La dysthymie, késako?

Note : 11

le 15.11.2014 par mystman22

4 réponses / Dernière par mystman22 le 23.11.2014, 18h47

Etat d'esprit / psychologie / dev perso / vie intérieure.
Un forum pour celles et ceux qui s'intéressent au dev perso, à l'équilibre intérieur, à la psychologie. Surmonter ses blocages, ses croyances limitantes, nourrir et développer ses forces, etc.
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Bonjour à tous,

Je fréquente FTS depuis près d'un an maintenant, et ce n'est que récemment que j'ai franchi le pas de participer aux forums, qui m'ont beaucoup apporté par ailleurs. Étant complètement nourrisson en ce qui concerne la séduction, j'apprends énormément à vos côtés, mais je n'ai malheureusement pas encore l'expérience nécessaire pour apporter des points de vue éclairés sur ces sujets (en gros pour le moment je me tais et j'apprends).

Comme je suis parti dans une démarche participative, j'ai donc décidé de vous parler d'un sujet qui me concerne de près, sur lequel je peux apporter mon expérience, et qui je l'espère pourra aider ou du moins éclairer certains d'entre vous: la dysthymie.

Étant donné le sujet abordé, je commencerais par faire un rappel important sur le principe de FTS: "CE FORUM NE REMPLACE PAS UNE THERAPIE" (Voila c'est dit, donc si vous vous reconnaissez dans certains aspects de mon propos, Go chez le médecin!)

Dépression

Tout le monde aujourd'hui à son idée sur la dépression, un mal qui touche un nombre conséquent de gens (plus de 3 millions de personnes en France, source: http://www.info-depression.fr, un site que je conseille à tous ceux qui se posent la question), mais qui reste encore aujourd'hui de mon point de vue un gros mot pour beaucoup, à minima un terme un peu fourre-tout, et pour certains une simple excuse pour ne pas se bouger le c*l (on y reviendra).

La dépression est pourtant reconnue de nos jours comme une vraie maladie, pouvant se révéler très handicapante dans la vie de tous les jours, et dont les causes, si elles restent floues et multi-factorielles, sont de mieux en mieux connues.

Il existe cependant deux types majeurs de dépression. Le premier, celui que tout le monde connait, est l'épisode dépressif majeur. Ce type de dépression est caractérisé par des symptômes aigus, est généralement déclenché (mais pas toujours) par un évènement particulier, et peut s'avérer particulièrement fulgurant: perte totale d’appétit, difficulté à sortir de son lit, tentatives de suicide, etc...un programme peu réjouissant quoi. S'il est pris en charge suffisamment tôt, ce type d'épisode dépressif peut-être traité avec succès dans la majorité des cas, malgré un risque de rechute important, d'où la nécessité de poursuivre le suivi même après rémission. Mais je ne vais pas m'étendre sur ce sujet, de nombreuses sources d'informations existent pour ceux que ça concerne.

La dysthymie


Je vais donc aborder ici le deuxième type de dépression, bien moins connu du grand public: la dysthymie, ou trouble de l'humeur chronique. Cette saloperie maladie est caractérisée par quasiment les mêmes symptômes que la dépression aigüe, mais de manière atténuée. On estime que ce type de dépression prend généralement sa source dans l'enfance ou l'adolescence. Mais loin de moi l'idée de rentrer dans le jeu de la culpabilisation à outrance des parents ou proches, je pense pour ma part que la quantité infinitésimale de facteurs environnementaux et génétiques entrant en jeu dans la construction de quelqu'un fait que dans certains cas, par le biais du hasard, certaines combinaisons de ces facteurs vont entrainer le développement de cette pathologie chez certains individus (après tout, la construction des réseaux neuronaux du cerveau, c'est quand même un gros bordel). Dans mon cas, j'ai pu identifié certains de ces facteurs en cause, forcément liés pour certains à mes parents, je ne leur en veux pas pour autant, chacun fait du mieux qu'il peux.

Là où cette maladie est assez perverse (bouh la maladie, pas bien!), c'est que l'association d'une part, d'un développement précoce, et de symptômes atténués, font que la plupart des malades ne parlent pas de leur mal-être, et finissent par penser que cela fait tout simplement partie intégrante de leur personnalité (peu passionné, difficulté à éprouver de la joie, à s'émerveiller, cynisme, misanthropie, j'en passe et des meilleures...mais surtout une tristesse/nostalgie/mélancolie permanente et au fond une sorte de dégout de soi et de sa vie).

Enfin, la cerise sur la bouse de vache, les dysthymiques ne sont bien évidemment pas immunisés contre les épisodes dépressifs majeurs, bien au contraire. On appelle ça la dépression double. Vu que le dysthymique se voit de toute façon comme quelqu'un de négatif, il aura d'autant plus de mal à se faire soigner...vous voyez un peu le tableau.

Et maintenant mon histoire personnelle


Enfant, j'étais quelqu'un de très réservé, carrément timide (on peut parler de phobie sociale à ce stade), toujours sage, poli, fuyant les conflits. Tout cela est en grande partie du à mon environnement familial mais je ne rentrerais pas ici dans les détails. A l'adolescence je me suis un peu ouvert (mais pas trop quand même faut pas déconner) mais je me suis rapidement senti comme différent des autres. Je suis passé par la misanthropie, les complexes de supériorité et tout le toutim, et clairement aujourd'hui je peux dire que je ne me sentais jamais vraiment heureux, alors que j'avais plein d'amis, j'étais loin d'être isolé. Puis j'ai eu une copine, que j'ai vraiment aimé, et j'ai tout foiré. Au bout de deux ans, elle m'a quitté, et j'ai eu droit à mon premier épisode dépressif majeur: difficulté à dormir, à manger, je pleurais tout le temps, je fumais 30 clopes par jour. Résultat: anti-dépresseurs. Au bout d'un an, ça allait un peu mieux, j'ai donc arrêter les médicaments, puis je suis parti à 10 000 km de chez moi pour poursuivre mes études, en pensant que le changement, le soleil, me permettrait enfin d'être plus heureux dans ma vie. Première déconvenue avec une nana, et me revoilà au fond du trou, rebelote, anti-dépresseurs, arrêtés une fois de plus au bout d'un an. Dès que je retombais dans un état stationnaire, même peu épanouissant, je pensais être redevenu moi-même, quelqu'un de triste, sans enthousiasme, sans passions, etc...le moi que je connaissais.

Après mon master j'ai commencé ma thèse, et j'ai rencontré A., dont je suis très vite tombé amoureux et qui m'a fait vivre un enfer pendant quatre ans. Une fille paumée, LSE (du moins avec moi, à cette période de sa vie). Ça a été les quatre ans les plus durs de ma vie, cette histoire d'amour toxique associée au stress de la thèse, quand mon histoire avec A. s'est terminée pour de bon il y a un an, j'étais de nouveau dans un épisode dépressif majeur, le pire de ma vie, avec pensées suicidaires quotidiennes. A ce moment-là j'ai eu véritablement deux options: en finir, ou accepter une bonne fois pour toute que j'avais un problème et me prendre en main. Je me suis rendu compte que je subissais ma vie depuis plus d'une dizaine d'années! J'ai donc décidé de me renseigner d'avantage sur la dépression, et j'ai découvert la dysthymie. Aujourd'hui je suis traité, suivi, et je peux enfin commencer à vivre ma vie. Je suis toujours moi-même, je n'ai pas changé de personnalité, en fait non je suis enfin moi-même! Ce coup de pouce thérapeutique a permis de renforcer ma volonté et de commencer à me construire une vie plus satisfaisante, à vivre tout simplement.

Fin de l’aparté "36 15 my life..."

Pourquoi j'ai décidé de vous parler de ça?
Tout d'abord parce que je pense que ce type de maladie est encore trop méconnue, et j'invite tout ceux qui se reconnaissent dans ces troubles d'aller en parler à leur médecin. Encore une fois, seul un praticien spécialisé est habilité à donner un diagnostic médical, donc GO chez le toubib!
Mais surtout parce que je vois plusieurs impacts de cette maladie sur le sujet principal de FTS, les relations humaines et la séduction:

- une estime de soi au ras des pâquerettes (pour séduire il faut s'aimer!)
- une volonté annihilée (pour séduire il faut AGIR!)
- un manque d’intérêt et de passions (personne n'a envie de fréquenter quelqu'un qui ne s'intéresse à rien)
- tristesse constante, effacement, négativité...n'en jetez plus la coupe est pleine.

De plus, en ce qui me concerne, je me rend compte au sujet de mon histoire avec A., que si je me suis investis autant dans une histoire aussi toxique et malsaine, c'est que je me suis bercé de l'illusion que si ça finissait par marcher, si j'arrivais enfin à avoir la relation que je voulais avec elle, cela résoudrait tous mes problèmes. On rentre dans les thèmes de l'obsession amoureuse, de la dépendance affective etc...

Pour finir, j'aimerais aborder un point qui me parait crucial: la dépression est encore mal connue, et peu de gens qui ne sont pas atteints sont capables de la comprendre, ou du moins de l'accepter. Paradoxalement, je faisais partie de ces gens, et je considérais que c'était une faiblesse de caractère (MA faiblesse de caractère du coup, qui m'empêchait d'être heureux, ce qui a pour conséquence d'affaiblir encore un peu plus son estime de soi).

Il faut bien comprendre que si la dépression a des causes multiples, les symptômes associés sont dus à des processus physiologiques, liés à un dysfonctionnement de certains neurotransmetteurs. Personne n'irait dire à un diabétique de forcer son pancréas à produire de l'insuline. Et pourtant, encore de nombreuses personnes (souvent bien attentionnées par ailleurs) prodiguent comme conseil aux dépressifs de "se bouger le c*l", ce qui revient à leur dire de mettre de l'ordre par eux-mêmes dans le fonctionnement de leur cerveau. Il faut comprendre aussi que la volonté est une des principales victimes de la dépression, et que vouloir absolument s'en sortir tout seul relève de la fierté mal placée.

Il ne faut pas attendre que tout rentre dans l'ordre tout seul avant de pouvoir vivre sa vie.

Voila, j'espère que ça pourra aider certaines personnes, ou du moins apporter un éclairage sur un mal encore peu connu et potentiellement destructeur.

A vous les studios.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Intéressant le 15.11.14, 18h53 par FK
  • [+1] A lire le 16.11.14, 14h17 par LeBeauGosse
  • [+1] Intéressant le 16.11.14, 16h57 par Sclavie
  • [+1] Très intéressant le 16.11.14, 18h36 par Jsh
  • [+1] Post de qualité le 23.11.14, 14h22 par Rickhunter
  • [+2] Très intéressant le 23.11.14, 22h15 par MaryeL
  • [+1] Pertinent le 08.12.14, 19h48 par unoiseaualsacien

Petite histoire perso à ce propos :

Il y-a 3 ans je me suis retrouvé chez mon généraliste : absolument plus gout à rien, envie de rien d'autre que de se cacher, bref le bon gros coup de blues de début d'hiver ... Mon médecin s'avère compétent en matière de dépression et me prescrit un anti-dépresseur (norset). Quand je lui demande ce qu'il pense de la méditation pour me soigner il me repond par un gros clin d’œil en me montrant l'affiche du bouquin de Jon Kabat-Zinn derrière moi...

Quelques années auparavant, javais déja été diagnostiqué comme dépressif mais l'antidépresseur qu'on m'avait prescrit (prozac je crois) était une catastrophe ... j'étais donc pas trop chaud pour les cachetons mais faisant confiance à mon médecin, je commence le traitement en me mettant sérieusement à la méditation en parallèle. La meilleure idée de ma vie !

Peu de temps après j'étais bien sur la même planète, dans le même corps mais la comparaison s'arrête là : Les symptômes que je ne ressentais plus et la dissonance permanente qui venait de disparaître, j'avais toujours cru que c'était normal , que mon caractère était comme-ça ... NOPE !!!

C'est la que j'ai pris conscience de l'effet double couche !!! J'ai alors vu re-défiler tous mes foirages, bonheurs loupés, malheurs et autres frustrations en mode Usual Suspects, avec ce sentiment d'être un peu niais sur les bords parce- que j'aurais pu piger ça des centaines de fois.
Mais je n'ai rien vu, pas plus que mon entourage, famille et amis pour qui j'avais toujours été un garçon un peu mou et velléitaire qui aurait pu mieux faire si il bougeait son boule ...


Donc, enfin un énorme +1 pour dénoncer le gros conseil en carton :

"Bouge toi ! "

Dans mon cas le fait de prendre conscience de la nullité et de la dangerosité de ce conseil à été un des moments clés du processus de reprise en main de mon esprit. Il m'a fallu beaucoup de travail sur l'estime de soi, le lâcher prise et de temps pour apprendre à m'en foutre dans un premier temps puis à l'accepter avec bienveillance par la suite.

En gros, si vous sentez que vous galérez régulièrement avec le bonheur et que votre quotidien a toujours un petit goût de m***e quoi que vous fassiez, ça mange pas de pain de prendre conseil ...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Merci ! :) le 23.11.14, 16h40 par mystman22

Justement j'ai l'impression que quand on prend réellement conscience du problème, et de la nécessité d'y faire quelque chose, tout ce qu'on peut (pour ça je pense que les médocs sont un plus au début, en tout cas pour certains), on se met à se renseigner, à aborder le problème par tous les angles possibles...

Moi aussi cette année, je me suis mis à m'intéresser, d'abord, à la relaxation, puis à la méditation, et en ce moment je me renseigne sur l'auto-hypnose (méditation + auto-suggestion en gros).

Pour moi je le vois comme ça: on a cerveau qui nous joue des tours, ça serait quand même cool de le contrôler un peu plus...Oh ben tiens il existe justement des techniques pour mieux le contrôler...Enjoy!

mystman22 a écrit :Pour moi je le vois comme ça: on a cerveau qui nous joue des tours, ça serait quand même cool de le contrôler un peu plus...Oh ben tiens il existe justement des techniques pour mieux le contrôler...Enjoy!
Je vois ce que tu veux dire, mais j'ai toujours eu l'impression que la dépression au contraire était "hyperrationnelle". Chez moi, ça se traduit par un cerveau en perpétuel surrégime, qui à force de vouloir se "contrôler" se dérègle complètement et dérègle mon mode de vie avec : incapacité de me concentrer sur quelque chose plus de cinq minutes d'affilée, insomnie, manque de motivation (on trouve toujours plus de "raisons" de ne rien faire que de prendre le moindre risque d'échouer). On peut lutter contre soi-même, faire des efforts immenses pour se ressaisir, mais c'est beaucoup d'énergie déployée.

Ce que tu décris : la méditation, l'hypnose, c'est au contraire l'apprentissage du "lâcher prise". On a besoin de moments "off", où on ne cherche pas des solutions à tout, un sens à tout, des explications à tout.

Enfin, nous sommes probablement d'accord...
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Ca va mieux en le disant le 04.01.15, 23h21 par Rickhunter

Oui nous somme bien d'accord.

Je disais ça parce que en tout cas pour moi, le ressenti le plus important au final pendant ces moments où le cerveau mouline, c'est l'absence de contrôle...sur notre capacité justement à lâcher prise.
Réussir à être dans le présent, dans le ressenti, plutôt que dans le "trop penser, ne pas agir", reconnaitre ses pensées et sentiments comme juste ce qu'ils sont, des pensées et des sentiments, c'est une forme importante de contrôle de son esprit pour moi.

Je n'y suis pas encore vraiment, mais rien que de se concentrer sur sa respiration par exemple, ça permet de se recentrer sur soi, et non sur les scénarios échafaudés par l'esprit en permanence...C'est difficile et imparfait au départ, mais avec de la pratique ça peut faire des miracles.

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