Le jeûne.

Bilan au bout 24 heures (Mon record en fait)

Je me sens pas trop mal, un chouia fatigué mais rien d'insurmontable, mentalement je tiens bien et c'est essentiel. En fait depuis mon dernier jeune, je me suis d'avantage renseigné, et je réalise que surtout pour 3 jours c'est en très grande partie dans la tête.


J'ai lu d'avantages d'articles hier, scientifiques, reviews, journaux quotidien de mecs ayant jeuner 3 jours, 3 semaines, voire même un 40 jours, histoire d'avoir d'avantage d'infos de personnes ayant expérimentés le jeune, je me sens d'avantage motivé, et ça me parait nettement plus faisable. Mieux encore, je pensais que je n'arriverais pas a bosser apres 24 heures (Je donne des cours a des gamins), rien de prevu aujourd'hui mais je m'en sens parfaitement capable.

Donc du mental et il s'agit d’être attentif a ses réactions, et bien organiser ses journées. J'ai uriné tout a l'heure c’était assez sombre ou foncé, j'imagine que c'est mon corps qui commence a éliminer les toxines, et autres impuretés, des minéraux aussi sans doute.

Bref voila en gros après 24 heures, quasi rien a signaler, la suite demain.

J'ai jeûné durant 6 jours la semaine passée et comme ce topic m'a été très utile, j'aimerais y ajouter mon témoignage. Il y a eu aussi du neuf au niveau de la recherche, j'en profite donc pour ajouter quelques (res-)sources supplémentaires.

On associe vite le jeûne a la privation et il est difficilement imaginable que priver l'organisme de son carburant puisse être bénéfique. Bien entendu, il s'agit de solliciter un mode de fonctionnement de notre corps qui est rarement activé dans notre société (sauf en cas de maladie), et cela ne vas pas sans désagréments. La sensation de faim évidemment, mais aussi éventuellement des maux de tête, de la fatigue, une sensation de faiblesse, etc.
Les bénéfices du jeûne ont été prouvés scientifiquement sur des rats et les manchots. Il existe encore peu d'études sur l'homme mais elles sont néanmoins prometteuses. D'un point de vue purement scientifique, les conclusions sont les suivantes :

"Vu la rareté des études chez l’homme, il est difficile d’établir des recommandations en faveur du jeûne thérapeutique dans le cadre des pathologies chroniques, cardiovasculaires, du diabète et de l’obésité. Concernant le cancer, les résultats cliniques préliminaires semblent indiquer que le jeûne diminue l’asthénie, les problèmes gastro-intestinaux et la chimiotoxicité. Les patients font état d’une amélioration de leur bien-être psychique et physique. Il reste toutefois à démontrer que le jeûne n’a pas d’effet néfaste sur la masse maigre et peut réellement potentialiser la chimiothérapie."

Autrement dit, et pour paraphraser deux autres chercheurs : « Il y a des preuve dans la littérature scientifique, en utilisant des modèles animaux, que le jeûne actionne des mécanismes moléculaires qui sont bénéfiques à l’organisme », cependant « les études cliniques sont peu nombreuses et de qualité médiocre (manque de contrôle approprié, manque de rigueur scientifique). »

Personnellement, je vois surtout le jeûne comme un outil thérapeutique, dans le sens où il peut-être très utile et accessible à un grand nombre de personnes et - sans nécessairement se substituer aux traitements médicaux - contribuer à soigner des pathologies de différente ampleur.
C'est la principale raison qui m'a poussé à essayer, la curiosité de voir et d'expérimenter par moi-même ce qu'il en était. Le confinement, avec son activité sociale restreinte et un faible nombre de tentations extérieures me semblait un moment assez propice pour se lancer.

J’ai donc suivi un jeûne "modifié", basé sur un livre allemand et la méthode Buchinger (le jeûne est beaucoup plus populaire et validé médicalement en Allemagne, ils ont des cliniques entièrement consacrées à cette pratique).
Bref, outre de l'eau à volonté (au moins 2L / jour), on s'accorde aussi un bouillon (filtré) à midi et un verre de jus de fruits (dilué) le soir. Woohoo ! Cette approche me parait idéale pour les débutants, avec un minimum d’apport en vitamines et minéraux et surtout la sensation d’avaler quelque chose qui peut se substituer au rituel du repas.

A part les 2 premiers jours où la sensation de faim était présente, ça a été relativement facile, peut-être parce que je pratique déjà le jeûne intermittent (jeûner entre 20h du soir et le lendemain midi) depuis un an… par intermittence  J'ai été impressionné de voir que je pouvais continuer à travailler, me promener, faire des exercices physiques et du vélo (doucement), voir courir (trèèèès doucement) sans manger (à l'exception des +/- 250 kcal du bouillon et du jus, ce qui est quand même 10 fois moins que les apports habituels !).

Les 3 jours suivants, la sensation de faim disparaît presque entièrement et quand elle est présente c'est au second plan, comme un rappel, mais sans l'urgence d'une fringale. J'étais parti pour 5 jours au départ, et comme tout se passait bien j'ai prolongé d'un jour.

Le 6e jour je me suis senti plus faible et quelques fois la tête qui tourne un peu, il était donc temps de rompre le jeûne. Ce que j'ai fait en dégustant une pomme qui m'a paru exceptionnelle

Les jours suivants, il ne s'agit pas de se ruer sur la nourriture, ni de manger n'importe quoi. De toute façon la sensation de satiété est très rapide. J'ai donc progressivement réintroduit des fruits, des légumes, des céréales et enfin des crudités. Et du lait battu également, qui est une autre découverte de ce jeûne.

On peut totalement distinguer le besoin et l'envie de manger. Dans notre culture, on lie et codifie les deux dès l'enfance par différents rites. En réalité la plupart du temps on ne mange pas au moment où notre corps a réellement besoin de nourriture mais plutôt par habitude (3 repas par jour) ou parce que c'est un moment social (lunch entre amis, repas en famille, restos, banquets, etc...). C'est absolument fascinant de voir que le corps peut passer en mode cétogène et fonctionner presque normalement sur ses propres réserves.
Durant le jeûne, mon goût et mon odorat s'est fortement développé, capable de détecter (et de savourer) la moindre particule de légume dans un bouillon.

Depuis le 3e jour de jeûne et encore maintenant, j'ai une impression générale de légèreté (normal vous me direz), de lucidité qui perdurera un peu dans le temps j'espère. On est cependant loin du "high" ou de l'illumination décrite dans certains témoignages
J'ai perdu 4 kilos, mais ce n'était pas du tout l'objectif à la base, puisque j'étais déjà satisfait de mon poids. Je vais plutôt devoir reprendre de la masse à partir de maintenant !

Je ne sais pas si cela sera toujours le cas sur le long terme (pour être honnête, j'en doute), mais à l'issue du jeûne, on est très peu attiré par la malbouffe et on a plutôt envie de se goinfrer de fruits et de légumes que d'un gros burger ou d'une barre chocolaté. Enfin pour ma part, l'envie "psychologique" est là mais mon corps se répugne à cette idée :-) Cela peut néanmoins être un bon point de départ pour quelqu'un qui voudrait remettre les compteurs à zéro et (re-)prendre de bonne habitudes alimentaires.

A mon avis je réitérai l'expérience l'année prochaine.
Si vous souhaitez vous lancer (il est très important de bien se préparer quelques jours avant et de reprendre progressivement après !) : https://fr.wikihow.com/se-pr%C3%A9parer ... je%C3%BBne
Mes conseils :

• documentez-vous bien sur le sujet avant de débuter
• lancez-vous si vous êtes vraiment curieux et motivé
• si possible, faites le à plusieurs, c'est plus motivant et vous pouvez veillez les uns sur les autres
• soyez à l'écoute de votre corps, si vous avez le moindre doute, consultez un médecin

L'excellent docu mentionné plus haut est toujours dispo sur Arte et ici :


Et en complément, cette conférence (et surtout les questions-réponses à la fin) :

FK a écrit :j'envisage de commencer à jeuner à partir de ce soir, pour 4 à 5 jours, quels sont vos conseils ? De l'eau et des jus de fruit uniqument, si j'ai bien compris ? A quoi dois-je m'attendre ?

FK, curieux de savoir ce que ça avait donné pour toi ?

Je reviens pas sur ton expérience et tes conseils pratiques, par contre il semble dangereux de suggérer que ça puisse être un outil thérapeutique quand tu dis toi-même que les études cliniques sont de qualité médiocre.
Si l'on a des exemples animaux ça ne permet pas de parler d'une efficacité chez l'homme, ça l'expérience nous l'apprend.
Et elle nous a montré aussi avec cette crise que les études cliniques foireuses créent beaucoup de maux et de faux espoirs.

Pour le reste, si c'est un outil de bien-être pour vous, qu'importe le bien fondé scientifique si ça vous fait du bien et que c'est pas prouvé que ce soit nocif, mais
consultez quand même un médecin avant, ça peut éviter des problèmes de décompensation en cas de pathologie cachée (je dis pas de faire ça si vous allez jeûner une journée, mais une semaine c'est déjà chaud quand on en a pas l'expérience. D'ailleurs même si on est habitué, mieux vaut aussi vérifier régulièrement qu'on pourrait).

Salut Onmyoji, tu vas bien ?

J'ai mis quelques sources médicales pour préciser qu'il y a un minimum de recherche scientifique derrière et que ce n'est pas (seulement ) un truc d'illuminé ou une croyance, tel que c'était présenté au début du topic, en 2013.

Pour le reste, j'ai bien précisé que c'est une expérience personnelle et que je n'en parle qu'en tant qu'outil, disons "de bien être" si tu préfères ce terme à "thérapeutique". Je pense que tous les avertissements de rigueur ont déjà été donné dans le reste du topic mais oui, encore une fois : demandez l'avis de votre médecin avant de vous lancer et si vous avez le moindre problème durant ou après votre jeûne.

Perso je mange une fois par jour depuis un an et je me sens en parfaite forme, après je mange très qualitativement