Conseils séduction

Mensonge et séduction : est-ce mentir que séduire ?

Vouloir se mettre en valeur pour mieux plaire à l'autre, est-ce tricher ?

Il nous est tous arrivé de travestir la réalité pour nous présenter sous un meilleur jour.

Gagner l’estime des autres, conquérir celle ou celles qui nous font tourner la tête : autant d’ambitieuses entreprises au cours desquelles la fin semble souvent justifier les moyens.

Pourtant, c’est souvent cette arme à double-tranchant qui sape la confiance au sein des couples et mine insidieusement l’image que nous avons de nous-même.

Il convient donc de se poser une fois pour toutes cette question vieille comme le monde : faut-il mentir pour séduire ?

La séduction n’est-elle finalement que mensonge ?

Faut-il mentir pour séduire ?

Revenons à l’étymologie latine du verbe « séduire » : seducere, « détourner du droit chemin. »

Le Dictionnaire de l’Académie Française nous fournit une définition guère plus élogieuse de notre loisir favori :

1. Égarer, abuser, faire tomber dans l’erreur par ses insinuations, par ses écrits, par ses discours, par ses exemples, etc.
2. Faire tomber en faute, suborner, corrompre, débaucher.
3. Toucher, plaire, persuader.

C’est bien sûr dans sa dernière acception que le terme est le plus communément employé.

Pourtant le sens premier du verbe, lourd de jugement moral, continue d’égarer l’esprit des novices.

Serions-nous de vulgaires faux-monnayeurs ?

L’art de séduire consiste-t-il à refourguer à force de subterfuges une marchandise frelatée à une fille qui n’en veut pas ?

Les implications de cette vision des rapports de séduction est doublement toxique.

  • D’une part ce serait penser que les femmes ne trouvent aucun plaisir à la compagnie des hommes. Pire encore, qu’elles n’aiment pas le sexe et qu’il faudrait donc les égarer pour qu’elles y consentent.
  • D’autre part, admettre qu’il faille mentir pour plaire, c’est reconnaître qu’on est défectueux, incomplet et indigne d’être désiré ou aimé. De quoi porter un coup fatal à l’estime de soi.

Cette idéologie est colportée avec conviction par les féministes les plus hystériques comme par les machos les plus impénitents.

Heureusement, cette vision des rapports de séduction ne résiste pas à l’épreuve des faits.

Les femmes couchent plus volontiers avec un mec authentique qu’avec un mythomane de bas-étage. En tout cas, les réveils sont moins douloureux pour l’une comme pour l’autre.

A vrai dire, quel que soit votre niveau d’expérience vous gagnerez énormément à jouer la carte de l’authenticité.

Primo, parce que duper son monde n’est pas aussi aisé qu’il y paraît. Il suffit d’avoir vu des apprentis dragueurs se la jouer James Bond ; on n’y croit pas une seule seconde et elles non plus.

A l’inverse, un bleu jovial et motivé qui y va la fleur au fusil ça peut envoyer du lourd. « Je n’ai jamais fait ça avant mais j’ai toujours eu envie de draguer une jolie fille dans la rue. » C’est frais, c’est ressenti et ça tape dans le mille. Pourquoi ? On pourra vous le répéter à l’envie : séduire c’est entrer dans un paradigme émotionnel.

Alors mentir sur ce que l’on est revient à se tirer une balle dans le pied.

C’est un remède à très court terme pour palier une faible estime de soi.

Le plus souvent vous avez au moins trois qualités qui feraient craquer les filles sans faire d’esbroufe.

Pas la peine de vous inventer des vacances Jet-set à Miami quand vous pouvez faire ressentir mille sensations avec en racontant votre jogging matinal en forêt de Fontainebleau.

Les mythomanes mettent mal à l’aise ; on les repère vite et on les fuit comme la peste.

Il en va de même avec ce sport couramment pratiqué qui consiste à faire croire à une fille au grand amour quand on ne veut que passer de bons moments à horizontale avec elle.

Les hommes qui s’y adonnent se privent de la possibilité d’avoir des plans culs très réguliers et d’inclure à leur cercle sociale leurs conquêtes les plus intéressantes.

Mes amies n’en reviennent pas du nombre de mecs qui se croient obligés de leur mentir sur leurs intentions quand elles-mêmes ne demandent pas mieux qu’un mec honnête et à l’aise avec sa sexualité.

Alors bien sûr, personne ne vous oblige à tomber dans l’extrême inverse et à détailler toutes vos conquêtes pendant le premier rendez-vous.

De même, le devoir d’honnêteté n’exige pas que vous divulguiez vos problèmes intestinaux.

La séduction reste un Jeu à deux, qui consiste entre autres à se montrer sous le jour le plus flatteur.

De part ce caractère ludique, la séduction implique de prendre des libertés par rapport au Soi social (celui des normes et des règles sociales) pour mettre en lumière le Soi spontané (celui du jeu et de la création).

Pour illustrer cela, quel meilleur exemple que ces jeux de rôle auxquels je me livre volontiers avec les filles que je rencontre en boîte de nuit : « Tu me rappelles un peu ma prof d’Allemand de Terminale. Un peu sévère mais tellement sexy. Moi je serais l’élève impertinent avec un sourire en coin. N’hésite pas à venir me réprimander, je te donnerai du fil à retordre… »

Il n’est dès lors plus question de mensonge mais d’un monde parallèle et un peu fou.

Le Jeu se jouant à deux, on y entre accompagné, comme dans une boîte un peu select.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit : toute entreprise de séduction est un acte de co-création qui consiste à s’extirper des normes sociales pour recréer une réalité dans laquelle l’assouvissement de nos désirs les plus fous est à portée de main.

Le séducteur n’est pas plus un vil tentateur que sa proie sans défense n’est un ange pur.

On s’éloigne main dans la main d’un chemin trop morne et trop aride, mus comme un seul être par le désir qu’on aura su faire naître l’un chez l’autre.

Cela demeure à mon sens le plus authentique et le plus délicieux acte transgressif.

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