, on peut tous rabaisser notre prochain.

***

Le passage que j'ai résumé ici est au début du livre, et la suite parle de détricoter tous ces poisons qui polluent l'esprit.

Il y a notamment l'idée que les brimades, les blocages et autres croyances limitantes sont intériorisées par chacun de nous, dans un dialogue en aparté où nous sommes un juge et un flic très dur envers nous-même.

La suite: une remise à plat tous les petits contrats qu'on a passé en notre for intérieur entre nous et le monde. Et donc avoir des pensées, des paroles et des actes qui vont dans le sens de la bienveillance envers soi et les autres, et aussi de la liberté et du bonheur.

En conclusion, ce livre n'est pas la panacée, à mon avis il ne peut pas remplacer un travail de psychanalyse, mais il est intéressant et bénéfique.
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