Je crée ce topic pour vous faire part d’une réflexion personnelle et des interrogations qui vont autour.
Avant toute chose, je tiens à rassurer : je ne crée pas ce topic pour parler d’UNE religion, pour faire du prosélytisme ou dire que MA foi est meilleure (protestant réformé libéral, comme ça c’est dit), que j’ai raison et les autres sont dans le faux, et d’autres choses du même acabit. Si je parle de ma foi, ce sera plus dans une démarche de témoignage et de son apport direct dans son aide à mon développement.
Aussi, je ne considère pas qu’il soit meilleur d’être croyant, qu’agnostique ou athée ; tout comme je ne crois pas qu’il y ait de religion meilleure qu’une autre ou une manière de vivre une foi meilleure que d’autres manières de vivre cette foi. Ce qui m’importe au-delà de toute considération sur les croyances des gens et leur rapport à leur (non-)Dieu, c’est, concrètement, comment ils agissent.
Je parle ici de foi, et de son impact dans la vie de tous les jours et dans le développement personnel, pas de doctrine ou de règle de vie.
Ce petit détail passé, rentrons dans le vif du sujet.
Je vais commencer par une phrase qui sonne presque comme une grossièreté actuellement : je suis croyant. Bam. Voilà, c’est dit. Stupeur dans l’assemblée.
Et je vais en rajouter une couche : je lis la Bible régulièrement, et médite sur le sens du texte. Re-bam, Re-stupeur dans l’assemblée.
Et pour couronner le tout, j’envisage de rejoindre un groupe de prière/lecture biblique/aller au culte.
J’ai bien conscience que ces mots peuvent interroger, laisser sceptique. On a tous en tête l’image du gars trop bien coiffé, avec sa chemise boutonnée jusqu’en haut, qui n’a jamais fait l’amour (parce que si non il ira en Enfer à cause de ces viles tentatrices, m’voyez), qui a un sérieux balais dans le cul, qui les brise à tout le monde en parlant de Dieu et qui se fâche tout rouge quand on le vanne gentiment sur son Dieu, sa religion, sa foi. Un Charles-Edouard de compétition, quoi. Oh, un conseil, n’allez pas lui dire qu’un LGBTQ est un être humain comme un autre, sauf si vous voulez le troller et le voir rager.
NB : Charles-Edouard peut tout aussi bien s’appeler Chang, Ahmed, Steeven, Rahj ou Moshé, et peut être de toutes les religions et croyances, je ne vise pas ici les cathos en particulier, y’a aussi des champions dans les églises protestantes et même chez les athées…
Je ne me raccroche pas à cette image ringarde et pauvre de la foi et même la rejette. Pour moi, cela tient plus d’une pratique sans spiritualité, une foi sans réflexion, sans fond, seulement attachée à des injonctions, des formes.
Pourtant, la foi n’a pas été innée chez moi.
J’ai grandi dans une famille catholique, croyante mais pas pratiquante, ce qui a eu le mérite de ne pas me les briser menu régulièrement. Les seules choses qu’on m’a imposé, ce sont les formalités : baptême, petite communion, grande communion et confirmation. Je vais être honnête, j’ai fait tout ça de bonne volonté, mais je me rends compte que je n’ai pas vraiment eu le choix, un peu en mode « fais-le parce qu’il faut le faire mais après tu feras bien ce que tu voudras, on te laissera tranquille ». Avec le recul, je trouve que c’est une manière un peu triste de vivre une foi…
De 16 à 23 ans, j’ai été « « « athée » » », pas par conviction, mais par rejet de ce qui m’entourait, et de la connerie apparente émanant de l’Église et de la foi. Une spiritualité construite sur la négativité en somme.
Et à 23 ans, je suis petit à petit revenu vers la foi. Ça a commencé avec l’étude des sciences sociales en fac, la philo à titre personnel puis un retour vers la religion, dans une autre église que le catholicisme. Un peu intimidé au départ, j’ai rencontré l’u des pasteurs de ma fac et on a discuté. En ressortant après deux heures de conversation, il m’a conseillé quelques passages de la Bible à lire et méditer.
Je n’ai encore fait aucun retour vers les églises réformées libérales, mais j’ai continué à réfléchir, méditer, me documenter… sans JAMAIS me couper du monde réel et actuel dont je me revendique aussi. En gros, depuis que je suis sur FTS, j’ai aussi suivi ce cheminement qui m’a aussi pas mal aidé et dont je me suis gardé de parler, considérant que mon cheminement intérieur ne regarde pas les autres.Focus sur la théologie libérale a écrit : Le libéralisme théologique désigne non pas à proprement parler une variante du libéralisme (ce dernier ne revêtant pas historiquement d'aspect religieux et laissant toute liberté aux individus en matière de religion), mais plusieurs courants de pensée religieux influencés par les idées libérales ou s'efforçant dans une certaine mesure d'exploiter librement les traditions religieuses : catholicisme libéral, protestantisme libéral, judaïsme libéral, islam libéral.
La définition que j’en donne : La Bible, c’est cool. Mais ça a été écrit sur une période de temps entre 4000 et 1900 ans avant notre ère, dans des groupes humains particuliers, dans des régions particulières, ce qu’il faut prendre en compte. Aussi, le Jésus qui m’intéresse n’est pas le distributeur à miracles ou celui qui fait du ski nautique sans ski et sans bateau, mais celui qui apporte un message, qui pousse à la réflexion, à l’usage de l’esprit critique. Et bien entendu, je considère la Genèse comme un joli poème, une parabole se prêtant à des interprétations allégoriques, certainement pas comme la réalité.
C’est qu’à partir d’une semaine que j’ai « passé une vitesse » en m’achetant une nouvelle Bible et en lisant les Évangiles. Les premiers chapitres ont été relous, pénibles. C’est franchement austère à lire. Heureusement, la Bible que je me suis fourni contient un dictionnaire à la fin expliquant les termes a priori incompréhensibles, le sens que peuvent avoir certains mots.
Et plus je lis, compare, réfléchit, applique mon esprit critique, plus je ressens une certaine forme d’épanouissement. Son nom ? La spiritualité, la vie spirituelle. Je vois ça comme quelque chose d’intérieur, une source d’épanouissement et d’apaisement et de connaissance sur moi et le monde. Une autre manière de voir et connaitre.
Bon concrètement, est-ce que ça change quelque chose à ma manière d’être ?
Si ça peut/doit vous rassurer, non, je n’arrêterai pas de sortir avec mes potes, draguer les nanas et faire des trucs cools dans ma vie. Tout comme je ne vais pas devenir un Charles-Edouard ou arrêter de lire des mangas. Pour moi, la spiritualité n’est pas « un habit contre un autre », une alternative à la vie d’un jeune, un étudiant moyen. D’ailleurs ça ne devrait pas l’être. C’est un peu comme construire une nouvelle pièce dans une maison : pas besoin de devoir tout raser. Au pire, percer un mur pour faire une porte, un peu modifier une pièce, mais ne rien détruire en tant que tel. Je vois ça comme un ajout en plus, par lequel je deviendrais plus « complet », ajouterait une dimension positive et ouverte sur le monde à ma personne.
Je n’en ferai pas non plus un facteur de rejet des autres, tout comme je ne vais pas emmerder les gens avec mes croyances. S’ils veulent en parler, d’accord, avec plaisir ! Et autant faire ça autour d’un verre, ça n’a pas à être austère ! Mais je ne suis pas là pour convaincre ou contraindre. Et je suis tout aussi conscient que la foi et la spiritualité ne sont pas des garanties d’être quelqu’un de bien : il y a des athées et des gens n’ayant pas développé de spiritualité qui sont des personnes droites et intègres tout comme il a de parfaits connards chez les croyants.
Enfin, je ne vais pas passer ma vie à psalmodier des versets, m’habiller comme un puritain ou à porter de grosses croix ou des cilices
Me voilà arriver au bout de ce témoignage où j’espère que j’aurai réussi à montrer comment la foi et la spiritualité aident à mon épanouissement personnel, sans me couper d’autres choses ou faisant de moi un bot.
J’aimerais aussi connaitre votre rapport à la religion, à la spiritualité ? Quel est votre parcours ? Y trouvez-vous quelque chose ? Est-ce de la foi ou une spiritualité laïque ? Si vous êtes croyant, comment vivez-vous votre foi ?
Au plaisir de vous lire