
Un jour, deux jours, une semaine... Combien de temps une femme attend avant de rappeler un homme convoité ? Quelles armes ensuite déployer ? Décolleté, bonnes blagues ou écoute empathique la tête penchée sur le côté... Enfin, éternel dilemme, vieux comme le «dernier verre à la maison» : couche-t-on oui ou non le premier soir ?
La marque de lingerie Wonderbra, qui depuis dix ans s'attelle à remonter les attributs féminins, s'est récemment investie d'une nouvelle mission : défricher les lois de la séduction féminine. Profitant d'un casting sur Internet, dont le but premier était d'élire une nouvelle égérie, elle a demandé aux 500 candidates de remplir un questionnaire. Le Credoc (Centre de recherches pour l'étude et l'observation des conditions de vie) s'est chargé d'analyser les résultats. Evidemment, l'échantillon n'est donc pas tout à fait représentatif de la population féminine.
Galanterie. Premier constat : le prince charmant existe toujours... «En tout cas, les femmes y croient», s'étonne Pascale Hebel, directrice du département consommation du Credoc. Précisons que l'étude porte sur des femmes jeunes (20-35 ans), en quête de célébrité, a priori pas trop complexées puisqu'elles participent à un casting. «J'ai été surprise de voir que ces femmes sont toujours dans une position passive vis-à-vis de l'homme, dont elles attendent l'essentiel des initiatives, poursuit Pascale Hebel. Alors que d'autres études montrent que les femmes veulent l'égalité en matière de travail, de tâches ménagères, on voit là qu'elles souhaitent garder le confort de la galanterie, avec un statut de femme courtisée. On est loin de mai 1968 !»
Pire, les chiffres montrent que plus les femmes sont jeunes, plus elles attendent que l'homme rappelle après un premier échange de numéros. Bon à savoir pour les jeunes mâles qui patientent près de leur portable : deux tiers des sondées, quoi qu'il arrive, ne le feront pas sonner. L'idylle naissante peut donc vite tourner court... Mais admettons que l'homme, fidèle aux schémas ancestraux, ait appelé. Arrive alors l'épreuve du premier rendez-vous. Là, pas de piège : elles sont 73 % à «tout miser» sur le physique. 30 % des sondées vont toutefois également tenter de se montrer «gentilles», 29 % «drôles», 26 % «attentives et à l'écoute»... Ne comptez pas sur elles, par contre, pour élever le niveau de la conversation. Lucides, elles ne sont que 7 % à évoquer l'importance de leur culture personnelle pour «faire craquer» un homme.
Ensuite, tirant conséquence du fait qu'une majorité des femmes arrivent apprêtées au premier rancard (15 % poussent la perfection jusqu'à porter de la «lingerie fine»), elles exigent en retour que leur partenaire soit bien mis. 60 % déclarent rédhibitoire chez l'homme une allure corporelle et vestimentaire «négligée», tandis que seules 14 % s'offusqueront s'il répond à son portable pendant le dîner ou ne règle pas l'addition. A noter : 10 % prendront la fuite si l'homme «affiche trop clairement son désir».
Clivage. Dans l'hypothèse où aucun de ces comportements masculins proscrits n'est observé, un échange sexuel postdînatoire est envisagé comme une «possibilité», toutefois «non systématique», par 75 % des femmes. En clair, elles ne sont plus que 25 % à appliquer de manière inflexible la règle de chasteté le premier soir. Enfin, ces étapes franchies et le couple quasiment institué, ce sera à l'homme de déclarer qu'il souhaite «s'engager». Elles sont 60 % à avoir attendu, lors de leur précédente relation, qu'il fasse ce «dernier premier pas». Sur ce point, cependant, on observe un clivage générationnel. 61 % des 20-24 ans déclarent qu'elles n'hésitent pas à exprimer en premier leur désir d'engagement, contre 27 % des 30-35 ans. «Peut-être parce que les jeunes femmes sont plus naïves, hasarde Pascale Hebel, et que les trentenaires ont déjà plus souvent été confrontées à la peur masculine de s'engager.»
Désolé pour le côté "pavé"
