apprendre à dessiner

Note : 44

le 18.08.2015 par mctyson

19 réponses / Dernière par VDB59 le 30.05.2021, 21h00

Parce que des fois, on fait autre chose que regarder Netflix. Partagez et discutez ici de ce que vous aimez et de ce qui vous intéresse.
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Hej bonsoir à tous,
J'essaie d'apprendre à dessiner en ce moment, et mes résultats ne sont pas très concluents...
mais j'aimerais vraiment savoir dessiner/peindre!

Auriez-vous des conseils pour débuter?
Quel place occupe le don par rapport au travail/entraînement?
En combien de temps peut on espérer dessiner "proprement"?

Merci pour vos réponses :)

La réussite, c'est 1% de talent, 99% de travail régulier.

Le temps est variable, selon le niveau que tu veux atteindre, ta motivation, ta régularité...

Tu peux peut-être prendre des cours avec une asso pour avoir les bases et ensuite continuer ton parcours tout seul? Si tu ne peux pas te payer des cours, il y a aussi des livres de techniques adressés aux débutants en médiathèque.

Quel place occupe le don par rapport au travail/entraînement?
Le 'don' est une qualité inventée par ceux qui ont la flemme de travailler.

... Un peu sec, mais il y a du vrai.

Je pratique le dessin, et sans non plus être un monstre, je me débrouille. Comment ? Je dessine depuis tout petit (car l'école m'ennuyait, entre autres). Puis j'ai poussé plus loin avec des livres et tutos sur le net.

On peux à la rigueur parler de prédispositions. Dans le cas du dessin, je pense avant tout à l'observation. Peut-être j'ai eu la chance d'avoir un bon regard sur les choses.

Ce sera d'ailleurs mon unique conseil (au-delà de t'exercer régulièrement, à différents styles, différentes techniques, grâce à des cours, des livres, des tutos sur le net, bref, les ressources ne manquent pas) :

Dessine avec tes yeux, pas ton cerveau.

Je te laisse cet exemple en image, qui en dit pas mal sur le sujet :

Il s'agit de se détacher des idées que l'on se fait de ce que l'on voit, pour réellement les observer.

Par exemple, tu dessines une tasse. Ton cerveau te rappellera que la hanse a telle courbure, ou que la forme globale est cylindrique, etc. et orienteront tes traits.

Alors qu'en te fiant uniquement à tes yeux, il n'y aura plus de tasse, en quelque sorte. Seulement des ellipses, courbes, et traits droits divers.

En espérant t'avoir aidé.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] Absolument le 19.08.15, 12h47 par Tana
  • [+1] Intéressant le 19.08.15, 18h18 par mctyson
  • [0] Non le 10.09.15, 12h40 par Mr.Smooth
  • [+1] Oui le 10.09.15, 20h08 par voucny

Salut,

Je reprends tes questions, auxquelles je vais essayer de répondre au mieux une à une.

Auriez-vous des conseils pour débuter?

Pour débuter, je te conseillerais de voir les bases. C'est comme n'importe quelle autre matière, il y a des fondamentaux à acquérir, en quelque sorte des règles à respecter si tu veux pouvoir t'exprimer et que ton image aie un sens et soit compréhensible.

Pour acquérir ces bases, il faut du temps, beaucoup d'entrainement et de la patience. Le processus se compose de deux parties: la partie d'études, d'apprentissage, de reproduction pour la première.
Puis vient la partie la plus intéressante, celle ou on utilisera ce que l'on a appris et compris dans des créations personnelles, dites d'imagination.

1. Dessin à la ligne, au "trait"
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a. Anatomie et les lignes de force
L'anatomie, qu'elle soit humaine ou animale est essentielle. Pour dessiner quelque chose, il faut d'abord comprendre les volumes qui composent ce qu'on désire faire.

Etudier l'anatomie est primordial, dès lors que l'on désire dessiner personnages ou animaux. En ce qui concerne tout ce qui va être en mouvement, un autre point prend son importance, dès lors que l'on veut insuffler de la vie à un sujet; ce sont les lignes de force.

Les lignes de force sont des lignes imaginaires que l'on trace le long de la colonne vertébrale et le long des membres, afin d'avoir une direction à donner aux différentes parties du corps et que le personnage paraisse plus vivant, dans des poses plus naturelles et non rigides.

Pour s'exercer, rien de tel que le modèle de nu. Sinon le net est blindé de références à ce niveau là, notamment au niveau médical.

Deux bons sites pour s’entraîner: http://www.posemaniacs.com/thirtysecond et http://artists.pixelovely.com/

b. Perspective et environnement
La perspective va permettre de définir ce qui est proche de ce qui est lointain. Elle permet notamment de créer des décors, de s'attaquer aux architectures, à la robotique, et de créer des scènes incluant divers sujets.

Autant j'ai parlé de l'anatomie humaine et animale, autant le monde végétal possède aussi une structure à comprendre si on veut l'intégrer à un paysage.

Pour s'entraîner le mieux est de prendre un carnet et de dessiner ce que tu vois, faire de l'observation.

c. Composition de l'image, storytelling
La composition, c'est la manière dont on va guider l’œil au travers de l'image. Elle est notamment indispensable dès lors que l'on s'attaque à la photographie.

C'est elle qui va faire qu'un sujet (qu'il fasse partie d'un paysage ou qu'il soit vivant) va avoir plus ou moins d'importance, et c'est aussi elle qui va faire que l'image raconte quelque chose, qu'il s'y passe une action. On appelle ça le Storytelling.

2. Peinture, colorisation, mise en relief

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a. Ombres et lumières, valeurs
Un dessin sans ombres, c'est ce qu'on appelle du Lineart, ou l'art de la ligne. Dès lors que notre but est de faire ressortir un dessin avec des effets de profondeur, qu'il soit plus réaliste et concret, il va falloir y ajouter des ombrages.

Et qui dit ombrages, dit source de lumière et parties éclairées comme plus sombres car étant plus ou moins exposées à la lumineuse. C'est ce qui fait toute la différence entre le dessin au "trait" et la peinture. On va remplir les blancs par des nuances de gris plus ou moins claires ou foncées, et les traits du croquis de base vont être amenés à disparaître.

b. Couleurs
Une fois la théorie des valeurs et de la mise en relief abordée, on va pouvoir s'attaquer à un immense chapitre: les couleurs. En plus de la luminosité vont s'ajouter deux autres critères: la teinte et la saturation.

La teinte va déterminer la nature de la couleur; si c'est du rouge, du violet, du bleu.. et si elle est chaude ou froide.

La saturation, sera l'intensité de la teinte. Plus la saturation est forte, plus la couleur est pure. Plus la saturation est basse, plus la couleur est grisée.

Pour désigner une couleur, on utilisera le raccourci TSL
Teinte - Saturation - Lumière

Ici, on a le shéma TSL: le cercle autour est la gamme chromatique de teintes.
Plus on va vers la gauche, moins la saturation est forte; on tombe soit des les noirs, les gris ou les blancs. En haut la luminosité la plus forte, en bas la plus faible.
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c. Textures et effets de matière
Une fois toutes les autres bases acquises, vient la finition, la cerise sur le gâteau, le détail qui donnera dans certains cas un petit plus à l'image: les effets.

C'est ce qui donnera le grain du métal abîmé, ou encore le détail de la falaise rocheuse.

Sur l'outil numérique les textures et effets de matière sont travaillés de deux manières: soit par une brush (ou pinceau) texturée, soit par l'incrustation de photos.

Quelle place occupe le don par rapport au travail/entraînement?

Déjà, qu'appelles-tu le "don"?
Un ami m'a posé la question récemment. Pour moi, en matière de dessin, le "don" ou plutôt les prédispositions et les facilités sont en fait la maturité artistique et créative que l'on va avoir.

Par maturité artistique, je veux dire par là être capable de se remettre en question sur ses erreurs, son parcours, savoir quoi faire pour progresser, élargir ses connaissances sur ce qui s'est déjà fait par le passé, ce qui se fait et ce qui peut éventuellement se faire.

Par maturité créative, j'entends être capable d'imaginer et de dessiner quelque chose qui est capable de provoquer quelque chose chez le spectateur. Une émotion par exemple. Sans parler de tout le côté "technique" abordé plus haut, certaines personnes arrivent à faire passer un message, une émotion très facilement, de par leur style.

Mais un style, si on n'en a pas, ça se travaille.

Comment?

En élargissant nos connaissances artistiques, en étudiant comment tel ou tel artiste qui nous inspire procède, en testant des nouvelles choses. Bref c'est un peu l'histoire de la vie, mais au niveau du dessin.

Dire qu'un mec qui a à la base des facilités réussira mieux que celui qui n'en a pas se résumerait à affirmer que Bob l'AFC n'a jamais réussi à évoluer, ne choppera jamais et restera frustré et malheureux le reste de sa vie.

On est tous d'accord, c'est une jolie aberration :D

En gros, si tu bosses la technique, les bases, et que tu es curieux et cherches à gagner en maturité créative et artistique.. y'a pas de secrets tu progresseras. Bosser oui, mais bosser intelligemment.

En combien de temps peut on espérer dessiner "proprement"?

Tout dépend de l'intensité et du temps que tu vas te donner pour apprendre, mais surtout du but que tu vas te donner. Marc Simonetti (une référence française) a mis 3 ans pour arriver à son niveau actuel.

Par contre il y a passé plus de 8h par jour durant cette période pour arriver à ce résultat.

Une petite vidéo qui explique le parcours de gens qui ont des facilités et de ceux qui n'en ont pas.

[youtube][/youtube]

Je m'en vais dessiner moi, teh. J'ai une étude sur le feu qui m'appelle depuis que j'ai commencé à rédiger ce message.

:mrgreen:
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Post de qualité le 20.08.15, 10h34 par Mr_Orange
  • [+1] A lire le 20.08.15, 10h43 par Tana
  • [+1] Instructif le 20.08.15, 14h01 par mctyson
  • [+2] Sympa :) le 21.08.15, 13h51 par Onmyoji
  • [+1] Instructif le 22.08.15, 01h18 par DTS
  • [+3] Constructif le 22.08.15, 09h51 par FK
  • [+3] Wow le 10.09.15, 13h04 par Blusher
  • [+3] Très intéressant le 24.04.16, 10h23 par Baijin

Zaik a fait un parfait résumé, joli post !

Je rajouterai un petit conseil supplémentaire : alterner travail et fun.

Je m'explique. Se pencher sur une nouvelle technique est parfois frustrant. Moi du coup, j'alterne travail technique et liberté. Un jour, je vais bosser mes couleurs et dégradés à l'aquarelle, bosser l'anatomie, etc. Et un autre jour me laisser aller. Juste à être créatif avec mon papier, mes outils, mon petit savoir, pour faire un truc perso, plus détendu.

Sur moi en tout cas, cela semble marcher.

En espérant avoir aidé !

Après plus de 10 ans de dessins académique, peinture, et art appliqué, l'une des bases principales pour tout dessins figuratif, avant la technique, la couleur, etc c'est la CONSTRUCTION du dessin.

C'est à dire :
La maîtrise simple du format sur lequel tu vas l'installer, comment il sera tourné, et composé.

Ensuite la maîtrise des proportions, des volumes et de la perspective, mais plus que tout l'observation de ceux-ci et leur compréhension. Si tu maîtrise ces notions là, tes dessins auront du sens quelque soit la "technique" que tu emploieras.

A contrario, si ton dessin est mal calibré sur la feuille, est mal construit et mal compris, il donnera un effet, fouillis et naïf et cela que tu emploie de pures couleurs, ou que tu arrive à donner de pures textures à ton ouvrage.

Tu dois montrer que tu maîtrise ton environnement de création, qui sont le volume physique (donc le format de ton support) et le volume "abstrait" donc le volume 3D de ton sujet dans l'espace fictif que tu créer sur le support.

Si tu prend conscience de ça et que tu parviens à le maîtriser aussi naturellement que possible tu pourras donner du sens à n'importe quel dessin que ce soit une huile de plusieurs mois de travail, ou un croquis jeté en 20 secondes (c'est le plus difficile en faite).

Si tu fais un dessin d'après modèles réelles (animaux, objets, modèles),
Certaines de ces notions peuvent être appliqué grâce à des instruments de haute technologie tel que :

La fenêtre miniature découpé dans un morceau de carton rigide.

Très pratique pour projeter en miniature comment ton modèle va s'inscrire dans ta feuille (la fenêtre doit être dans les même proportions que ta feuille).

La baguette en bois type baguette à brochettes que tu trouveras dans la cuisine de ta maman.

Pour prendre les proportions les distances entre divers points de repères dans ton dessin, tête => épaule, épaule => nombril, etc.

Enfin le "fil à plomb", qui est avant tout un fil à rôtie avec en leste un petit objet un peu lourd, genre une vieille clef, ou un plomb de pêche etc.

Pour obtenir de vrais point de repères verticaux.

Image

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    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] +1 le 20.08.15, 17h54 par mctyson
  • [+1] Intéressant le 24.04.21, 05h29 par Onmyoji

Un petit exercice pour se décomplexer et faire travailler le cerveau DROIT
Tu prend un dessin, connu ou non, plus ou moins compexe, comme par exemple ceci (mais ça peut etre autre chose) et tu le met à l'envers.

Image

Tu commence par dessiner le haut de l'image retournée, de gauche a droite basiquement comme le sens de la lecture, mais bon c'est pas une règle stricte.
Le but du jeu est de voir les traits, les courbes les distances, et d'arreter de voir un visage, une main, un oeil, etc. mais plutot tout ce qui compose le dessin sans chercher à le définir. Le fait de mettre le dessin à l'envers aide grandement à désinhiber le cerveau à ce niveau là. C'est un bon exercice de départ :)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+1] Intéressant le 10.09.15, 13h35 par mctyson
  • [+1] Bonne idée ! le 24.04.21, 05h25 par Onmyoji

En fait ton titre n'est presque pas la question que tu te poses vraiment, car
pour dessiner il faut dessiner
c'est tout

en fait ce que tu poses comme question, c'est comment "bien" dessiner.
Ce qui fait se demander : qu'est ce que c'est un bon dessin.

Moi ce que j'aime dans le dessin c'est le processus qui fait transformer une sensation du monde (visuelle, de mouvement, de matière) en un autre objet (donc un dessin).
Un dessin très technique où je ne retrouve que des ficelles et des habitudes de dessin, et où il est manifeste que le dessinateur n'a rien transmis de son ressenti ne m'intéresse pas du tout.
Je vais donc te donner, en complètement du post très fourni et impressionnant de Zaik, quelques astuces et idées d'exercices pour développer une attitude de dessin dynamique et vivant. Tous ces conseils sont la propriété intellectuelle du prof où j'ai suivi des cours :p

Le dessin c'est physique, c'est du sport, donc la position du corps quand on dessine compte.
Tourner autour du modèle, choisir son angle, dessiner debout.

Dessiner tous les jours (calepin stylo, chaque fois que c'est possible que ce soit 1 minute ou 1 heure : un dessin)

Regarder plus le modèle que le papier

Chercher essayer raturer, ne pas chercher à faire un beau dessin mais chercher à être au plus prêt de ce qu'on voit

Dessiner sans lever son outil du papier (ça a l'air très con mais c'est radical, tu perçois tout de suite beaucoup mieux les volumes et les espaces)

Changer d'outils
, changer de support

Dessiner très vite
, sur des poses courtes de 1 minute

Le dessin c'est aussi son rapport à son support donc comme le disait Yragael, construire son dessin. Un très gros plan qui prend toute la page, un personnage allongé qui souligne l'horizontale d'un format paysage, une multitude de petits dessins qui se chevauchent les uns les autres...

Dessiner avec la main gauche (si tu es droitier, et l'inverse sinon) : avec notre main habituelle, on a tendance à court circuiter le ressenti au profit du savoir. C'est à dire qu'on va géométriser, on va faire un rond pour la tête, des barres pour les bras (caricatural of course). Avec l'autre main on n'a aucune habitude, aucun raccourci. On va juste chercher à coller au plus près de ce qu'on voit.

Ne pas avoir peur de rater, ça c'est idem séduction et la peur du rateau. Il faut se lancer, explorer etc

Dessiner à plusieurs : le premier commence le dessin une minute et le deuxième le complète la deuxième minute

Dans tous les cas, prendre plaisir, s'amuser, être bien :)

ps j'ai pas précisé mais tous ces conseils partent de l'idée de départ de l'exercice qui est de dessiner ce qu'on voit (modèle qui pose où juste le monde autour)
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+2] Intéressant le 11.09.15, 09h55 par Onmyoji
  • [+2] Tout à fait ! le 12.09.15, 09h52 par Zaik

Trés intéressant,nous avons tous un style de dessin différent en plus. Perso
ce sont les monstres ,les créatures étranges qui sont les plus faciles
à dessiner,mais par contre un cheval ;ou une personne cela devient beaucoup
plus dur,est ce que certaines personnes sur le forum ont des sujets plus
faciles à dessiner que d autres? c est instructif se confronter les visions que
nous avons du dessin.

https://scontent-cdg2-1.xx.fbcdn.net/hp ... 8296_o.jpg

voucny a écrit :En fait ton titre n'est presque pas la question que tu te poses vraiment, car
pour dessiner il faut dessiner
c'est tout

en fait ce que tu poses comme question, c'est comment "bien" dessiner.
Ce qui fait se demander : qu'est ce que c'est un bon dessin.

Moi ce que j'aime dans le dessin c'est le processus qui fait transformer une sensation du monde (visuelle, de mouvement, de matière) en un autre objet (donc un dessin).
Un dessin très technique où je ne retrouve que des ficelles et des habitudes de dessin, et où il est manifeste que le dessinateur n'a rien transmis de son ressenti ne m'intéresse pas du tout.
Je vais donc te donner, en complètement du post très fourni et impressionnant de Zaik, quelques astuces et idées d'exercices pour développer une attitude de dessin dynamique et vivant. Tous ces conseils sont la propriété intellectuelle du prof où j'ai suivi des cours :p

Le dessin c'est physique, c'est du sport, donc la position du corps quand on dessine compte.
Tourner autour du modèle, choisir son angle, dessiner debout.

Dessiner tous les jours (calepin stylo, chaque fois que c'est possible que ce soit 1 minute ou 1 heure : un dessin)

Regarder plus le modèle que le papier

Chercher essayer raturer, ne pas chercher à faire un beau dessin mais chercher à être au plus prêt de ce qu'on voit

Dessiner sans lever son outil du papier (ça a l'air très con mais c'est radical, tu perçois tout de suite beaucoup mieux les volumes et les espaces)

Changer d'outils
, changer de support

Dessiner très vite
, sur des poses courtes de 1 minute

Le dessin c'est aussi son rapport à son support donc comme le disait Yragael, construire son dessin. Un très gros plan qui prend toute la page, un personnage allongé qui souligne l'horizontale d'un format paysage, une multitude de petits dessins qui se chevauchent les uns les autres...

Dessiner avec la main gauche (si tu es droitier, et l'inverse sinon) : avec notre main habituelle, on a tendance à court circuiter le ressenti au profit du savoir. C'est à dire qu'on va géométriser, on va faire un rond pour la tête, des barres pour les bras (caricatural of course). Avec l'autre main on n'a aucune habitude, aucun raccourci. On va juste chercher à coller au plus près de ce qu'on voit.

Ne pas avoir peur de rater, ça c'est idem séduction et la peur du rateau. Il faut se lancer, explorer etc

Dessiner à plusieurs : le premier commence le dessin une minute et le deuxième le complète la deuxième minute

Dans tous les cas, prendre plaisir, s'amuser, être bien :)

ps j'ai pas précisé mais tous ces conseils partent de l'idée de départ de l'exercice qui est de dessiner ce qu'on voit (modèle qui pose où juste le monde autour)


Trés bon message :) et très instructif :) j ai essayé d éditer un dessin mais ça n a pas fonctionne..je réesaierais plus tard. Ah super le lien du dessin est bien présent dans le post au dessus,si vous voulez le voir n hésitez pas,et dire vos avis ;)
J en mettrais 2 ou 3 autres si c est possible.

De mon temps, mon père m'avais dit "ok tu veut apprendre a dessiner ?" Prend un modèle et tous les jours tu va essayé de reproduire ton modèle une seule fois, au out de 10 jours mon dessin été vraiment beau (pas identique mais beau quand même) bref en gros tout ça pour dire qu'avez l'habitude ça viens, 10 après pour moi je me suis mis sur une tablette graphique et j'ai fait la même technique ^^
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [0] C'est pas si simple le 24.04.21, 05h27 par Onmyoji

Tien, essaie de reproduire ça et tu le fait tous les jours tous les jours, poste tous les jours ton oeuvre
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Si tu veux commencer à apprendre à dessiner, il faut démarrer par les bases, comme par exemple se pencher sur l'anatomie/proportions, la perspective, etc.
Pour dessiner sur tablette j'aime bien art rage c'est assé fun et simple a prendre en main pour un débutant ensuite les pro diront vers quoi se tourner.
Le logiciel Artrage offre un rendu effet dessin papier plutôt simpas.
Si tu a l'habitude du papier et veux te mettre a la tablette ça peut être intéressant.
Une peinture numérique que j'ai finie y'a pas longtemps .
Image
la peinture graphique c'est le meilleur.. enfin. mon préféré toujours.
je le fait sous Artrage avec un tablette graphique écran XP-PEN artist 22R pro,
Il n'y a pas vraiment de secret pour bien dessiner, à part la répétition. Et surtout ne pas avoir peur de se tromper et de recommencer autant de fois que nécessaire.

La pratique n'est malheureusement pas le moyen d'y arriver, si c'était le cas ça se saurait: on en tire pas la même chose. Il faut surtout trouver la bonne manière de travailler pour progresser. Dessiner 50 fois la même chose finira par se heurter à un plateau.
Le problème des gens qui ne savent pas dessiner ce n'est pas le manque de pratique, ils essaient systématiquement de dessiner quand quelque chose leur plaît au départ. Leur problème c'est l'absence de progression malgré tout.
La question c'est donc comment résoudre le blocage:
Changer de technique, essayer des choses contre intuitives, se challenger sur d'autres thèmes, travailler à partir de supports différents (reproduction, invention, patchwork entre les deux, fusion de dessins...),
Prendre un prof...
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

De très bon conseils ont été donnés plus haut.
Je n'ai pas de talent particulier à la base, mais j'ai pu apprendre des bases en suivant 3 ans de cours bihebdomadaire (en étant très assidu, on peut se contenter d'un an et puis pratiquer chez soi).
Ce qu'on y apprend surtout c'est que pour dessiner "juste", il faut surtout apprendre à regarder sans interpréter.
Et ce n'est souvent une fois qu'on sait dessiner juste qu'on peut se libérer de la forme pour développer son propre style.

Pour prendre un exemple des plus connus, Picasso n'a pas commencé directement à faire du cubisme. Il a fait du figuratif avant de déconstruire et de reconstruire complètement ce qu'il voyait :
https://www.franceculture.fr/peinture/l ... s-tableaux

Et ensuite la progression est quand même fort liée à la pratique régulière (comme en musique).
Pas répéter "bêtement" le même dessin tous les jours, mais dessiner partout, tout le temps.
Les dessinateurs talentueux que je côtoies sont surtout ceux qui ont toujours un carnet de croquis sur eux (et qui l'utilisent :D ).
Onmyoji a écrit :ils essaient systématiquement de dessiner quand quelque chose leur plaît au départ
En fait le dessin a ça de formidable qu'il permet de rendre presque n'importe quel objet / modèle intéressant :wink:

Certes, ce que je voulais dire c'est que la pratique ne suffit pas, les gens qui ne réussissent pas abandonnent aussi parce que leurs efforts ne portent pas. Mais la plupart essaient autant que les autres au départ, ils essaient comme les autres de prendre tous les sujets qui leurs plaisent, etc.
C'est du vécu et c'est l'expérience de pas mal de gens que j'ai croisés en cours de dessins qui avaient couvert des hectares de rames de papier en en restant à un niveau ridicule et insatisfaisant.
La réponse à ça c'est pas "juste pratiquer" c'est pratiquer bien, trouver le moyen de résoudre son blocage

(Et ça vaut pour tout, le dessin les échecs, le sport etc)
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Salut,

Bon, le sujet m'intéresse donc j'ai envie de partager ma petite expérience.

De très bon conseils ont été donnés plus haut. Honnêtement, je suis loin d'être expert et j'ai pas énormément de théorie, donc je vais me concentrer sur la pratique et l'apprentissage.

J'avais rapidement essayé de commencer quand j'étais étudiant, et puis faute de motivation j'ai laissé tomber au bout de quelques petites semaines.

Des années plus tard, je m'y suis remis lors du premier confinement, cette fois-ci l'histoire a été un peu différente.

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Je veux juste souligner les points qui m'ont paru essentiels à ma progression pendant cette période :

#1 Avoir une bonne raison de dessiner et s'y accrocher

Le dessin, c'est super, super dur. Ça demande énormément de temps et d'investissement personnel, de rigueur et de patience. Alors forcément, c'est important de savoir pourquoi on fait tout ça, car il faudra bien une raison de continuer à travailler même quand on en a pas envie, car la pratique artistique est pas toujours fun et parfois source de frustration.

Il faut donc avoir quelque chose à quoi s'accrocher. Ça peut être n'importe quoi : pour faire de belles choses, accomplir un projet en particulier, etc.

Dans mon cas, le dessin m'aide à lutter contre cette espèce de stress existentiel qui me donne parfois l'impression de me faire traverser par le temps sans vraiment le vivre. Quand je fais un dessin, je sais que j'ai fait quelque chose ce jour là, ça marque le temps. Aussi, ça m'aide à savoir être attentif au monde qui m'entoure, aux formes, aux couleurs, aux ambiances.

A coté de ça, je me suis donné le défi d'avoir le niveau d'un artiste pro à l'horizon de mes 35 ans, ça me motive pas mal !

#2 Faire toujours plus difficile, mais éviter les gros paliers

Pour la pratique, je pense qu'une chose qui m'a beaucoup aidée a été de toujours chercher à inclure un petit défi dans chaque projet. Par exemple, commencer par un portrait de profil, puis de 3/4, puis essayer des choses avec une lumière un peu particulière, des cheveux longs, quelque chose que j'ai pas encore fait.

Ou alors, dessiner une feuille, puis la branche, puis la plante en entier...

Dans le même temps, il faut se fixer des objectifs réalisables et savoir prendre le temps de bien comprendre les différentes spécificités.

Le feedback est très important, car c'est vraiment difficile de se rendre compte soi même des éléments à améliorer sur ses propres dessins.

Par exemple, assez tôt j'ai passé pas mal d'heures à dessiner ma cuisine, j'étais vraiment content du résultat.

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Au début je postais mes dessins sur le subreddit "Learntodraw", qui est vraiment super pour avoir des avis. Par exemple, sur ce dessin quelqu'un m'a dit qu'il fallait vraiment que je me débarrasse de ces gros contours, qu'ils n'existaient pas dans la réalité.

Ben allez, c'est parti, nouveau petit défi : dessiner des objets en ne représentant que les ombres, la lumière et les textures, sans faire de gros contours.

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De suite, c'est beaucoup mieux. Une fois le principe compris, j'ai basculé sur des formes plus complexes que des fruits, avec des portaits notamment. Le principe est toujours le même : à chaque fois, un projet un peu plus difficile pour rester dans une zone de léger inconfort.

#3 De bonnes ressources et du feedback

Parfois c'est vraiment décourageant de s'exercer seul, surtout que les auto-critiques ne sont pas forcément très pertinentes quand on commence.

Dans mon cas, j'ai utilisé en autres :
  • Dessiner avec le cerveau droit, de Betty Edwards : un livre tout simplement magnifique que je recommande chaudement pour commencer. Je m'en séparerai jamais.
  • Proko, sur youtube, pour la théorie sur un peu toutes les thématiques
  • Le cours vidéo de David Jamieson pour les portraits (j'ai fait le cours entre les deux derniers dessins montrés en intro)
  • Les subreddits /r/Learntodraw et /r/Drawing pour le feedback
Ce ne sont que des exemples parmi d'autres. Aujourd'hui, beaucoup d'artistes pro ont leurs cours vidéos (compter entre 100 et 300$ selon le contenu du cours). Personnellement, j'ai simplement suivi les cours d'artistes dont le travail me plait beaucoup.

C'est pas obligatoire, mais ça accélère grandement la progression. Sinon, il y a aussi des cours en présentiel (hors période de confinement).

#4 Être régulier

Il faut bien caler ses objectifs avec le temps que l'on est prêt à consacrer à la pratique, au risque d'être découragé. C'est peut être évident, mais il faut quand même bien se dire que l'on ne devient pas une bête en dessin en travaillant deux heures par semaine. Toute la théorie du monde ne parviendra pas à combler un manque de pratique. C'est un piège dans lequel on tombe facilement, à regarder des vidéos sur le dessin pendant trois heures pour au final dessiner un quart d'heure, voire pas du tout. En tout cas c'est quelque chose contre lequel je lutte un petit peu.

#5 Croquis ou longs dessins ?

ça, c'est quelque chose que j'ai inclut dans ma pratique assez récemment. Je suis plutôt du genre à passer 40h sur un dessin et à ne jamais faire de petits croquis spontanés.

De l'expérience que j'ai eu récemment, c'est bien de varier les deux. Par exemple, on peut commencer à s'échauffer avec quelques dessins de nus rapides, puis passer sur son gros projet. Chacun des deux rendus apporte son lot de bénéfices. Je pense que l'essentiel est de :
  • Ne pas faire que des exercices et des petits croquis, au risque de se dégoûter du dessin qui deviendrait juste une corvée de plus. D'autre part, c'est important de faire des dessins pour lesquels on peut se dire : "oui, clairement, je me reconnais là dedans, je sens que j'y ai mis de ma personne, j'y suis allé avec le cœur", ce qui est pas vraiment possible quand on dessine 300 boites d'affilée dans des orientations et des éclairages différents...
  • A coté de ça, faire que des longs projets n'est pas forcément productif : pour citer mon expérience, dans ma vie j'ai fait en tout et pour tout... 8 portraits. C'est juste rien. Concrètement, ça veut dire que je n'ai pratiqué les proportions du visage que 8 fois, j'ai dessiné seulement 8 paires d'yeux, etc. Alors que durant ces dizaines voires centaines d'heures que j'ai passé sur ces dessins (en moyenne 10 à 40h par portrait), j'aurais pu faire quantité de petits croquis pour pratiquer les proportions par exemple. Aujourd'hui, je suis complètement incapable de faire un portrait décent en moins de 10 heures, et encore.

#6 Le mot de la fin

Je pense qu'il est important de trouver un équilibre, et surtout de ne pas oublier de se faire plaisir : la vie nous en demande assez comme ça, quand on dessine, c'est justement un moment où l'on peut choisir de se laisser aller, de faire vraiment ce dont on a envie.

Donc après avoir dit tout ça, je pense qu'il faut toujours garder à l'esprit que la pratique doit rester fun dans l'ensemble. Mon moto en dessin, c'est que "j'ai envie" ou bien "j'ai pas envie" sont des raisons suffisantes pour faire ou ne pas faire quelque chose. Et puis c'est tout, pas besoin de tergiverser car pour les contraintes, j'ai un travail à temps plein qui sert à ça.

En vrac, je dirais aussi que c'est important de dessiner toutes les petites choses que l'on aime, que ce soit une plante qui égaye notre maison, une chaise un peu bizarre, une jolie montagne, une brindille, un pot, il y a tellement de choses intéressantes ! On peut aussi varier les techniques sans trop s'éparpiller, essayer de nouveaux papiers, etc.

Je pense que le dessin et l'art ça sert surtout (mais pas que) à célébrer la vie, et avec ça en tête, on ne peut qu'être motivé et progresser :)

Voilà, j'espère que ça sera utile à certains et que j'ai pas été trop évasif. Je répète que j'ai la tête dans le guidon et donc très peu de recul.

A plus :)

Un bonus car j'aime trop ça : mon petit Piléa qui égaye mes journées !

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    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Yesssss! le 23.04.21, 21h45 par Jalapeno
  • [+3] Merci ! :) le 24.04.21, 05h13 par Onmyoji

Honnêtement "juin" dans ton post est déjà un très bon dessin.
Pour partager ma petite expérience de "naze du dessin" (ça a son importance);
Je pense que je me suis heurté à tous les écueils que vous citez. En voici donc une liste à éviter et deux trois trucs qui m'ont un peu amélioré plus que du travail pur (même si on ne le remplace pas).
Quand j'étais jeune, j'ai été dans une classe "arts plastiques" alors que j'étais pas particulièrement doué, et j'attendais de la prof qu'elle nous donne les fondamentaux pour élaborer dessus, du haut de mes douze ans.
On a fait quelques exercices mais les principes ne nous ont jamais été donnés.
À vrai dire, j'en suis sorti déçu de ne pas me voir m'améliorer malgré un vrai travail.
L'année suivante j'ai rencontré un mec devenu mon meilleur pote et qui était déjà un monstre, et même si je l'admirais et que ça me donnait envie, j'étais un peu blasé de sa facilité à transformer n'importe quel trait en œuvre d'art et je me suis laissé convaincre qu'il y avait un don et cela m'a inhibé.
Aujourd'hui connaissant bien mieux le sujet, je pense que le "Don" c'est peut être une question de dominance des aires cérébrales dans l'interprétation visuelle et dans la direction oculomotrice.
Je vois beaucoup le conseil de ne pas dessiner ce que le cerveau interprète mais au contraire juste les lignes, par exemple. L'un relève de la gnosie (la Transformation fonctionnelle et inconsciente de perceptions en informations élaborées comme des visages ou autres. C'est comme ça qu'on sait identifier les regards), l'un de la simple perception.
De manière amusante, j'ai aussi entendu le conseil inverse, et pour ma part ça a eu tendance à m'aider de justement interpréter "un tout" pour les proportions, plutôt que juste les lignes. D'ailleurs mon pote bon en dessin me conseillait de faire la technique des "bean bags" pour cesser de ne voir que les lignes et ça marchait pas mal (comme les "7 têtes" pour faire des corps proportionnés, etc).
Après ce conseil est peut-être mal compris ou mal transmis (j'y reviendrai**)
Mais effectivement la recherche sur les autistes avec un don du dessin montre qu'eux qui sont naturellement handicapés du point de vue de certains gnosies comme l'interprétation des visages peuvent avoir des capacités monstrueuses en dessin. Après c'est peut-être une question de place dans le processus
Des expériences d'inhibition cérébrale sélective montrent aussi que "l'inhibition des basses latences" favorise une meilleure performance.
En clair pour arriver à faire un bon dessin le cerveau va droit au but, il ne se laisse plus perturber par d'autres signaux (je sais qu'en termes d'interprétations si ma compréhension géométrique m'a toujours aidé comme dit plus haut*, le fait de me projeter dans la forme pour les humains a plutôt tendance à me parasiter. Aussi il fait vraiment être à ce qu'on fait).
*ce qui fait que je peux faire des croquis basiques de natures mortes mais que je fais des choses vivantes mal foutues.
Le don c'est probablement une manière de visualiser aussi, plus qu'une question d'imagination (je connais de bons dessinateurs infoutus de dessiner de mémoire ou d'imagination mais qui sont des cracks de l'observation. Moi j'ai beaucoup d'imagination mais ça peut être très labile si je me concentre sur un détail parce qu'on se rend pas compte mais quand on voit quelqu'un on néglige énormément de choses, on a une image générale. Dans un dessin on se concentre souvent sur un peu plus de détails. Et un bon truc justement c'est au contraire de commencer par le niveau de détails qu'on a spontanément en tête et ensuite d'affiner quand on a le premier niveau posésur le papier en support).
Mais dans tous les cas c'est sans doute une compétence cérébrale qu'on peut acquérir, en mode "activer le 'cerveau de dessin'/ débrancher le cerveau parasite". On sait que les matheux bloquent les autres activités pendant des calculs complexes. Pour les faciles ils sont au contraire en mode "moins de ressources" que le mec normal. Les prodiges mobilisent toutes les zones cérébrales pour des fonctions secondaires. Je vois pas pourquoi pour le dessin ce serait pas pareil, je crois assez peu à la prédestination même si on est pas tous égaux, et si on peut pas tous être des prodiges je pense qu'en apprenant bien, en y passant du temps et en apprenant à mobiliser correctement notre cerveau on peut devenir moyen à correct, comme un sportif qui n'est pas un Usain Bolt pourra quand même apprendre à aller plus vite avec un bon entraînement, ou au contraire ne pas s'améliorer même en travaillant chaque semaine. Dans les deux cas on heurte un plateau mais l'un est le pic de performance possible, l'autre c'est le plateau de début d'apprentissage réel.
Le bouquin sur le flow de Csizenmihali est sans doute utile pour ça. Je l'ai lu pour d'autres choses mais il a dû un peu m'aider aussi.

Autre chose, effectivement en me mettant le défi de "rattraper mon pote" et "arrêter d'être mauvais" j'ai eu de la motivation, mais finalement ce n'était plus par plaisir de dessiner. J'ai donc fait beaucoup d'exercices et me suis intéressé au dessin de la renaissance, à un vieux site qui s'appelait polykarbon et qui faisait des dessins de comics, etc (j'étais beaucoup intéressé par la peinture aussi), aujourd'hui ça me sert pour la photo et la vidéo, mais même si j'avais progressé pour moi je ne faisais que reproduire des images et me heurter toujours aux mêmes écueils malgré un travail.
J'ai donc jeté l'éponge, ne dessinant plus que des schémas ou des objets géométriques que quand j'y étais obligé (et me vengeant sur la photo et la vidéo pour compenser ce dont je suis pas trop mécontent).

20 ans plus tard, plusieurs trucs m'ont désinhibé:
Voir des progressions monstrueuses un peu partout sur internet, et des résultats motivants aussi.

J'ai été par la force des choses amené à dessiner pour des enfants: il y a un peu moins d'une dizaine d'années, une de mes ex avait un gosse de 8 ans et il aimait bien que je lui dessine des choses issues de ses dessins animés et de jeux vidéos. Et de fil en aiguille on est tombés aussi sur des choses que je connaissais aussi depuis longtemps mais sur lesquelles j'avais perdu mes "a priori", c'était juste devenu un truc ancré qu'il suffisait de ressortir.
Aujourd'hui ça m'arrive de faire des dessins pour mes filleuls ou les gosses d'amies, et même si c'est pas ultra beau comme des dessins vus ici, c'est honnêtement beaucoup moins naze qu'avant.
Alors que c'est la même chose et que je n'ai pas bossé pendant 20 ans et que mon niveau de pratique est proche du zéro. Mais même mes 6 dessins dans l'année de vieux naze sont mieux que mes 300h de dessins en un été de gamin de 13 ans.
Mais je ne le fais plus par ego, mais par plaisir et en cherchant juste à faire ça du mieux possible (je sais que j'ai droit à l'erreur parce que les enfants sont juste contents même si tu fais un dessin moche, même si des fois ils vont gentiment te tacler, mais ils sont encore plus contents si tu fais ça bien).

Retomber sur mon vieux cahier m'a fait faire la paix avec moi-même, aussi. Même si je trouve toujours ça mauvais, j'ai vu aussi que parfois j'avais bien commencé, ou que parfois j'avais bien réussi à faire ce que je voulais même si l'ensemble est moyen, et que parfois j'avais juste gâché le dessin sur une partie.
Mais je me dis que finalement j'avais pas mal travaillé (même si un été à dessiner c'est rien on est d'accord).
Maintenant je me dis que j'ai arrêté là où j'aurais pu commencer à devenir compétent, pas que j'ai arrêté parce que ça servirait à rien de continuer.
Dessiner des trucs pas humains aide aussi pas mal (on s'affranchit de la signification émotionnelle du visage, parce que ça effectivement ça doit pas aider); en tous cas je chope mieux les proportions.
Alterner travail sur modèle 2d et le même en 3d c'est bien aussi quand on peut (une image de dessin animé et sa figurine, une photo du sujet et le sujet - nature morte ou vivante).

M'essayer à l'inktober une année juste pour dessiner des trucs sur un thème sans chercher la qualité, aussi. Ça rejoint un peu le truc que je vais dire 2 paragraphes plus loin(**)

Un truc que j'avais utilisé parfois c'est de faire juste l'ombre chinoise de ce que je voyais, puis de faire les volumes en forçant le trait ensuite.

Et finalement, je ne me bloque plus sur les points sur lesquels je suis faible: les mains/ le visage.
Quand j'arrive à devoir reproduire cette partie du dessin, même si je sais au fond que c'est la partie qui va être vraiment moche plutôt que moyenne, et qui va tout gâcher, je mets tout ce que je peux à reproduire aussi exactement que possible l'autre dessin et c'est tout.
**c'est là où je dis que "ne pas chercher à comprendre les volumes mais dessiner les lignes" est peut-être un conseil mal compris + mal transmis.
Comme dit plus haut les bean bags ou les divines proportions c'est de la compréhension et ça aide. Et juste dessiner les lignes pour moi ça arrive souvent à des lignes qui vivent leurs vies et sont pas raccord avec les autres;)
Mais quand on essaie de reproduire un dessin très fidèlement on se pose pas ce genre de questions On reproduit la plus ou moins bonne technique de quelqu'un d'autre mais on ne cherche pas à "faire une ligne de telle manière pour donner tel effet" (ce qui est naze quand on ne comprend pas vraiment les principes en fait, sans s'en rendre compte, et qu'on cherche à donner un effet de volume de la mauvaise manière). On cherche vraiment à reproduire des lignes qui ont cet effet là. Pas à faire tel truc pour donner telle attitude ou telle impression, ou pour rendre tel volume.
Quand on dessine son imaginaire, on en a alors une compréhension réelle, pratique. Je pense qu'on peut très bien dessiner "avec des règles" mais que si on doit mobiliser son énergie mentale dessus, on en a plus assez pour sortir ce qu'on a en tête (ce qui n'est pas particulièrement facile, selon notre conformation mentale.
Après je me demande aussi comment ça se passe dans la tête des bons dessinateurs quand ils destinent un truc tout droit sorti de leur imagination; si c'est déjà un "à plat" sur leur papier intérieur ou s'ils "voient" un truc comme ils verraient le sujet en vrai et s'ils le dessinent comme ils le feraient en observant "simplement" leur monde intérieur.
Je reviens d'ailleurs à ce sujet à quelque chose que je disais plus tôt: essayer de dessiner quelque chose qu'on conçoit bien, dont on a l'habitude, est bien plus facile que quelque chose qu'on croit connaître mais qu'on visualise mal (un Mario, on reconnaît son image par habitude, mais en dehors des dessinateurs, en général personne a intégré comment il est foutu, à part "petit moustachu"). Moi je me suis rendu compte que les héros de mon enfance étaient bien plus faciles à dessiner pour moi que les héros de dessins modernes parce qu'ils sont familiers et que que je le veuille ou non, j'ai "absorbé" leurs caractéristiques.
Et ça revient un peu à une belle phrase "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément". Les traits pour dessiner aussi, apparemment.

Ça vaut pas grand chose comparé aux très bons posts au dessus, mais ça reste quelques clés de compréhension pour les gens à l'autre bout du spectre qui veulent gagner quelques points.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Intéressant le 24.04.21, 10h46 par Jalapeno
  • [+3] Tout à fait ! le 24.04.21, 13h07 par VirtualBoy
"Les gens déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

Je vois beaucoup le conseil de ne pas dessiner ce que le cerveau interprète mais au contraire juste les lignes, par exemple
Personnellement, c'est un des conseils qui m'a le plus "débloqué". Il est parfois mal interprété effectivement.
L'idée c'est de ne pas dessiner "une maison", "un chien", "Mario", "une main" mais ce qu'on voit, c'est à dire un ensemble de formes (des lignes, mais aussi des pleins, des vides). Et il est important de garder cette vision d'ensemble (sans lui coller d'étiquette ou d'interprétation), ne fusse qu'en terme de proportions.

Cette vision des choses est d'une grande aide, par exemple quand certaines parties d'un corps sont plus proche de l'observateur (les "raccourcis") et en masquent d'autres :
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En interprétant on a tendance à vouloir tout dessiner (une tête entière alors qu'elle masquée en réalité) ou sous un angle connu (on sait généralement dessiner un nez de face, mais pas vu en contre-plongée :wink: ).


Un autre conseil qui m'a beaucoup aidé, c'est de dessiner sur du papier grand format (au moins A3). On a souvent tendance à débuter sur de petits carnets, mais en dessinant sur de grandes surfaces (avec du fusain par exemple), on peut plus facilement libérer ses mouvement, nuancer son trait, travailler des masses, etc.
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Et dernièrement je m'applique à dessiner des masses, les ombres (et donc les lumières) avant les traits :
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(tout ça n'est pas très juste niveau proportion, mais ça vous donnera peut être des idées :D )

Je fais essentiellement du croquis d'après modèle (de 1 à 15 min), mais vos posts m'ont donné envie de me relancer dans des durée plus longues et du dessin d'imagination.
    Notes et commentaires reçus par ce post :
  • [+3] Très intéressant le 24.04.21, 12h23 par Onmyoji
  • [+3] Cool le 24.04.21, 13h04 par VirtualBoy

Je confirme que le travail est plus important que n'importe quel "don"! J'ai dessiné super mal pendant des années, mais j'avais toujours l'envie de dessiner, alors j'ai pratiqué, pratiqué et repratiqué, jusqu'à ne plus avoir honte du résultat. Ça a bien pris 7-8 ans, mais ça a fini par venir.

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