Un moyen d’exorciser mes pensées, peut-être.
En vérité, je me dis toujours :
C’est une de mes chimères.« – Bah, je m’en fou. C’est pas intéressant, et je sais plus ou moins comment m’y prendre ».
Je ne me sens pas moins intéressant que d’autres.
Mais je n’ose pas me mettre en valeur dans certaines conditions.
Sentiment de confiance.
Je n’arrive pas à m’exprimer.
Je n’ose pas être moi-même.
Tout un nœud lié à mon vécu…
Par exemple, lorsqu’on me complimente sur un fait, je dis rarement « merci ».
Je souris, comme si c’était un acte normal.
Lorsque j’accomplis des choses avancées, je ne « comprends pas » pourquoi on me félicite.
Je doute de mes capacités, compétences.
Ce n’est pas une preuve suffisante à mes yeux.
Comme si je ne le méritais pas.
Cocktail explosif entre :
– Manque d’estime
– Peur du jugement des autres
– Peur de l’échec et perfectionnisme.
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Il y a cette fille de l’auberge qui soutient souvent mon regard.
Du genre 5 secondes lorsqu’on s’entrecroise dans la rue.
Elle avait même tenté de m’aborder, mais j’ai calé une seconde et mon pote lui a répondu.
Je n’arrivais pas à faire le pas.
Sentiment non éprouvé depuis des années…
Comme paralysé.
Son charme et son corps de fou me font peur.
En journée, elle s’est installée à notre table.
J’ai attendu qu’on ne soit plus que deux pour oser l’aborder (what the fuck).
Sentiment de peur à le faire.
Juste l’impression d’avoir dit de la merde lors de notre discussion.
Dans la soirée, elle se réinstalle.
Me parle en particulier et me demande si je suis sorti ce soir, si je sors souvent.
Je suis pas débile, je sais bien qu’elle m’accroche et que c’est positif.
Mais j’ai pas osé lui proposer un verre ou une connerie du style.
Wesh.
Peur du jugement des autres à l’idée de lui proposer.
Et deux semaines plus tôt, avec la Française I., je la draguais carrément devant le gars.
Sentiment de confiance.
Elle emménage dans son appartement le 1er.
En voyant sa veste devant sa chambre, avant de rentrer vers 02h, j'ai pensé lui écrire un mot avec mon e-mail afin de s'organiser un truc si on se revoit pas d'ici là.
Mais c'est débile.
Deux jours pour la croiser et prendre son contact.
Ça devrait le faire.
J’ai du mal à expliquer ces phases.
Ces phases « d’isolement » où : je n’ose pas m’affirmer, n’ose pas me relâcher pour délirer avec les autres, n’ose pas m’exprimer, dire ce que je pense, parler d’une voix plus prononcée, n’ose pas juste me prendre un putain de râteau si besoin.
À être un homme.
J’y arrive quand je me sens suffisamment en confiance.
Mais dès l’impression de ne pas/plus être à ma place : boom.
Je bloque.
En avoir conscience me mène sur mon bon chemin.
Puis, il y a des progrès.
Mais c’est putain de frustrant de ressentir ces émotions.
De rater ces occasions que nous offre la vie.
Mais c’est aussi signe d’un manque d’effort de ma part pour améliorer certains aspects.
Je dois outre passer ma passivité relative.
Tout à l’heure, en rentrant, j’ai eu l’une de mes « illuminations ».
Comme souvent lorsque j'ai l'impression de rater un truc.
Pendant quelques secondes, je ressens un grand vide autour de moi.
Alors, je me sens réellement vivant et connecté dans le présent, sachant que je vais mourir, tôt ou tard.
Un halètement se manifeste.
Et ce qui me fait peur à ce moment précis, ce n’est pas de mourir, mais de ne pas vivre.
Lors de ces illuminations, l’envie d’exploiter mes capacités se manifeste au plus haut point.
De devenir l’Homme que je désire être.