Je n'ai pas jugé utile de me présenter car parano comme je suis, j'aurais trop les miches qu'on me retrouve. Malgré tout, c'est tout de même ce que je vais faire avec ce post puisqu'il faut évidemment contextualiser les choses pour que ce soit constructif.
J'ai 23 ans et je viens d'entrer en M1 dans un domaine qui me branche carrément, la traduction.
C'est la première fois que je suis dans cette branche d'études, même si je ne m'en suis jamais réellement éloigné.
Je sors (je crois) tout juste d'une dépression qui a duré quatre ans, au cours desquels j'ai souvent eu envie de ne plus vivre, ou du moins de ne pas être moi. Il y a quelque chose de paradoxal en moi qui fait que je me trouve plutôt attirant, cool mais qu'en même temps, je ne trouve vraiment pas ma place dans ce monde.
Enfin ça, du moins, c'était peut-être avant. Pour la première fois de ma vie, j'ai fait la connaissance de personnes qui me ressemblaient totalement via ce master que j'ai débuté il y a donc trois semaines. Compte tenu de ce que j'ai traversé (la solitude à un degré très élevé) et de l'avancée de ma thérapie, plus le contexte (logement) qui m'était favorable, j'ai pris des initiatives si bien que j'occupe aujourd'hui un rôle central dans ce groupe d'amis que nous formons à la fac (on me l'a dit hier, je ne le prétends pas, je le retranscris juste ici en étant toujours un peu incrédule).
Et donc parmi ces amis, ce groupe du master se trouvent deux personnes, un garçon et une fille.
Le garçon est devenu mon coloc un peu à l'arrache dès le premier vendredi qu'on a passé ensemble (on est en coloc mais au black).
La fille, j'ai mis quelques jours de plus à la découvrir en organisant un gros BBQ auquel toute ma promo était conviée. Au début, je ne l'ai pas particulièrement calculée : je suis assez introverti et en même temps très arrogant, hautain, moqueur... non pas qu'elle soit immonde, mais j'ai juste pas percuté plus que ça quoi, je rencontrais toute ma promo.
Deux semaines se sont écoulées depuis, et on est devenus très bons potes. On se ressemble énormément en termes de goûts, de délires... ce qui absolument nouveau pour moi, je le rappelle. On passe ce weekend ensemble, chez elle, chez moi, on bosse nos cours, on regarde des South Park, on fait la fête avec d'autres M1... le tout sans la moindre ambigüité, puisque je savais qu'elle avait un mec depuis quatre ans.
Le turning point c'est certainement au moment où je m'ouvre à elle samedi après-midi après avoir bossé, je lui raconte ce que j'ai traversé (erreur fatale ?), mon parcours sentimental étant très étroitement lié à mes problèmes personnels - j'ai énormément besoin des autres pour me sentir heureux. Ce n'est pas le fait d'avoir dévoilé ma vie qui a fait ça, mais elle me plaît de plus en plus.
Et donc, de mon petit topo, je lui en ressors ma morale : il est important d'affronter la vérité, d'accepter d'aller mal, ce genre de trucs - étant donné que ça m'a pris plusieurs années pour me prendre en main.
On part de chez elle direction le centre, on passe chez moi. Trop crevés, on s'endort à moitié sur le canapé en mode musique+deux-trois mots, elle met ses jambes sur moi et me gratte la tête puis je m'allonge juste à côté de son bassin... Finalement, on se bouge, on va se prendre un falafel, on va rejoindre mes anciens colocs (elle stressait trop de les rencontrer) et on se boit une pinte avant d'aller traîner dans une usine désaffectée avec eux. Là je me rends compte qu'ils doivent se dire que c'est ma copine, tellement on est sur la même longueur d'onde et tellement j'ai l'air heureux. On s'amuse, je la raccompagne au métro en allant rejoindre une fille avec qui j'ai dormi après (ce qu'elle sait).
Et puis aujourd'hui, elle me demande : "c'était quoi déjà ton conseil ?"
Je le lui répète, tout en faisant le bilan avec elle par SMS de ma nuit avec l'autre fille. Elle me dit que je me mets trop de pression en voulant rencontrer quelqu'un, ce que j'essaie de minimiser.
S'ensuit ce dialogue :
Petite fin de conversation normale, j'allais manger en famille.Elle : - "de toute façon je te dis de prendre ça à la légère mais moi aussi je me pourris l'esprit avec ça, donc...
Moi : - "Enfin, ça fait quatre ans que tu es avec ton mec donc la question doit plus tellement se poser, si ?
- Elle se pose tous les jours depuis cet été haha #nothaha
[là je jubile, j'ai déjà brisé deux couples vieux de quatre ans dans ma vie - ce que je le lui avais fait innocemment remarquer la veille]
- je savais pas.
- Ouais, normal. je crois pas qu'il sache non plus. Enfin voilà à un moment c'est toujours compliqué bref
- "affronter la vérité"
- ça m'a trop mindfucked pendant trois heures j'y ai trop pensé
Et donc voilà, ce soir j'étais censé aller chez elle avec d'autres M1 pour regarder un truc, mais j'ai évidemment joué le mec trop occupé qui répond pas aux cinq textos.
Puis je lui glisse :
"Tu sais que mon ancien coloc hier il a cru qu'on sortait ensemble ?"
"Il a dit quoi ?
"Rien de spécial, juste qu'on allait bien ensemble"
"Ils sont relou les gens à penser des trucs comme ça"
Je sais pas trop quoi faire à part essayer de prendre mes distances cette semaine ? Le fait est qu'elle m'obsède et j'aimerais croire qu'il y a la place, même si c'est à moi de la créer. Son mec est à l'étranger, genre Autriche je crois, et elle le revoit pas avant les vacances de la Toussaint.
PS : petit topo sur ma vie sentimentale peut-être ?
Je suis un mec assez fleur bleue, romantique, du genre à croire qu'au premier bisou on sort avec quelqu'un (je lis FTS depuis quelques semaines et j'essaie de me persuader que non). J'ai eu ma première copine à 15 ans, je suis resté deux ans avec, j'ai fait la connerie de la présenter à ma mère... J'ai eu pas mal de copines, des histoires assez excitantes du genre la-fille-qui-te-fixe-tous-les-matins-dans-le-bus-mais-qui-a-un-mec-depuis-quatre-ans ou la-collègue-qui-s'est-mariée-cet-été, mais je ne me sentais jamais réellement moi avec ces filles, toujours à conserver une partie de moi verrouillée, à ne pas me dévoiler car je savais que ça créerait un décalage.
Je me sens tellement bien avec cette fille que j'ai envie que ça aille plus loin, évidemment. C'est peut-être ça le souci.
Bonne lecture.