Je fréquentais FlicAnge (rebelle, indépendant, qui ne s'attache pas facilement, misanthrope, pas brillant mais qui réfléchit bien, plutôt en mal de reconnaissance, parcours scolaire chaotique, etc) depuis 6 semaines à peu près.
On s'était vus 4 fois environ (il est parti en vacances et a été malade un moment mais sinon on se voyait à peu près une fois/semaine). Sur les 4 fois, on a couché ensemble 3 fois. Comme c'était l'extrême inverse de ce que j'avais l'habitude de faire (faire mariner pendant des semaines), ça m'a perturbé. Et puis il y avait plein de points où je n'arrivais pas à le suivre :
- égoïste/égocentrique/auto-centré/distant/froid/manque réel d'empathie/pas de complicité :
Je sais une multitude de choses sur lui, qu'il disait spontanément, sachant que j'étais dans l'optique "parle-moi de toi" au début, ça va de tonnes d'anecdotes sur le taffe, jusqu'au métier de ses grands-parents et au chien décédé !! Une bio complète quoi. Il est limite obsessionnel avec deux activités prenantes qu'il a à côté du taffe, on en parlait souvent.
De l'autre côté, il ne cherchait RIEN à savoir sur moi, ne posait jamais de question, ne les retournait pas, avait sincèrement l'air de n'avoir strictement rien à faire de ce que je fais de mes journées, de mes études, de ma famille à moi, etc. Limite comme si ça aurait été "needy", ce à quoi il ne voulait absolument pas ressembler apparemment.
- savoir où on va, où on est, ce qu'on cherche :
C'est une question que je me suis retenue de poser avant ce début de semaine. ça va, j'ai pas l'impression de lui avoir mis trop la pression. Sa réponse avait l'air d'être soit s'amuser soit LA femme de sa vie. J'ai donc vite fait la déduction, comme je n'étais pas celle-là (et soyons honnête, que je ne cherche pas non plus à être, j'ai envie de m'enchaîner à vie à 20 ans sans pour autant sauter sur tout ce qui bouge), que j'étais un plan. Même s'il n'aime pas le mot "plan c*l". Mais c'était clairement en train de devenir ça (quand on considère qu'il arrive chez moi de nuit, me saute dessus directement, qu'ensuite on dort, qu'on se lève, rebelote et byebye sans ptit déj).
- violent/fier, pas valorisée, pb de communication, négation de moi-même :
Il est obsédé par la violence. Il me racontait des histoires glauques, la façon dont il défonce des mecs qui lui ont manqué de respect (limite il faut que ses collègues les sépare). Je n'ai pas envie de le voir comme ça. J'ai l'impression de me mentir à moi-même en fréquentant quelqu'un qui s'oppose autant à moi, à ma vision du monde. On s'est pris la tête sur un sujet politico-social qui me tient très à cœur, il a dit des choses horribles (il a une "excuse" pour penser comme ça, mais bon, je trouve qu'on peut tjrs raisonner au-delà de son vécu ou de celui de ses proches). J'ai l'impression qu'il a besoin d'être dans la provoc', de choquer, de se démarquer, mais là c'était vraiment limite.
Et cette violence, je l'ai sentie sur moi aussi. Quand on faisait l'amour, que je n'étais pas forcément à 100% dans le mood et qu'il raccourcissait toujours plus les préliminaires, qu'il se permettait d'être un peu brutal et qu'il se foutait de moi ("chochotte", etc), qu'il ne prenait pas du tout compte de mon degré de sensibilité (il m'a tellement ruiné le dos lors d'un massage que j'ai eu des douleurs et une migraine sévère toute la journée).
Comme Blaireau, il n'a pas fait marche-arrière en disparaissant, contrairement aux autres hommes que j'ai rencontrés récemment. Et comme Blaireau il a l'air d'avoir de sacrés problèmes.
- Sa réaction après que je l'aie appelé :
- le coup classique du "tu vas regretter" :Sopho a écrit :Je crois qu'on devrait arrêter de se voir. Cette relation ne me convient pas. J'ai l'impression que tu ne t'intéresses pas à ce que j'ai dans la tête, à moi. Je me sens pas valorisée.
Sopho a écrit :Dernière question : quand je t'avais demandé si tu voyais quelqu'un d'autre, tu ne m'as pas répondu. La réponse m'aurait été égale, je voulais juste qu'on se le dise, qu'on soit honnête.
Je trouve ça tellement puéril ! C'est comme un mec marié qui me dirait "si je t'avais rencontrée avant ma femme, j'aurais pu tomber amoureux de toi". Enfin je veux dire, c'est tellement gratuit et débile, pourquoi m'avoir caché qu'il ne voyait que moi ?? Pourquoi me faire croire, maintenant que c'est terminé, qu'il avait un semblant de début d'espoir en notre "relation" ?? Non-sens...FlicAnge a écrit :J'avais des propositions. Maintenant je vais dire oui.
- le coup du "ça allait venir" :
En gros il fonctionne de : parler de soi -> temps -> s'intéresser à l'autre, sentiments ou affection, attachementFlicAnge a écrit :Tu interprètes tout ce que je dis, tu vois tu ne me connais pas. J'allais pas te poser plein de questions comme ça. Fallait du temps. Ce serait venu.
Alors qu'il me semblait logique que : s'intéresser à l'autre + parler de soi -> temps -> sentiments ou simplement affection, attachement
Parce que je vois pas bien comment on peut laisser passer le temps sans apprendre à se connaître alors que le temps c'est fait pour ça. Bref...
- l'origine mystérieuse de ce comportement chelou :
ça me gonfle les gens torturés qui assument l'être mais en font un secret défense, tellement "moi, moi, moi" encore et encore....FlicAnge a écrit :Il y a eu un élément déclencheur pour que je procède comme ça (...) Non, ça ne servirait à rien que je t'en parle maintenant.
- le coup de la fierté, de l'ego :
Bref, il me faisait comprendre que j'avais franchi un point de non retour, que J'avais tout cassé alors que ça allait très bien, que tout était simple. Et quand je faisais un pas en avant du type "'peut-être qu'effectivement je me suis trompée, que j'ai mal compris ton comportement", gros braquage "c'est toi qui a décidé de tout arrêter", "je ne vais pas te supplier, ni te courir après" donc en gros c'est mort, IL a décidé que MA sentence était irrévocable (très drôle quand on y pense), donc on a tourné en rond pendant 30min au tél comme ça. Entre tentative de justifications, d'apaisement de ma part et braquage, fierté, cynisme de sa part.FlicAnge a écrit :Il en faut plus pour m'atteindre tkt pas. (...) Je vais pas te courir après.
Il ne m'a pas supprimé de fb alors qu'il y a posté plein de trucs (sur lesquels ses potes rebondissent), il a vraiment l'air d'être dans l'état d'esprit "j'en ai tellement rien à faire que j'ai même carrément oublié ton existence, je suis au-dessus de ça et j'ai plein de monde autour de moi". Enfin bref... J'imagine que c'était voué à l'échec et que ce n'était pas quelqu'un que j'aurais réussi à "apprivoiser". Et puis l'éternelle question : est-ce que j'ai envie de me donner des challenges insurmontables avec des mecs à problèmes ?
ça me fait penser à Dita von Teese (good girl, good lover, enfreint un peu de la morale ok mais généreuse, ouverte, dans la séduction) et Marilyn Manson (provocateur, cynique, égoïste, qui n'a besoin de personne, ne s'attache pas, qui fait tout pour déplaire). Je ne les connais pas personnellement donc c'est très stéréotypisé et vraisemblablement n'importe quoi mais dans l'idée, c'était fait pour ne pas pouvoir marcher.
Finalement, j'avais effectivement envie d'un mec "brillant, rebelle, indépendant, qui ne s'attache pas facilement" comme l'a très justement soulevé Ash, mais aussi, et ça je l'ai compris grâce à cet échec : honnête. Et surtout : riche et généreux. Au-delà du sens premier des termes.
Riche d'un univers, de connaissances, de réflexions, etc un mec incapable de "s'ennuyer en vacances" (enfin même si je rêve de retrouver l'Ennui de l'enfance, on se comprend) ;
et généreux, souriant, vrai, intègre, sincère, humble, qui se donne à 100% (sans être un toutou), qui ne se met pas de barrières/principes/interdits dogmatiques, qui n'a pas peur de se mettre à nu, de l'échec, de la solitude, d'aller vers l'inconnu, etc.
Merci, j'avais besoin de le dire...