Il y a une question que je me pose depuis un petit moment. En écoutant mes potes, les discours collectifs, le regard des filles sur le sexe masculin etc., j'ai remarqué que tout le monde allie éjaculation et orgasme.
Certains mecs disent avoir des orgasmes sans éjaculation. D'autres plus rare des éjaculations sans orgasmes.
Alors on dit que faire venir l'orgasme chez un homme est quelque chose de mécanique et de généralement plus simple que chez la femme.
Personnellement je ne suis pas d'accord. Ou en tout cas je ne le suis plus depuis le jour où j'ai vécu quelque chose de totalement différent de mes expériences habituelles et j'aimerais lancer un sujet là-dessus.
Je devais avoir environ 24 ans, et ça faisait 7 ans que j'avais une vie sexuelle. Dans ce laps de temps j'ai dû avoir une vingtaine de partenaires, et j'ai passé respectivement 2 ans et 4 ans avec deux d'entre elles.
J'ai donc pu expérimenter le sexe en couple, en amour fort, en coups d'un soir, avec des filles très belles et moins belles, expérimentées ou vierges, plus jeunes ou (bien ?) plus vieilles.
Bien sûr avec certaines c'était mieux qu'avec d'autres, l'éjaculation me procurai un plaisir plus fort et le reste aussi (ne nous limitons pas à l'éjaculation).
Et puis un jour...J'ai ressenti quelque chose que je n'imaginais pas. Quand j'approche de l'éjaculation, je fais quelque chose que je suppose tout le monde fait: je laisse mon corps agir seul, les mouvements de bassin s'accélèrent, je pénètre plus profondément, bref, j'intensifie le truc pour faire monter l'éjaculation et hop ! éjaculation.
Je pense que c'est de l'ordre du réflexe corporel, puisque c'est le genre de choses qu'on fait aussi quand on se fait faire une fellation ou qu'on se masturbe: on a tendance à se mettre à bouger du bassin, même si on ne s'en rend pas forcément compte. D'ailleurs je m'étais souvent demandé comment une de mes partenaires arrivait à savoir quand ça venait et retirait sa bouche juste avant alors que j'essayais de m'arranger pour qu'elle ne le voie pas venir (je sais c'pas bien ^^): c'était ce fameux changement de rythme corporel.
Bref. Donc un jour je sens que ça vient, ma copine de l'époque est sur moi, et je teste un truc nouveau: au lieu de céder à la passion montante qui fait qu'on perd un peu le contrôle dans ces moments là je me suis DETENDU. Mais vraiment détendu. Complètement relâché, ne cédant à aucune de ces impulsions physiques. Bref, j'ai forcé mon corps à faire le mort et à continuer à accepter le rapport tel qu'il était jusque là. Et croyez moi ça n'a pas été facile. Ca a été même plutôt frustrant. Ca venait, ça partait, ça venait, et puis finalement c'est monté petit à petit. C'était assez insupportable, puisque je ne faisais pas aboutir l'affaire. J'étais absolument passif. Pas passif des mouvements de ma copine, mais passif d'observer mes sensations sans que mon corps en soit influencé. Ca a duré un certain moment, j'ai cru que ça ne viendrai jamais, et là...Et là...Indescriptible. Une éjaculation bien sûr, mais surtout un orgasme comme je n'en avais jamais ressenti. Un plaisir incommensurable, qui m'a envahi tout le corps. J'ai eu une vague jusqu'aux extrémités des membres, et quand ça s'est arrêté j'avais des fourmis, des picotements dans la mâchoire et dans les jambes.
A ce moment là je me suis rendu compte que j'avais éjaculé des centaines de fois, de plein de manières différentes, dans des contextes très différents, mais sans jamais avoir d'orgasme. Ce jour là j'ai découvert l'orgasme que j'appelle véritable, et depuis pour moi l'éjaculation et l'orgasme ne sont plus du tout synonymes.
J'ai essayé de le reproduire. J'y suis arrivé une autre fois, avec une autre partenaire. Là encore ça a été très dur de ne pas céder à la tentation "d'aider l'éjaculation" en devenant + bestial, il a fallu que je m'abandonne complètement aux sensations en laissant les choses venir toutes seules. Ca a été moins fort que la première fois mais quand même, c'était encore un véritable orgasme.
Etant donné la volonté et l'effort que ça m'a coûté je n'ai pas réitéré. Déjà il faut que je sois avec quelqu'un à qui je peux en parler, lui expliquer la manière dont je dois me laisser aller, et l'encourager à ne pas me laisser l'agripper quand je sens que ça vient pour monter "en virilité" sur la fin du rapport.
Bon du coup j'ai été aidé. Je sentais que ça venait, ma poigne est devenue plus forte, elle m'a dit "non non non laisse moi faire, détends-toi". Et pour un dominant (dominateur ?) contrôlant comme moi ce n'était pas facile.
En plus il faut que j'aie des sentiments poussés. Sinon ça ne marche pas. Le sexe sans vrais sentiments, c'est + un plaisir que quelque chose de magique, quand même.
Bref, je voulais partager cette expérience et demander si d'autres personnes avaient déjà vécu ça.
Parce que j'ai fini par me dire qu'en fait l'orgasme masculin devait finalement être beaucoup plus rare que l'orgasme féminin parce que nous avons un point faible: puisque nous avons du plaisir en éjaculant nous ne cherchons pas plus loin, nous sommes persuadés d'avoir déjà atteint l'orgasme. Et rien de tel que de croire qu'on a déjà un truc pour ne pas chercher à l'avoir, n'est-ce pas ?
Après je ne m'attends pas forcément à des retours très compréhensifs. Moi-même si on m'en avait parlé avant ce jour là j'aurais répondu: tu délires mec, bien sûr que j'ai des orgasmes, j'ai quand même une certaine expérience sexuelle je sais ce que c'est une éjaculation nulle et une éjaculation forte. Mais voilà, je n'avais pas encore expérimenté cette poussée fulgurante, cette vague déstabilisante, ces picotements dans tout le corps (et accessoirement ce fou-rire que je me suis tapé quand la pression est redescendue).
Pour ceux qui auraient un témoignage à partager je suis toute ouïe, et pour ceux que ça intrigue je les incite à tenter le coup: ce n'est vraiment pas facile, mais ça vaut le déplacement.
Alors messieurs, à vos claviers
).