Pour tout vous dire, cette phrase, n’est pas exactement le fruit de ma propre réflexion, je ne savais plus où je l’avais entendue mais cela m’avait semblé être une piste intéressante, en tout cas parlante. Bref, j’ai fais une petite recherche, cette piste vient d’un Ted Talk d’Esther Perel, une sexologue belge installée à New York.Si la quintessence de l’érotisme c’est la nouveauté, le manque, l’interdit, lorsqu'un couple dépasse le stade de la passion, il faudrait, en théorie, pouvoir introduire une petite dose d'incertitude, du mystère dans ce qui devient familier, du mouvement dans la stabilité, du risque dans la sécurité (…)
[youtube][/youtube]
Elle est aussi l' auteure de l’excellent bouquin : L’intelligence Erotique.
Je l’ai lu il y a quelques années, espérant y trouver des réponses à ma problématique de couple de l’époque.
J’y ai trouvé un bon nombre de pistes de réflexion.
Le principal sujet qu’elle traite à la fois dans cette conférence et dans son livre, c’est la question du paradoxe amour/désir et de la conciliation des besoins en couple.
« D’un côté, notre besoin de sécurité, de prévisibilité, de sécurité, de fiabilité (…). De l’autre un besoin également fort - pour les hommes comme pour les femmes - d'aventure, de nouveauté, de mystère, de risque, de danger (…)
Pour les couples modernes, le défi consiste à réconcilier le besoin de sécurité et de prévisibilité avec celui d'excitation et de frisson que donnent l'imprévisibilité et le mystère. (…)
Dans les relations stables, la tendance est très forte de privilégier le prévisible à l'imprévisible. Pourtant, c'est dans l'imprévisibilité que l'érotisme se développe. Sans cette part d'incertitude, il n'y a ni attente, ni désir, ni frisson."
L'excitation sexuelle et le désir naitraient donc de l'incertitude, et de l'inconnu. Toute la question serait alors de savoir comment conserver (ou réintroduire) ces ingrédients dans le couple.
"En réalité, l'amour est parfois un obstacle au désir. La sexualité a sa propre existence, un peu à la manière d'une histoire parallèle."
C’est la distance qui est érotique. Voilà le paradoxe essentiel entre sexe et intimité. Alors qu’une relation stable et harmonieuse suppose rapprochement, attention, confort, l’érotisme s’engourdit à leur contact. Les composantes de la passion ne se nourrissent pas d’intimité.
Si je fais le parallèle avec ma propre expérience, je nous reconnais parfaitement, le père de mes enfants et moi, dans ce paradoxe. On a tué le désir quand on a « fusionné », quand notre intimité affective est devenue notre principal lien. Et à partir de ce moment-là (assez rapidement en fait), le sexe est devenu rare et chiant, puis inexistant (les dernières années).
Et il ne suffit pas d’avoir sa propre vie, ses propres centres d’intérêt, et d’être indépendant. C’est une distance plus subtile, quelque chose qui ressemble à ce que vous êtes pour l’autre au début : nouveau, intéressant, attirant, séduisant, non acquis, mystérieux, etc.
Ouvrir son couple à d’autres relations parallèles, courtes ou longues suivant les cas, aide probablement les couples qui font ce choix à conserver plus longtemps une part de risque et d’incertitude, et à chacun de pouvoir s’accorder un peu de nouveauté de temps à autre.
Pour autant, j’imagine que le temps fait son œuvre quand même et que ce n’est pas la solution miracle anti-lassitude ou anti-routine sexuelle.
Qu’en pensez-vous ?
Avez-vous des solutions miracle (oui, j'y crois!) pour concilier l’intimité et le désir ?