[A] Ejaculation tardive : dissociation de l'orgasme et de l'éjaculation.

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le 26.04.2017 par Arawyn

0 réponses / Dernière par Arawyn le 26.04.2017, 11h07

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Verrouillé
Bonjour à tous,

Je poste ici afin de partager une expérience dans un premier temps pour ouvrir dans un deuxième temps quelques pistes de réflexion. C'est mon premier article, j'espère donc que ce sera suffisamment constructif et pertinent pour aider ceux qui sont ou peuvent être concernés.

J'ai toujours été ce qu'on appelle un "éjaculateur tardif", c'est-à-dire l'inverse de l'éjaculation précoce. Ces deux phénomènes opposés peuvent être tout autant dérangeants, voire gênants, ou stressant. Le stress étant dans la plupart des cas un facteur primordial. Or je ne me suis rendu compte que très récemment que ce problème n'en est en réalité pas un. Je n'ai en réalité pas toujours été tardif, j'ai simplement appris, inconsciemment, à retarder mon éjaculation, dès mes toutes premières masturbations. Je vous laisse maintenant le loisir de lire la suite afin d'y voir plus clair, en espérant aider peut-être certaines personnes qui seraient dans le même cas que moi.


...............................Un problème sociétal

Dans notre société actuelle, dès que l'on s'écarte un peu de la norme, on peut être vu comme différent, on peut se sentir jugé et cette "a-normalité" peut être source de stress, qui dans le cadre d'un problème physiologique et psychosomatique a tendance a fortement encourager le symptôme. Pour la femme, l'orgasme et le plaisir sont depuis longtemps dissociés. Il a été en effet acquis qu'une femme peut très bien éprouver du plaisir, prendre son pied, sans forcément avoir un orgasme, ou bien en en ayant d'une intensité plus ou moins forte. Celui-ci peut durer plus ou moins longtemps, s'étendre dans tout le corps ou se focaliser vers la zone clitoridienne, etc. Mais l'orgasme masculin est directement associé à son plaisir, ainsi qu'à l'éjaculation. D'après moi, la société assimile donc l'orgasme féminin directement à son imagination, à son aspect émotionnel (et physique), tandis que l'orgasme masculin n'est associé qu'à l'aspect physique, l'aspect émotionnel et imaginatif étant mis de côté voire totalement ignorés. C'est donc tout naturellement qu'on apprend aux hommes qu'orgasme il y a si éjaculation il y a.


.....................L'éjaculation : une fin en soi

Or, d'abord, l'éjaculation marque souvent, chez l'homme, une fin : la fin d'un rapport sexuel, la fin de la masturbation, la fin du plaisir qui lui est associé. Le problème étant donc que l'orgasme, qui peut marquer une continuité, voire même le commencement d'une montée de plaisir en intensité chez la femme, est directement associé, dans le même temps, à la fin du plaisir chez l'homme. Cela peut paraître quelque peut contradictoire, puisqu'on a tendance à vouloir faire durer ce plaisir, et cela va créer une sorte de pression (sociétale et sociale) qui mêle, dans le même temps, ce qui marque la fin d'un plaisir si éjaculation (et orgasme) il y a, et l'absence de plaisir (et d'orgasme) lorsqu'il y a absence d'éjaculation. La continuité de l'acte - le moyen, au sens philosophique du terme - est, de ce fait, complètement mise à l'écart.

Ensuite, cela engendre aussi une pression chez la femme. En effet, si son partenaire n'éjacule pas, elle va avoir tendance à penser que ce n'est pas normal. Et cela peut la renvoyer directement à sa propre image, à sa propre capacité de séduction, d'excitation. L'idée étant que si son partenaire n'éjacule pas, il n'a pas d'orgasme, et ne prend donc pas suffisamment de plaisir avec elle. Et cela va empiéter sur son propre plaisir et peut engendrer plusieurs questionnements dans lesquels elle va remettre en cause sa confiance en elle, sa capacité à plaire, ou bien peut-être aussi les capacités sexuelles de l'homme, qui peut être vu comme impuissant. Tout cela contribue à alimenter une pression sociale et normative.


....................Causes et origines du problème

.................L'éjaculateur tardif (ou l'anéjaculateur) n'est pas vraiment dedans (sans mauvais jeu de mot). Il est là tout en étant ailleurs. Peut-être qu'il se fout trop la pression en pensant absolument au plaisir de sa partenaire et en s'oubliant par la même, au détriment de son propre plaisir. Peut-être que le stress, alimenté par ce "problème", par ses expériences passées, engendre une réflexion trop présente qui l'empêche de vivre (et d'être) pleinement (dans) l'instant présent. Et plus il se focalise sur son problème, plus il encourage le cercle vicieux, et donc moins il est présent lors du rapport.

.................Cela peut bien sûr être purement physiologique. Mais c'est rare. Le facteur est très souvent beaucoup plus psychologique, psychosomatique.

.................Peut-être aussi qu'il prend son pied, simplement, mais que l'éjaculation ne vient pas. Il est donc pleinement dans l'instant présent, en essayant de faire taire ses pensées, ses peurs (de ne pas éjaculer, de décevoir sa partenaire, ...) s'il y en a. Et il arrive qu'il finisse par ne plus ressentir le besoin d'éjaculer certaines fois. Cela peut aussi être dû à certaines raisons du premier point. Il peut être concentré sur le plaisir de sa partenaire et prendre du plaisir à lui en donner. Comme l'éjaculation est vue comme la fin du rapport, sans compter toute la pression existante autour d'une éjaculation qui arrive de façon trop rapide, il n'a simplement pas envie d'arriver à cette fin, mais simplement de vivre pleinement le moment présent, l'acte en lui-même, en se concentrant sur les différentes sensations, beaucoup plus contrastées, un peu plus subtiles, entre le moment de la pénétration et celui de l'éjaculation.


.............Déconditionnement et apprentissage

Là où je veux en venir c'est que, d'une part, l'éjaculation et l'orgasme sont deux phénomènes bien distincts. L'homme peut très bien avoir un orgasme sans qu'il n'y ait éjaculation. Il ne ressentira alors pas forcément le besoin d'éjaculer après l'orgasme. L'enseignement tantrique donne plusieurs pistes ainsi que toute une philosophie sexuelle s'approchant d'une approche beaucoup plus spirituelle et psychologique que physique. Physiologiquement, l'éjaculation équivaut au relâchement d'un sphincter présent dans l’urètre après que le sperme se soit accumulé. Si ce sphincter ne s'ouvre pas au moment de l'orgasme, le sperme sera simplement relâché dans le sens inverse, directement vers la vessie. Et ce processus n'est absolument pas dangereux.
D'autre part, avoir un orgasme sans éjaculation peut s'apprendre et se contrôler dans un premier temps, pour devenir naturel dans un deuxième temps. Et ça vaut aussi pour ceux qui ont des problèmes d'éjaculation précoce, je pense, qui devront aussi dans le même temps travailler sur leur stress (sur la pression qu'ils se mettent), sur différents aspects psychologiques ainsi que peut-être sur le changement de la vision qu'ils ont du sexe. Bien sûr, c'est une autre approche, et cette réflexion ne remplacera jamais l'avis d'un professionnel (sexologue ou autre) qui peut s'avérer nécessaire dans certains cas.
L'apprentissage de ce phénomène peut même se faire de façon tout à fait inconsciente. C'est ce qu'il se passe, à priori, pour la plupart des éjaculateurs tardifs. Lors de leurs masturbations, ils peuvent simplement conscientiser à un moment leur envie de faire durer le plaisir, et donc de retarder la fin de ce plaisir, ce qui revient à retarder dans le même temps l'éjaculation. Il suffit donc qu'ils prennent l'habitude de "s'arrêter" juste avant l'éjaculation, pendant quelques secondes, juste avant que la pression dans l'urètre soit suffisamment forte pour provoquer l'éjaculation. Ils ressentiront alors l'orgasme, souvent de manière plus inconsciente que consciente, mais pourront ensuite continuer leur plaisir solitaire. Et lorsque l'éjaculation survient, s'ils décident de continuer, elle marque alors non pas un premier orgasme mais comme un deuxième orgasme, dissocié du premier, différent, peut-être moins intense, peut-être encore plus intense.
Et cet apprentissage, qu'il soit conscient, ou inconscient, contribuera à élever le sexe à un rang beaucoup plus spirituel, beaucoup plus dans l'imagination, dans des différences subtiles de perceptions et de sensations, mettant en avant le moyen plutôt que la fin. Lors du rapport, cela pourra également permettre une meilleure synchronicité des partenaires, dans la mesure où les deux orgasmes (de l'homme et de la femme) pourront être vécus simultanément.


La communication est la clef de toutes les portes

Pour ce qui est de la pression qu'on met autour de ces problèmes, qui n'en sont en réalité pas (au contraire, même, si vous m'avez suivi), je pense qu'il suffit simplement d'en discuter. Il ne faut pas hésiter à communiquer. Parce que le sexe, c'est aussi et avant tout de la communication, majoritairement non-verbale. C'est une communication des sens. Et verbaliser, de façon légère et détendue, à sa partenaire son plaisir, même (et surtout) sans éjaculation, traduire le fait que l'orgasme et l'éjaculation sont dissociés, que celle-ci correspond à la fin du plaisir - qui est en fait un moyen - pour les deux partenaires, contribuera à faire redescendre la pression des non-dits, instaurées par les peurs de ne pas suffisamment plaire, de ne pas être suffisamment performants. Si la partenaire montre ce genre de peurs, il suffit simplement de la rassurer la-dessus, en lui expliquant que ça n'a rien à voir avec un manque d'excitation (si bien sûr c'est le cas, sinon autant changer de partenaire, tout simplement) mais plutôt avec une élévation du sexe à un rang plus sensitif, plus énergétique, plus subtil. Elle pourra alors simplement vivre l'instant présent et son partenaire aussi, dans une complicité et une connexion beaucoup plus forte en l'absence de peurs et dans un moment plus présent. Et elle pourra vérifier les différents points de cette communication pendant les rapports, puisqu'une fois que l'éjaculation est dissociée de l'orgasme, et donc du plaisir, il est beaucoup plus aisé de s'apercevoir que son partenaire prend réellement son pied.


Merci à ceux qui auront pris le temps de lire tout ça, en espérant avoir pu apporter de nouveaux éléments et de nouveaux points de vue. N'hésitez pas à commenter, à ouvrir d'autres pistes de réflexion par rapport à ça, à apporter d'autres éléments qui pourraient être constructifs et intéressants pour ceux que ça intéresse.
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