Qui n'a jamais entendu ou formulé ce reproche au cours d'une discussion sérieuse?"Tu savais que j'étais comme ça"
Cette phrase je l'ai bouffée en pleine gueule cet été de la part d'un plan cul, pour qui apparemment, si je caricature,
>> plan cul = je fais ce que je veux, tu fais ce que je veux, tu ne fais pas ce que je ne veux pas.<<
(hum, je crois que là je tiens un truc, mais ce n'est pas mon sujet d'aujourd'hui). si quelqu'un veut forker dans la section projet fuckfriend, je l'y encourage. En attendant je poste dans la section vie de couple, autant voir large.
Ce n'est pas la première fois que je croise ce petit argument-reproche sur ma route, et comme par le passé j'ai été incapable de répondre, de rebondir. Je viens de tomber par hasard sur cette petite phrase dans le SOS love, au milieu de plein d'autres trucs, et je me dis que c'est un argument auquel vous n'échapperez pas et qu'on peut réfléchir sur le sujet, parce que clairement ça se produit sur des moments cruciaux dans une relation et on ne s'en sortira pas avec le canned stuff anti-shit test, car derrière il y a du lourd!
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Alors voilà, il y a un trait de caractère ou un comportement récurent chez votre copine qui vous déplait, et/ou que vous n'arrivez pas à gérer, et quand vous lui en parlez elle vous dit "tu savais que j'étais comme ça" ou "tu sais bien que je suis comme ça"
Sous-entendu "c'est bon, je me suis bien vantée de mes petits travers avant qu'on sorte ensemble, je t'ai informé, je t'ai prévenu, t'as signé, alors maintenant tu acceptes sans conditions ou tu te casses, mais quoi qu'il arrive si t'es pas content c'est ta faute, y'a pas de débat (et ne viens pas me faire ch**r...)"
Eh bien si il y a un débat.
Déjà une personne n'est pas un produit qu'on achète et après on se démerde, on peut l'aimer au-delà d'un défaut et on peut en parler. C'est un peu fort de café de se faire reprocher d'essayer de parler de façon responsable d'une pomme de discorde alors que tout le monde s'accorde à dire que notre civilisation du zapping nous rend intolérants.
De plus, faire du chantage à la rupture en exigeant que l'autre accepte ou se casse, là aussi c'est un peu fort. Oui c'est du chantage à la rupture. C'est présenté de manière implicite, c'est du bluff, et comme toujours quand on bluffe, si l'autre (vous, moi, surtout moi) va jusqu'au bout, v'là le malaise.
Par exemple si vous répondez à la fille "Ok c'est vrai je le savais, désolé d'avoir essayé de faire avec. Ecoute, merci pour les bons moments qu'on a passés ensemble, mais on n'est pas faits l'un pour l'autre, je m'en rends compte à présent. Allez prends bien soin de toi" Je pense que dans la plupart des cas la fille va halluciner et se sentir un peu arnaquée par la vie (et vous traiter de gros connard )
Comme me l'a expliqué mon grand frère il y a longtemps, c'est souvent la première chose qui coince dans un couple qui sera la raison de la rupture. C'est pas non plus obligatoire, certains restent ensemble toute leur vie après tout! Et en attendant une éventuelle rupture j'apprécie moyennement de me faire fermer ma gueule. Vous aussi j'imagine.
Si ça doit être un motif de rupture eh bien ainsi soit-il, mais en attendant on peut quand-même en parler. De mon côté l'argument m'a toujours scié les jambes et je l'ai payé par la suite. Et la fille l'a payé également au passage, mais c'était ma faute, bien entendu. [mode rageux off] Quelque part c'était bel et bien ma faute pour ne pas avoir réussi à m'exprimer au-delà de ces paroles, dont l'impact sur moi a sans-doute été plus lourd que ce que la fille souhaitait.
Je pense donc qu'il faut recadrer tout ça, lâcher du lest sur vos reproches et leur légitimité, et construire le dialogue.
ça pourrait donner des réponses dans ce style:
- "oui je sais bien que tu es comme ça mais j'ai pris la décision de faire avec, et j'ai besoin d'en parler avec toi sur ce coup là. Alors désolé si je te fais chier mais ne m'envoie pas me faire foutre s'il te plait."
- "oui je sais bien que tu es comme ça mais ça ne me plait pas et ça me pose problème parce qu'il y a tellement de choses qui me plaisent en toi, et je ne veux pas qu'on se pourrisse la vie pour un détail, aussi gênant soit-il. Alors, qu'est-ce qu'on fait?"
- "oui je sais bien que tu es comme ça et tu sais bien que je suis comme ci [un truc chez vous qui ne lui plait pas]. Si tu crois que je dois accepter purement et simplement ce qui ne me plait pas et que de ton côté tu as le droit de me faire la guerre sur ce qui ne te plait pas, on n'est plus sur un pied d'égalité"
- "Ok super, j'étais au courant, problème réglé. Et on fait quoi maintenant? J'accumule l'agacement jusqu'à te péter à la tronche ou on en parle?"
- "Ecoute, j'ai autre chose à te dire que des reproches, moi je veux juste faire le point pour qu'on arrive à accorder nos violons"
- "Désolé pour le reproche. C'est vrai que je te prends telle que tu es, mais là ça me pèse. Tu peux comprendre ça?"
etc, etc etc...
Et après advienne que pourra mais au moins on a une chance d'aller au fond du sujet.
Ce n'est pas du field-testé, je spécule, et donc j'attends vos réactions, conseils, expériences.
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CONCLUSION - RACONTAGE DE LIFE
(je me refuse à tenir un journal, je trouve que les articles sont plus constructifs, mais là j'ai besoin de parler de moi)
Un an après pour en finir avec les manipulatrices je continue à travailler sur ces moments où ça négocie sévère.
J'ai toujours du mal à gérer les reproches, ils m'empêchent de m'exprimer et je me prends ensuite un effet boomerang, sous forme de gros coup de gueule de ma part. Un vrai plaisir d'être un militant convaincu du dialogue et d'en arriver à vider son sac sur une fille à grand renfort de paroles blessantes et définitives avant de tourner les talons et partir comme un prince, en bombant le torse et tout et tout...
Ce genre d'esclandre d'AFC je n'en veux plus. A moi de mieux me débrouiller à l'avenir. Quitte à claquer un coup de gueule j'aurais au moins pu avoir la décence de rester face à la fille pour lui donner la possibilité de répondre. Je suis vraiment pas fier de moi là!
Plus précisément je me rends compte qu'il est plus facile de balancer des arguments que d'y répondre, et je perds souvent pied dans une conversation, assommé par le nombre d'arguments, même de piètre qualité (Surtout de piètre qualité. plus c'est bidon, plus je m'énerve tout seul dans ma tête en y repensant par la suite ).
Pas facile par la suite de revenir sur une discussion et de s'entendre dire qu'on en a déjà parlé et que je suis minable de revenir à la charge.
Je ne sais toujours pas m'engueuler avec une fille.
J'ai cette désagréable sensation que beaucoup de gens, hommes ou femmes, essaient de bouffer l'autre en lui faisant accepter des choses qui ne lui plaisent pas et en lui reprochant tout ce qui ne leur plait pas. Je ne sais même pas dans quelle mesure je me livre inconsciemment à ce petit jeu qui me fait horreur.
Des filles comme ça je n'en rencontre pas tous les jours, mais quand ça arrive je me sens seul et mal à l'aise, et je ne sais pas quoi faire entre :
- pousser une gueulante
- ou essayer d'en discuter calmement,
ou encore, je ne sais pas quoi faire entre :
- envoyer chier la fille parce que décidément elle est trop conne
- ou essayer d'arrondir les angles.
Et dans le cadre d'un plan cul:
- prendre sur moi parce que de toute façon on s'en fout (en fait j'évite parce que ça ne fonctionne pas, mais des fois je réagis comme ça quand-même)
- ou assumer cette conviction personnelle que le respect mutuel est l'ingrédient principal d'un bon plan cul et que ça ne se fait pas sans dialogue.
La plupart du temps je cherche le dialogue, plus par réflexe que par conviction, et j'aimerais au moins qu'on ne vienne pas tuer dans l'oeuf le dialogue avec des reproches bidons. Enfin voilà on avance comme on peut.
Si vous avez des observations ou des liens vers des vieux articles de FTS, je suis preneur, et d'autres membres du forum aussi j'imagine.
En attendant c'est toujours sympa et je l'espère utile de faire le focus sur un argument et de le démonter pièce par pièce...