Le charisme d'un leader : L’impact d’une énergie cohérente
On observe dans le domaine de la physique que des énergies dépensées de manière cohérente ont un impact énorme à peu de frais. On se souvient de ce pont séculaire qui s’écroula sous le pas d’un régiment qui par hasard avait synchronisé sa marche avec la fréquence de rupture de l’édifice. Des hommes tirant la même corde en s’harmonisant d’un « ho hisse » sonore soulèvent des charges conséquentes.
Il en va de même en communication. On peut soulever l'intérêt, la conviction ou l'enthousiasme grâce à une congruence totale entre nos attitudes, nos savoir-faire, nos valeurs et une conscience claire de notre identité. Alors tous nos efforts vont dans la même direction ,et avec peu d’énergie, on soulève les montagnes.
Je suis congruent lorsque tous les messages que j'émets, verbaux et non verbaux, concourent à transmettre une même idée.
Quelques exemples d'incongruence : la voix dit oui, mais le corps fait signe que non, la parole dit "bienvenue", mais les mains marquent une barrière; la voix tremblante et incertaine tient des propos qui se veulent fermes, etc.
Le corps ne ment pas. Nos incertitudes intérieures apparaissent d'une façon ou d'une autre dans notre discours, notre attitude, notre voix, notre respiration, la position de notre regard, etc.
Une seule solution: pour être convaincant, il faut être convaincu, en profondeur. Un instrument bien accordé sonne juste.
De l’incohérence peut naître l’enfer
Les paradoxes sont des pièges logiques qui peuvent être amusants. Par exemple, en affirmant que "je suis un menteur", je lance un défi à la logique. Si j’ai dit vrai, cela prouve que c'est faux, et si mon propos est faux, cela prouve … qu’il est vrai. Absurde.
On peut s’amuser aussi d’un panneau sur lequel il est écrit « défense de lire ce panneau ». Si je l’ai lu, j’ai tort, car il ne fallait pas. Si je ne l’ai pas lu, j’ai tort, car je ne saurai jamais ce qu’il devait m’apprendre. Bref, j’ai toujours tout faux…
Or, ce type de communication devient une rude épreuve lorsqu’il se manifeste au sein d’une relation perçue comme vitale. (employeur/employé, gouvernant/gouvernés, parents/enfants, etc.).
Ainsi naît ce qu’on appelle une double contrainte, ou double lien. Il s'agit d'un piège logique dans lequel les éléments du système se trouvent enfermés .
"On s'isole deux jours au vert et on se dit tout, en pleine confiance", annonce un jour tel chef d'entreprise. Or ce jour-là un cadre en dit trop. Peu de temps après, il est remercié. S'il n'avait pas parlé, il aurait été accusé d'excès de réserve. Dans tous les cas, "il a faux". On lui demandait de tenir spontanément des propos soigneusement auto-censurés. Désormais, tout le monde dans l’entreprise se tient sur ses gardes : surtout, ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire, faire ce qu’on vous dit sans chercher à discuter.
La porte de sortie est de dénoncer le paradoxe, au risque de casser la relation. Or celle-ci est perçue comme vitale.
C’est ainsi que le cerveau humain se protège. Il a besoin de sens et veut diminuer le plus possible la souffrance née de cette incohérence. On observe alors trois stratégies d'auto-protection :
Les pseudo-solutions
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L'exécution littérale des consignes :exécuter sans chercher à comprendre. Tant pis si c'est stupide ou même cruel: c'est à l'autorité d'assumer. Je me protège d'un mal subjectivement perçu comme bien pire encore : le rejet.
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Le retrait : ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire. C’est un moyen efficace d’éviter la punition.
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La recherche inlassable des sens cachés : puisqu’on n’a finalement jamais la bonne réponse, les communications les plus banales pourraient bien contenir des doubles sens. Qu’a t-il voulu dire par en saluant Untel avant moi. Est-ce un hasard, un message qui augure de lendemains difficiles, etc..
Il appartient au leader d’observer si ces tendances se manifestent ou non dans le système qu’il conduit. A-t-on la parole libre? Peut-on exprimer sa créativité ? Les communications sont-elles claires et fiables. Si ce n’était pas le cas, si chacun exécute sans intelligence ce qu’on lui demande ou se retire dans l’isolement, si on craint les sous-entendus et les coups foireux, alors, il convient de reconsidérer les communications que le leader émet.
En résumé pour un leader, rechercher la cohérence personnelle
- évite de créer des doubles contraintes aliénantes
- permet de soulever l’enthousiasme et de fédérer les énergies.
Qu'en pensez vous ?
Cet article est quand meme un peu spécial, les modérateurs, si vous pensez qu'il n'a pas sa place ici, supprimez le.
